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Le secret du nucléaire durable : des neutrons « rapides » et du plutonium !

Une tribune signée Dominique Grenêche et Michel Gay

La surgénération consiste à créer dans un réacteur nucléaire de la matière fissile artificielle, essentiellement du plutonium, en quantité supérieure à celle consommée en fonctionnement.

Pour utiliser une image, il s’agit littéralement de fabriquer dans une voiture plus de carburant en roulant que celle-ci en consomme !

Une prouesse incroyable

Cette prouesse est parfaitement réalisable. Elle a même été mise en œuvre à l’échelle industrielle en France et dans plusieurs pays.

Mais elle n’est physiquement possible qu’avec du plutonium. C’est en effet le seul élément dont l’isotope principal (le Pu-239) émet un nombre de neutrons nettement supérieur à 2 (2,33) lorsqu’il est cassé par des neutrons rapides dans des réacteurs spécialement conçus appelés… « réacteurs à neutrons rapides » (RNR).

Or, ce nombre est inférieur à 2 (1,88) pour l’U-235 (pour les neutrons rapides) et vaut seulement 2,07 (pour les neutrons lents), ce qui n’est pas suffisant car il doit être nettement supérieur à 2 pour espérer atteindre la surgénération de matière fissile.

En effet, il faut au moins un neutron pour entretenir la réaction en chaine et un deuxième neutron pour créer un nouveau noyau fissile (Pu-239) par capture dans un noyau fertile (U-238).

Et comme une partie des neutrons issus des fissions est inévitablement perdue par captures stériles ou par des fuites à l’extérieur du cœur du réacteur, il faut que ce nombre soit nettement supérieur à la valeur 2.

La surgénération est donc impossible avec de l’uranium enrichi en U-235, quel que soit le taux d’enrichissement.

Le secret

Les fuites de neutrons hors du cœur d’un RNR sont plus importantes que dans un réacteur à neutrons lents (RNL) mais cette pénalité est compensée par des « couvertures » constituées de noyaux fertiles (U-238) placées autour du cœur pour absorber ces neutrons, et ainsi « fabriquer » de nouveaux noyaux fissiles (Pu-239).

Et il se trouve que la moyenne de 2,33 neutrons fournie par le Pu-239 cassé par des neutrons rapides est suffisant pour entamer une surgénération.

L’une des raisons principales est que beaucoup moins de neutrons rapides sont perdus par des captures stériles qu’avec des neutrons lents, grâce aux lois physiques qui gouvernent ces phénomènes. Pour le comprendre, il suffit de prendre l’analogie d’un gardien de but au football : plus le ballon va vite, moins le gardien a de chances de l’attraper (et inversement bien entendu).

De plus, certains noyaux qui ne sont pas fissiles avec des neutrons lents, le deviennent avec des neutrons rapides. C’est le cas notamment de deux isotopes du Pu que sont le Pu-240 et le Pu-242, mais aussi celui de l’U-238 qui devient en partie fissile au-delà d’un seuil de vitesse des neutrons (14 000 km/s).

Tel est le secret des surgénérateurs qui constitueront la colonne vertébrale de la production d’électricité décarbonée en France dans le monde au cours du siècle prochain !

Et le thorium ?

Certes, le thorium 232 (Th-232) produit l’U-233 par capture d’un neutron (qui est l’équivalent du Pu-239 produit par l’U-238). Ce dernier présente un bon facteur de reproduction de 2,27 pour des neutrons rapides (proche de celui du plutonium qui est de 2,33) et de 2,29 pour des neutrons lents (contre seulement 2,11 pour le Pu).

La surgénération peut donc être théoriquement envisagée avec de l’U-233 dans des réacteurs à neutrons lents (RNL).

Des captures parasites

Malheureusement, dans les RNL à « eau légère » (REP) qui constituent la plupart des réacteurs actuels, il existe de nombreuses captures parasites de neutrons (éléments de structures, modérateur et surtout des produits de fission) alors qu’elles sont faibles pour des neutrons rapides, comme on l’a vu plus haut. .

Cette pénalité rend pratiquement impossible la surgénération dans des RNL qui « perdent » trop de neutrons.

