plutonium mon amour2 3 secret surgeneration - Le Monde de l'Energie

Plutonium, mon amour ! (2/3) : le secret de la surgénération

Deuxième partie d’une tribune en trois parties signée Dominique Grenêche et Michel Gay. Retrouvez ici la première partie.

 

Il s’agit de créer dans un réacteur nucléaire de la matière fissile, le Pu, en quantité supérieure à celle que l’on consomme en fonctionnement. Autrement dit, il s’agit d’un véhicule dont le moteur fabrique plus de carburant qu’il en consomme en roulant !

Cette prouesse a même été mise en œuvre à une échelle industrielle.

En effet, le nombre moyen de neutrons émis par fission est significativement supérieur pour le Pu239 absorbant des neutrons rapides (2,33) que pour l’U235 absorbant des neutrons lents (2,07).

Or, pour espérer produire plus de Pu que celui consommé, il faut dépasser nettement la valeur 2.

En effet, un neutron est absorbé dans un autre noyau fissile (afin d’entretenir une réaction en chaine), et un autre est absorbé dans le noyau fertile (U238) pour donner naissance à un nouveau noyau fissile (Pu239). Comme une fraction des neutrons issus des fissions est perdue par captures stériles, ou par des fuites à l’extérieur du cœur du réacteur, ce facteur de reproduction doit dépasser nettement la valeur 2, ce qu’offrent les fissions sur le Pu avec des neutrons rapides.

Tel est le secret des RNR surgénérateur.

Nota : D’autres plutonium (appelés isotopes du Pu), le Pu240 et le Pu242, formés dans le réacteur, deviennent également fissiles avec des neutrons rapides.

Le délai au terme duquel un RNR a produit une quantité suffisante de plutonium (239 et autres isotopes) pour pouvoir démarrer un nouveau RNR est appelé le Temps de Doublement Linéaire (TDL).

A titre d’exemple le TDL de Superphénix était de 37 ans.

Un autre « temps de doublement » apparait pour tenir compte des « immobilisations » sur un parc de RNR : le Temps de Doublement Composé (TDC). Il vaut 0,7 TDL et inclut le rythme auquel le Pu produit peut être recyclé ainsi que les masses de combustibles immobilisées dans l’ensemble des étapes (refroidissement du combustible, traitement, fabrication de nouveaux combustibles,…).

En résumé, un réacteur surgénérateur permet de fabriquer plus de noyaux fissiles (Pu239) qu’il n’en consomme pour fonctionner, et cela à partir d’une matière « inerte » (U238).

Ce processus est réalisable avec des réacteurs à neutrons rapides utilisant du Pu comme combustible.

Pour être complet, il l’est également avec un combustible formé d’un mélange de thorium (fertile) et d’U233 (fissile) avec un facteur de reproduction de 2,33 comparable à celui du Pu238, mais implique une opération complémentaire de transformation du thorium en U233.

Toutefois, les performances de régénération d’un cycle au thorium en RNL sont nettement moins bonnes que celles avec du Pu en RNR.

La genèse des idées

Le concept de surgénération (« Breeding » en anglais) a été a été imaginé pour la première fois en avril 1944 par le génial physicien Enrico Fermi.

Ce dernier déclara juste après la fin de la guerre, en 1945 « Le pays qui développera le premier un surgénérateur aura un grand avantage compétitif dans l’énergie atomique ».

La Commission de l’Energie Atomique américaine (AEC) autorise officiellement le 9 novembre 1947 le Laboratoire National d’Argonne (ANL) à concevoir et à construire un premier RNR. La construction de ce premier prototype de RNR (qui fut également le premier réacteur nucléaire « civil ») est décidée en 1949 et il sera implanté sur le nouveau site nucléaire d’Idaho, ouvert cette même année.

Il s’agissait d’un réacteur expérimental de puissance 1,4 mégawatts thermiques (MWth) conçu pour produire de l’électricité. Il fut nommé EBR-1, pour « Experimental Breeder Reactor n°1 ». Le premier réacteur nucléaire au monde à produire de l’électricité (en faible quantité) était un RNR !

La divergence du réacteur a eu lieu le 24 août 1951. Il ne sera définitivement arrêté qu’en 1964, après avoir engrangé une moisson de résultats utiles sur les plans technologique et de la physique des cœurs de RNR.

EBR-1 symbolise donc à l’époque la naissance d’une nouvelle filière de réacteurs qui ne peut que se développer dans le futur, tant ses possibilités sont riches.

C’est aujourd’hui un musée.

Pas moins de 52 réacteurs nucléaires expérimentaux et prototypes seront construit sur ce site (INL). Il en reste aujourd’hui un seul en exploitation : l’ATR (Advanced Test Reactor).

Etats-Unis

Les Etats-Unis, pourtant pionniers des RNR, ont peu contribué à leur développement industriel à cause de difficultés techniques et d’opposants à cette technologie.

Mais la disgrâce des RNR s’est accentuée à l’élection en 1977 du Président Jimmy Carter qui, dès son arrivée au pouvoir, bannit le traitement des combustibles usés et la séparation du Pu pour des raisons de lutte contre la prolifération des armes nucléaires.

Dans un relevé de décision présidentiel, il décrète notamment :

« Premièrement, nous reporterons indéfiniment le retraitement commercial et le recyclage du Pu produit dans le cadre des programmes d’énergie nucléaire américains… » et « Deuxièmement, nous restructurerons le programme américain de surgénérateurs afin d’accorder une plus grande priorité à d’autres conceptions de surgénérateurs et de reporter la date à laquelle les surgénérateurs seront utilisés commercialement « .

Ce bannissement porte un coup fatal au principe même des RNR surgénérateurs, basé sur le recyclage des matières fissiles (et donc le traitement des combustibles usés), et dont le seul carburant durable est justement le Pu.

Aujourd’hui, une timide reprise apparaît avec quelques projets de RNR de petite taille, comme le projet Natrium de Terra Power (société créée par Bill Gates), offrant la possibilité de stocker de la chaleur dans des sels fondus.

Toutefois, l’objectif de surgénération est d’autant plus éloigné que le combustible choisi pour ce réacteur est de l’uranium enrichi (à 20 %) qui écarte toute possibilité d’atteindre un tel objectif.

Le RNR expérimental au sodium de 300 MWth « Versatile Test reactor » (VTR) qui doit être construit en 2026 sur le site de recherche d’Idaho utilisera en principe un combustible métallique avec du Pu (alliage U-Pu-Zirconium), mais il s’agit d’un réacteur à vocation purement expérimentale destiné principalement à fournir une source de neutrons rapides pour tester et évaluer des combustibles nucléaires, des matériaux, et des capteurs ou de l’instrumentation afin de soutenir le développement de technologies de réacteurs dit « avancés ».

