Le nucléaire au secours du plan zéro net émission de l’AIE

Une tribune signée Frédéric Moret, ingénieur des Mines et Docteur ès Sciences Physique, qui a contribué à plusieurs projets dans le domaine du nucléaire (turbine, REP, cycle du combustible, fusion…).

Retrouvez aussi les deux premières tribunes de cette série de Frédéric Moret sur le nucléaire en France :

Nucléaire et lutte contre le changement climatique : des liens anciens

Pourquoi l’opinion sur le nucléaire a basculé

 

La capacité du nucléaire à répondre à l’urgence climatique doit être mise en perspective. Le plan global le plus construit pour répondre à cette urgence est celui de l’Agence Internationale de l’Energie dans son scénario net zéro 2050, dont les étapes sont résumées dans la figure ci-après.

Ce scénario repose essentiellement sur les déploiements massifs, à l’échelle planétaire, de solutions d’électrification et d’économies, ainsi que le recours aux énergies dites renouvelables, éolien et solaire principalement. Edité en mai 2021, il est une contribution à la COP 26 de Glasgow de novembre 2021 voulant montrer que l’objectif d’une limitation du réchauffement à 1,5 °C conformément à l’accord de Paris était encore théoriquement possible.

Etapes clés pour atteindre le net zéro en 2050 (AIE)

L’AIE précise bien que l’exécution de ce scénario net zéro repose sur des hypothèses extrêmement ambitieuses, dont la principale est la capacité à déployer en quelques années des capacités d’extraction des minéraux critiques 6 fois supérieures à celles de 2020, et de production des équipements en proportion. La criticité de ce sujet a obligé l’AIE à sortir simultanément un rapport spécifique, qui conclut qu’il faudrait créer 50 grandes mines à travers le monde dans le cadre d’une collaboration internationale et transparente (sans parler des nombreuses usines d’extraction, de transformation des matériaux et de fabrication des équipements).

Le délai de création de chacune de ces mines (10 – 15 ans), l’absence de collaboration internationale appropriée sur ce sujet extrêmement sensible des matières premières (on assiste même à l’inverse, avec des mouvements de repli sur soi), les conséquences environnementales de ces mines (très polluantes) jugées inacceptables par de nombreux organismes (comme SystExt), autant de réalités qui rendent inapplicable le scénario net zéro de l’AIE, et donc de déploiement rapide de l’éolien et du solaire.

L’urgence climatique ne trouvera donc malheureusement pas de solution avec le scénario de l’AIE. Le monde doit regarder ce sujet avec réalisme. La COP 26 alimentée par ce scénario de l’AIE doit être analysée comme un baroud d’honneur des nations pour faire survivre aussi loin que possible l’espoir de ne pas dépasser les 1,5°C. Elle reposait sur des hypothèses auxquelles déjà peu croyaient encore. Elle a été immédiatement démentie par les réalités du conflit créé par Poutine et ses multiples répercussions géostratégiques.

La réalité est une soif d’énergie pour assurer les besoins de développement d’un monde qui doit en priorité se préparer à l’adaptation au changement climatique, adaptation beaucoup moins difficile dans un pays développé que dans un pays sans ressources.

Il faut donc alimenter les colossaux besoins d’énergie d’un monde en développement (même en tenant compte des économies d’énergie, cf scénario AIE), dans un contexte de raréfaction progressive des ressources fossiles.

Le scénario net zéro de l’AIE à base d’éolien et de solaire n’étant pas réaliste pour des questions de ressources minérales, la raréfaction des ressources fossiles refermant cette option, et les ressources hydrauliques, géothermiques et biomasse étant limitées, le nucléaire s’impose comme une option à explorer.

