« Nous sommes mobilisés pour garantir la performance et la sûreté de la filière nucléaire »

Alors qu’EDF a dévoilé son plan industriel pour sauver la filière nucléaire baptisé « Excell », l’amélioration de la fabrication des équipements est au cœur du projet. Quels sont les leviers de réussite et le plan d’actions concret pour répondre aux enjeux de la filière ?

Éclairage de Cécile Arbouille, déléguée générale du Groupement des Industriels Français de l’Energie Nucléaire (GIFEN).

En quoi le plan Excell est-il une bonne nouvelle pour la filière nucléaire française ?

Le GIFEN a été associé à l’élaboration de ce plan d’action. Au-delà d’EDF, c’est toute la filière qui se mobilise et mène des actions pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Ce plan va s’articuler autour de trois axes principaux :

1. La qualité des relations client / fournisseur
2. La transformation numérique : le GIFEN est pilote du projet de plateforme numérique filière (GENESIS) visant à faciliter la gestion du flux d’informations et de données entre les donneurs d’ordre dont EDF et les entreprises de la filière qui contribuent aux projets en cours et à venir.
3. Les compétences et la formation : le GIFEN a une commission dédiée à ces sujets qui vient de terminer un projet d’EDEC
L’ensemble des industriels sont mobilisés pour garantir la performance et la compétitivité et la sûreté de la filière nucléaire, dans la perspective d’une éventuelle prise de décision par le gouvernement, en 2021, d’un programme de construction de nouveaux réacteurs en France.
Ce plan permettra à toute la filière de renforcer les actions entreprises pour permettre au gouvernement de prendre en toute confiance la décision attendue de renouvellement du Parc nucléaire.

Peut-on parler de renaissance ?

Je ne parlerais pas de « renaissance » mais d’une nouvelle « impulsion » apportée à la filière.
Nous menons depuis plusieurs années des actions pour sans cesse améliorer cette industrie, et la création du GIFEN en est un parfait exemple.
Nous regroupons plus de 190 entreprises de toutes tailles (de grands groupes à des micro-entreprises) et ensemble, à travers différentes Commissions thématiques, nous menons des initiatives pour accompagner le développement de notre industrie.
Citons notamment la transformation numérique de la filière, l’accompagnement des industriels français à l’international (dont les PME et micro-entreprises). Une de nos priorités est d’améliorer l’attractivité du nucléaire et de maintenir les compétences, les expertises et les emplois nécessaires pour assurer la pérennité de notre industrie.

Quels seront le rôle et les responsabilités du GIFEN sur les grandes thématiques « compétences, formations, emplois et recrutements » au sein de l’industrie nucléaire ?

Le GIFEN est un acteur clé de la transformation de la filière qui contribue à l’objectif d’excellence poursuivi par tous les industriels du secteur.
Nous travaillons sur plusieurs chantiers importants dans le domaine de la sûreté nucléaire, de l’innovation et de la R&D, de la transformation numérique, de la stratégie et du développement économique, et enfin dans le domaine des compétences et de la formation.
L’attractivité, le maintien des compétences et la transmission des savoir-faire sont des enjeux d’une importance capitale pour le GIFEN. Une commission dédiée à ces sujets a été mise en place. Cette Commission, présidée par Evelyne Violleau (DRH de SPIE Nucléaire), a pour missions d’identifier et mettre en place un plan d’actions concret pour répondre à ces enjeux.
La Commission Compétences et Formation vient de finaliser un programme EDEC (Engagement de développement de l’emploi et des compétences) de la filière, en partenariat avec le Ministère du travail.
L’EDEC est un accord pluriannuel conclu entre l’État et une ou plusieurs branches professionnelles. Son objectif est de réaliser un diagnostic sur les mutations de l’emploi et des formations au sein d’une filière, et d’établir  un plan d’actions associé, notamment afin d’aider les TPE-PME à relever les enjeux RH auxquels elles sont confrontées.
Le GIFEN a été désigné comme porteur de cette action au nom du contrat de filière engagé entre le CSFN et l’État en date du 28 janvier 2019.

Manque-t-on de bras dans certains secteurs ?