Le tabou du Pu reste ancré dans l’esprit de certains responsables et universitaires influents américains, ce qui laisse planer des incertitudes sur le déploiement futur de RNR surgénérateurs aux Etats-Unis.

Russie

En Russie, une installation rudimentaire, appelée BR-1, diverge en mai 1955. Elle permet de démontrer la possibilité de surgénération et d’introduire quelques combustibles expérimentaux au carbure, technologie dans laquelle les Russes vont exceller.

Puis le réacteur BR-5 d’une puissance de 5 MWth diverge le 25 juillet 1958. Au début des années 1970, la puissance du réacteur est portée à 10 MWth, d’où le nom de cette nouvelle installation BR-10 qui fonctionnera à partir de 1973. Ce réacteur aura une longue carrière puisqu’il ne fut arrêté définitivement qu’en 2002.

L’institut atomique de Dimitrovgrad va ensuite prendre le relais du développement des RNR de puissance, avec la conception puis la mise en service en décembre 1969 d’un prototype expérimental de 60 MWth appelé BOR-60 auquel sera adjoint une petite installation expérimentale de retraitement du combustible (par un procédé pyrochimique). Le réacteur BOR-60 a ainsi été un outil expérimental de tout premier ordre pour conforter et améliorer la technologie des RNR refroidis au sodium, d’autant qu’il a fonctionné pendant près de 40 ans.

Le stade réellement industriel du développement des RNR en ex-URSS va être franchi au milieu des années 1960 avec la conception du premier RNR de grande taille, baptisé BN-350 (350 mégawatts électriques (MWe)), construit au Kazakhstan. Il sera mis en service en 1973, pour une production mixte d’électricité (52 MWe net) et de chaleur pour le dessalement de l’eau de mer à hauteur d’environ 120.000 m3 par jour. Il fonctionnera jusqu’en 1999.

Il est décidé en 1969 de construire un réacteur d’une puissance de 600 MWe appelé BN-600 qui divergera seulement le 26 février 1980. Ce réacteur est toujours en exploitation aujourd’hui, et il fonctionne de façon satisfaisante après quelques débuts difficiles, notamment du fait des multiples fuites dans les circuits de sodium. Les analyses de ces défaillances montrent que les RNR s’accommodent finalement bien de ces fuites de sodium, pourvu que des dispositions soient prévues pour les détecter, les maîtriser, puis les réparer aussi facilement que possible.

En 1983 sont lancées des études de conception d’un nouveau réacteur de 800 MWe, baptisé BN-800, largement modifié en 1987 à la suite de l’accident de Tchernobyl, et sa puissance est augmentée de 10 %, donc portée à 880 MWe.

Il est décidé par ailleurs de remplacer les combustibles à base d’uranium enrichi utilisés jusqu’à présent par du combustible à base de Pu. Ce n’est qu’en décembre 2015 que le BN-800 est couplé au réseau, et il fonctionne depuis de façon satisfaisante avec un coefficient de disponibilité cumulé de 66 % fin 2021.

En parallèle, une installation de fabrication de combustible Mox (mélange Uranium-Pu) été mise en service dans la région de l’ancien site militaire de Krasnoïarsk. Un emplacement est déjà réservé sur le site pour construire le futur RNR de 1200 MWe en cours de conception.

Le Russie est donc un pays fermement engagé dans le développement des RNR surgénérateurs à une échelle industrielle.

France

Dès le début des années 1950, la France initie quelques études exploratoires sur le sodium puis elle met en place à Saclay en 1956 une petite équipe de physiciens et d’ingénieurs dédiée aux premières études sur les RNR et celles d’un premier réacteur expérimental dont la construction sera lancée en 1962 sur le site de Cadarache : c’est le réacteur Rapsodie qui diverge le 27 janvier 1967 et qui a été inauguré en novembre 1967 par le général de Gaulle, ce qui montre l’importance que le gouvernement français attachait alors aux RNR. Il va fonctionner régulièrement pendant une quinzaine d’années en apportant un grand nombre de connaissances sur la technologie sodium et sur le combustible Mox choisi au départ comme référence (en achetant du Pu aux Anglais).

Par ailleurs, un laboratoire baptisé Cyrano, destiné à mettre au point un procédé de retraitement des combustibles usés Mox, entre en service en 1968 sur le site de Fontenay aux Roses. L’année suivante, un petit prototype industriel de retraitement des Mox entre en service sur le site de La Hague. Cet atelier baptisé AT1 va permettre de retraiter entre 1969 et 1977 près d’une tonne de Mox contenant 754 kg de mélange U + Pu provenant essentiellement de Rapsodie. Cette opération a permis de démontrer la possibilité technique de « fermer » le cycle du combustible des RNR.

La deuxième étape du programme français va être la construction d’un démonstrateur industriel de taille significative d’une puissance électrique de 250 MWe, le réacteur Phénix qui est connecté au réseau en décembre 1973, cinq ans seulement après le début des travaux ! Il va fonctionner pendant 35 ans (mais aux 2/3 de sa puissance à partir de 2003) avec cependant quelques arrêts prolongés pour des réparations diverses et perfectionnements nécessités par les réévaluations de sûreté. Son arrêt définitif sera prononcé en 2009 (plus de 10 ans après l’arrêt de SPX) par les autorités de sûreté du fait des incertitudes liées à son vieillissement.

A l’issue de sa longue carrière d’exploitation, le réacteur Phénix a laissé en héritage une quantité considérable de connaissances archivées pour les besoins futurs.

Il faut noter que le Pu produit par ce réacteur a pu être recyclé dans le réacteur lui-même, grâce à des installations de traitement dédiées, ce qui a permis de démontrer expérimentalement la possibilité de surgénération avec un taux de surgénération de 1,16.

C’est jusqu’à présent un résultat unique au monde à cette échelle.

La construction d’un RNR de grande puissance (1 200 MWe) commence en décembre 1976 sur le site de Creys-Malville. Superphénix (SPX), est une collaboration européenne, notamment entre EDF, la société italienne Enel et la société allemande SBK regroupant des électriciens allemands, néerlandais et belge. Son exploitation sera interrompue plusieurs fois pour des raisons techniques, mais aussi pour des raisons politiques et sociales, à cause de multiples recours juridiques des opposants. Ces batailles administratives vont immobiliser le fonctionnement du réacteur pendant une durée cumulée de 54 mois.

Finalement des motivations politiques vont conduire à prendre la décision en 1997 d’arrêter définitivement ce réacteur, au moment même où il commençait à fonctionner de façon satisfaisante. Cet évènement va interrompre brutalement le développement industriel des RNR en France.