La fission d’un atome d’uranium dégage 20 millions de fois plus d’énergie que la combustion d’une molécule de méthane (gaz naturel), sans produire de gaz à effet de serre. Ceci parce que l’énergie nucléaire vient du noyau des atomes, là où se trouve 99,97% de leur masse, alors que l’énergie chimique de la combustion vient de leur périphérie, où ne se trouve que 0,03% de leur masse. L’énergie nucléaire permet de dépasser les vieilles limites infranchissables par la chimie et tous les procédés que nous connaissons en allant chercher l’énergie là où elle se trouve en abondance. Elle permet de sortir des carcans imposés par les sciences et technologies traditionnelles. Elle donne accès à une énergie quasiment sans limites qui change tout. L’énergie nucléaire est la plus grande révolution que la science ait produite. Elle libère l’humanité des contraintes des sciences anciennes. Nous ne sommes qu’aux prémices de son exploitation.

Le scénario de déploiement du nucléaire de l’AIE est réaliste, mais a peu d’ambition

Comme expliqué précédemment, la relance du nucléaire est déjà dans les faits en accord avec les opinions publiques. Renouvelables et fossiles lui laissent une large place. Elle en a le potentiel physique. Reste à la mettre en œuvre à la plus grande échelle possible le plus rapidement possible.

Le rapport de l’AIE sur l’énergie nucléaire dans son scénario net zéro fixe une ligne de base visant un doublement de la capacité installée à l’horizon 2050. Cette ligne de base prévoit la mise en service de plus de 600 nouveaux réacteurs d’ici à 2050, par rapport aux 439 en service en 2022. Soit environ 20 mises en service par an, comparé aux 17 constatées dans les années 1970 – 1985 (fig.1), mais sur des périmètres différents (pays de l’OCDE principalement auparavant, Asie principalement à l’avenir). Ce scénario est parfaitement réaliste, mais a peu d’ambition.

En particulier, ce scénario ne prévoit qu’un maintien des capacités dans les pays développés, et une croissance seulement dans les pays émergents et en développement. Il fait en effet l’hypothèse d’un niveau d’acceptabilité très limité du nucléaire dans les pays développés, interdisant d’aller plus loin que les capacités actuelles (voire moins dans les pays ayant décidé d’en sortir).

Or deux facteurs tendent à inverser la tendance :

  • Des pays encore faiblement voire non nucléarisés comme la Pologne ou la Finlande souhaitent s’équiper ;

  • L’opinion publique a (re)basculé en faveur du nucléaire dans la plupart des pays.

Il n’existe donc aucune fatalité du point de vue des opinions publiques dans les pays occidentaux. L’attente des populations en faveur de davantage de nucléaire est majoritairement là, renforcée chaque jour davantage par l’escalade géostratégique dont les répercussions dureront. Ceci est acté par les gouvernements à travers de nombreux plans. Les limitations au développement du nucléaire considérées par l’AIE dans les pays développés sont donc largement dépassées.

Les SMR, une opportunité pour la neutralité climatique

Concernant le choix des technologies, si l’horizon fixé est 2050 – 2070, la fusion ne sera pas prête mais le bouquet des options concernant la fission s’élargit rapidement. Autant les réacteurs à eau pressurisée (REP) de puissance type génération III (EPR ou Hualong I) vont encore longtemps assurer l’essentiel des capacités, autant le développement très rapide des petits réacteurs modulaires (SMR) ouvre des opportunités. Ces derniers entreront en service avant la fin de la décennie 2020, et leur déploiement peut être rapide du fait de leur caractère modulaire.

Une opportunité intéressante est de ce point de vue la réaffectation des sites des centaines de centrales au charbon existant en Europe et à travers le monde. Comme l’écrit l’AIEA (2022), « plus de 70 conceptions de SMR sont à différents stades de développement dans le monde, avec des unités SMR actuellement en activité en Chine et en Russie. La reconversion des centrales à charbon avec des SMR permettrait de poursuivre la production d’électricité pour les clients locaux. Leur capacité de production, entre 200 MWe et 400 MWe, est similaire à celle d’une centrale à charbon typique, donc ces SMR seraient également adaptés réseaux existants.

