Eolien en mer: la justice examine un recours contre un parc au large de Saint-Nazaire

La cour administrative d’appel de Nantes a examiné vendredi un recours visant à faire annuler l’autorisation d’exploiter un parc de 80 éoliennes en mer au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), délivrée en mars 2016 par arrêté préfectoral au groupe EDF.
Trois associations réunies au sein du collectif « Défense de la mer », avaient saisi en juillet la juridiction administrative, seule compétente en France depuis janvier 2016 pour statuer, en premier et en dernier ressort, sur les litiges relatifs aux installations de production d’énergie renouvelable en mer.
Cette requête est la première d’une série d’actions en justice introduites par des opposants à l’énergie éolienne et des écologistes. Ils veulent obtenir l’annulation des arrêtés préfectoraux autorisant les trois premiers parcs éoliens prévus au large des côtes françaises: Saint-Nazaire, Fécamp (Seine-Maritime) et Courseulles-sur-Mer (Calvados). Tous ont été attribués en 2012 à EDF lors d’un appel d’offres gouvernemental national.
Les recours contre les deux parcs au large des côtes normandes devraient être examinés dans les prochains mois.
Le parc éolien offshore au large de Saint-Nazaire prévoit l’installation de 80 éoliennes, d’une puissance totale de 480 mégawatts, à 12 km des côtes, pour un coût estimé à deux milliards d’euros, et une mise en service initialement envisagée en 2020 mais repoussée à 2021 ou 2022 du fait de ces recours.
Le collectif « Défense de la mer » conteste le choix de la zone d’implantation de 78 km2, sur le banc de Guérande, « un plateau en roche calcaire de faible profondeur et très riche en biodiversité », où sont notamment présentes des espèces d’oiseaux menacées ( goéland marin, puffin des Baléares), a expliqué à l’AFP l’un des membres du collectif, Alain Doré.
« Les choses ont été faites en dépit du bons sens. L’Etat a délimité la zone propice sans étude préalable et sans concertation. Le débat public a eu lieu après et on nous explique qu’il ne peut pas porter sur la pertinence de cette zone », a soulevé lors de l’audience l’avocat du collectif, Francis Monamy.
Ce dernier s’est également étonné du « délai aussi bref » de l’instruction du dossier, moins de dix mois après le dépôt du recours.
En cas de rejet de leur demande, comme l’a préconisé vendredi le rapporteur public, les associations pourront toutefois saisir le Conseil d’Etat, mais sur des questions de droit uniquement.
La cour doit rendre sa décision sous deux à trois semaines.

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