De nouveaux programmes vont également être initiés dans le cadre de la participation de la France aux travaux sur les réacteurs de quatrième génération (forum international Gen IV ou GIF IV).

Enfin, à partir du milieu des années 2000, la conception d’un prototype de RNR au sodium, baptisé ASTRID (Advanced sodium Technology Reactor for Industrial Demonstration) intègre de nouvelles avancées en matière de sûreté et d’optimisation de la conception et des coûts. Malheureusement, l’annonce en 2019 de l’abandon de ce projet par le CEA pour des raisons présentées comme budgétaires et de « phasage » diffère pour longtemps encore le démarrage d’un programme d’envergure sur les RNR qui avait été avalisée lors de la réunion du Comité de l’énergie atomique du 17 mars 2005.

Autres pays et bilan global

La plupart des autres grands pays industriels se sont impliqués dans le développement des RNR, mais plus tardivement ou de façon moins massive que ceux que nous venons d’évoquer.

Il s’agit du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Inde, et, plus récemment, de la Chine avec le démarrage en 2011 de son réacteur expérimental de 20 MWe, le CEFR (construit avec l’aide de la Russie) et la construction d’un prototype industriel de 600 MWe qui débuté en 2017.

Au total, 15 réacteurs expérimentaux et 17 RNR industriels électrogènes ont fonctionné jusqu’à présent dans le monde. Parmi eux, cinq RNR sont en service aujourd’hui, en incluant de PFBR indien de 500 MWe qui devrait démarrer en 2024 (après avoir accumulé beaucoup de retards).

C’est le sodium liquide qui a été retenu comme fluide caloporteur pour la quasi-totalité de ces réacteurs.

 

 

Rendez-vous le 26 avril 2024 pour découvrir la troisième partie.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Puisqu’on cite des noms, n’oublions pas ceux qui ont été néfastes voire traitres à notre patrie : Jospin, qui a pris la décision politique d’arrêter puis de démanteler Superphénix, (mal) conseillé par Lepage (qui vient d’être déboutée dans son attaque contre Tripathi) et par Voynet (voir https://www.youtube.com/watch?v=Vd6dXI36UkE).
    N’oublions pas non plus Hollande qui a pris la décision d’arrêter Fessenheim, décision transformée en réalité par Macron avant qu’il ne vire sa cuti à Belfort (bel effort !).
    Y pas de raison qu’ils ne soient pas au tableau d’honneur aux côtés de Carter & Co.

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  • Totalement d’accord.
    Pour des raisons bassement électoralistes, les socialistes ont donné suite sans aucun état d’âme aux demandes des écolos irresponsables, dont la nuisibilité s’exerce dans tous les domaines depuis qu’ils existent comme parti. Le plus lamentable est que la macronie dans son « en même temps » est incapable de tirer une bonne fois pour toutes un trait sur toutes les récriminations des dits écolos, qui de plus ont largement étendu leur nuisance au niveau européen (grâce plus spécialement à l’Allemagne qui a tout fait pour annuler l’effet positif sur notre économie de l’électricité nucléaire). Cf la récente intervention de M. Charles Gave, qui a donné le montant des dépenses, sans le moindre effet positif au niveau mondial, engagées par l’UE pour « sauver la planète » : la bagatelle de 7000 milliards d’euros. Nous sommes dans un monde de fous.

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  • Les neuneux de service reprennent du service pour rappeler que les jospin et les ecolos étaient si puissants qu’ils ont non seulement arrêté SP, mais aussi les américains, les anglais, les italiens… Tous ces gens qui étaient aussi tous sur le point de libérer le monde des affres de l’énergie rare et coûteuse se sont laissé convaincre de leur erreur par nos écolos !

    A quelle ‘niveau intellectuel faut il être pour avaler de telles fables ? Et tenter de convaincre les autres en plus.?????
    Mais n’i aux USA ni en GB ni en Italie on ne trouve de pépinières complotistes pour colporter ce genre d’ âneries…. C’est très inquiétant pour la France en dehors du fait que cela démontre que c’est bien le résultat des émissions massives de fakes par lhe lobby nucléaire.

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    • Pour SR
      je vais élargir le cercle des neuneux de service (comme il le dit si bien sans être sanctionné, ni censuré !) :en rappelant ce que j’écrivais dans le premier volet de Plutonium mon amour neutron rapide et plutonium du mois de mars :
      « voici les conclusions de la commission (des neuneux) relative à la perte de souveraineté énergétique d’avril 2023 :
      Des responsables publics qui ont mené un combat politique avant tout contre l’énergie nucléaire plutôt que pour la décarbonation, un combat d’une remarquable hypocrisie, qui allait et qui va encore clairement contre les intérêts vitaux du pays ».
      Et je concluais : « C’est pourquoi à propos de l’arrêt injustifié de Super Phénix, les Jospin, Corinne Lepage et Dominique Voynet méritent d’être trainés en justice », on pourrait même y ajouter ce jour SR !

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      • Michel Dubus vous inquietez pas . la`justice voudrait que quand il va y avoir la prochaine catastrophe nucléaire tous ceux qui nous ont poussé dans ce gouffre soit désigné liquidateur pour aller jusqu’au bout de leurs raisonnements et que leurs biens soient confisqués pour en payer les consequences .. . 🤣😂

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      • Mais mon cher neuneu (ça à l’aire de vous plaire),
        Si votre fable étaient vraie, pour quelle raison les Américains, anglais, et Italiens ont abandonné la piste ? Convaincus par nos éccolos ? Tant que vous ne m’expliquerez pas comment nos eccolos s’y sont pris pour faire abandonner les autres vous n’êtes pas crédible dans cette histoire, comme tous les neuneux qui la chante !
        Avec le simple sens commun, ne parlons surtout pas de bon sens, il est tellement claire que cette histoure d’arret pour raison politique ne tient pas debout qu’il ne reste que la position dogmatique pour expliquer votre fantasme, à moins que vous ne possédiez même pas le sens commun !

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  • Le nucléaire peut-il « sauver la planète » ?
    Dans le discours idéologique du nucléaire, cela veut dire émettre moins de CO2 dans le monde, et uniquement pour la production d’électricité.

    La réponse est évidemment non, comme l’histoire de la production mondiale d’électricité le montre bien.

    Il y a près de cinquante ans, les promoteurs du nucléaire prétendaient que, dès l’an 2000, le nucléaire produirait la moitié de l’électricité mondiale, à partir d’une capacité nucléaire installée de 3.600 à 5.300 GW.

    Regardons le résultat : seulement 15,9% de la production mondiale d’électricité, à partir de 351 GW.