Les facteurs d’économie pourraient inclure l’évitement de l’acquisition de terrains, la présence d’une source d’eau existante, ainsi que les connectivités électriques, ferroviaires, routières, et un pool de ressources humaines formées. De nombreux systèmes utilisés pour faire fonctionner la centrale au charbon peuvent également être réutilisés avec un SMR. Ceux-ci comprennent les systèmes d’alimentation (dont de secours), de transformation et d’acheminement de l’électricité, l’eau d’appoint de l’usine et les systèmes de stockage, éventuellement les unités de dessalement, les fluides (air comprimé, gaz, produits chimiques, eaux usées), les équipements de levage et les tours de refroidissement.

Les chaînes d’approvisionnement sont également similaires pour les centrales au charbon et nucléaires, ce qui signifie que les emplois peuvent être préservés, tandis que le coût du financement du nucléaire, toujours aussi important dans le prix total, peut être réduit. Cela créerait un cycle concurrentiel dans la communauté financière pour le nucléaire grâce à des coûts d’investissement plus faibles.

 

 

commentaires

COMMENTAIRES

  • la réalité du terrain face à la désinformations permanente : 😂c’est bien à cause de notre nucléaire polluant à tous les stades et le retard pris par la France dans le développement des ENR qu’on est oblige .. comme on l’a fait l’hiver dernier … de redémarrer les centrales thermiques déjà en place pour pallier aux défaillances de nos vielles chaudieres polluantes nucléaires et que l’on importe de plus en plus d’électricité de nos voisins qui eux s’en sortent grâce aux ENR … le nucléaire et le fossile sont déjà condamné économiquement … vous parlez d’une énergie polluante très très chère , dangereuse avec des déchets ultimes qui ne représente que 4% de l’énergie dans le monde et qui baisse inexorablement RAPPEL des faits : le monde entier se sort du fissible et du fossile / charbon / pétrole / gaz … sauf le bio gaz qui est une ENR … grâce aux ENR pour enfin produire propre sans dangers et sans déchets pour beaucoup moins cher que cette merde polluante de nucléaire qui fait des ravages sur la faune , la flore et l’être humain …. ENR qui nous sortent aussi du fossile/ charbon / pétrole / gaz … comment font les pays qui n’ont pas de nucléaire et de fossile et tous ceux de plus en plus nombreux qui ont déjà dépassé les 50 voire 75 % d’ENR dans leur mix et qui voient leur pollution , leur GES et leur Co² baisser au fur et à mesure du développement des ENR sur le terrain … alors que la France s’enfonce toujours plus dans la pollution et les déchets ultimes avec notre merde polluante à tous les stades, avec des déchets ultimes, très très chère , qui fait des ravages sur la faune , la flore et l’être humain… la crise actuelle le prouve bien en accélérant la mise en place des ENR sur le terrain : c’est bien les ENR qui nous sortent aussi du fossile/ charbon / pétrole / gaz … et c’est bien ce qui est urgent pour la planète , le climat , notre santé , contre la pollution , le Co² , les GES. et vérifiez que les ENR sont beaucoup moins chères que notre merde polluante de nucléaire et rapportent de l’argent à l’état .. pour payer le gouffre financier du nucléaire… https://scontent-mrs2-1.xx.fbcdn.net/v/t39.30808-6/308784361_10229974722497047_1361216324477576083_n.jpg?_nc_cat=111&ccb=1-7&_nc_sid=dbeb18&_nc_ohc=3WGLf-AUGvkAX-5mXjC&_nc_oc=AQkt607PJmRvNox2U0gp-ThIpI-nZq_pUy5cPkh76V3R4fuPXZyDU62vq_XaIQNM3uKL2JuVkR7pwiW2ioGPGLuu&_nc_ht=scontent-mrs2-1.xx&oh=00_AT9iVeZOo8_HOxNz4exDFWC5IdGRlYQ2w3eq3XNcurNf5A&oe=63399E5C

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  • L’intérêt pour le nucléaire varie en fonction du coût des ENRv (et du degré d’acceptation de l’éolien).
    Le risque majeur des ENRv est celui de l’inflation des matériaux.

    Le solaire PV ne pose pas de problème en France puisqu’il s’inscrit encore dans le surplus consommé durant la journée par rapport à la nuit, les STEP assurant les pointes du matin et du soir.

