L’Allemagne renonce au nucléaire: une réelle bonne nouvelle ?

L’Allemagne a décidé de renoncer au nucléaire d’ici 2022. Si beaucoup se réjouissent de cette nouvelle, il s’agit de la mettre en perspective avec le mix énergétique allemand. En effet, la part du nucléaire est pour l’instant assez mineure contrairement au charbon, par exemple, au coût carbone particulièrement important.

Le nucléaire représente un peu moins qu’un quart de la production d’électricité de la première économie européenne. Les 17 réacteurs théoriquement encore en activité représentent 22% de la production d’électricité brute de l’Allemagne, qui est d’environ 620 terrawatt-heures.

L’Allemagne est souvent citée en exemple concernant les énergies vertes. En effet, ces dernières années, l’Allemagne a beaucoup subventionné les renouvelables, qui représentent maintenant 18% de la production électrique. L’éolien est majoritaire (6%), suivi par la biomasse (4,6%) et l’eau (4,2%). Le pays compte beaucoup sur l’éolien offshore. L’Allemagne doit maintenant impérativement étoffer le réseau électrique pour acheminer le courant, ce qui a un coût élevé et se heurte dans beaucoup d’endroits à l’opposition des riverains.

La construction du gazoduc Northstream a mis en exergue la nécessité pour l’Allemagne d’importer du gaz. La part du gaz dans la production d’électricité est de 14%. L’Allemagne n’en produit pas et doit donc l’importer. La Russie est son plus gros fournisseur, pour environ un tiers du gaz consommé. Cela la met à la merci d’une part de fluctuations importantes du prix, d’autre part de conflits géopolitiques qui perturbent les livraisons.

Enfin, le charbon occupe la part la plus importante du mix énergétique allemand. Les centrales au charbon assurent 43% de la production brute, 24% pour le lignite et 19% pour la houille. Les producteurs allemands prévoient tous la construction de nouvelles centrales dans les années à venir, mais un recours accru au charbon compliquera la tâche pour atteindre les objectifs ambitieux de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Signe qu’il continue à miser sur le charbon, le gouvernement a adopté récemment un projet de loi sur le stockage de carbone, via la méthode de séquestration géologique du carbone, une méthode pour le moment extrêmement coûteuse et floue quant aux conséquences sur le long terme.

Il faudra donc surveiller attentivement les prochains projets de l’autre côté du Rhin. Il serait en effet dommage que la sortie du nucléaire soit compensée par une augmentation du charbon dans le mix énergétique et donc d’une augmentation des émissions de carbone.

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