    En 1996, le nucléaire a atteint son maximum en pourcentage de la production mondiale d’électricité, avec 17,4% du total. En 2022, c’était seulement 9,2% probablement la même proportion en 2023.

    En 2006, le nucléaire a atteint son maximum en énergie au niveau mondial, avec 2.804 TWh. Ce résultat a été frôlé en 2021 tout en restant inférieur. En 2022, c’était un recul à 2.680 TWh, suivi d’une modeste reprise à environ 2.750 TWh en 2023.

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  • Les énergies renouvelables ont toujours produit davantage d’électricité dans le monde que le nucléaire, pour l’essentiel à partir de l’hydraulique pendant très longtemps.

    Depuis un minimum à 17,2% en 2003 (le nucléaire était à 15,6%), la part des renouvelables est passée à 19,4% en 2010 – à 27,8% en 2020 – à 29,3% en 2022 et probablement à 30% en 2023 dans la production mondiale d’électricité.

    En 2021, la production de l’éolien + solaire a légèrement dépassé celle du nucléaire (de 4%). En 2022, l’écart était de 21%. En 2023, il a probablement été supérieur à 40%.

    La production mondiale de l’éolien à lui seul devrait dépasser celle du nucléaire en 2025. Le solaire ferait de même en 2026. En 2025, les renouvelables devraient dépasser le charbon et devenir la première source de production d’électricité dans le monde.

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  • A l’attention de M. Rochain
    Je me demande bien où vous avez pris que les Anglais et les Américains avaient arrêté quoi que ce soit en matière de nucléaire. Ce qui est avéré, c’est que les Américains ont décidé de prolonger leurs centrales nucléaires actuelles jusqu’à 80 ans. Il doit bien y avoir une raison, par exemple avoir le temps de mettre au point des surgénérateurs ! Quant à la Chine, que fait elle ? Elle multiplie les EPR !
    Le neuneu, comme vous dites, se contente de constater des faits avérés tel que le renchérissement du prix de l’électricité pour faire plaisir aux Allemands via l’incroyable ânerie de l’ARENH à notre complet détriment, et le fait que les mêmes Allemands en l’absence de gaz russe ont dû remettre en service des centrales à charbon (et au lignite, en plus, d’où un bilan carbone plusieurs fois supérieur au nôtre). En fait d’âneries, je sais qui est le mieux disant ! Comme M. Canado, vous semblez ignorer la loi de la relativité, en vertu de laquelle avec très peu de masse, on peut faire beaucoup d’énergie. Si le nucléaire ne produit pas un pourcentage plus important de l’électricité, c’est qu’il n’est pas assez développé et non l’inverse !

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    • Ce n’est pas le nucléaire qu’ils ont arrété, je n’ai jamais dit cela . Ce qu’ils ont tous abandonné c’est es supposés surégénératreur comme Super Phenix, c’est-à-dire ce que vous reprochez d’avoir arrété à Jospin et aux éccolos ! Redescnedez sur Terre Brun.

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      • Je me souviens que le projet italien s’appelait RNR et l’allemand également arrété, tout ça aà la même époque un nom comme Karkar ou qqchose comme ça . Le plsu ancie projet initié par Enrico fermi aux USA s’appelait Clémentine, comme la sonde qui cartographia la Lune, et lui aussi arrété. En fait tous ces projets étaient vu comme, très couteux, incertains, et surtout dangereux même arrété. Un prototype français, bien avant SP, qui a eu 78 ou 8 prédécesseurs, à même fait un mort alors qu’il était à l’arret depuis plusieurs années, dans une tentative de démantellement. Lequel a lui aussi été abandonné et depuis c’est zone interdite sur des Km autour du site.
        Non, il n’y avait pas besoin de mesures autoritaires politiques pour partir à la péche aux voix électorales, pour justifier ces arrets de développement partout dans le monde, à l’exception d’une expérience russe qui dure mais qui n’a pas grand rapport avec les objectifs assignés aux surgénérateurs, ils brulent des déchets certes, mais on fait pareil dans des architectures plus classiques comme ceux dont nous diposons déjà avec une certaine proportion de MOX, ce n’est qu’une question de dosage, comme on peut ajouter un peu de super 95 ou 98 dans le mazout d’un diesel, a condition de ne pas dépasser une proportion critique, et ça lui donne du pet !

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  • La Chine n’a construit que deux EPR et, vu la mauvaise expérience qu’elle en a tiré, elle n’est pas prête à les multiplier.

    Le réacteur EPR Taishan-1 (connecté en 2018) a été arrêté pendant plus d’un an. Son facteur de charge n’a été que de 82% en 2019, de 63% en 2020, de 52% en 2021 et de 28% en 2022.
    Le facteur de charge de l’EPR Taishan-2 (connecté en 2019) n’a été que de 85% en 2020, de 75% en 2021 et de 57% en 2022. On ne sait pas trop ce qui s’est passé en 2023 pour l’un et l’autre de ces EPR.

    En Chine, la production d’électricité éolienne a dépassé celle du nucléaire dès 2012. Celle du solaire a dépassé le nucléaire en 2022.

    En 2023, la production éolienne chinoise a été 2,4 fois celle du nucléaire. Celle du solaire a dépassé de 28% celle du nucléaire.

    Au cours des cinq dernières années, la Chine n’a mis en service que 9,9 GW de capacité. Sa population étant 22 fois plus élevée que celle de la France, c’est comme si en France on mettait en service 0,45 GW de nucléaire tous les cinq ans … ou un EPR tous les dix-huit ans.

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  • Admirable : l’ARENH n’existe « bientôt plus », ce qui prouve qu’elle existe encore pouur exercer ses effets néfastes ! Quant aux statistiques sur le mix énergétique allemand, j’attends encore que vous prouviez qu’il est plus favorable que le nôtre en matière de décarbonation. Les renouvelables peuvent servir d’appoint mais rien de plus. Des gens compétents, tels L. Le Floch Prigent, ne disent pas autre chose. Si l’Allemagne comme vous le dites a fermé 15 centrales au charbon, vous vous gardez bien de dire combien elle en a encore en service et combien de nouvelles elle en a construites pour remplacer des centrales obsolètes ou celles au gaz qui ne servent plus à rien…

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  • Le coût de production de l’électricité nucléaire pour les 15 prochaines années (nucléaire ancien) est estimé de 78 à 80 €/MWh (en euros 2023). Ce qui confirme, après réévaluation, le coût annoncé par la Cour des Comptes de 60,8 à 68,4 €/MWh, selon le mode de calcul (pour 2019).

    Une forte augmentation en une dizaine d’années, si l’on suit les rapports successifs de la Cour des Comptes.