    Concernant l’éolien, il est vrai qu’une variation de 1 à 10 de la puissance délivrée selon les jours pose problème.
    Certes, avec un parc mieux réparti, les variations seraient moindre, mais ça nécessiterait un développement énorme en Méditerranée, qui n’est pas programmé. Au contraire, la plupart des projets se situent toujours dans la même zone.
    Il faut considérer aussi que c’est une énergie à l’échelle européenne. Par exemple, en ce moment, la production est forte au RU, en Allemagne, Belgique, Pays Bas, et faible en France.
    https://www.windy.com/fr/-Rafales-gust?gust,51.427,5.977,4

    Il est dommage que la France n’ait pas investi largement dans les pompes à chaleur et moins dans l’éolien. Celles-ci auraient pu être classées « énergies renouvelables » au même titre que l’éolien.
    Jusqu’à présent, l’éolien français a servi à réduire la sollicitation des centrales thermiques de ses voisins, sauf cette année où il permet de limiter la casse par rapport au parc nucléaire en maintenance et en réparation.
    Ultérieurement, il pourra fabriquer de l’hydrogène pour l’industrie et l’agriculture et certains transports.

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    • Marc ne vous laissez pas bluffer par ce rapport de 1 à 10 qui n’existe pas avec le foisonnement.
      Ici vous savez seulement s’il y a du vent ou pas dans les Hauts de France

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        • Hervé Guéret et son niveau de troll stérile incapable d’ouvrir les yeux sur la réalité du terrain qui se met en place partout dans le monde tant il irradie d’inepties avec tous ses vieux canulars périmés pour gogos … heureusement que l’on a les ENR qui nous sortent aussi du fossile/ charbon / pétrole / gaz …. et c’est urgent pour la planète , le climat , notre santé , contre la pollution ,les GES , le Co² … et vérifiez que les ENR sont beaucoup moins chères que notre merde polluante de nucléaire et rapportent de l’argent à l’état .. pour payer le gouffre financier du nucléaire…

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    • Marc vous vous laissez bluffer par des ignorants. Le rapport de 1 à 10 pour l’éolien n’existe pas pour la France. Ce n’est que le rapport de 1 à 10 pour les Hauts de France.
      Mais les ignares nucleophiles peuvent s’appliquer le raisonnement à eux même… Le rapport et de zéro a 900 MW pour un réacteur !
      Je suis consterné de voir ces ignares qui ne lèvent pas le petit doigt pour s’informer et qui font des grandes theories basées sur leur seul ignorance

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        • Au lieu de faire de la publicité pour un site commercial, mieux vaut se fier aux publications officielles d’un ministère dont le nom change au fil des ans.

          Les valeurs sont assez différentes, même si les ordres de grandeur entre régions sont à peu près comparables.

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          • Pourquoi s’arrêter au numéro 435 ?

            En poussant jusqu’au n° 482, on obtient la situation au deuxième trimestre 2022. Faut suivre.

          • Erreur Marc, ce n’est pas pour faire plaisir à Marguerite, c’est pour éclairer les nucleophiles qui ignorent tous ces données essentielles, et qui ont tout de même découvert que le Soleil ne brille pas la nuit, ce qui les a tellement surpris que psant être les seuls à le savoir, ils ne cessent de nous le répéter, croyant que cette évidence nous avait échappée.

        • L’outil d’investigation c’est l’ensemble des cartes vent avec observation localisées à la France d’une part pour estimer les ressources propres et les cartes du niveau européen pour estimer les échanges compensatoires… Regarder la production réelle sur les graphes de n’importe quel site n’apprend non seulement rien mais induisent en erreur les neophiques qui se croient informés notamment ici…. Et ils pulullent en faisant le maître d’école à grands renforts d’âneries comme ce QU’EDF et supposé avoir perdu à cause de L’ARENH… Effectivement un problème de CM2 comme l’écrit ce niais d’APO, qui ne sait pas le résoudre….car il croient QU’EDF l’aurait revendu sur le marché a prix fort et aurait coupé le courant au client qu’il a perdu et récupéré par celui qui lui a racheté au prix ARENH pour pouvoir fournir ce même client !
          Et le reste est toujours aussi vaseux… Comme pour Fessenheim et autres cas particuliers de problèmes. J’ai cessé de leur répondre, on perd son temps.

