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Un Plan de Stockage Électrique ambitieux

La mise en œuvre de l’Accord de Paris engage le gouvernement français à accélérer la transition énergétique et, notamment, à se montrer exemplaire dans le développement des énergies renouvelables. Toutefois, en raison du caractère intermittent des ressources telles que l’énergie éolienne ou solaire, leur production électrique est fortement tributaire des conditions météo. Le stockage de l’électricité apparait à ce titre comme un des enjeux majeurs de la transition énergétique mondiale.

Conscient de la mutation du paysage énergétique mondial, l’électricien EDF a annoncé le 27 mars le lancement d’un ambitieux Plan de stockage électrique. Le groupe compte notamment déployer 10 GW de capacités de stockage d’électricité à l’échelle mondiale d’ici 2035. Une opération qui devrait nécessiter 8 milliards d’euros d’investissement et faire d’EDF le leader européen de ce secteur.

Déployer 10 GW de stockage d’ici l’horizon 2035

À l’heure où le gouvernement planche sur la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, véritable outil de pilotage de la transition énergétique, EDF réaffirme son ambition de contribuer à la modification de nos modes de production et de consommation de l’électricité.

Après l’annonce de son « plan solaire », qui permettra le déploiement de 30 GW de puissance solaire en France au cours des 15 prochaines années, l’électricien français vient de se positionner dans le secteur du stockage de l’électricité avec un ambitieux « plan stockage électrique ».

Jean-Bernard Lévy, le Président-Directeur Général d’EDF, a en effet présenté lors d’une conférence de presse ses ambitions en matière de stockage d’énergie électrique.

Son groupe devrait contribuer à l’installation de 10 GW de capacités de stockage à l’échelle mondiale d’ici l’horizon 2035. Une puissance qui s’ajoutera aux 5 GW actuellement exploités par EDF sous forme de batteries mais surtout de stations de transfert d’énergie par pompage (des « Step » qui permettent de stocker de l’eau afin de produire de l’hydroélectricité lors des pics de consommation).

« Le stockage recèle un fort potentiel pour accélérer la transition énergétique, même sans rupture technologique « , estime Jean-Bernard Lévy. Il faut dire que le coût du stockage électrique a fortement diminué au cours de ces dernières années : il est passé de 1.000 dollars le mwh en 2010 à 209 dollars en 2017.

À qui bénéficiera ce plan stockage électrique ?

« Nous proposerons des solutions de stockage pour le marché des services électriques, mais aussi pour les clients particuliers qui se tournent vers l’autoproduction et l’autoconsommation d’électricité solaire, ainsi que dans les pays où les gens ont un problème d’accès à l’électricité », a expliqué Alexandre Perra, responsable de ce plan stockage.

Le plan stockage électrique consistera donc, dans un premier temps, à équiper les grands projets destinés à favoriser l’équilibre d’un système électrique au niveau d’un territoire ou d’un pays.

À l’instar de ses projets de parcs de batteries de fortes capacités dans l’Illinois (aux États-Unis) et sur l’île de la Réunion, EDF compte déployer 6 GW de puissance de stockage sous forme de batterie ou de Step.

L’électricien compte également, dans un second temps, favoriser le déploiement des outils d’autoconsommation en mettant à disposition des particuliers et des entreprises quelques 4 GW de batteries.

Véritable axe majeur de développement en France et en Europe, EDF pourrait s’approprier 15% de ce marché dans les années à venir grâce à ses solutions de production et de stockage à domicile.

Enfin, dans un troisième temps, il s’agira de se positionner sur le marché de la fourniture et du stockage d’électricité dans des régions isolées, dépourvues de réseau électrique.

L’électricien français pourra ainsi travailler à la généralisation de ses micro-kits solaires (qui combinent panneaux photovoltaïques et batteries de stockage), à l’instar de l’expérimentation menée l’année dernière en Côte d’Ivoire avec des habitations offgrids.

Le groupe français souhaite se consacrer prioritairement à l’Afrique sub-saharienne, où plus de 1,2 million de foyers pourraient être équipés d’ici 2035.

EDF se donne les moyens

« Le stockage est la brique supplémentaire qui doit être mise en œuvre pour construire le système électrique du futur », rappelle Jean-Bernard Levy qui souhaite faire de son groupe un des leaders mondiaux du stockage électrique.

Cet ambitieux plan, qui va nécessiter un investissement de 8 milliards d’euros sur la période 2018-2035, représente un véritable défi technologique.

EDF va ainsi renforcer sa capacité d’innovation et de Recherche & Développement. Le groupe a en effet annoncé avoir doublé ses investissements de recherche dans le secteur du « stockage pour système électrique » : 70 millions d’euros y seront consacrés sur la période 2018-2020.

Jean-Bernard Lévy compte également consacrer 15 millions d’euros en deux ans aux projets des start-up qui œuvrent dans le domaine du stockage électrique et de la flexibilité.

Pour ce faire, l’électricien français pourra s’appuyer sur EDF Nouveaux Business, une nouvelle filiale consacrée à l’innovation et à l’émergence des technologies de demain.

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COMMENTAIRES

  • Nous laissons le marché de la production variable et aléatoire d’électricité (solaire et éoliennes) aux groupes étrangers à qui l’on garanti des prix d’achat sans tenir compte des besoins et des prix de marché instantanés.
    Ainsi, c’est quand il y a beaucoup de vent que les éoliennes touchent le plus d’argent alors que c’est à ce moment la que le prix de marché est le plus bas.
    C’est ensuite à notre électricien nationale d’investir dans des systèmes de stockage pour stabiliser son réseau. et tout cela au frais des contribuables et des abonnés.
    Ne serait il pas plus logique d’acheter le courant au prix du marché (avec une « prime » /coefficient multiplicateur si l’on veut encourager une filière), ce qui obligerait de fait ces producteurs à investir dans leurs propres systèmes de stockage.
    Exemple: quand le marché est à 50 €/MW.h on achète à +40% aux éoliennes donc 70 €/MW.h, mais quand le prix devient négatif en heures creuses avec beaucoup de vent à -5€, il leur serait « acheté » à -7€.
    Leur première réaction serait d’arrêter leurs éoliennes nuisibles au réseau à cet instant là, et rapidement de mettre en place des systèmes de stockage. ça éviterait en plus d’avoir à rémunérer des producteurs « de crise » qui attendent dans leurs installations à l’arrêt que l’on ait besoin d’eux.

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