    Pour ce qui est de l’électricité qui devrait finir par sortir de l’EPR de Flamanville, une ancienne évaluation de cette même Cour des Comptes estimait le coût de production du nucléaire EPR entre 110 et 120 €2015/MWh. En euros de 2015, ce qui donnait déjà 130 à 142 €/MWh en euros de mi-2023.

    Mais ce calcul était basé sur un coût de construction de 12,4 Md€2015 et des coûts complémentaires de 6,7 Md€2015 (dont 4,2 Md€ de frais de financiers), soit 19,1 Md€2015 au total.

    Entre temps, le coût de construction seul est passé à 13,2 Md€2015 en décembre 2022. En attendant un nouveau chiffrage, on peut déjà prendre en compte cette augmentation de 6,5% de 2022. Ce qui conduit à un coût de production minimum de 138 à 151 €/MWh en euros de mi-2023.

    Pour Hinkley Point, le tarif d’achat actualisé était de 126,6 £/MWh en juin 2023, ce qui donnait 147,5 €/MWh au taux de change de l’époque.

    Pourtant, lorsque le tarif d’achat a été fixé en Grande-Bretagne, il y avait déjà une certaine expérience des problèmes de construction de l’EPR, aussi bien en Finlande qu’en France.

    Pour le reste, si le nucléaire n’est pas assez développé, c’est que la réalité est venue contredire ses folles illusions d’il y a cinquante ans.

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    • Canado: l’électronucléaire a été développé principalement après les chocs pétroliers des années 70.
      Ensuite, c’est le faible coût des énergies fossiles qui a arrêté son développement en Europe et aux EU.

      Aujourd’hui, la solution ENRv + back-up fossile est archi dominante au niveau des mises en service.
      Le coût des ENRv a baissé à mesure que le marché mondial s’est développé. Mais ce coût reste toutefois très sensible à celui des matériaux car elles en utilisent de grandes quantités.
      Les écolos sont satisfaits: leur bête noire était le nucléaire. Au niveau sociologique, j’y vois beaucoup de fantasme autour de l’association inconsciente entre le nucléaire civil et la bombe atomique, avec toujours la terreur de l’apocalypse nucléaire.
      Les écolos (surtout allemands) sont beaucoup plus indulgents envers le charbon (largement responsable du RC).
      En Finlande et en Suède, le nucléaire n’a mauvaise réputation comme en Allemagne.
      Apparemment, la Chine réussit à maîtriser davantage le coût du nucléaire que l’Europe empêtrée dans son EPR.

      On verra ce qui se passera en France. Je pense que la droite nationale va arriver au pouvoir dans 3 ans ou peut-être avant si Micron dissout l’Assemblée.
      On verra si elle met en pratique son programme d’arrêt du développement des ENRv, de démantèlement progressif de l’éolien et de relance maximale du nucléaire.

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      • Marc vous pensez vraiment que la France va continuer à s’enfoncer seule contre le monde entier dans la pollution , le Co² , les GES , les déchets ultimes , le réchauffement climatique .. alors que l’on peut faire beaucoup mieux , plus vite moins cher avec les ENR ? et qui va payez cette gabegie polluante et dangereuse très très chère ? …

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      • Je ne vois pas comment il vont régler le problème du suivi de charge sans le renouvelable avec les doublement au moins de la production électrique . ???
        Mais je pense au contraire que, depuis quelques semaines, qui semblent vous être passé au dessus de la tête, RTE apprend à manipuler le pilotage rapide avec les renouvelable, l’éolien en particulier pour l’instent.
        Regardrez par exemple dans la section production hier. Vous avez quelques variations rapides de la demande de nos voisin à l’exportation et cela trois fois dans cette journée (dans la nuit vers 3h, puis de 10 à 11 et dans l’après midi) suivez la courbe d’exportation sous la ligne ZERO et vous verrez que RTE à déconnecté à chaque fois plusieurs parc éoliens pour adapter la production à la variation de la demande et cela avec des délais de réactions incompatibles pavec le nucléaire. Le vent de son coté, d’après mes cartes enregistrées n’a pas varié de toute la journée sur tout le territoire il était même très généreux.
        L’effacement éolien est enfin mis à profit me semble t-il, car ces crénaux n’ont aucune autre raison d’être. On peut affirmer que l’éolien est beaucoup plus pilotable que le nucléaire. Certes, quand il n’y a pas de vent ça ne peut pas en produire mais c’est un phénomène rare avec une bonne couverture, notamment maritime, et d’un autre côté, un réacteur à l’arret ne peut pas non plus fournir …. et ce matin encore ils étaient 20 à l’arret et toujours 17 ce soir !
        Il reste que ces décrochages qui font des crénaux sur la ligne de l’éolien sont de bon augure pour la participation du renouvelable au suivi de charge alors qu’en ce sens il est vu par les nucléophiles comme un perturbateur.

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  • Si la solution c’est le renouvelable intermittent, il faut faire comme les Allemands qui ont dépensé 600 milliards d’€ pour installer 150 GW de renouvelables. Ils sont prêts, sans garante de résultat, à en ajouter autant, d’une part, pour stabiliser leur réseau au niveau tension et fréquence. D’autre part pour d’éviter tout risque de black-out, ils pensent implanter en backup des centrales gaz en quantité suffisante pour combler le vide des ENR intermittentes durant les périodes longues de patates anticycloniques hivernales. Pas étonnant que les teutons ait un prix du kWh près du double du notre et ce n’est pas prêt de s’inversé (voir l’édito récent à ce sujet ds le monde de l’énergie).
    Pour le reste les béquilles de types batteries (évanescentes) de type lithium-ion ne sont pas adaptées à la à l’échelle des besoins (quantité d’énergie disponible, durée de restitution) .
    De plus, ces matériels demandent en tonnage de matériaux à extraire puis à raffiner avec des consommations d’eaux colossales, avec la pollution engendrée qui abîme la planète et la consommation de fossile pour faire marcher cela !
    Je ferai un couplet à ce sujet qui indique chiffres à l’appui « l’organisation » de la destruction de la planète pour ce type de transition énergétique qui au résultat et au bilan est pire que la conso de fossile qu’on veut combattre….

    Répondre
    • Toujours les mêmes fables de 600 milliards pur quelques watts de renouvelable ! Il y a beau temps que le watt renouvelable est bien moins couteux que le watt nucléaire, et l’écart s’accroit d’années en années et STOCKAGE COMPRIS ! puisque les nucléophiles veulent toujours que l’électricité de renouvelable passe par du stockage ! On ne stocke que ce que l’on a en trop alors commencez par produire assez d’électricité d’origine renouvelable pour que l’on ai au moins quelque chose à stocker qui vaille de construire le stockage, et on est loin du compte ! pour l’heure et pour l’ongtemps ça coute bien moins cher d’éffacer occasionnellement, et c’est la systématique qui justifiera d’investir dans le stockage .

