bois energie cette annee encore francais reviennent au bois - Le Monde de l'Energie

Bois énergie : cette année encore, les Français reviennent au bois

En 2022, le bois énergie avait connu un franc succès auprès des Français, dans un contexte énergétique et économique parfois rude. À l’approche de l’hiver, il est cette année encore très prisé par les ménages. En tête des énergies renouvelables utilisées en France (avec 35,1%), le succès du bois-énergie témoigne du rôle central que le bois et sa filière jouent dans la transition écologique tricolore.

Chez les professionnels, on se réjouit plus que jamais : la demande est telle que tous les carnets de commandes sont d’ores et déjà remplis. Auto-entrepreneur dans le bois à Auxonne, Daniel témoigne : « Depuis le retour des vacances, ça n’arrête pas. Je reçois des demandes tous les jours. ». Les raisons du succès du bois-énergie sont bien connues : la crise énergétique de l’hiver 2022 a entraîné une hausse des coûts de l’énergie de +45 % en moyenne pour le MWh d’électricité, et de +107 % pour le gaz selon l’Insee. De quoi pousser les Français à diversifier leurs méthodes de chauffage et à se tourner vers le bois.

Il faut dire qu’il y a matière : selon une étude de Total Énergies, le bois représente une manne énergétique précieuse que les Français auraient tort de bouder. En 2020, le ministère de la Transition écologique avait constaté l’intérêt porté par les consommateurs à cette source d’énergie et anticipait pour 2023 un total de 9,5 millions de logements chauffés au bois avec un appareil labellisé, et jusqu’à 11,3 millions à l’horizon 2028. Dans une enquête réalisée cette année, l’interprofession France Bois Forêt (FBF) révélait que 24 % des Français utilisent le bois comme source d’énergie pour se chauffer, en en faisant ainsi la 3e source d’énergie la plus utilisée (derrière l’électricité et le gaz). Pour 42 %, ce choix est motivé par des raisons écologiques et financières, précise l’enquête : en effet, l’hiver dernier, le prix du chauffage au bois valait 4 centimes le kWh contre 7 pour le gaz et 16 pour l’électricité, selon le ministère de l’Économie.

Le bois énergie : une énergie issue de l’économie circulaire

Pour soutenir une telle demande, encore faut-il pouvoir produire du bois. Et c’est tout le but de la sylviculture : entretenir les forêts tout en garantissant une production de bois pour les besoins de la société. Mal connue de la plupart des Français, cette dernière fait l’objet d’une désinformation qui amalgame gestion des forêts et déforestation. La production de bois-énergie découle pourtant d’un processus vertueux, propre à l’économie circulaire : le bois énergie étant issu majoritairement de déchets du bois d’œuvre ou industrie. « Le bois énergie n’est pas une utilisation finale recherchée en sylviculture, ce n’est qu’un sous-produit d’exploitation », précise le Syndicat des énergies renouvelables (SER).

Et Roland de Lary, directeur général du Centre National de la Propriété Forestière de rappeler : « Le bois est un des rares matériaux où rien ne se perd. Même en cas de combustion, on envisage aujourd’hui de renvoyer les cendres, riches en éléments minéraux, en forêt. C’est ce qu’on appelle une économie circulaire (presque) parfaite ». Énergie renouvelable, matériau noble issu d’une filière responsable, le succès du bois énergie auprès des Français depuis l’hiver dernier s’explique donc facilement. Et pour l’heure, sa popularité ne faiblit pas.

2023 : quel soutien au bois énergie ?

Dans ce contexte, des questions demeurent quant au soutien public pour le bois énergie. En 2022, le gouvernement avait organisé et mis en place un chèque d’achat de bois pour les ménages se chauffant de cette manière. Une initiative qui avait permis de soutenir une filière durable et fiable, mais aussi les ménages face à l’augmentation des prix de l’énergie. Reste désormais à savoir si l’expérience sera renouvelée en 2023 alors que de plus en plus de Français se tournent vers le bois.

