Rapport du GIEC : plus qu’alarmant !

Eclairage du site partenaire Énergies de la mer.

Depuis le dernier rapport publié il y a huit ans, en 2013, les émissions de gaz à effet de serre et la température moyenne de la planète n’ont cessé de grimper. Avec ce sixième rapport en plus de 30 ans d’existence, les climatologues ont affiné début août les méthodes qu’ils utilisent pour mesurer différents aspects du climat et pour modéliser (ou projeter) ce qui pourrait se passer à l’avenir.

« Dès lors, que les émissions cesseront, le réchauffement cessera et les températures se stabiliseront en quelques décennies. Mais certains effets, comme l’élévation du niveau de la mer, resteront irréversibles pendant des siècles ».

Les scientifiques du Giec commencent par rappeler le constat suivant : « La température globale sur la surface de la Terre était plus chaude de 1,09°C entre 2011 et 2020 qu’elle ne l’était entre 1850 et 1900, avec une hausse plus importante au niveau des terres (1,59°C) qu’au niveau des océans (0,88°C) ».

Ainsi, entre 1901 et 2018, le niveau des mers a grimpé de 20 centimètres, « plus vite que lors de n’importe quel autre siècle depuis au moins 3 000 ans ». Au nord, entre 2011 et 2020, « l’étendue moyenne de la banquise en Arctique a atteint son plus bas niveau depuis 1850 », cite encore la communauté de chercheurs. La fonte des glaciers, quant à elle, a causé un recul de leur surface « sans précédent depuis 2 000 ans ».

Les changements que tous les habitants de la planète vivent en 2021, avec des pluies sans précédent qui ont provoqué des inondations mortelles en Europe, notamment en Allemagne et en Belgique, en Chine et en Inde. Des vagues de chaleur au Canada, des incendies immaîtrisés en Grèce, en Turquie, aux Etats-Unis sont les conséquences avérées et dorénavant identifiables.

Les 234 auteurs du rapport ont distillé 14 000 articles. Même le « résumé à l’intention des décideurs », qui reprend les principales conclusions du rapport approuvées par les délégations de 195 pays, compte 42 pages.

Les taux d’augmentation de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère sont sans précédent depuis au moins 800.000 ans…. et l’Arctique devient la bombe a retardement avec le dégel du permafrost.

L’Arctique est le plus grand réservoir de carbone sur Terre. Il stocke deux fois plus de carbone dans ses sols gelés, appelés pergélisol, qu’il n’en est présent dans l’atmosphère. Les modèles mathématiques mis au point par les experts estiment qu’un 1°C de réchauffement climatique peut libérer l’équivalent de 14 à 175 milliards de tonnes de dioxyde de carbone issu du permafrost.

Les points essentiels à retenir du rapport du GIEC  :

La dernière décennie a été plus chaude que toute autre période depuis 125.000 ans. Non seulement cela, mais le CO₂ atmosphérique est maintenant à un pic de deux millions d’années. La consommation de combustibles fossiles s’est combinée à l’agriculture pour pousser le méthane et l’oxyde nitreux – également des gaz à effet de serre – vers des records depuis au moins 800 000 ans.

Tous ces gaz à effet de serre ont fait augmenter la température moyenne de la planète d’environ 1,1° Celsius par rapport à la moyenne de la fin du XIXe siècle.

En fait, l’homme a déjà émis suffisamment de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pour réchauffer la planète de 1,5 °C – l’un des objectifs fixés par l’accord de Paris – mais la pollution par les particules fines provenant des combustibles fossiles masque ce réchauffement en produisant un effet de refroidissement.

Et on estime aujourd’hui que la contribution combinée des facteurs naturels, tels que le soleil et les volcans, au réchauffement de la planète est proche de zéro.

Lien de cause à effet

Les scientifiques peuvent désormais établir un lien entre des événements météorologiques spécifiques et le changement climatique d’origine humaine.