      Répondre
  • Je ne vais pas perdre mon temps à essayer de vérifier les références affirmées par MM. Rochain, Canado et Isambert, résultant plus que probablement de rabâchages de contre vérités venant des adeptes de la religion écolo punitive servilement copiée de celle des « grünen » allemands. Je me contenterai de leur conseiller de lire le livre de M. Samuel Furfari, « Energie, mensonges d’état ; la destruction organisée de la compétitivité de l’UE » paru il y a quelques semaines. Bien que je sois loin de l’avoir encore lu en entier, j’y ai trouvé quelques pages qui m’ont rassuré sur ma capacité à ne pas dire autant d’âneries que ces Messieurs prétendent pouvoir m’attribuer. Au hasard, la page 170 : « le constat est que Bruxelles-Strasbourg (il met dans le même sac de l’absurdité la commission et le parlement) a commis une erreur stratégique en choisissant de renoncer aux énergies conventionnelles. La solution doit être de renouer avec l’utilisation de ces énergies, qui ont fait la prospérité des pays de l’OCDE et que les pays en croissance s’efforcent d’utiliser de manière massive. L’UE doit de toute urgence réhabiliter explicitement le gaz naturel et l’énergie nucléaire. Le méthane, abondant dans le monde, présent sur tous les continents, est l’énergie thermique à usage domestique industriel et pétrochimique de ce siècle. L’électricité nucléaire est indispensable pour fournir l’électricité dont le monde aura besoin pour fournir l’électrification continue de la société moderne. ». Et je passe sur tout le bien qu’il pense du GIEC et des COP (pages 316 et suivantes) ! Enfin, à l’attention de M. Canado, il dément totalement ses affirmations sur les EPR chinois à la page 425… L’auteur n’est pas n’importe qui et sait de quoi il parle : il a été haut fonctionnaire à la direction générale de l’énergie de la Commission européenne de 1982 à 2018. Il est l’auteur de 18 ouvrages sur l’énergie et le développement durable et continue d’enseigner, à Londres et lors de séminaires.

    Répondre
  • Affirmation totalement gratuite, Il ne suffit pas de faire de l’incantation et de l’insulte pour tenter de faire croire qu’on détient la vérité.Les chiffres auxquels je crois figurent dans le livre que j’ai cité, pas dans ce que vous, vous annonez.
    Terminé.

    Répondre
    • ben non Brun quand on a un peu de personnalité on vérifie le réel du terrain au lieu de gober toutes les vielles théories foireuses pour gogos . . les chiffres auxquels il faut croire ce sont les bilans officiels / les retours de terrain : les faits rien que les faits .. .

      Répondre
  • Un petit supplément, paru aujourd’hui : « la dépendance des pays occidentaux aux métaux critiques » :

    Du charbon au pétrole, une première transition a déjà eu lieu. Une seconde doit désormais opérer allant du pétrole vers les métaux, révolution qui nous permettra normalement de nous passer des énergies fossiles et ainsi de réduire notre empreinte carbone. « Dans les trente prochaines années, nous extrairons autant que depuis le début de l’humanité » a rappelé Philippe Varin, rapporteur d’un rapport sur les métaux critiques de la transition énergétique pour le compte du gouvernement. Les véhicules électriques, que l’Union Européenne veut nous voir utiliser massivement d’ici à 2035 utilisent six fois plus de métaux qu’un véhicule à moteur thermique. Les éoliennes ou les panneaux solaires exercent également une pression phénoménale, participant à la hausse de la demande des métaux dits critiques pour la transition énergétique.

    Les chiffres présentés à ce sujet par Les Échos sont vertigineux. Ils nous rappellent qu’économie d’énergies fossiles ne rime pas avec moins de luttes géopolitiques, surtout pour des matériaux devenus incontournables dans notre société. Rappelons que plus de 70 % des métaux utilisés en Europe sont importés alors que la Chine a investi depuis plusieurs dizaines d’années dans cette industrie. Celle-ci contrôle aujourd’hui plus de 40 % de la chaîne de valeur pour les métaux nécessaires à la fabrication de batteries. La Chine domine par ailleurs le marché des fameuses terres rares (17 métaux que l’on retrouve dans la plupart des appareils électroniques) puisqu’elle contrôle 58 % des parts du marché.

    Avec la crise du Covid-19, les occidentaux ont de plus pris conscience de plusieurs points faibles dans leur fonctionnement mondialisé. Les chaînes d’approvisionnement pouvant être durablement perturbées dans un marché en partie délocalisé, les notions de souveraineté et d’indépendance nationale sont revenues sur le devant de la scène. Les Européens, et dans une moindre mesure les Américains, se sont concentrés depuis 40 ans sur des industries tertiaires ou des secteurs à forte valeur ajoutée comme l’industrie de pointe, abandonnant au passage l’industrie minière. Ainsi, depuis 40 ans, la part de l’emploi dans le secteur tertiaire a augmenté de 22 points en France. Le poids de notre industrie a en revanche été divisé quasiment par deux dans l’économie française. Les industries minières ont souffert pour plusieurs motifs : polluantes, elles rencontrent l’hostilité des citoyens, ne facilitant pas leur installation, et nécessitent d’importants coûts fixes pour des rendements relativement peu élevés.

    Le détournement de ces industries dans nos économies occidentales a largement profité aux émergentes. Aujourd’hui, la géopolitique des métaux critiques est un terrain plus miné encore que celle des énergies fossiles. De nos jours, trois pays extraient 60 % du minerai de cuivre et 54 % du nickel. La fausse idée de l’économie de flux a poussé les occidentaux à supprimer leurs stocks ; 40 % des réserves de cuivre sont ainsi situées au Chili et au Pérou et 80 % des réserves de lithium en Australie et au Chili. La Chine, toujours elle, possède 75 % des réserves de terres rares… Quant au raffinage, il se concentre dans les mêmes mains, là aussi principalement chinoises. Quasi hégémonique, l’Empire du Milieu pourrait vouloir nous faire subir ses desiderata.