Dans le même temps, les débats autour de la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED III), actuellement en cours d’adoption, ont inquiété les forestiers français. Si cette directive prévoit d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie de l’UE de 32 à 45 % d’ici 2030, elle exclurait une grande partie du bois-énergie issu de la forêt. Dès octobre, les élus s’étaient emparés du sujet auprès du gouvernement, à l’instar du sénateur Laurent Burgoa. Les acteurs de la filière bois-forêt rappelaient, eux, dans une lettre conjointe que « sans une mobilisation de bois énergie issu d’une gestion forestière durable, la France sera dans l’incapacité de respecter ses objectifs européens, a fortiori si l’objectif global est rehaussé à 45 %». Si la France a obtenu que le bois-énergie ultramarin échappe à certaines dispositions contraignantes, le débat est toujours en cours à l’heure où la directive est discutée en trilogue entre le Parlement européen, le Conseil, et la Commission.

commentaires

COMMENTAIRES

    • @cochelin, le principal argument contre n’est pas celui de la pollution bien que ce soit un vrai sujet, mais il existe des solutions au niveau industriel encore faut-il que les moyens soient en place et surtout qu’ils soient utilisés, ce qui n’est pas aussi automatique que ça. La porte aux tricheries est grande ouverte. Non, le principal problème est celui que la RED III tente de résoudre. Le bois-energie ne doit pas sortir directement des forêts, sinon c’est un massacre, mais il doit sortir des usines de 1ere et 2e transformation sous formes de chutes, de dosses de délignures, de sciure etc etc…. Et tout ça utilisé dans des installations performantes, propres (la pyro-gazéïfication est bien plus performante que la combustion dans ce domaine) et à haut rendement et si possible en cogénération pour se conformer à la baisse des besoins de chaleur et l’augmentation des besoins d’électricité. Un enfant de 10 ans comprend parfaitement ce dialogue, mais pas un énarque sollicité en permanence par des « conseillers » gratuits.ça porte un nom mais je répugne à le prononcer et à l’écrire.

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    • Les titres sont toujours ambiguë pour attiser la curiosité du lecteur et il est de bon ton de détourner l’attention du problème essentiel en focalisant sur un autre qui sans être pour autant dans intérêt n’est lui même traité que superficiellement. Le CO2 EST LE PRINCIPAL PROBLÈME DE LA PLANÈTE, et la poussière un autre problème, même s’il n’est pas négligeable.
      La grande différence entre le problème du CO2 et celui des particules fines, c’est que pour celui du CO2, en 60 ans nous avons augmenté de 100 ppm le CO2, ce que typiquement les variations naturelles mettent entre 500000 ans et un million d’années.
      Pour les particules fines l’érosion naturelle en dépose chaque année entre 1 et 2 mm sur toutes les surfaces non protégées. Une quantité à côté de laquelle ce que produisent l’ensemble des véhicules en circulation avec pneu, freins, combustion… ne pèsent RIEN si ce n’est qu’elles sont concentrées dans les agglomérations, le problème est donc très différent et ils ne peuvent pas être mis en concurrence dans la priorité du traitement.
      Le CO2 concerne la planète entière, et les poussières concernent les villes.
      Il faut banir le bois de chauffage des villes comme les véhicules à pétrole et y imposer les transports en commun électriques comme moyen privilégier de circulation, et peut être tolérer les VE en taxant leur accès donnant un droit de circuler dans sa ville de résidence.
      En revanche dans les petites communes par le nombre d’habitants mais grande par l’étalement de l’habitat de telles mesures ne devraient pas s’appliquer, la concentration qui est la cause du problème étant inexistante.