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  • Le parc nucléaire français n’a pas si mal résisté que ça aux sabotages politiques, par rapport à la Suède, l’Allemagne ou à la Belgique. Seule Fessenheim a été fermée (avant le grand carénage des 40 ans, aux 2/3 de sa durée d’exploitation imaginable) pas que sous la pression des Verts, mais aussi pour faire plaisir à l’Allemagne.
    Concernant le retard de l’EPR, la filière française ne peut s’en prendre qu’à elle-même…
    Concernant la 4G, il n’y avait pas lieu d’arrêter Astrid car son arrêt signifie la sortie à très long terme du nucléaire et rester dépend d’une matière première: l’U235 dont le prix finira pas s’envoler. Je dirais que c’est le coup le plus grave porté à la filière.

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  • Si l’on considère que « l’urgence climatique » se trouve dans le CO2 et pas dans la déforestation des zones intertropicales, ce qui modifie la circulation atmosphérique sur la planète entière, alors ce n’est pas avec le nucléaire que le problème sera résolu.

    En 1975, l’agence du nucléaire prétendait qu’en 2000 la moitié de l’électricité mondiale serait produite par le nucléaire, dont la capacité serait de 3 600 à 5 300 GW.

    On sait qu’en réalité le nucléaire n’a produit que 15,6 % de l’électricité mondiale en cette année 2000 (9,8 % en 2021) et que la capacité en fin d’année n’était que de 351 GW (389,5 GW fin 2021).

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    • Aucune des predictions de L’AIEA ne s’est concrétisé dans le passé. Ils se sont eux mêmes enfermés dans le rôle du lobby nucléaire mondial et ils ont perdu toute crédibilité.

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    • Amusant comme Marguerite, pour défendre son employeur marchant de gaz, tente de tuer le nucléaire.
      Car elle sait à quel point le développement des énergies intermittentes, éolien et solaire, sont favorables aux centrales à gaz.

      A relire, cours à l’École des Mines de Paris (l’une de nos Grandes Écoles) sur les intermittents :
      Passionnant
      https://www.youtube.com/watch?v=Z4teA8ciuRU

      P.S. à 1h50, explication sur le Danemark.

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  • En 2011, six mois après la catastrophe de Fukushima, l’agence du nucléaire annonçait une capacité nucléaire de 429 à 525 GW pour 2020. L’année s’est terminée avec seulement 392,6 GW (la capacité a baissé en 2021)

    La production d’électricité nucléaire devait représenter 13,3 % à 14,6 % de la production mondiale en 2020, elle n’a représenté que 9,8 %.

    Avec 2.800 TWh en 2021, la production nucléaire est restée inférieure à celle de 2006. Surtout, elle a été dépassée par celle de l’éolien et du solaire : 2.890 TWh à eux deux.

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    • @Marguerite
       » la catastrophe de Fukushima »
      Catastrophe toute relative, comparée aux milliers de morts dus aux écroulement de barrage, poussières de charbon, …
      (comme Malpasset en France, 423 morts)
      Rappel, Fukushima.
      21.000 morts noyés dans le tsunami
      0 mort, 0 cancer du à l’accident nucléaire que en est suivi.

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  • L’adaptation à la production d’énergie se fait d’autant plus facilement dans des pays où la population a peu évolué depuis plus d’un demi siècle que dans ceux qui ont vu leur population multipliée par cinq à dix depuis 1950.

    Multiplication qui a entraîné la déforestation pour produire de la nourriture ou des biens d’exportation comme le café … pour acquérir de la nourriture. C’est la même chose avec la destruction des mangroves, pour le bois de chauffage ou pour l’élevage de crevettes, qui entraîne l’érosion marine des côtes.