    L’UE et les États-Unis tentent donc de recouvrer leur indépendance envers la Chine. Le secteur minier est toutefois un secteur exigeant, n’engendrant des revenus qu’à long terme. Selon l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), il faut 17 ans en moyenne entre la découverte d’un minerai et la mise en production d’une mine, pour des coûts d’investissement en conséquence. Ainsi, en 2019 puis 2021, des autorisations exceptionnelles de subventions ont été accordées par la Commission européenne pour soutenir la fabrication de batteries au lithium-ion en Europe – respectivement 3,2 milliards d’euros (dont 960 millions pour la France) et 2,9 milliards d’euros. Le plan « France 2030 » prévoit quant à lui de lancer un appel à projets d’un milliard d’euros autour des métaux critiques et de développer une industrie du recyclage en France, toujours dans l’idée de réduire cette dépendance.

    C’est l’ultime question autour de la durabilité dans l’industrie qui se pose. Aujourd’hui, au niveau mondial, le taux de recyclage des métaux est très hétérogène : moins de 1 % du lithium pour 46 % du manganèse. L’objectif d’ici 2035 est que le recyclage fournisse 40 % des besoins en métaux. Les modes d’extraction des minerais doivent opérer une transition verte s’ils souhaitent être viables écologiquement et économiquement face aux énergies fossiles, le but n’étant pas de passer d’une pollution à une autre.

    Benoit Bertan de Balanda

    Si ce n’est pas « du réel du terrain » !

    Répondre
    • 😂 face aux délires la réalité du terrain : le nucléaire et le fossile sont déjà condamné économiquement … vous parlez d’une énergie polluante très très chère , dangereuse avec des déchets ultimes qui ne représente que 4% de l’énergie dans le monde et qui baisse inexorablement RAPPEL des faits : le monde entier se sort du fissible et du fossile / charbon / pétrole / gaz … sauf le bio gaz qui est une ENR … grâce aux ENR pour enfin produire propre sans dangers et sans déchets pour beaucoup moins cher que cette merde polluante de nucléaire qui fait des ravages sur la faune , la flore et l’être humain …. ENR qui nous sortent aussi du fossile/ charbon / pétrole / gaz … comment font les pays qui n’ont pas de nucléaire et de fossile et tous ceux de plus en plus nombreux qui ont déjà dépassé les 60 voire 75 % d’ENR dans leur mix et qui voient leur pollution , leur GES , leur Co² … baisser au fur et à mesure du développement des ENR sur le terrain … alors que la France s’enfonce toujours plus dans la pollution, le réchauffement climatique .. les déchets ultimes avec notre merde polluante à tous les stades, avec des déchets ultimes, très très chère , qui fait des ravages sur la faune , la flore et l’être humain.

      Répondre
    • c’est bien cochelin mais avez vous vraiment lu votre lien ? car vous n’avez meme pas vérifier que dans les ENR il n’y a que des matériaux courants que nous avons depuis tres longtemps tout autour de nous dans la vie de tous les jours en d’énormes quantités et que tout se recycle / revalorise facilement , localement et sans cout pour la collectivité ..et très très peu de terres rares comme l’a prouvé l’Ademe dans son étude sur les matériaux ..

      Répondre
  • Même s’il s’agit de matériaux courants, il va en falloir d’énormes quantités et ouvrir beaucoup de mines supplémentaires.

    Répondre
    • ben non cochelin ça va favoriser le recyclage ..alors qu’avec le nucléaire rien n’est possible .. et les ENR ne représente qu’une infime partie des besoins ..vous n’avez toujours pas apprécier les choses à leur juste valeur en vous enfonçant toujours dans les fakes …

      Répondre
  • Pour les neuneux qui croient encore au père noël du recyclage et de l’innocuité pour la planète de la transition énergétique en matières minières, voir le lien de la vidéo suivante
    Ruée minière au XXIè siècle : jusqu’où les limites seront-elles repoussées ? – Aurore Stephant à USI
    https://www.youtube.com/watch?v=i8RMX8ODWQs
    Un exemple de chiffre cité qui en dit long : « avec cette transition énergétique, il va falloir 21 fois plus de lithium qu’aujourd’hui dans une délai de 25 ans. Comme le dit Aurore Stéphant (ingénieure minière) : « c’est juste pas possible » au niveau des ravages planétaires .
    Elle rappelle aussi que toutes ces sites miniers ne seront jamais réhabilitées ni traitées sur le plan écologique et qu’il en restera des plaies béantes pour l’éternité que notre descendance ne pourra pas ignorer !

    Répondre
    • Cochelin avec quelles centrales vu qu’ils en ont encore fermé 15 ? et toujours avec les chiffres tronqués et obsolètes sur le Co² qui n’ont jamais pris en compte les GES et la vraie pollution que l’on subit en réel sur le terrain et sur l’électricité qui n’est que 20% du problème .. .. postez nous plutôt les chiffres de l’énergie en France pour enfin toucher du doigt que l’on a de leçon à donner à personne en plus le réchauffement climatique est plus prononce en France qu’en Allemagne . quand vous allez enfin vous sortir des fakes et voir enfin nos vrais problèmes à nous ?

      Répondre
        • c’est bien Cochelin vous prouvez que les ENR ont déjà dépassé les 60% et que l’Allemagne accélère leur devellopement . vous allez voir que vous allez enfin commencer à comprendre les bases du sujet . parlez nous un peu de notre industrie en France et de l’énergie au lieu de toujours essayer de noyer le poisson en parlant de ceux qui agissent et s’en sortent ..

          Répondre
          • Un peu plus de 50. % en 2023, lié à une forte baisse de la consommation, un arrêt des exports nets et la reprise des imports nets.

          • oui cochelin donnez les chiffres .. ensuite vous parlerez des vrais problemes de la France et de l’énergie car les autres qui agissent et s’en sortent on s’en fout .. c’est de notre santé qu’il s’agit

          • c’est bien Cochelin déjà 54.3% d’ENR et il accélère le développement des ENR … parlez nous des vrais problèmes de la France et de l’énergie car les autres qui agissent et s’en sortent on s’en fout .. c’est de notre santé qu’il s’agit

          • En matière de santé, de quoi voulez-vous parler ? Sans précision, cela ne signifie rien. Chaque pays a ses problèmes. Que cela vient-il faire dans le sujet sur l’énergie ? La France n’a pas plus de problèmes liés à l’énergie que les autres pays. Sans doute, peut-être moins. Que voulez-vous insinuer ?

          • Cochelin qui une fois de plus nous prouve sa stupidité et son ignorance du sujet en public car il n’a toujours pas compris malgré toutes les explications détaillées depuis des mois que le problème c’est l’énergie et que l’électricité ne représente que 20% de l’énergie .. quand vous vous sortirez enfin des vielles théories foireuses pour gogos vous vérifierez que ce sont bien les ENr qui nous sortent aussi du fossile / charbon / pétrole / gaz .. et c’est bien ce qui est urgent pour la planète , le climat , notre santé … contre la pollution , les GEs , le Co² , les déchets ultimes.. vous savez que nous sommes le 2 eme plus gros pollueurs d’Europe . les champions de la pollution, du réchauffement climatique et de la production de déchets ultimes alors que nous avons le nucléaire depuis plus de 60 ans. et ça ne vous interpelle même pas .. alors que le monde entier se sort de tout ça avec les ENR .. et que seul la France malgré la situation catastrophique voudrait s’enfoncer toujours plus ..