Cela n’a pas toujours été le cas. Il y a 20 ans à peine, par exemple, il était pratiquement impossible d’attribuer une tempête ou un pic de température particulier au réchauffement de la planète. Mais la profession de climatologue a vu des spécialités entières émerger depuis le précédent méga rapport du GIEC en 2013.

Aucun domaine n’a plus de résonance que la capacité d’analyser les événements météorologiques extrêmes en temps réel pour déterminer le rôle que joue le changement climatique… World Weather Attribution, un groupe de recherche international, n’a eu besoin que de quelques jours après le début de la chaleur en Amérique du Nord, pour conclure que ces températures extraordinaires seraient « pratiquement impossibles » sans le changement climatique.

Image plus claire

Les scientifiques ont réduit la fourchette d’estimation de la réaction des températures aux émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit d’une étape importante dans le domaine de la sensibilité du climat, qui a pris 40 ans.

Grâce à la recherche sur les climats anciens et à la technologie avancée des satellites qui surveillent les nuages et les émissions, de nouveaux modèles ont réduit les projections de la réaction probable de l’atmosphère aux émissions industrielles.

Les auteurs du GIEC ont ainsi pu cibler leurs projections de température pour le reste du siècle, donnant à l’humanité une image plus claire de ce qui l’attend si nous n’agissons pas rapidement pour réduire les émissions.

La réponse de la Terre à un doublement théorique des niveaux préindustriels de CO₂ se situerait désormais entre 2,5 °C et 4 °C, soit une fourchette beaucoup plus étroite que celle de 1,5 °C à 4,5 °C indiquée dans les précédents rapports du GIEC.

Ces résultats excluent la possibilité que des émissions non restreintes n’aient qu’un léger effet sur les températures mondiales, un espoir auquel très peu d’observateurs des événements de ces derniers mois pouvaient s’accrocher. Mais la fourchette plus étroite fournit également des preuves indiscutables de la meilleure voie à suivre pour assurer la sécurité de la planète : mettre rapidement un terme aux émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre.

La Terre récompense les bons comportements

Presque aussitôt que les émissions cesseront, le réchauffement cessera et les températures se stabiliseront en quelques décennies. Mais certains effets, comme l’élévation du niveau de la mer, resteront irréversibles pendant des siècles. C’est une course entre l’évitable et l’inévitable, et l’humanité est à la traîne.

Les scientifiques ont innové dans ce rapport du GIEC en prévoyant ce qui se passera lorsque les émissions seront nulles. Lorsque le monde réduira son utilisation de combustibles fossiles, par exemple, l’effet refroidissant des aérosols commencera à diminuer.

Les scientifiques sont convaincus qu’un moyen de contrer ce déclin serait de poursuivre des « réductions fortes, rapides et durables » des émissions de méthane. Au-delà du CO₂, du méthane et de l’oxyde nitreux, il existe quatre autres gaz à effet de serre qui offrent également des possibilités de ralentir le réchauffement.

Les scientifiques bénévoles du GIEC établissent un consensus avec tous les gouvernements de l’ONU avant de publier ce rapport.

C’est parfois un combat. Mais un accord unanime entre les nations du monde, qui doivent toutes affirmer que les conclusions sont résumées avec exactitude, est un outil très puissant. C’est ce qui fait du GIEC l’organisme qui fait le plus autorité en matière de réchauffement climatique.

Le nouveau rapport commence par une déclaration définitive : « Il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres. »

Tom Evans, chercheur en diplomatie climatique au sein du groupe de réflexion E3G, a formulé cette implication de manière succincte : « Aucun gouvernement n’a d’excuse pour esquiver sa responsabilité d’agir ».