    Comme déjà signalé, « On estime qu’en 1750 les surfaces de cultures et pâturages représentaient globalement 5 % des terres émergées ; cette proportion atteint aujourd’hui environ 38 %. »

    La déforestation qui en a résulté est un facteur essentiel de la modification du climat depuis plus de deux siècles, mais il est plus « correct » politiquement d’accuser le CO2, ce pelé, ce galeux d’où viendrait tout le mal.

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    • On comprend toujours facilement les buts de notre chère Marguerite si on admet qu’elle fait son job de communicante d’un gros marchand de gaz.
      Puisque le CO2 est un faux problème (LOL), le nucléaire perd son seul intérêt résiduel.

      Remarquez qu’elle explique en parallèle, sans le vouloir, que les énergies intermittentes, par suite de leur besoin de back-up en centrales pilotables, à gaz pour « le moins pire », sont très génératrices de CO2.

      Sans parler des énormes quantités de matériaux nécessaires lors de leur construction et installation, générateurs de CO2.

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  • Le regain d’intérêt d’une population mal informée pour le nucléaire ne tient qu’à l’intense propagande sur l’importance supposée du CO2 dans le « dérèglement climatique » et dans le seul argument qui reste au nucléaire, celui d’être peu émetteur de CO2.

    Pour les politiques de certains pays, c’est une question de prestige de faire partie du petit club des pays nucléarisés.

    Les petits réacteurs (SMR) sont le nouveau mythe du nucléaire.

    En Russie, il a fallu treize ans pour que deux petits réacteurs de 32 MW soient construits et mis en service. Pourtant, ceux-ci n’étaient qu’une variante des réacteurs utilisés sur les brise-glaces atomiques.
    En Argentine, un petit réacteur de 25 MW est en construction depuis sept ans et encore loin d’être mis en service.

    Ailleurs dans le monde, les annonces se multiplient, mais le plus connu et le plus « avancé » des prétendants ne fait que reculer, depuis plusieurs années, la date de construction de son démonstrateur.

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    • Rien qu’en France, ces SMR existent depuis 60 ans, quand ils ont équipé les premiers sous mari’ nucléaire de la force de frappe sous de Gaulle. La seule chose nouvelle est le mot SMR !

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    • @Marguerite
       » le seul argument qui reste au nucléaire, celui d’être peu émetteur de CO2″
      L’autre argument est d’être pilotable, ce qui, tout compris, rend son coût beaucoup moins cher que les intermittents.
      Voir Jancovici

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  • Depuis longtemps que je n’étais pas venu, Rochain et Marguerite continuent de pérorer pour rien vu comment on se bouscule pour commenter.
    Qu’est-ce qu’ils ont contre le nuc, déjà ? On ne sait même plus.

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    • Simplement que ça ne marche pas ! Vous n’êtes pas au courant ? Cela fait 8 mois que ça dure…. et plus on séloigne de la desorganisation du Covid 19 et moins ça marche aujourd’hui encore 27 réacteurs en carafe…pas moins qu’il y a 15 jours.ou 1 mois !

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  • Sur les quantités de matériaux des renouvelables il y a des études bien plus spécialisées que l’analyse généraliste de l’IEA qu’évoque Frédéric Moret dans sa « tribune » dont le raisonnement tend par habitude, principe ou méconnaissances à dénigrer ces dernières et ne pas étudier sérieusement les travaux en cours et avancées technologiques

    On se croirait revenus au temps de Louis Pasteur où des gens ayant une vision passée inadaptée ne voulaient pas ouvrir les yeux sur les avancées en cours

    La plupart des ingénieurs et scientifiques du secteur sont impliqués dans ces problèmes de ressources et sont donc amenés à trouver des substituts, optimisations etc

    – Par exemple le solaire organique ne demande qu’1 kg de matière sur une base carbonée entièrement recyclable pour couvrir l’équivalent d’un stade olympique

    – certains pensaient que les batteries Na-ion dont la ressource n’a pas lieu de manquer n’auraient pas une grande densité et n’auraient pas d’utilité dans des véhicules, on est déjà à 200Wh/kg et très prochainement 250 Wh/kg (voir le chinois CATL entre autres) et on commence à les intégrer à certains véhicules, entre autres

    – 1 éolienne terrestre comme flottante n’est pas obligée d’avoir un mât en acier ou béton mais il peut être notamment en bois (Modvion/Vestas/Siemens etc), mieux résister au feu que l’acier et être un puits assez durable et plusieurs fois recyclable de carbone, tout comme ses pâles être entièrement recyclables

    – le béton d’une éolienne peut être produit à froid (Hoffmann Green Cement et autres), utiliser des bétons recyclés, intégrer du C02 + phénomène de carbonatation naturelle éventuel et l’acier remplacé

    – La géothermie EGS devient disponible quasiment partout grâce aux évolutions des modes et techniques de forages et JM Jancovici qui est consultant et pas assez spécialisé passe à côté de beaucoup d’avancées qu’il n’a pas pris le temps de prendre d’analyser puisque son rôle est d’être généraliste et pas spécialiste donc plusieurs de ses analyses sont faussées

    Les schémas et graphiques que son cabinet Carbone4 a fait par exemple pour tenter de démontrer la non complémentarité des régimes de vents en Europe étaient des sortes de griboullis en totale contradiction avec les études et graphiques réalisés par les université européenne spécialisées en climatologie démontrant la très bonne complémentarité de régimes de vents comme celle du Nord-Europe et Gröenland avec la partie occidentale de l’Europe dont la France

    Il n’a visiblement pas étudié non plus les études semestrielles réalisées par l’ensemble des opérateurs d’Entso-e qui depuis plusieurs années coopèrent et publient en commun avec Entso-g, Euroheat etc

    – environ 50 % de la consommation d’énergie de l’UE est consacrée au chauffage et au refroidissement, la majeure partie étant destinée au chauffage des locaux mais en France en raison du nucléaire on a très peu développé les réseaux de chaleur d’où une importante précarité énergétique alors que c’est l’un des modes de chauffage et froid reconnu comme les moins chers et efficace qui permet de récupérer plusieurs sources de chaleur et froid perdues (des calories des effluents en passant par celles de la climatisation de magasins alimentaires, d’usines etc jusqu’à la production de biogaz, l’électro-méthanogénèse, la gazéification hydrothermale, l’intégration du solaire thermique, du stockage inter-saisonnier etc).

    Avoir 50% de bâtiments connectés et des réseaux de chaleur/froid 4e et 5e génération et/ou plus de bâtiments à énergie (+ eau etc) positive donnerait un bilan très différent de cette affligeant bilan résultant de la politique « tout nucléaire » des années 70

    – les systèmes thermophotovoltaïques solaires non réciproques (NSTPV) évoluent aussi et utilisent une couche intermédiaire aux propriétés radiatives comme leur nom l’indique « non réciproques » qui peut sensiblement supprimer la rétroémission vers le soleil et canaliser davantage de flux de photons vers la cellule.

    Avec une telle amélioration un système NSTPV peut atteindre la limite de Landsberg (93,3%, limite d’efficacité ultime pour la récupération de l’énergie solaire) et les systèmes NSTPV pratiques avec des cellules photovoltaïques à jonction unique peuvent également connaître une augmentation significative d’efficacité et elle avance rapidement (travaux d’Houston Univ)

    – L’énergie osmotique évolue elle aussi. Les énergies renouvelables qui sont attendues pour représenter plus de 50% de la consommation mondiale d’énergie d’ici 2050 pourraient à cette période en représenter alors plus de 65%.

    Comparée à la consommation mondiale actuelle (environ 26000 TWh), le potentiel technique de l’énergie osmotique est de l’ordre de 17000 TWh par an (soit presque autant que 2 000 réacteurs nucléaires) et ce 24h sur 24avec une meilleure pilotabilité, moins de surfaces nécessaires et bien moins d’impacts négatifs que le nucléaire.

    – Pour mémoire également il n’est pas démontré que la multiplication de SMRs donne un meilleur bilan que de plus importants réacteurs comme certains scientifiques le signalent

    La durée du nucléaire filières uranium et thorium est inférieure dans le temps à celle de la géothermie ou de l’énergie osmotique et que les renouvelables et en cas de conflits on peut constater que le nucléaire, indéfendable face aux armements actuels notamment hypersoniques peut mettre complètement et durablement à genoux un pays comme la France à moindre coût en très peu de temps

    Idem pour les grands barrages de la même période alors qu’il y a d’autre manières moins risquées et moins impactantes d’aborder l’hydro comme le font par exemple actuellement les britanniques en Ecosse

    En outre c’est oublier que l’exploitation accrue de l’uranium conduit à une forte dégradation du bilan carbone qui même pour la France peut alors dépasser les 200gC02e/kWh (étude du CEA de 2014 remise à jour au 1er semestre 21) ce qui oblige ensuite à passer aux RNRs que l’IEA déclare inutiles car trop tardifs pour le climat.

    Au plan économique concernant le nucléaire, ses perspectives et son coût notamment en Europe, une étude récente de Rystad Energy et d’Oxford Univ. parmi bien d’autres

    Le nucléaire – plus assez compétitif malgré depuis des années les nombreuses alertes de scientifiques, énergéticiens, économistes, objectifs sur ce secteur, confirmées par de multiples modélisations approfondies et études scientifiques et économiques de tous pays, universités et organismes sur le sujet.

    Rystad Energy : le nucléaire passe d’une part de 21% à 7% de 2020 à 2050 en Europe

    Parts des énergies renouvelables, fossiles et nucléaire en Europe à horizon 2050 : solaire et éolien s’envolent, fossiles et nucléaire (plus assez compétitif) s’effondrent

    https://www.datocms-assets.com/75979/1666776511-europe-share-of-generation-graph.png?fm=webp

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    • De plus ajoutez que Jancovici est plus intéressé ) faire le buzz avec des numéros de music hall qu’à informer, et préfere inventer des histoires à dormir debout comme  » Le premier ordinateur, l’ENIAC, a servi à supporter le premier modele climatique  » (sic) ! Je rappelle d’une part que l’ENIAC n’était pas le premier ordinateur, loin de là et qu’il n’était même qu’une calculatrice rapide à programme affichée, et que d’autre part sa mémoire d’une capacité totale de 200 chiffres décimaux était à des années-lumiere de ce qui est nécessaire pour intégrer les millions de données d’un modèle climatique….et ce n’est qu’un exemple des farfeluteries de Jancovici dont j’ai un plein sac.

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    • Heureusement, en France, on a des idées !
      Comme le montre Energie+.
      Quant à Jancovici, on a enfin un jugement indépendant, par un spécialiste de toutes les techniques pouvant introduire un doute sur l’opportunité des réacteurs nucléaires
      « et JM Jancovici qui est consultant et pas assez spécialisé passe à côté de beaucoup d’avancées qu’il n’a pas pris le temps de prendre d’analyser puisque son rôle est d’être généraliste et pas spécialiste donc plusieurs de ses analyses sont faussées  »

      Heureusement qu’on a Energie+, digne complément de notre Rochain habituel.

      Répondre
  • (suite)

    Constat similaire après multiples modélisations comparées des chercheurs d’Oxford, je les cite :

    « Les coûts du nucléaire ont constamment augmenté au cours des cinq dernières décennies, ce qui le rend très peu susceptible d’être compétitif en raison de la chute des coûts des énergies renouvelables et du stockage »

    Etude et modélisations complètes publiées dans la revue scientifique Joule

    https://www.oxfordmartin.ox.ac.uk/news/decarbonise-energy-to-save-trillions/

    .

    Répondre
    • @Energie+
      Bon, un article de plus ne donnant aucune info utilisable.
      En particulier :
      « A common objection to scenarios for a rapid transition to net-zero carbon is the need for large amounts of energy storage to handle intermittent renewables. The study showed that the costs for key storage technologies, such as batteries and hydrogen electrolysis, are also likely to fall dramatically »
      me fait bien rigoler.
      Les gigantesques quantité d’énergie à stocker rend batteries et hydrogène peu susceptibles d’être la solution.

      Répondre
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