En revanche, la surgénération serait techniquement possible dans des réacteurs à eau lourde (type CANDU canadiens ou indiens) car l’eau lourde capture 500 fois moins les neutrons que l’eau légère.

Mais cela suppose la mise en œuvre d’installations industrielles et d’un cycle du combustible entièrement nouveau, ainsi que la mise en place d’un nouveau référentiel de sécurité alors que l’actuel s’est bâti sur plus de 40 ans d’expérience.

Il n’y a pas d’incitations assez fortes, aujourd’hui, et dans un avenir prévisible, pour se lancer dans cette aventure risquée du thorium alors que la surgénération avec du plutonium dans des RNR est maitrisée.

La France possède tout de même déjà 8500 tonnes de Th-232 faiblement radioactif sur son sol (à comparer avec les 330.000 tonnes d’U-238) Gardons-les à toutes fins utiles. Il ne faut pas injurier l’avenir, d’autant plus que cet élément ne se dégrade quasiment pas : sa période de décroissance radioactive est de 15 milliards d’années, ce qui laisse le temps de voir venir !

Les joyaux de la couronne énergétique

Les RNR au plutonium sont donc actuellement la clé d’un nucléaire durable pour la production de chaleur et d’électricité décarbonées dans les pays qui pourront se le permettre. La Russie (BN-600 et BN-800), la Chine (CFR-600) et l’Inde (PFBR-500) l’ont bien compris et développent des RNR au plutonium.

La France qui a abandonné les RNR Superphénix en 1998, Phénix en 2010, et le projet de démonstrateur ASTRID en 2019 serait bien inspirée de s’atteler de nouveau à développer industriellement des RNR au plutonium, ces joyaux de la couronne énergétique, ce futur Graal mondial de la fin ce siècle, et c’est même une nécessité morale !

 

 

commentaires

COMMENTAIRES

  • Parfaitement exact.
    Et comme la durée de vie d’un réacteur nucléaire est entre 60 et 100 ans, il serait bon que l’on commence à mettre en service sans trop tarder des réacteurs surgénérateurs, avant que la disponibilité d’uranium à bas prix dans les mines ne devienne problématique.

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  • Bonjour,
    Il faudra se souvenir de ceux qui ont arrêté la filière nucléaire française. Tous les hommes et femmes politiques qui voulaient le pouvoir en s’alliant aux écolos qui ne savent pas ce qu’est l’énergie.
    En bref notre niveau de vie dépend directement de notre consommation d’énergie…
    Il faut vraiment aller écouter les enregistrements des auditions de la commission de l’Assemblée Nationale à ce sujet:
    Raphaël Schellenberger – Nucléaire : qui est responsable du naufrage? #cdanslair l’invité 15.03.2023
    Éléments de conclusion de la commission de l’Assemblée Nationale
    à propos de l’indépendance énergétique de la France
    https://www.youtube.com/watch?v=evyssJMK-_8
    (…l’électricité est un bien commun qui « ne sort pas du mur » de chacune de nos maisons !!!)

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  • L’uranium n’est pas près de manquer.
    Les réserves certaines d’uranium ont augmenté de 310.000 tonnes en dix ans, entre 2011 et 2021, malgré une production de 560.000 tonnes sur la période. Les ressources identifiées augmentent encore le tonnage.

    Le parc nucléaire mondial est de 390 GW et consomme de l’ordre de 62.000 tonnes d’uranium naturel par an. Si ce parc venait à doubler d’ici 2050, ce qui est peu probable, cela entraînerait une consommation cumulée de l’ordre de 2,70 millions de tonnes d’uranium d’ici 2050.

    Or, à un coût inférieur à 130 $/kg, les réserves raisonnablement assurées sont de 3,80 Mt U et les réserves identifiées de 6,15 Mt U. Si l’on considère un coût inférieur à 260 $/kg U, ces réserves deviennent 4,70 Mt U et 8,10 Mt U.

    Si la capacité nucléaire était encore doublée entre 2050 et 2080 (encore moins probable), cela conduirait à consommer 5,60 Mt U de plus en 30 ans pour un cumul de 8,30 Mt U entre 2022 et 2080.

