ExxonMobil s’engage à la neutralité carbone de ses opérations d’ici 2050
Le géant pétrolier et gazier américain ExxonMobil s’est engagé mardi à ce que ses opérations atteignent la neutralité carbone d’ici 2050, tentant ainsi de réduire son impact sur l’environnement sans toutefois faire de promesses quant aux produits énergétiques utilisés par ses clients.
ExxonMobil a précisé dans un communiqué avoir pour ambition de parvenir à zéro émission nette pour ses rejets de gaz à effet de serre de niveau 1 et 2 (scope 1 et 2), s’engageant ainsi à ce que ses opérations et les opérations de ses partenaires absorbent autant de carbone qu’elles n’en émettent.
Contrairement à d’autres géants pétroliers comme Total par exemple, l’entreprise américaine ne s’est en revanche pas avancée sur les émissions dégagées par l’utilisation des hydrocarbures qu’elle produit, comme l’essence brûlée dans les voitures.
Le groupe compte sur la stratégie déjà mise en place pour la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 mais aussi sur ses investissements dans les solutions à plus faibles émissions de carbone, comme les projets de capture et stockage de carbone, l’hydrogène et les biocaburants.
ExxonMobil met aussi en avant le besoin de politiques gouvernementales permettant « d’accélérer le déploiement de technologies clés au rythme et à l’échelle requis pour soutenir un avenir à zéro émission nette » et réitère son soutien à la fixation d’un prix explicite du carbone afin « d’établir des incitations sur le marché et d’encourager les investissements dans les technologies à plus faibles émissions ».
Le groupe prévoit dans un premier temps de donner la priorité aux mesures d’efficacité énergétique, à l’atténuation des émissions de méthane, aux mises à niveau des équipements et à l’élimination des opérations régulières de brûlage des gaz.
ExxonMobil table ensuite sur des projets de cogénération d’électricité et de vapeur et sur l’électrification de ses opérations via des énergies renouvelables ou à faibles émissions de carbone.
L’entreprise, qui est comme l’ensemble des géants pétroliers sous la pression grandissante de citoyens et investisseurs inquiets du changement climatique, prévoit de présenter une feuille de route détaillée en 2023.
jum/Dt/eb
COMMENTAIRES
Nos raffineries consomment pour leurs propres besoins énergétique 4 à 7% du brut traité pour alimenter fours, chaudières, cogénérations, en combustibles divers. Ce n’est pas négligeable et il n’est pas étonnant qu’un pétrolier cherche à améliorer son image en disant qu’il va supprimer ou compenser cela. Gains d’efficacité énergétiques, achat à l’extérieur d’électricité verte et d’hydrogène vert, vente de chaleur fatale sur des réseaux extérieurs, capture et séquestration du carbone émis aux cheminées. Sur ce dernier point Exxon fait beaucoup de publicité sur ses recherches et unités pilotes. Ça leur évite de parler des pollutions émises par les produits qu’ils fabriquent et mettent sur le marché.Je trouve cependant assez ridicule les cris vertueux des écolos, journalistes et politiciens qui veulent priver d’investissement les pétroliers pour tarir la source. Il faut au contraire souhaiter qu’ils fournissent assez de pétrole tant qu’on ne sait pas s’en passer! Dans le cas contraire la transition ne sera pas facilité mais handicapée et la crise sera sévère. On n’est d’ailleurs pas du tout à l’abri de ce phénomène car la production de tous les champs décroit, et aller chercher de nouveaux gisements coûte de plus en plus cher et ne compense pas.Il semble que personne ne soit au courant!
« Il semble que personne ne soit au courant! » [de la limitation des ressources fossiles]
Oui, le bon peuple se mettra en colère alors que ça fait 60 ans que l’on sait qu’à un moment donné l’offre de pourra plus répondre à la demande d’énergie. C’est une question de niveau de culture générale, et celui-ci s’est effondré, notamment avec les derniers programmes scolaires et avec la profusion d’offre de divertissement sur Internet et à la télé. Les réseaux sociaux ont remplacé le livre, et voilà le résultat sociologique.
Oui, Marc, vous avez raison. Qui se soucie, dans la population générale, de la provenance et des limites des ressources en pétrole ? A part quelques passionnés du sujet et les professionnels du secteur.
Quelques réflexions de plus sur le sujet : https://www.pourlascience.fr/sd/energie/les-limites-de-l-evaluation-des-ressources-en-petrole-2863.php