programmation énergétique

Programmation énergétique : domination du nucléaire ?

À l’heure où la France redéfinit sa programmation énergétique pluriannuelle, un virage prononcé en faveur du nucléaire semble se dessiner. Certaines propositions politiques — sortie du marché européen de l’énergie, extension des tarifs réglementés, moratoire sur l’éolien et le solaire — interrogent sur l’avenir des renouvelables dans le mix énergétique français. Derrière le choix du nucléaire se joue une bataille stratégique sur la souveraineté, les coûts et la transition écologique.

Une nouvelle programmation énergétique pour la France

La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) constitue le principal outil de pilotage de la politique énergétique française. Elle fixe, pour une décennie, les trajectoires de production, d’investissement et de consommation, en vue d’atteindre les objectifs climatiques tout en assurant la sécurité d’approvisionnement.

À l’approche de la prochaine révision de la PPE, les lignes commencent à bouger. Le gouvernement, dans un contexte de hausse des prix de l’électricité, de tensions géopolitiques et de relance du nucléaire, envisage une orientation plus affirmée vers l’atome. En parallèle, des propositions radicales émergent dans le débat public : retrait du marché européen de l’énergie, gel du développement de l’éolien et du solaire, et recentrage de la politique énergétique sur les seuls réacteurs nucléaires.

Le nucléaire, pilier d’une souveraineté retrouvée ?

La France dispose d’un atout historique dans le domaine nucléaire, avec un parc conséquent qui assure environ 65 % de la production électrique nationale. Depuis le plan de relance nucléaire annoncé en 2022 par Emmanuel Macron, l’exécutif ambitionne la construction de six nouveaux réacteurs EPR2, avec une possibilité d’en ajouter huit autres à l’horizon 2050.

Derrière ce choix stratégique, une volonté : retrouver une souveraineté énergétique et limiter la dépendance aux importations, notamment de gaz et de pétrole. Le nucléaire, jugé pilotable et faiblement émetteur de CO₂, s’impose comme une solution « de continuité » face aux aléas des énergies renouvelables intermittentes. Pour ses défenseurs, il s’agit d’un socle stable autour duquel articuler la transition énergétique.

L’éolien et le solaire relégués au second plan de la programmation énergétique ?

Mais cette relance du nucléaire semble s’accompagner d’un désengagement progressif des énergies renouvelables, en particulier l’éolien et le photovoltaïque. Plusieurs propositions politiques avancent l’idée d’un moratoire, invoquant les nuisances paysagères, les oppositions locales et le faible rendement des éoliennes en période de forte consommation.

Plus radical encore, certains responsables souhaitent exclure l’éolien et le solaire des objectifs de production décarbonée dans les textes stratégiques, pour mieux concentrer les financements et les efforts sur le nucléaire. Cela reviendrait à rompre avec la logique de diversification prônée depuis des années, et à marginaliser deux filières en forte croissance.

Les renouvelables, victimes d’un repositionnement politique

Cette inflexion inquiète les associations environnementales et les acteurs des énergies renouvelables. Pour eux, cette approche revient à opposer les sources d’énergie plutôt que de chercher à les articuler. « Le nucléaire ne pourra pas, à lui seul, répondre à tous les besoins, surtout dans les délais requis », alerte un représentant du Syndicat des énergies renouvelables (SER).

Ils rappellent que les objectifs initiaux visaient une montée en puissance conjointe des renouvelables et du nucléaire, pour compenser les effets de l’intermittence et assurer une décarbonation rapide. Or, mettre un coup d’arrêt au développement éolien et solaire, c’est risquer de ralentir la transition énergétique, notamment dans les territoires où le nucléaire est absent.

La sortie du marché européen, un autre tournant majeur

Autre proposition clivante : sortir du marché européen de l’électricité. Ce marché impose que le prix soit aligné sur la dernière centrale activée, souvent une centrale à gaz, ce qui rend le coût de l’électricité nucléaire artificiellement élevé. Certains plaident pour en sortir afin de fixer des prix administrés, en s’appuyant sur le parc nucléaire historique amorti.