    Dans la mesure où les réserves d’uranium ont augmenté au cours des dix dernières années, malgré tout l’uranium extrait, on peut considérer qu’il n’y a aucun problème d’approvisionnement en uranium avant plusieurs décennies.

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    • @Canado,

      Il y a certes des réserves, mais dans certains sites les process et les couts réels d’extraction sont extrapolés et pas garantis.
      AREVA s’est bien planté en Namibie avec une mine contenant de l’Uranium, certes, mais inexploitable avec les techniques et aux couts technico-économiques de l’époque… (Dans le monde pétrolier Kachagan a couté une fortune aux pétroliers pour entrer en exploitation avec beaucoup de retard…)

      Les Réserves c’est une chose, les Flux extractibles garantis, c’en est une autre… Pas sur que l’on puisse extraire tant que cela d’Uranium (et/ou que l’on ait accès à des Flux garantis, avec des craintes géopolitiques sur bien des lieux d’extraction) donc prétendre que cela peut durer sans risques pendant des décennies est un « Pari très risqué » !!! Par contre Oui avec le parc actuel et les stocks sur le territoire national, pas de soucis pour les 30 ans à venir (et surtout absolument aucun dans les 3 années à venir ! les stocks nécessaires sont sur le territoire national)… Mais au delà de quelques décennies cela peut se tendre si il y a beaucoup de Nucléaire dans le monde (on n’en prend pas le chemin donc les Français peuvent dormir tranquille pour le moment… mais le Futur n’est jamais écrit d’avance).

      La 4ème génération permettrait d’éviter tout risque et son déploiement industriel se fera sur minimum 30 ans avec les expériences acquises par le passé. Les filières recyclage ad ‘hoc et le parc de production à l’échelle se fera potentiellement plutôt sur 50-60 ans pour une filière complète, à partir du moment où la filière démarre… De plus si d’autres pays se mettent sérieusement au Nucléaire de 3ème génération, la 4 ème génération maitrisée sera la suite logique pour ces pays… Il est donc plus qu’urgent de démarrer les prototypes pour avoir les REX dans 20-30 ans et choisir d’accélérer et/ou d’arrêter cette filière selon les ressources en Uranium à date et tout plein d’autres paramètres, de plus cela peut être une manne pour la 2nde moitié du XXIème siècle pour la France… Ne pas la démarrer c’est vraiment se garantir des problèmes divers et variés et une quasi perpétuelle situation d’Urgence énergétique qui débouchera sur des gabegies d’argent, de ressources et d’énergies diverses (comme en ce moment d’ailleurs)…

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      • face aux délires d’APO la réalité du terrain : le nucléaire et le fossile sont déjà condamné économiquement … vous parlez d’une énergie polluante très très chère , dangereuse avec des déchets ultimes qui ne représente que 4% de l’énergie dans le monde et qui baisse inexorablement RAPPEL des faits : le monde entier se sort du fissible et du fossile / charbon / pétrole / gaz … sauf le bio gaz qui est une ENR … grâce aux ENR pour enfin produire propre sans dangers et sans déchets pour beaucoup moins cher que cette merde polluante de nucléaire qui fait des ravages sur la faune , la flore et l’être humain …. ENR qui nous sortent aussi du fossile/ charbon / pétrole / gaz … comment font les pays qui n’ont pas de nucléaire et de fossile et tous ceux de plus en plus nombreux qui ont déjà dépassé les 50 voire 75 % d’ENR dans leur mix et qui voient leur pollution , leur GES et leur Co² baisser au fur et à mesure du développement des ENR sur le terrain … alors que la France s’enfonce toujours plus dans la pollution et les déchets ultimes avec notre merde polluante à tous les stades, avec des déchets ultimes, très très chère , qui fait des ravages sur la faune , la flore et l’être humain.

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  • Un article qui fait surtout la propagande pour le nucléaire et pour un site peu recommandable, où le niveau des commentaires ne dépasse pas celui du tourne-disque (mais dans un sens opposé).

    En Inde, la construction du réacteur à neutrons rapides de 470 MW a commencé en octobre 2004, il y a plus de 19 ans. La promesse était de construire ce réacteur en 5,5 ans et quatre autres devaient être construits avant 2020.