« Nous sommes dans une période cruciale, car l’ampleur des changements de demain dépendra des choix et des actions d’aujourd’hui », a ainsi résumé Valérie Masson Delmotte, paléoclimatologue et co-présidente du groupe de travail I du Giec.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Tends que ces abrutis de politiques accorderont autant de pognon pour coupler des eoliennes avec des centrales thermiques
    faudra s’étonner de rien .alors pourquoi le GIEC n’interdit il pas tout simplement les éoliennes et les centrales thermiques qui sont responsables de ce désastre annonçé ??? parcequ’ils sont à la botte de trés gros industriels et mafieux qui paient trés cher en pot de vin nos hommes et nos bonnes femmes politiciens politiciennes , et que j’éspére qu’ils en créveront de leur arrogance et leur jean foutisme , ces gens du gouvernement devraient etre pendu pour crimes contre l’humanité , c’est cela que devrait dénonçer le GIEC , si ils étaient vraiment indépendants .

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    • Il y en a un qu’il faut pendre tout de suite…. ….. Kersanté,
      Au motif que son égo atteint de gigantisme risque d’étouffer toute la planète, allant peut-être jusqu’aux limites du système solaire, voir celles de l’Univers entier ?
      Kersanté en est à dicter au GIEC ce qu’il doit faire, désigne les coupables qui ont une tête qui ne lui revient pas …. les éoliennes responsables de la victoire des talibans comme de la propagation du virus Covid-19, et du réchauffement climatique.
      Il explique même pourquoi de façon plus que convaincante…. les milliardaires planteurs d’éoliennes sont si riches qu’il soudoient tous les gouvernements de la planète et probablement aussi ceux des pays de Mars, de gauche comme de droite, avec des dessous de table si imposants qu’ils en soulèvent les tables.
      ………. Heu…….. c’est quoi un complotiste à l’égo démesuré à la hauteur de sa bêtise ?

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      • toi RRRrrrr tu n’es pas humain , alors la planéte tu t en fous , et en plus tu vois pas plus loin que le bout de ton nez , ca ne m’étonne pas qu’elle se soit barrée avec le premier pro nucléaire venu , tu es tellement béte et stupide que tu finiras tout seul .Ah c’est vrai le GIEC est pris en compte par ces cons de dirigeants mondiaux depuis toujours , Depiis toujours le GIEC est pris pour des cons puisqu’aucun gouvernement ne les écoute , RRRrrrrr , l’hopital qui se fout de la charité

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  • Tout cela est bien modeste comparé à ce qui s’est produit dans un temps pas trop ancien pour la planète.

    Deux personnes très médiatisées, que l’on voit au moindre évènement météorologique sortant un peu de l’ordinaire, ont fortement participé aux productions du GIEC. Ce sont V. Masson-Delmotte, co-présidente du groupe de travail WG1 du GIEC depuis 2015 (donc pour l’AR6) et J.Jouzel (ancien vice-président du même groupe de 2002 à 2015.

    Dans une étude de juin 2008, ceux-ci disaient (avec de nombreux autres) :
    « La transition chaude en 14.700 AP est la plus rapide et s’est produite en seulement trois ans alors que la transition chaude en 11.700 AP a duré soixante ans, les deux correspondant à un réchauffement de 10 °C. »

    « High-Resolution Greenland Ice Core Data Show Abrupt Climate Change Happens in Few Years » :
    https://epic.awi.de/id/eprint/17919/1/Ste2007b.pdf

    « The last two abrupt warmings at the onset of our present warm interglacial period, interrupted by the Younger Dryas cooling event, were investigated at high temporal resolution from the North Greenland Ice Core Project ice core. »

    « The d18O warming transition at 14.7 ka was the most rapid and occurred within a remarkable 3 years, whereas the warming transition at 11.7 ka lasted 60 years; both correspond to a warming of more than 10 K. »

    La notation « 14.7 ka » (ou 14.700 AP) signifie 14.700 ans avant le présent, fixé par définition à l’année 1950 de l’ère commune. Lorsqu’il est dit « 14.700 b2k », c’est que l’année de référence est l’an 2000 : b2k = before 2000 (avant 2000). 10 K, c’est 10 kelvin = 10 °C.

