Un 10e « jour de la nuit » pour sensibiliser à la pollution lumineuse

« Éteignons les lumières, rallumons les étoiles! »: Plus de 700 animations et extinctions d’éclairage public sont prévues samedi soir en France pour le 10e « Jour de la nuit », qui veut sensibiliser à l’impact sanitaire, économique et climatique d’une pollution lumineuse croissante.

« L’explosion des lumières artificielles a réussi en quelques décennies le tour de force d’éteindre la nuit et soumis plus de 90% de la population mondiale à un halo lumineux diffus », dit l’ONG Agir pour l’Environnement, qui organise l’événement avec une vingtaine d’organismes comme les Parcs naturels régionaux, l’Association française d’astronomie, l’Association des maires de France.

Pour cette « fête de la nuit noire », plus de 200 monuments parisiens resteront éteints, dont l’Arc de Triomphe, la Concorde, le Sacré Coeur, affirme la mairie, ajoutant avoir réduit depuis 2011 sa signalisation lumineuse.

Ailleurs, extinctions et balades nocturnes concerneront surtout de petites et moyennes communes.

En 25 ans, la lumière liée à l’éclairage public a crû de 94% et continue à augmenter à raison de 2,2% par an, tant en surface qu’en intensité, selon l’Association pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN), qui a retracé une croissance continue depuis 1960. A cela il faut ajouter les façades, vitrines, bureaux, publicités, sites privés…

« Pour progresser, il faudrait des synergies entre collectivités, commerces, bureaux. On est loin du compte », selon Stéphen Kerckhove, d’Agir pour l’environnement.

En mars, le Conseil d’État a condamné le gouvernement pour inaction contre la pollution lumineuse, exigeant qu’il prenne des arrêtés attendus depuis la loi Grenelle 2 de 2010.

Les associations déplorent aussi le non-respect d’un arrêté de 2013, qui impose l’extinction des façades et vitrines au plus tard à 01h00 et des bureaux une heure après la fin de leur occupation.

« Les premières années, on peut plaider l’oubli, là on voit qu’il y a une volonté de ne pas respecter », estime M. Kerckhove.

Selon les défenseurs de la nuit, 40 à 60% de la consommation électrique des communes françaises est liée à l’éclairage public. Elles pourraient en économiser 25 à 75% grâce à de meilleurs usages.

Les avocats du ciel étoilé s’alarment aussi du boom des LED produisant une lumière très blanche, et de l’impact de la pollution lumineuse chez les animaux (orientation et reproduction) comme chez les hommes (dérèglement de l’horloge biologique).

En France, quelque 600 communes bénéficient du label « Villes et villages étoilés ».

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