    En Russie, le réacteur BN-800 a rencontré de nombreux problèmes et son facteur de charge cumulé est seulement de 67%. Le réacteur BN-1200 n’est pas prévu avant 2035, avec plus de dix ans de retard sur les annonces de 2016.

    Le premier réacteur dans le monde à produire de l’électricité était un réacteur à neutrons rapides alimenté en uranium enrichi à 90% U235 : EBR-1, 4×200 W en décembre 1951. Par la suite (1962), il a été alimenté en plutonium.

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    • @Canado,

      Et la promesse de production « foisonnante » des ENRi partout et en tout lieu, on en parle !? (pas trop dans les médias car les « annonceurs » seraient mécontents…). Les ENRI sont un « game changer » en bien des places sur cette planète mais ce n’est pas « universel » – Hélas !!!

      Pour Rappel : Le GAZ a produit jusque 5 fois d’électricité (sans compter la consommation dans les chaudières de chauffage bien évidemment, sinon le ratio serait à multiplier par près de 10 !) que les ENRi ces derniers jours en instantané… Et les promesses du BioGAZ c’est la Nouvelle « Tartufferie » à la mode… (le BioGAZ il y en aura c’est sur mais bien loin des volumes annoncés et/ou cela se fera au détriment de production alimentaire…)

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      • APO il faut vraiment vous sortir des fakes pour gogos et apprendre enfin ce que sont les ENR 🤣🤣😂 allez un petit rappel : On parle bien de la réalité dû terrain et des ENR .. et que pour pouvoir produire il faudrait déjà les installer les ENR en France .. la crise actuelle le prouve bien en accélérant la mise en place des ENR sur le terrain : c’est bien les ENR qui nous sortent aussi du fossile/ charbon / pétrole / gaz … et c’est bien ce qui est urgent pour la planète , le climat , notre santé , contre la pollution , le Co² , les GES. et vérifiez que les ENR sont beaucoup moins chères que notre merde polluante de nucléaire et rapportent de l’argent à l’état .. pour payer le gouffre financier du nucléaire polluant à tous les stades qui fait des ravages sur la faune , la flore et l’être humain …allez face aux inepties perpétuelles pour gogos la réalité du terrain alors que l’eolien et le solaire ne sont qu’une partie des ENR : « … Les énergies éoliennes et solaires ont fourni pour la première fois en 2022 plus de courant aux pays de l’Union européenne que le gaz naturel, année de bouleversements énergétiques précipités par la guerre en Ukraine, selon un rapport du groupe de réflexion Ember.
        L’éolien et le solaire ont fourni en 2022 près du quart (22%) de toute l’électricité consommée dans l’Union européenne, bien plus que l’électricité à base de charbon (16%) et dépassant même « pour la première fois le gaz fossile (20%) » utilisé dans la production électrique, selon l’European Electricity Review du groupe de réflexion sur l’énergie…. »

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  • Toujours les mêmes rêveurs autour du TOTEM nucléaire. Beaucoup y ont cru a ces surgénérateurs, dans de nombreux pays, notamment la France, les USA, l’Italie…. et tous se sont fracassés sur le mur de la réalité du subatomique, une fourchette de tolérance de fonctionnement si étroite qu’elle ne peut être maintenue durablement . La plupart ont compris que la mission était impossible et ont rapidement abandonné, sauf un, en France où lorsque cet ultime projet du nom de Superphénix a été arrêté après avoir produit le prix du KWh le plus cher de tous les temps, et qui clôturait lui-même une série de 7 autres projets tout aussi ratés (1957 Rapsodie, 1961 Rachel, 1965 Harmonie, 1966 Masurca, 1968 Phénix, 1968 Prospero, 1970 Caliban, et enfin, en 1986, Superphénix), les hyperspécialistes de la physique subatomique, dont beaucoup sont présents sur ce forum, ont plutôt choisi de croire à un complot politique orchestré par les écolos. Ces écolos tellement puissant qu’ils ont aussi fait abandonner la filières aux américains, anglais… bref aux autres pays qui avait choisi d’y aller. Des écolos suffisamment puissants pour être écoutés et obéis tout autour de l’Atlantique et suffisamment masos pour se passer volontairement d’une merveille fonctionnelle de la science moderne, mais qui n’a rien fait contre le projet EPR qui naissait au même moment ! Pourquoi ? Ils s’étaient brusquement converti au nucléaire ? Les nucléophiles ne sont pas à une incohérence près …..et puis…le complotisme n’est-il pas le meilleur moyen de semer le trouble jusqu’à nous faire croire que nous sommes suffisamment stupide pour lutter contre notre propre intérêt, c’est-à-dire avoir une énergie illimité et pratiquement gratuite que nous pouvons même garantir aux milliers de générations humaines qui vont nous succéder sur cette planète. Comme ça, pour le seul plaisir de contredire ceux qui y croient encore ?
    Il y a ce qui est à la portée de l’humain, et ce qui ne l’est pas, vouloir s’en tenir à ce dernier n’est-il pas le sommet de la bêtise ? Le monde à su montrer sa sagesse lorsqu’il a fallu faire des choix, ne soyons pas plus bêtes que nos prédécesseurs.
    Serge Rochain