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  • Qui a lu les 3.949 pagew (247.940 kilo-octets) du rapport du groupe un du Giec ? Ou seulement le « Summary for Policymakers » de seulement 42 pages et 3.525 kilo-octets ?

    Toujours est-il que le niveau de la mer était inférieur de 120 mètres à celui d’aujourd’hui il y a 20.000 ans, lorsque la dernière glaciation a commencé à prendre fin. Cela nous ferait du 6 mm par an si la vitesse de remontée avait été constante.

    Mais entre 14.650 AP et 14.350 AP, en 350 ans, le niveau marin est remonté de 16 mètres, soit près de 46 mm par an : quinze fois plus vite qu’actuellement.

    https://www.college-de-france.fr/media/edouard-bard/UPL8168689519895718355_LettreCdF33IODP_Tahiti.pdf

    Ce sont des travaux sur certains isotopes des coraux de Tahiti qui ont permis de comprendre et dater cela.

    Une étude de l’Université du Colorado portant sur la même époque a montré que vers 14.700 AP, la température terrestre a augmenté de 22 ° F (12,2 °C) en seulement cinquante ans.

    « Greenland Ice Core Analysis Shows Drastic Climate Change Near End Of Last Ice Age »

    Et pourtant, l’homme de Cromagnon dont la population était bien modeste comparée à celle d’aujourd’hui émettait bien peu de gaz à effet de serre.

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  • L’écologie doit être réservée aux scientifiques. C’est devenu un business qui amène à des choix financiers très discutables. Trop de subventions tue la réflexion. C’est ainsi que l’éolien s’impose au détriment de la faune, des humains et de l’environnement, en mer surtout c’est un ravage.

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  • La puissance d’un optimist face à un porte avion. C’est effectivement impressionnant…

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  • La France est ainsi le pays qui a contribué le plus, en valeur absolue, a la décarbonation de l’électricité en Europe depuis déjà plusieurs décades par le choix de son mix très nucléarisé. Même si les productions renouvelables variables sont en grande partie exportées, elles participent aussi, à leur manière, à la décarbonation de l’électricité européenne conformément au souhait du GIEC. https://bilan-electrique-2020.rte-france.com/production-emissions-de-co2/#1

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  • « La dernière décennie a été plus chaude que toute autre période depuis 125.000 ans. » Certes, mais encore faut-il préciser qu’en 125.000 AP, c’était l’optimum climatique de l’Éémien, qui s’est étendu de 130.000 AP à 115.000 AP.

    A l’époque, Néandertal se promenait encore en Europe et en Asie centrale, mais ne pouvait pas aller chasser le mammouth laineux en Grande-Bretagne car le niveau de la mer était plus élevé que celui d’aujourd’hui de 4 à 6 m ou de 6 à 9 m selon les études. Par contre, il y a 20.000 ans, il était possible d’aller en Grande-Bretagne à pied sec.

    Le niveau de la mer lors de l’Éémien peut se constater en divers endroits du monde avec les « plages suspendues » (ou « perchées »), comme on en trouve en Bretagne, situées à plusieurs mètres au dessus des plages actuelles.

    On le voit aussi aux Bahamas, où des coraux érodés se trouvent au dessus du niveau de la mer, alors qu’ils étaient sous la mer il y a de 115.000 à 130.000 ans. Coraux qu’une température marine plus élevée que celle d’aujourd’hui n’avait pas empêché de se développer.

    On le voit encore aux forêts qui s’étendaient jusqu’au « North Cape », à l’extrême nord de la Norvège et où seule la toundra est présente aujourd’hui.

    Plus proche de nous :
    https://www.glaciers-climat.com/wp-content/uploads/Les-Alpes-sans-glacier.pdf

    Les Alpes sans glaciers ? Le bois et la tourbe : des indicateurs de climat
    A certaines époques, au cours des dix derniers millénaires « … les glaciers alpins avaient complètement disparu ou s’étaient réduits à l’état de vestiges. »

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