Nous avons fait face à de nombreux départs à la retraite et devons retrouver la maîtrise industrielle des grands projets. Avec les chantiers EPR en cours, nous sommes en train de reconstituer les compétences au sein de la filière nucléaire.
Il nous faut également renforcer l’attractivité de nos métiers, donner envie et confiance aux jeunes de s’engager dans l’aventure du nucléaire.
Enfin, certaines compétences comme le soudage sont effectivement critiques pour la filière. Ce sont des compétences à haute technicité. Dans les actions mises en œuvre au sein de la filière, on peut notamment citer le pôle de formation sur les soudures avec deux centres à Nancy et Tours.

Malgré les déboires de Flamanville, l’EPR a-t-il encore un avenir en France ?

C’est une question que je vous laisserai poser à EDF mais toutes les entreprises du GIFEN sont en tout cas mobilisées pour la réussite du chantier de Flamanville 3, et la construction de nouvelles tranches EPR2.
commentaires

COMMENTAIRES

  • @ énergie + qui aime souvent intoxiquer les gens sur de nombreux sites webs avec la « menace des risques sur les centrales nucléaires face aux missiles hypersoniques ».
    Hauts risques face aux missiles hypersoniques : Actuellement ,seuls les russes ont prouvé qu’ils maitrisent cette technologie très complexe et très couteuse . La chine et les USA vont suivre très bientôt . France et Grande Bretagne ont des projets de réalisations pour la décénie qui vient. Et puis c’est tout . Aucun autre pays ne peut maitriser une telle technologie . Et je vois pas la Russie, la chine et les USA(premiers membre de l’OTAN dont nous faisons partie) nous envoyer des missiles hypersoniques . C’est une absurdité . D’ailleurs, si dans l’absurde ils voulaient nous attaquer ils utiliseraient leurs armes classiques(attaques en saturations), c’est suffisant. Eux mêmes seraient exposés à des représailles sur leurs propres centrales nucléaires. Donc vos fantasmes sur les missiles hypersoniques sont absurdes ,d’autant plus qu’ils seraient plus rentable pour eux de viser les très gros barrages hydro-électriques français,ce qui feraient beaucoup plus de dégats lorsqu’ils sont bien plein, que les centrales nucléaires(en plus ils s’exposeraient aux mêmes représailles de notre part) .Donc vos mauvaises hypothèses sont vraiment sans valeurs.
    Par ailleurs, si la Sfen représente les intérêts du secteur nucléaire et n’a donc pas, selon vous, l’objectivité nécessaire ; les petits représentants des antinucléaires pro-100% ENR comme vous, ont dans leur genre le même degré d’objectivité sur le 100 % ENR que la Sfen sur le nucléaire . Et ça ne fait rien avancer du tout pour personne, ni pour le climat. La peur du nucléaire en 2020, est une idiotie archaïque impardonnable et les artefacts des antinucléaires militants sont une absurdité qui n’a plus sa place à notre époque . Le combat pour le climat n’a de chance de réussir que dans l’alliance entre les ENRs et le nucléaire. Dans le cas contraire il échouera de manière certaine et les militants antinucléaires(et les prétendus pro-100% ENRs) de tout poils en seront aussi responsables que les lobbies du pétrole, gaz et charbon.

    Répondre
  • Si jamais les 14 réacteurs nucléaires français de 900 MW l’unité ,devaient être progressivement fermés d’ici 2035(plan actuel du gouvernement) et non remplacés par du nucléaire en quantité convenable à cause d’une domination de l’idéologie antinucléaire sur la politique française ,eh bien pour assurer la stabilité du réseau électrique,
    Il est à craindre que sera construit, hélas, d ‘ici 2035, une douzaine de gigawatts de centrales CCG (alimenté majoritairement par du gaz fossile et importé)pour assurer cette stabilité du réseau, ce qui implique que notre électricité sera nettement plus carbonée qu’aujourd’hui, au mépris de nos engagements sur nos émissions futures de CO2 .
    Un principe similaire s’appliquera à l’Allemagne en 2038 qui aura supprimé à la fois son nucléaire en 2022 et son charbon et lignite en 2038 ; au profit, majoritairement, du gaz fossile et importé, de Russie et d’ailleurs . Le biogaz même en Allemagne (qui en a déjà plus que nous et en aura toujours plus que nous à l’avenir)restera minoritaire devant le gaz fossile.

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