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    • @ »Père vert » Serge,

      La « percée » du Gaz FOSSILE dit « Naturel » dans les années 80-90 en bien des places en Europe a bien aussi enterré le « hachoir à Fossiles » qu’était le Nucléaire en Europe (sans parler des Russes et de leur « essai magique » à Tchernobyl, difficile de faire pire même en le souhaitant…). De plus il Fallait bien donner du boulot aux « Pétroliers » qui en retour ont bien arrosé certaines « galeries »… Et Sieur Le Floc’h Prigent en sait quelquechose… La danse à 3 pattes entre Pétrole-Gaz et Nucléaire s’est perpétué et se perpétue encore en France (en Allemagne ils ont le charbon en plus et le Nucléaire en moins…). Les ENRi vont jouer un rôle très important dans le Futur au niveau mondial mais au Nord du 45ème dans des pays industrialisés et avec des grosses populations le plus souvent urbaines, les ENRi ne peuvent suffire (sauf si l’hydraulique est très important et que de grosses ET judicieuses interconnexions sont présentes…). Au Nord de l’Europe le Nucléaire, le Gaz ou le charbon sont nécessaire pour encore bien longtemps (il faut juste choisir le « bon » cheval ! ou le moins pire…), au Sud cela peut se discuter (mais l’ensoleillement annuel n’est pas le même, ni les besoins en énergie en Hiver… et à contrario avec des « pics de conso » en été donc le PV y est idéal… surtout que du stockage de froid sur quelques heures, c’est assez aisé in fine…).

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    • @Rochain
      Belle compilation de fausses informations, de la part d’un antinucléaire intégriste dont heureusement chacun connaît ici l’absence totale de connaissances et encore davantage d’expérience dans le domaine énergétique. Ce qui ne l’empêche pas de réagir à chaque article qui heurte ses convictions idéologiques. Et apparemment les réacteurs rapides lui donnent des boutons…
      Qui a dit que la culture c’est comme la confiture (moins on en a plus on l’étale) ? Bel exemple qui confirme l’adage.
      Cher monsieur, après les Allemands qui commencent à paniquer à l’idée de manquer d’électricité bon marché et non intermittente et à songer sérieusement à reconstruire des réacteurs, notamment à neutrons rapides, peut-être vous mettrez-vous à réfléchir ?

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  • Comme il a déjà été dit, le CEA a suspendu le projet Astrid, tout en poursuivant des travaux sur le sujet avec le Japon, pour deux bonnes raisons :
    – construire un réacteur a neutrons rapides (RNR) n’a aucun sens si l’on ne sait pas recycler le combustible en sortie de ce réacteur (ce qui fait l’objet d’un autre projet très loin d’aboutir),
    – un tel réacteur est plus compliqué et plus coûteux à construire, conduisant à un coût de production du MWh trop élevé, alors qu’aucun problème de disponibilité de l’uranium ne se pose avant plusieurs décennies.

    Le combustible en sortie de réacteur RNR a une composition isotopique plus dangereuse à manipuler que le combustible des réacteurs actuels, il doit rester en piscine du réacteur plus longtemps avant de pouvoir être transporté, il ne peut pas être retraité à La Hague et le procédé nécessaire n’existe pas encore (autre sujet de recherche).