          • En ce qui concerne l’Allemagne, les renouvelables représentaient, en 2023, 53,3 % de la consommation, en tenant compte des imports. Avec tout de même encore un très fort contenu carbone du KWh électrique.

          • 🤣😂😂 Cochelin juste un peu plus haut vous avez confirmé le chiffre de déjà 54.3% d’ENR et qu’
            il accélère le développement des ENR …voir la progression année après année .. et la maintenant vous postez d’autres chiffres ? 🤣😂😂 parlez nous enfin des vrais problèmes de la France et de l’énergie car les autres qui agissent et s’en sortent on s’en fout .. c’est de notre santé qu’il s’agit ..

          • En matière de santé, dites-nous en un peu plus. On attend toujours des détails.

          • Cochelin voir tous les bilans officiels que vous avez vous même posté plus tous les faits postés depuis des mois que vous refusez de vérifier alors que tout est bien public ..

  • Au sujet des réacteurs EPR chinois, le publiciste cité, à la fois pro-nucléaire et promoteur des énergies fossiles, ne semble pas connaître les données précises de l’AIEA, ni les informations provenant d’EDF et de l’ASN.

    Ou plutôt, comme tous les idéologues du nucléaire, l’individu nie les réalités trop gênantes pour son discours.

    La production minière de lithium a été de 82.000 tonnes en 2020. Dans cette hypothèse (x21), ce serait 1.720.000 tonnes en 2050 pour un cumul de 27 millions de tonnes de 2021 à 2050, selon une progression constante.

    Les réserves étaient de 3,4 millions de tonnes en 2000 et de 28 Mt en 2023, les ressources étant quatre fois plus importantes. Donc pas de problème de disponibilité.

    Mais c’est en supposant que les besoins de lithium, pour les batteries entre autres, augmenteraient comme au cours des récentes années. Ce qui ne sera pas le cas, puisque des nouvelles technologies de batteries commencent à être industrialisées, n’utilisant ni lithium, ni cobalt, ni nickel.

    Pour le cobalt, dont la production a été de 142.000 tonnes en 2020 et qui serait multipliée par quatre, cela donnerait un cumul de 10,6 Mt en trente ans. Pas de problème non plus de disponibilité puisque les réserves sont passées de 4,7 à 11,0 Mt entre 2000 et 2023. Encore moins de problème avec les batteries sans cobalt.

    Même chose pour les terres dites « rares », ni terres, ni rares, quinze fois plus abondantes que l’uranium. Même chose pour le nickel et tout le reste.

    Répondre
  • Un rappel : on ne dépollue pas un site minier et ce n’est pas en y implantant des panneaux réflecteurs qu’on y arrive mais plutôt qu’on l’aggrave par de futures friches industrielles à venir !
    Tout procès minier demande : extraction du minerai, concentration du minerai, extraction chimique, raffinage du métal pour être employé. Tout ceci grâce aux énergies fossiles (en majeur partie et pour des décennies).
    Plus cela avance, plus l’augmentation des impacts s’amplifie causée par des concentrations moindres de métaux, ce qui engendre plus de concassage et une augmentation des déchets à stocker, plus de pollution des eaux, plus de pollution chimique, plus de pollution de l’air et des sols, ce qui a des conséquences irréversibles sur la santé des populations (cancers notamment). Voir le documentaire (face cachée des énergies vertes) qui montre ce qui se passe en particulier en Mongolie pour le traitement et le raffinage des terres rares.
    La projection des sites Miniers représentent 50 millions de km²
    L’impact minier dans sa globalité planétaire surpassera aux objectifs de la transition énergétique. C’est pourquoi comme le dit Aurore Stéphant (ingénieure minière) : « c’est juste pas possible »
    En clair, cet impact dévastateur (pollutions air eau sol et GES) + (maladies cancers engendrés dans les populations) sera supérieur à ce qu’on essaye d’éviter par, entre autres, les ENRi et la mobilité électrique.
    Moralité : au nom de la sauvegarde du climat, nos politiciens, idéologues à petite cervelle et courte vue, instaurent des remèdes qui sont pires que le mal (CO² et GES des fossiles).

    Répondre
    • Michel dubus quand vous vous sortirez enfin des vielles théories foireuses pour gogos vous vérifierez que ce sont bien les ENr qui nous sortent aussi du fossile / charbon / pétrole / gaz .. et c’est bien ce qui est urgent pour la planète , le climat , notre santé … contre la pollution , les GEs , le Co² , les déchets ultimes.. vous savez que nous sommes le 2 eme plus gros pollueurs d’Europe . les champions de la pollution, du réchauffement climatique et de la production de déchets ultimes alors que nous avons le nucléaire depuis plus de 60 ans. et ça ne vous interpelle même pas .. alors que le monde entier se sort de tout ça avec les ENR .. et que seul la France malgré la situation catastrophique voudrait s’enfoncer toujours plus ..

      Répondre
  • C’est vrai, dans un champ de pétrole, on peut parfois apercevoir un peu de verdure. Comme ici à Bakersfield, en Californie :

    https://www.sciencesetavenir.fr/assets/afp/2016/11/01/90e00046dbe91cc13749f8e8b56fb8ece885ca56.jpg

    Ce qui n’est pas le cas au fond d’une mine de cuivre d’une zone désertique.

    Par contre, le transport du cuivre n’a jamais provoqué de marée noire.

    Et les activités pétrolières pourraient avoir joué un rôle dans les tremblements de terre d’Inglewood en 1920, de Whittier en 1929, de Santa Monica en 1930 et de Long Beach en 1933.

    On connait aussi une célèbre photo sur laquelle un poteau montre un affaissement de neuf mètres du niveau du sol entre 1925 et 1977, phénomène dû à la fois au pompage de l’eau (agriculture, villes) et à l’extraction de pétrole. Phénomène qui a continué ensuite, comme dans toutes les zones d’extraction.

    Affaissement de terrain qui entraîne de nombreux dommages sur les infrastructures : routes, ponts, ouvrages divers, habitations.

    Autour du golfe du Mexique, ce n’est guère le niveau de l’eau qui monte mais surtout la terre qui s’enfonce, subsidence due à la fois au pompage considérable dans les nappes phréatiques et à l’exploitation des hydrocarbures.

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