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Idée reçue n°4 : l’industrie du nucléaire ne sait que faire de ses déchets

En ces temps de dates anniversaires des catastrophes de Fukushima et Tchernobyl, de nombreux débats et avis s’opposent sur la baisse de la part du nucléaire dans la production d’électricité et viennent parsemer l’actualité. Que l’on soit pour ou contre l’atome, il est essentiel d’avoir accès à des données et faits objectifs pour comprendre les enjeux du futur mix énergétique français. Des enjeux que nous tous, citoyens, pourrons suivre pendant la révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie qui débute le 19 mars.

La rédaction du Monde de l’Energie a décidé de décrypter pour vous les idées reçues les plus souvent reprises concernant le nucléaire.

Penchons-nous aujourd’hui sur l’épineux et controversé débat des déchets produits par l’industrie nucléaire.

La loi du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs confie aux producteurs comme EDF, Orano, ou le CEA la responsabilité du devenir et du traitement des assemblages combustibles usés ainsi que des déchets radioactifs associés au fonctionnement de leurs installations.

L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) veille à ce que leur stockage final se réalise dans les meilleures conditions économiques, environnementales et de sûreté. L’Andra pilote le projet français de stockage profond des déchets de Moyenne et de Haute Activité à Vie Longue, Cigéo (Centre industriel de stockage géologique).

Ces déchets représentent 3 % du volume total des déchets radioactifs et concentrent à eux seuls 99 % de la radioactivité des déchets. Si Cigéo reçoit son autorisation de création, il sera implanté à Bure, à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne où l’Andra mène depuis plus de 20 ans des recherches scientifiques et techniques dans un laboratoire souterrain à 500 mètres de profondeur. Dès 2030, Cigéo pourrait abriter 10.000 m3 de déchets pour une durée estimée à 100.000 ans.

La question des déchets est au cœur de l’actualité et le projet Cigéo est à l’origine de violentes contestations des anti-nucléaires sur le site d’implantation prévu à Bure. Des contestations qui n’apportent pas de solution alternative si ce n’est un stockage des déchets hautement radioactifs en surface dans l’enceinte des centrales nucléaires…

Doit-on laisser aux générations futures la gestion de ces déchets ? Que sont réellement les déchets issus de l’industrie nucléaire ? Voici quelques questions à résoudre pour venir à bout des idées reçues en la matière.

Le nucléaire produit énormément de déchets

La quantité de déchets radioactifs produite par la 3e filière industrielle française reste négligeable par rapport aux autres activités industrielles. À titre d’exemple, le volume de déchets radioactifs produit en France représente chaque année 2kg/habitant (dont 38% sont produits par d’autres secteurs d’activité que le nucléaire : médecine, recherche, autres industries, etc.), alors que la production de déchets industriels représente chaque année environ 2500kg/habitant et que chaque Français produit environ 390kg de déchets ménagers.

Malgré tout, la France poursuit la recherche dans le but de limiter toujours plus le volume de déchets produit.

Les progrès continus réalisés dans la conception des centrales, la gestion du combustible et l’exploitation des installations ont ainsi permis de diviser par 3 le volume des déchets à vie courte depuis 1985, pour une production électrique équivalente.

Une réduction de volume supplémentaire est notamment permise grâce au traitement d’une partie de ces déchets à l’usine Centraco (Gard) de Socodei (filiale d’EDF) : les déchets métalliques (vannes, pompes, outils…) sont fondus dans un four électrique à induction à 1600°C ; certains déchets solides (gants, combinaisons de travail…) ou les effluents liquides (huiles, solvants…) sont incinérés.

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On ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires

L’industrie nucléaire sait gérer ses déchets.

La France a des filières adaptées pour tous ses déchets nucléaires et poursuit ses recherches pour limiter toujours plus le volume de déchets produits. Le recyclage du combustible permet ainsi de diviser par 5 le volume des déchets les plus radioactifs.

Aujourd’hui, 96% des matières issues du combustible usé sont recyclables. Les déchets restants sont placés dans des emballages étanches, adaptés à leur nature et aux risques associés. Le stockage de ces déchets en profondeur est retenu par plusieurs pays.

Ainsi en Finlande, ce type de déchets sera prochainement stocké sous une couche granitique à 500 mètres de profondeur afin de les isoler de l’Homme et de l’environnement de manière définitive. Cette solution est également retenue en Suède , en Belgique et en France au travers du projet Cigéo.

Une centrale nucléaire entraîne des rejets radioactifs

Les centrales nucléaires génèrent des déchets et émettent des rejets. En France, il y a non seulement un système efficace de gestion des déchets mais également une surveillance stricte des activités assurée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Comme la plupart des activités industrielles, l’exploitation d’une centrale nucléaire entraîne des rejets d’effluents de natures diverses, sous forme liquide, thermique ou gazeuse.

Qu’ils soient radioactifs ou non, ces rejets sont rigoureusement surveillés par l’exploitant et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), de même qu’encadrés par une réglementation stricte qui écarte tout risque pour l’environnement et les populations., les rejets – toutes natures confondues- ont également été drastiquement  diminués depuis la fin des années 90.

Optimisés, réduits, traités et contrôlés, les rejets d’effluents radioactifs génèrent aujourd’hui une exposition des populations plus de 100 fois inférieure à la limite réglementaire d’exposition des populations, fixée à 1mSv/an dans le code de la santé publique. L’exposition n’excède donc pas les taux de radioactivité auxquels nous sommes naturellement exposés au quotidien en France, plus de 250 fois supérieurs.

 

Retrouvez l’idée reçue n°1 : le nucléaire est une énergie dangereuse

Retrouvez l’idée reçue n°2 : le nucléaire est une technologie du passé

Retrouvez l’idée reçue n°3 : le nucléaire coûte cher

Retrouvez l’idée reçue n°5 : le nucléaire ne laisse pas la place aux énergies renouvelables

Retrouvez l’idée reçue n°6 : Le nucléaire fragilise les emplois et les territoires

La tribune de Michel Gay – PPE : confusion dans le pilotage de la politique énergétique de la France

 

commentaires

COMMENTAIRES

  • Excellente initiative pour faire de la pédagogie face aux arguments malhonnêtes des opposants au nucléaire.
    Attention à rester justes et factuels dans les explications.
    L’utilisation de comparaisons (aux choix d’autres pays, ou aux autres industrie) est une très bonne façon de faire comprendre les risques et les enjeux.

    A ces conditions, il faut vous faire de la pub !!!

    Répondre
  • Il manque une idée reçue (des écolos antinucléaires !) à propos du coût des déchets, lequel serait laissé à la charge des générations futures.
    Or ce coût, qui est un coût différé, est provisionné par EDF et contrôlé par la Cour des Comptes notamment.
    Dommage que cela n’ait pas été intégré à cet article, essentiellement technique.

    Répondre
  • Une communication positive active pour lutter contre la désinformation véhiculée par les médias, souvent à charge, bravo ! Que chaque salarié, citoyen responsable, porte ces messages dans son environnement proche au quotidien et nous ferons un grand pas contre le réchauffement climatique.

    Répondre
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