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    • @Canado,

      (Première Remarque : Vous êtes devenu bien « bavard » depuis quelque temps, mais cela est souvent plaisant, parfois très éclairant et instructif même si la lumière est très orientée et que des zones d’ombre reste…).

      Sur votre commentaire : ASTRID n’était qu’un prototype donc nécessairement assez long à construire mais forcément riche d’enseignements divers et variés. Pour les déchets à terme, il y avait le temps d’y penser plus sérieusement pendant la construction et de toutes les façons les volumes générés auraient été faibles donc gérables et non immédiats et l’on parle d’un seul réacteur pas d’un parc de production…
      Le cout au MW.h d’un prototype est souvent important, c’est souvent vrai (peu importe la technologie d’ailleurs,le PV individuel avant le moratoire a couté et coute encore une fortune aux consommateurs « moyens » pour un intérêt « hivernal » faible…).
      Les stocks de certaines matières auraient pu être potentiellement réduits, donc in fine réduire les volumes de stockage de Long terme (qui peuvent être couteux également…) et « boucler » la boucle. Yves Brechet qui connait assez bien le CEA avec une vue large de par ses fonctions a été clair lors de son audition sous serment au parlement sur ce sujet… Et à priori dire que :  » le CEA a suspendu le projet Astrid,  » c’est aller vite en besogne et dédouaner certains politiques (bien des membres du personnel du CEA ont été choqué et outré par cet arrêt très « politique » …)

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      • @ APO
        non, le PV ne coute plus une fortune aux consommateurs,
        Rappel:
        Heureusement, les ENR ont permit de soulager la facture d’électricité en 2022
        extrait du rapport de la Commission de Régulation de l’Energie:
        https://www.cre.fr/content/download/27414/file/CRE-RA2022.pdf

        « En effet les recettes prévisionnelles uniquement liées aux énergies renouvelables électriques
        s’élèveraient, au titre de 2022 et 2023, à 8,6 Md€ cumulé pour le budget de l’État, mettant ainsi en lumière l’apport
        des énergies renouvelables aux finances publiques dans un contexte de crise énergétique »

        Répondre
        • Mais ces recettes pour le budget de l’État font suite aux surprofits réalisés par les exploitants d’ENR électriques, engendrés par des prix de gros très élevés ces années 2022 et 2023.

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          • Cochelin parlez nous des 7 / 9 milliards supplémentaires prévues pour l’EPR Anglais avec tous les défauts chroniques que l’on connait déjà .. alors que la facture finale de chacune de nos chaudières polluantes ont déjà dépassées les 25 milliards … qui payent ? dites nous tout .. pendant que les ENR continuent de rapporter de l’argent à l’état …

        • @ airsol
          je vous cite
          « recettes prévisionnelles uniquement liées aux énergies renouvelables électriques
          s’élèveraient, au titre de 2022 et 2023, à 8,6 Md€ cumulé pour le budget de l’État, mettant ainsi en lumière l’apport
          des énergies renouvelables aux finances publiques dans un contexte de crise énergétique »
          Mais il y a des trous ds la raquette par ailleurs
          En effet, la loi NOME n’a pas été appliquée correctement depuis 2012
          Le prix de l’ARENH a été fixé à 42 €/MWh en 2012, et n’a jamais fait l’objet d’une réévaluation, malgré le plan d’investissement (« grand carénage »)
          Le gouvernement français n’a jamais présenté devant le Parlement les évaluations du dispositif prévues par la loi, et il a fallu attendre que la Commission d’enquête parlementaire sur la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France en mars 2023 se saisisse du sujet pour mettre en lumière ces errements.
          Pour reconstituer la perte de cash flow globale d’EDF depuis 2012, on notera qu’une sous-évaluation de 10 €/MWh induit une perte annuelle de l’ordre de 2,7 milliards. (10€/MWh x 270 TWh)
          Dans son audition, Luc Rémont avait donc raison de déclarer « qu’un système dans lequel EDF doit vendre deux tiers de sa production au-dessous du coût n’a pas d’avenir ».
          Sur une période de 11 ans en € courant cela représente 30 milliards !
          Les écolos socialos regardent toujours ailleurs et ce sont notamment les Jospin, C Lepage, D Voynet, F Hollande, S Royale, E Borne et les leurs infiltrés dans RTE et à la CRE qui se sont acharnés sur le nucléaire voulant avoir sa peau.
          Ces mêmes crétins ont été particulièrement minables et menteurs lors de leur audition à la Commission d’enquête parlementaire sur la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France en mars 2023.

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          • @Michel Dubus
            vous semblez souvent confondre la politique de soutien aux énergies renouvelables, qui a prouvé sa pertinence, et l’ARENH utilisé pour favoriser la concurrence a EDF
            Petit rappel : la CSPE compense EDF pour l’achat de jus au dela de l’ARENH, si l’ARENH est plus elevé, EDF sera moins compensé

        • @Airsol,

          Effectivement, hors PV d’avant 2011 (il faut le rappeler), les ENRi ont « aidé » en 2022 mais les milliards prévus par des fonctionnaires « zélés » (et/ou intéressés) ne seront pas là en 2023 !!! Une tendance « exceptionnelle » n’est pas synonyme de tendance de long terme…

          Les ENRi qui rapportent à l’état, c’est comme la croissance du PIB national à 3%, cela arrive mais c’est exceptionnel… sauf dans la bouche de certains…

          La 1ère phrase du Rapport par la présidente de la CRE est éloquente : «  » Dans le secteur énergétique, l’année 2022 a battu
          nombre de records que nous aurions préféré éviter. «  » —-> Elle a tout dit !!!

          Dans les années à venir en Europe,onva avoir d’années en années (en tendance) des records d’écrêtage et de périodes de prix négatifs… LEs ENRi Oui ! mais à bon escient… Et le PV individuel au Nord du 45ème parallèle,c’est une Gabegie de ressources diverses sauf cas particulier où l’intérêt est réel… Ceux qui ne seront que connectés par « intermittence » au réseau paieront moins de réseau mais le solliciteront toujours en pointe ! Question : Doit-on leur facturer les prix de réseau au même prix que les autres !? Avis Perso : Non ! Comme pour les transports où les « habitués » et abonnés payent moins chers que les « épisodiques »… Mais Liberté, EGOlité et surtout Fraternité pour les « douloureuses »…

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          • APo les chiffres ne seront pas ceux prévus mais ils seront quand meme la et le mouvement s’accélère avec les ENR . ceux d’EDF aussi ne sont pas ceux prévus de 3 milliards on a dépassé à 26 milliards et ce n’est toujours pas fini ..mais la vous n’en parlêz pas..

          • @APO
            « Ceux qui ne seront que connectés par « intermittence » au réseau paieront moins de réseau mais le solliciteront toujours en pointe ! Question : Doit-on leur facturer les prix de réseau au même prix que les autres !? »

            Non, on doit leur faire a moins cher car ils le sollicitent moins que les autres.

            L’energie décentralisée permet d’éviter des renforcements de réseaux, c’est ce que disent les syndicats départementaux d’électricité, qui se foutent des pro ou anti nuc, eux ils gèrent leurs réseaux au moindre cout pour les collectivités

          • @APO
            « Ceux qui ne seront que connectés par « intermittence » au réseau paieront moins de réseau mais le solliciteront toujours en pointe ! Question : Doit-on leur facturer les prix de réseau au même prix que les autres !? »

            Affirmation étonnante:
            Pour l’instant, non seulement ils paient le turpe consommateur, mais aussi le turpe producteur (même réseau)
            Mais vous avez raison c’est pas normal

    • @ canado
      je cite
      « Comme il a déjà été dit, le CEA a suspendu le projet Astrid »
      Non ce n’est pas le CEA qui a suspendu
      mais c’est le prince du “en même temps” macron qui, en 2019, a en catimini fait “arrêter les recherches sur les réacteurs de 4 G et le projet ASTRID” en les reportant aux calendes grecques de la fin du siècle ! Si on voulait condamner l’avenir du nucléaire français on ne s’y prendrait pas autrement car la fermeture du cycle est une condition indispensable pour un nucléaire durable !
      Macron est le type même de « dirigeant trouillard » (on le constate encore aujourd’hui avec l’actualité) qui ne dispose pas d’une vraie stratégie à long terme sur le nucléaire, il se borne à équilibrer les lignes de budget, à faire des annonces médiatiques ou encore à trouver de alliances pour ne pas déplaire en tentant de ne pas sombrer (invariablement) !.

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  • @ canado
    je cite vos propos pour faire peur :
    « Le combustible en sortie de réacteur RNR a une composition isotopique plus dangereuse à manipuler que le combustible des réacteurs actuels, »
    Il faut sortir de la diabolisation du plutonium cesser de l’accumuler comme un déchet pour l’utiliser comme une ressource.
    Le vrai facteur c’est le prix de l’uranium qui dictera la cinétique de déploiement de cette ressource !

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  • « Toutefois, le sujet est double : une partie concerne les réacteurs, l’autre, les installations qui permettraient un tel recyclage. Celles-ci ne sont ni celles de La Hague ni celles qui sont appelées à fabriquer les combustibles suivants.

    ASTRID correspond donc à une partie de ce travail, celle qui concerne le réacteur. La fermeture du cycle n’est, pour autant, pas abandonnée et reste une priorité des programmes de recherche du CEA. Dans cette optique, que nous aurait apporté la construction d’un démonstrateur de RNR à plusieurs milliards d’euros ? Était-il opportun de le construire maintenant ?

    … Par ailleurs, si nous développions des réacteurs de quatrième génération, ceux-ci produiraient leurs propres déchets, dans le même ordre de grandeur et de même nature qu’aujourd’hui. ASTRID permet, en effet, un meilleur usage du plutonium et de l’uranium, mais les déchets de retraitement à vie longue seront encore là pour un certain temps. Ils ne sont donc pas en question ici. »

    Sénat – Christian Jacq, administrateur général du CEA.

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    • @ canado
      je cite
      « que nous aurait apporté la construction d’un démonstrateur de RNR à plusieurs milliards d’euros ? Était-il opportun de le construire maintenant ? »
      Comme disait Y Bréchet (qui a une autre envergure que vous ou de l’infiltré Jacq cité !) et qui en a fait la démo* de cet intérêt (que vous ne sauriez voir. Tartuffe) : « ce n’est pas parce que c’est pour demain qu’il ne faut pas commencer tout de suite ».
      Diriger c’est prévoir et privilégier le long terme en gardant le cap !
      * lors de son audition à la Commission d’enquête parlementaire sur la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France

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      • le nucléaire et le fossile sont déjà condamné économiquement … vous parlez d’une énergie polluante très très chère , dangereuse avec des déchets ultimes qui ne représente que 4% de l’énergie dans le monde et qui baisse inexorablement RAPPEL des faits : le monde entier se sort du fissible et du fossile / charbon / pétrole / gaz … sauf le bio gaz qui est une ENR … grâce aux ENR pour enfin produire propre sans dangers et sans déchets pour beaucoup moins cher que cette merde polluante de nucléaire qui fait des ravages sur la faune , la flore et l’être humain …. ENR qui nous sortent aussi du fossile/ charbon / pétrole / gaz … comment font les pays qui n’ont pas de nucléaire et de fossile et tous ceux de plus en plus nombreux qui ont déjà dépassé les 50 voire 75 % d’ENR dans leur mix et qui voient leur pollution , leur GES et leur Co² baisser au fur et à mesure du développement des ENR sur le terrain … alors que la France s’enfonce toujours plus dans la pollution et les déchets ultimes avec notre merde polluante à tous les stades, avec des déchets ultimes, très très chère , qui fait des ravages sur la faune , la flore et l’être humain.

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  • @Le Monde de l’énergie
    Comment faire pour stopper le disque rayé nous assénant les mêmes incongruités et grossièretés depuis de nombreux mois ?

    Répondre
  • Gay …. celui qui croit tout savoir sauf que les 8 tentatves faites en France dans ce domaine ont été 8 bises ! Que les américains eux même ont arréter cette folie qui n’a aucune chance de fonctionner durablement et même bien moins longtemps que les premiers réacteur à eau présurisée, les italiens et les anglais également …. bref, le mode est peuplé de professionnels incompétents mais …. Gay sait !

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