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  • Encore un article à caractère promotionnel et qui ne tient compte que d’un seul critère : l’économie réalisée à l’instant t sans la moindre préoccupation sur les conséquences d’une utilisation sans limite. La participation des forêts à la lutte contre le réchauffement climatique, on s’en fout, ça ne rapporte pas un rond ! Un jour les jeunes vont nous foutre sur la gueule et on l’aura bien mérité.

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  • Je me suis chauffé au bois de 2011 à 2021. Soit environ 17 à 20 stères brulés par an pour une surface de 200m² chauffée (j’en ai 350 dispo). Je stockais 20 stères en séchage pour l’année suivante avec toutes les manipulations qui vont avec !
    J’ai investi en 2022 ds une PAC Daikin de 16 kW avec cumulus EC intégré de 180 l et consomme 9300 kWh d’élec par an ce qui fait environ 2320 €/an
    Par sécurité, j’ai conservé mon feu à bois en céramique et continue de stocker 10 st de bois sec au cas où des défaillances d’appro EDF venaient à se faire au creux de l’hiver (froid et anticyclonique…!)
    Mon vécu : le stère de bois sec livré 95 à 100 € soit 1700€ par an au minimum
    Ma conso d’élec avant installation PAC 6758 kWh soit 1350€ par an
    Donc le gain ave une PAC + cumulus intégré est compris entre 500 et 700€ par an avec les derniers tarifs qui peuvent encore évoluer à la hausse bien sûr !

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  • Le chauffage au bois consiste généralement a utiliser le menu bois (MB), petites branches de diamètre inférieur à 7 cm, qui est valorisé en plaquettes, ou les déchets provenant de l’industrie du bois d’œuvre (BO) et du bois d’industrie (BI) : écorce, sciure, défauts, bois attaqué par des parasites …

    https://cibe.fr/wp-content/uploads/2018/11/fiche14-ressource-biomasse-bonnes-pratiques-010367.pdf

    Par ailleurs, la forêt est en expansion en France, sa superficie étant passée de 14,1 millions d’hectares en 1985 à 16,2 M. ha en 2010 et 17,1 M. ha en 2021. Le stock de bois sur pied augmenté de 50% en 30 ans (de 1,8 à 2,8 milliards de m3).

    Les prélèvements de bois en France sont en moyenne de 51,0 millions de m3, pour une croissance biologique brute de 87,8 Mm3 et nette de 76,4 Mm3 (du fait de la mortalité naturelle).

    Le bois énergie évite l’utilisation de fossiles pour le chauffage, de façon directe (fioul, gaz naturel) et indirecte (électricité avec une forte proportion de fossiles en hiver, le nucléaire étant bien incapable de répondre à la demande).

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  • RTE estime les besoins en électricité entre 580 TWh et 640 TWh en 2035.

    Au cours des onze dernières années, la production nucléaire n’a jamais dépassé 416,5 TWh (en 2015). La production hydraulique moyenne est de 62,0 TWh/an.

    Aucun EPR2 n’entrera en service avant 2035 (2037 ou + ). Le nucléaire n’est donc pas près de renouveler son exploit de 2015.

    Alors, avec quelle source d’énergie compléter l’écart entre la consommation et ce que peut produire le nucléaire, même assisté d’une énergie renouvelable comme l’hydraulique ?

    De toutes évidence, à moins de recourir aux fossiles, l’écart sera comblé par les autres énergies renouvelable, l’éolien et le solaire en particulier.

    Notons que, comme le bois, le solaire thermique permet d’éviter de consommer de l’électricité pour se chauffer.

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  • Le comblement de l’écart se fera par les renouvelables variables, éolien et solaire PPV dans la mesure où il y aura adéquation entre production et demande, ce qui n’est pas toujours les cas. Sinon, ce seront les centrales thermiques fossiles et les importations qui combleront la différence, comme cela se fait partout. L’Allemagne est un bon cas d’école, cette année surtout : https://www.energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=de&c=DE&legendItems=0111111111111111110000&interval=month&month=09

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