Dans le même esprit, l’extension des tarifs réglementés de vente à tous les consommateurs — y compris les entreprises — vise à redonner du pouvoir d’achat, mais aussi à repolitiser la fixation du prix de l’énergie. Une telle réforme bouleverserait les règles du jeu et placerait la France en décalage avec les orientations européennes.

Vers un modèle de programmation énergétique recentré ?

Au final, la question n’est pas seulement technique, elle est éminemment politique : quel modèle énergétique pour la France de demain ? Un modèle recentré autour du nucléaire, avec une forte intervention de l’État, des prix régulés, et une production centralisée ? Ou un modèle mixte, misant sur la complémentarité entre atome et renouvelables, et sur la décentralisation de la production via les territoires ?

Ce débat révèle aussi les tensions entre deux visions de la transition écologique : l’une technicienne et centralisatrice, fondée sur l’ingénierie nucléaire ; l’autre, plus horizontale, fondée sur la sobriété, les réseaux intelligents et les énergies locales.

Une bascule énergétique à clarifier

Alors que la France s’apprête à trancher les grandes orientations de sa future programmation énergétique, le choix de privilégier fortement le nucléaire n’est pas sans conséquences. S’il permet de renforcer la souveraineté et la stabilité du système électrique, il ne saurait à lui seul répondre à tous les défis de la transition.

Éclipser l’éolien et le solaire pourrait freiner la diversification du mix, complexifier l’atteinte des objectifs climatiques et affaiblir l’innovation territoriale. Dans un contexte où chaque décennie compte, la cohérence à long terme de la politique énergétique devra primer sur les logiques de court terme ou les rivalités idéologiques.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Souveraineté avec un combustible 100% importé ? Il y a de quoi rire.
    Le incantation du nucléaire sont tous de la même espèce, des fakes répétées depuis 60 ans jusqu’à en faire des vérités dans les esprits les plus pauvres, les inaptes à la vérification et au doute.
    l’électricité la moins chere d’Europe grace au nucléaire,
    Une source d’énergie pilotable,
    Une énergie propre,
    Une disponibilité infinie
    Autant de fakes que d’affirmations

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    • Notre ingénieur SR, une fois de plus mais certainement pas la dernière, se disqualifie avec ses outrances habituelles.
      Pas de perte de temps à le contester………….

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  • Il y a plusieurs problèmes qu’il faut arrêter de masquer: primo l’industrie européenne est pénalisée par rapport à l’économie américaine à cause du coup de l’énergie, on aimerait bien que la France puisse profiter de l’investissement qu’ont fait nos anciens dans l’hydraulique et le nucléaire afin d’être plus attractifs, n’en déplaise à nos amis allemands. Deuxio, les contrats avec obligation d’achat des énergies intermittentes font qu’aujourd’hui ce sont les centrales nucléaires qui modulent leur production au cours de la journée, et dans des proportions importantes. C’est aberrant, cela nuit à leur rentabilité et à leur fiabilité à long terme. Ce serait logique avec des centrales à charbon, comme ailleurs mais idiot chez nous; à partir d’un certain niveau d’éolien et de solaire ce n’est plus tenable.La rentabilité des intermittents doit forcément diminuer.

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  • Entièrement d’accord avec M. Moulard. L’obligation d’acheter l’éolien quand les éoliennes peuvent tourner et le photovoltaïque « quoi qu’il en coûte » oblige à moduler sur le nucléaire, ce qui le pénalise de façon totalement artificielle. L’urgent est de se remettre au travail pour mettre au point des centrales nucléaires capables de recycler les combustibles déjà utilisés, et non de continuer à enrichir la Chine en lui achetant des terres rares pour faire des éoliennes ou du photovoltaïque, ou l’Allemagne pour lui acheter les éoliennes elles mêmes. Sans parler des montagnes de béton des socles d’éloliennes, du recyclage impossible de leurs pales et autres « bénéfices » apportés par ces sources d’énergie alternatives et produisant dans le meilleur des cas 50% du temps. Avec enfin la caractéristiaue de gâcher le paysage.

