Les Pays-Bas lancent les 150 éoliennes offshores du parc Gemini

Le secteur énergétique des Pays-Bas est historiquement dominé par les énergies fossiles polluantes. Les émissions néerlandaises de dioxyde de carbone liées à l’énergie sont à ce titre parmi les plus fortes d’Europe : elles se sont élevées à 8,80 tonnes de CO2 par habitant en 2014, soit un chiffre supérieur de 42% à la moyenne de l’Union Européenne. À l’instar de nombreuses nations développées, et pour respecter ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique, les Pays-Bas se sont donc lancés dans le développement de plusieurs filières de production d’énergie renouvelable. Plus que jamais soucieux de poursuivre le cap de la transition énergétique, le gouvernement néerlandais mise notamment sur l’énergie éolienne offshore pour décarboner son mix énergétique. Une volonté forte qui vient d’aboutir à la mise en service du parc Gemini, un des plus grands parcs éoliens offshores du monde.

Un des plus importants parcs éoliens en mer du monde

C’est au large de la ville de Groningue, dans le nord des Pays-Bas, qu’une des plus importantes fermes éoliennes offshore du monde est entrée en service le lundi 8 mai 2017. Les autorités néerlandaises ont en effet officiellement lancé les turbines du parc Gemini, une installation renouvelable avec laquelle le gouvernement espère couvrir les besoins énergétiques annuels de plus d’un million et demi de personnes sans émettre de dioxyde de carbone.

Le parc Gemini est composé de 2 ensembles de 75 turbines Siemens d’une puissance unitaire de 4 MW (soit une puissance totale de 600 MW). Implantées à 85 kilomètres de la côte, ces éoliennes devraient bénéficier des vitesses de vent les plus fortes et les plus constantes de la mer du Nord. Les exploitants du parc Gemini tablent sur une production annuelle de 2,6 TWh d’électricité.

« Nous avons terminé avec succès Gemini en avance sur le calendrier, dans le budget et avec un excellent bilan de sécurité. Maintenant entièrement opérationnel, Gemini produira chaque année 2,6 TWh d’énergie durable, réduisant ainsi les émissions de CO2 des Pays-Bas de 1,25 million de tonnes », s’est félicité Matthais Haag, le directeur général de Gemini dans un communiqué de presse.

Un financement international

Cette nouvelle installation renouvelable, développée depuis 2010, a vu le jour grâce aux efforts du consortium composé de l’électricien canadien Northland Power (qui détient 60% du parc) ainsi que ses partenaires allemands Siemens (20%) et les sociétés néerlandaises Van Oord et HVC (10% chacune).

L’ensemble du chantier a nécessité une enveloppe budgétaire de 2,8 milliards d’euros, provenant des fonds de 25 banques internationales (européennes mais également asiatiques, australiennes et américaines). Les promoteurs du parc Gemini vantent à ce titre le plus grand financement de projet jamais réalisé pour un parc éolien offshore.

Mais le jeu en valait la chandelle. Les Pays-Bas ont développé ce projet pour augmenter drastiquement la part du renouvelable dans leur mix énergétique : les éoliennes du parc Gemini devraient permettre de couvrir près de 13% des besoins électriques du pays des tulipes.

La croissance du secteur éolien néerlandais

Le secteur éolien est devenu une source d’énergie importante pour les Pays-Bas, grâce à une augmentation annuelle de sa puissance de 18% en moyenne sur la période 2002-2012. En 2016, le pays est devenu le 10e producteur d’électricité éolienne d’Europe grâce à une production totale qui s’est élevée à 8,3 GWh (en progression de 10% par rapport à l’année 2015). Les turbines néerlandaises ont à ce titre permis de répondre à près de 6,5% de la consommation électrique nationale.

Fin 2016, les turbines offshores représentaient une puissance cumulée de 957 MW, plaçant les Pays-Bas au 4ème rang européen (derrière le Royaume-Uni et son parc de 5.094 MW, l’Allemagne et ses 4.108 MW et le Danemark et ses 1.271 MW). L’inauguration du parc Gemini permet cependant au pays d’impulser une forte dynamique de croissance pour ce secteur, qui atteint désormais une puissance installée de 1,2 GW.

Il faut dire que les énergies marines représentent un enjeu majeur pour les Pays-Bas, notamment dans le développement du secteur éolien. La politique énergétique néerlandaise se trouve en effet confrontée à un problème de manque de surface exploitable : le développement de l’éolien terrestre est grandement freiné par une disponibilité réduite du territoire. L’éolien en mer, et in fine les autres énergies marines, représentent donc une solution idéale pour développer la part du renouvelable dans le mix énergétique néerlandais.

Le parc Gemini va ainsi contribuer à l’atteinte des objectifs de la transition énergétique des Pays-Bas, qui vise de porter à 14% la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale d’ici 2020 (contre 5,8% en 2015).

commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

on en parle !
Partenaires
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective