Les premiers labels E+C- remis par le ministère du Logement

Le secteur résidentiel consomme à lui tout seul plus de 40% de l’énergie française. Particulièrement énergivore, il s’agit également d’une importante source de pollution : il est en effet responsable de près de 25% des émissions de gaz à effet de serre de notre économie. Face aux nouveaux enjeux climatiques et à l’augmentation des coûts de l’énergie, le gouvernement a décidé de s’engager à travailler à l’émergence d’un modèle énergétique national peu carboné et plus respectueux de l’environnement. Et notamment, dans le cadre de la transition énergétique et la nouvelle RE2018 applicable dès 2020, à améliorer l’efficacité des bâtiments grâce à des solutions innovantes. C’est dans la poursuite de ces objectifs qu’est apparue l’idée de valoriser un nouveau type d’habitat, baptisé « bâtiment à énergie positive », qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Lancé en fin d’année dernière pour valoriser les projets exemplaires dans ce domaine, le label « Énergie positive et réduction carbone » (E+C-) vient d’être attribué à sept lauréats.

Des projets variés mais une ambition commune

La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a officiellement attribué mercredi 15 mars 2017 à Paris les premiers labels E+C- à des acteurs d’ores-et-déjà engagés dans des chantiers de construction exemplaire sur le plan de la sobriété énergétique et d’un bilan carbone respectueux de l’environnement. Il s’agit de sept projets concernant des logements individuels et collectifs, des bureaux ainsi qu’une surface commerciale.

Une grande majorité de ces opérations se distinguent par un engagement fort dans les domaines de la production (panneaux photovoltaïques, géothermie…) et de la sobriété énergétique (réduction de la consommation) : 6 projets obtiennent en effet le niveau 3 (sur 4) en ce qui concerne le critère « énergie ».

En revanche, deux projets seulement parviennent à remplir les contraintes nécessaires à l’obtention de la meilleure note (niveau 2) pour la réduction globale des émissions carbone du bâtiment. Ces deux projets sont l’immeuble de bureau Themis (situé sur la ZAC Clichy-Batignolles) et la résidence Alizari de Malaunay, près de Rouen.

Les sept lauréats témoignent « de la variété des bâtiments récompensés et des procédés constructifs employés, de la capacité de la filière à se mobiliser pour relever le défi de la transition énergétique par l’innovation, la créativité et le travail collectif (…). Il existe déjà une très forte dynamique autour de ce label et de cette expérimentation. J’espère que de nombreux autres opérateurs vont nous rejoindre », s’est félicitée Emmanuelle Cosse.

Les acteurs se mobilisent autour d’un label référentiel

L’attribution des premiers labels a également été l’occasion de signer deux conventions d’engagement avec, d’une part, le mouvement HLM et la Caisse des Dépôts et, d’autre part, avec Entreprises générales de France BTP (EDF-BTP). La signature de ces accords de coopération vise à renforcer la mobilisation de ces acteurs dans l’expérimentation du nouveau label E+C-, en marge de la nouvelle Réglementation environnementale 2018 (RE2018).

Le mouvement HLM a ainsi réaffirmé son soutien et son engagement dans la construction de bâtiments à énergie positive et bas carbone. La convention financière signée avec l’Union sociale pour l’habitat et la Caisse des Dépôts prévoit une enveloppe budgétaire de 20 millions d’euros pour la construction de 6.000 logements sociaux qui répondent aux ambitions du référentiel E+C-.

La convention signée avec le Syndicat National des entreprises générales françaises de bâtiment et de travaux publics prévoit plusieurs engagements de la part des acteurs du secteur du BTP. Il s’agira notamment de mobiliser les adhérents afin d’expérimenter la construction de « bâtiments exemplaires », de favoriser le partage d’expertises et d’expériences ainsi que de contribuer au rayonnement du label à l’international.

« Les entreprises générales d’EGF-BTP apporteront leur expertise à l’expérimentation E+C-, qui est un préalable à la définition des objectifs de performance dans la future réglementation environnementale du bâtiment, laquelle doit se faire sans rupture technico-économique tout en améliorant le confort et l’usage de nos bâtiments », estime Laurent Grall, ancien président d’EGF-BTP.

Par la voix de la ministre du Logement, l’État s’est engagé à associer EGF-BTP et ses adhérents aux futurs groupes de travail de capitalisation des retours d’expériences concernant le label E+C. Il s’agira également de mettre en avant les projets les plus performants développés par les membres du syndicat, tout en les accompagnant à travers les services déconcentrés et les établissements publics compétents.

Généraliser les bâtiments bas carbone

Lancé officiellement le 17 novembre 2016 par le ministère du Logement, le label E+C- est un référentiel issu du travail de concertation mené depuis 2015 par les pouvoirs publics en lien étroit avec les organismes professionnels du secteur du bâtiment. Ce label, qui préfigure la future réglementation énergétique et environnementale du bâtiment (RE2018), vise à évaluer les performances énergétiques et les « performances environnementales » des bâtiments.

Ces deux critères sont évalués selon une nouvelle méthodologie de calcul et de nouveaux indicateurs. Dans un premier temps il s’agit de dresser le bilan énergétique du bâtiment : la consommation d’énergie primaire non renouvelable diminuée de la quantité d’énergie renouvelable (ou de récupération) produite et injectée dans le réseau par la construction. Dans un second temps il s’agit d’évaluer la performance environnementale du projet (et notamment analyser les émissions de gaz à effet de serre du bâtiment ainsi que de ses produits de construction et de ses équipements).

« Aujourd’hui, l’expérimentation E+C- entraîne les territoires et la filière du bâtiment dans une dynamique positive. Elle doit se poursuivre, associer les acteurs et créer la confiance pour construire les bases de la future réglementation environnementale du bâtiment qui généralisera, pour la première fois au monde, le bâtiment à énergie positive et bas- carbone », a déclaré Mme Cosse.

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