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  • Arrêtons d’opposer nucléaire et énergies renouvelables, pour ne pas devenir des extrémistes comme Rochain qui ne rêve que de solaire et d’éolien, ou comme le RN qui voudrait arracher les éoliennes déjà en place.
    Chaque source a ses avantages et inconvénients, et il convient de bien choisir en fonction de la géographie de son pays et des besoins de ses consommateurs qui ne peuvent, à notre époque, plus vivre sans électricité.
    Si on dispose d’hydraulique à profusion comme la Norvège, le choix est évident : pas besoin de chercher davantage quand on a une électricité abondante bon marché et disponible en permanence sous la main. Dans tous les autres cas, il faut utiliser au maximum cette filière, et la compléter avec d’autres filières décarbonées.
    Quand on maîtrise la technologie nucléaire comme EDF en France, en plus de 12 % d’hydraulique, on pourrait envisager de se passer d’autres solutions ; pourquoi installer du solaire et de l’éolien ? Il existe pourtant quelques raisons objectives, mais aussi des limites. Les raisons objectives sont liées à l’incurie de nos politiques dont l’absence de vision et d’ambition pour le pays (à part pour leur carrière), a conduit à retarder l’adaptation du parc nucléaire actuel aux besoins futurs, avec notamment la construction de nouvelles centrales et le passage aux réacteurs rapides qui peuvent se passer en quasi-totalité de nouvelles ressources en uranium. Et comme notre pays doit se réindustrialiser et a besoin de plus d’électricité, il est pertinent de construire quelques parcs éoliens offshore et quelques centrales solaires, qui fourniront de l’énergie à défaut de garantir les pointes de consommation, et de maîtriser ces technologies émergentes, même si elles sont pratiquement importées à 100 % de Chine. Les limites sont liées à la stabilité du réseau (les experts de la R&D d’EDF ont établi qu’il ne faut pas dépasser 40 % d’énergies intermittentes en moyenne dans le mix) et à l’économie du système, car les centrales pilotables (nucléaires et hydrauliques) sont obligées de compenser les sautes d’humeur du vent et du soleil en plus de celles des consommateurs, et se dé-rentabilisent.
    Bref, avec 65 à 70 % de nucléaire et 12 % d’hydraulique, on peut estimer que 15 % d’énergies intermittentes sont un optimum, sachant qu’il faut conserver quelques % de gaz pour l’ultra pointe. Et on y est quasiment. D’autre part, la consommation d’électricité stagne : il n’y a donc pas d’urgence à construire de nouveaux parcs offshore ou PV, en attendant les futurs EPR, le nucléaire actuel étant en pleine forme et envisageant d’améliorer encore ses performances.
    La sagesse, pour le futur décret PPE, serait donc de conditionner les décisions d’équipement de ces énergies à la consommation, en attendant de retrouver des marges suffisantes grâce au nouveau nucléaire.

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  • Studer, vous faites l’erreur si commune et abondamment diffusée par les médias à la solde du SER qui est de croire qu’avec plus d’éolien et de solaire PV on pourra faire plus d’électricité en attendant le nouveau nucléaire. Or les intermittentes ont impérativement besoin des centrales pilotables pour pouvoir par leur modulation accorder production et consommation à 1 % près. Donc, sans augmentation préalable de notre puissance pilotable, on ne pourra pas produire plus d’électricité. Il y aura simplement une proportion de plus en plus grande d’intermittentes dans notre consommation électrique, comme on l’observe déjà, avec comme conséquences un coût de production de l’électricité croissant proportionnellement à la puissance installée par habitant en intermittentes, et des risques crpoissants d’instabilité du réseau, tandis que les pilotables devront s’effacer et deviendront de moins en moins compétitives.
    Pour pouvoir développer les intermittentes, les Espagnols ont construit de très nombreuses centrales à gaz. On voit où cela les a conduits, outre une dépendance accrue à un gaz qu’ils n’ont pas.
    A noter qu’une fois augmentée notre puissance de pilotables, les nouveaux parcs éoliens et solaires PV seront tout aussi inutiles qu’ils le sont maintenant, hormis pour engraisser le « capitalisme vert »

    Cette erreur si communément partagée actuellement par l’opinion y compris par des scientifiques peu au fait du fonctionnement des réseaux électrriques nous mène s’il n’y a pas plus d’opposition, dans un piège mortel, et c’est bien pour ne pas tomber dans ce piège qu’il faut empêcher à tout prix le développement massif des intermittentes programmé dans la PPE 3. Attention, il ne sera plus possible de revenir en arrière.

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    • M. Durand, vous faites l’erreur courante des extrémistes du nucléaire qui réfléchissent de manière incomplète, et j’espère quand même que vous ne pensez pas que nos dirigeants s’amusent à construire des intermittentes en pure perte ??
      Pour vous faire comprendre, imaginez que nos centrales fonctionnent toutes en base (à 100 % donc), mais qu’elles soient insuffisantes pour répondre au besoin de consommation : les intermittentes, même si leur production est loin d’être garantie (elles fournissent en gros et en moyenne de 15 % à 40 % de leur puissance en fonction de la filière et de la météo), peuvent sauver la situation pour peu qu’il y ait un peu de vent et du soleil. Et si les centrales nucléaires ne sont pas toutes « au taquet », la production intermittente fatale qui les oblige à baisser la puissance, permet aussi de faire des économies de combustible (stock d’énergie) et de continuer de produire lors des pointes de consommation.
      Mais je vous le concède c’est loin d’être optimal et n’est qu’un ersatz en attendant d’être autonomes grâce au nucléaire et à l’hydraulique, voire même d’envisager de sortir du marché européen de l’électricité pour ne pas être tenus d’utiliser les surplus de nos voisins, tout en continuant à faire des échanges « à bien plaire » . Et comme je l’ai écrit, à condition de ne pas abuser des intermittentes : comme les poisons, à petites doses elles peuvent parfois sauver la mise, tandis qu’à forte dose, elles peuvent tuer le système !

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  • Rappel :
    La demande d’un moratoire sur le déploiement des énergies renouvelables, votée dans un premier temps le 19 juin, c’est-à-dire d’une pause suspendant les nouvelles autorisations de champs éoliens ou photovoltaïques, n’était pas le scandale dénoncé à cor et à cris par tout le lobby renouvelable et les tenants d’une stratégie énergétique irresponsable et dogmatique menée dans ce pays depuis des décennies.
    Combien de nos concitoyens et de nos responsables politiques savent que le parc déjà installé d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques a atteint en France une puissance de 50 GW, et atteindra dans 2 à 3 ans une puissance de 95 GW avec la seule addition des projets déjà autorisés et en cours de déploiement ?
    La PPE3 (selon le modèle teuton) dans les tuyaux nous impose une énergie additionnelle visée à l’horizon 2035 qui sera exclusivement fournie par des énergies renouvelables variables à un niveau de 42.5 %,
    C’est une inepsie et de l’argent foutu par les fenêtres (environ 300 milliards d’investissements!)
    En effet par rapport à ces mêmes teutons, notre mix énergétique est bien plus vertueux que le leur en intensité carbone et bien plus stable au niveau réseau sans besoin de béquilles précaires et ultra couteuses (exemple batteries qui deviennent vite évanescentes pour travaiiler à grandes échelles (pays, continents).
    Le blackout espagnol (+ Portugal) est le résultat d’un mix énergétique qui a fait la place bien trop « belle » aux intermittents sans avoir assez de machines tournantes compensatrices !
    Pour EDF :  » les équipements (inertie artificielle et mécanismes électroniques) n’ont pas encore prouvé leur fiabilité à grande échelle, et ne sont pas à la hauteur de l’inertie mécanique actuellement très utilisée »
    Tout ces faits sont balayés et en réponse à ces indignations devant un amendement parlementaire qui demande seulement de prendre le temps d’une étude sérieuse de la situation énergétique avant de poursuivre la fuite en avant aveugle qu’encouragent l’administration de l’énergie et son ministre, qui souhaitent voir publier sans délai le décret qui leur donnera les mains libres en totale impunité et irresponsabilité,
    Est-il scandaleux de demander, comme l’Académie des Sciences, une pause provisoire de 12 à 24 mois ?

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  • l’instabilité du contexte règlementaire est mortifère pour les entreprises
    « Faire une pause provisoire ? »
    c’est bon pour ceux qui restent devant leur télé.
    il reste encore quelques entreprises concurrentes d’EDF a couler….
    l’argument prix compare les ENR avec du nucléaire amorti au lieu de comparer avec le nouveau nucléaire dont on ignore d’ailleurs précisément encore les couts de production.
    cette vision passéiste qui vante le pilotable décarboné en précisant qu’il ne faut pas le piloter car ca augmente les couts, n’empêchera pas citoyens et entreprises d’acheter du photovoltaïque produit ailleurs, car l’Europe n’a pas su soutenir ses entreprises comme l’a fait la chine

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  • En réponse à vos sornettes
    tribune a été publiée le 24 juin par Le Figaro :
    selon Xavier Moreno, Président du Cérémé, et Bernard Accoyer, ancien Président de l’Assemblée nationale, Président de PNC France. Nous republions donc aujourd’hui la tribune qu’ils ont signé tous les deux et qui est parue le 24 juin dans le Figaro. Elle permet de se faire une opinion plus informée sur leur plaidoyer afin « de prendre le temps d’une étude sérieuse de la situation énergétique avant de poursuivre la fuite en avant aveugle qu’encouragent l’administration de l’énergie et son ministre ».
    Les réactions au vote d’un amendement à la proposition de loi Gremillet suspendant temporairement les nouvelles autorisations de champs éoliens ou photovoltaïques, montrent à quel point la France est incapable de mener un débat démocratique rationnel sur un sujet, certes technique, mais qui touche directement le quotidien de chaque Français.
    Les invectives les plus violentes sont échangées, comme dans une guerre de religion, sans le début d’une réflexion sérieuse.
    Or combien de nos concitoyens et de nos responsables politiques savent que le parc déjà installé d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques a atteint en France une puissance de 50 GW, et atteindra dans 2 à 3 ans une puissance de 95 GW avec la seule addition des projets déjà autorisés et en cours de déploiement ?
    Combien savent que le parc nucléaire en activité a une puissance de 63 GW, et donc que l’éolien et le solaire vont dépasser le nucléaire, sans besoin d’autorisations nouvelles, jusqu’à atteindre 1,5 fois sa puissance ? Cela veut dire qu’aux heures où il y a du vent et du soleil on devra mettre à l’arrêt, non seulement les barrages, mais aussi la quasi-totalité des centrales nucléaires, tout en continuant à payer pour ces dernières 90 % de leur coût, puisque l’uranium en représente moins de 10 %. Avec l’alternative d’exporter de l’électricité à un prix de plus en plus souvent négatif !
    Combien savent que cette politique énergétique, calquée sur celle de l’Allemagne, qui leur fait payer le coût de deux systèmes électriques nucléaire et renouvelables intermittents non pilotables, a fait doubler leur facture depuis 10 ans, et n’a pas eu d’effet positif sur le climat puisque, à la différence de l’Allemagne, on remplace en France une électricité nucléaire déjà décarbonée par une autre ?
    Combien savent que les producteurs éoliens ou solaires sont payés à un prix garanti par le contribuable, même quand on n’a pas besoin de leur électricité, et sont indemnisés quand on leur demande d’arrêter de produire pour protéger l’équilibre du réseau, tandis qu’EDF n’a pas d’autre choix que de répercuter sur le prix de l’électricité nucléaire, les pertes subies quand les réacteurs sont ralentis, ou doivent être arrêtés, pour les mêmes raisons d’équilibre du réseau ?
    Combien savent que l’électricité est très peu stockable à grande échelle, et donc qu’un réseau alimenté en forte proportion d’électricité intermittente est très coûteux à stabiliser, et court plus de risques de black-out ?
    A l’inverse, beaucoup de nos concitoyens savent qu’une électricité plus chère les dissuade d’abandonner leur chaudière à fuel ou à gaz. Beaucoup se doutent que couvrir la France et nos côtes d’éoliennes ou nos champs de panneaux solaires, n’est pas une voie évidente pour protéger le climat et l’environnement. Beaucoup constatent que l’administration de l’énergie, si elle lance de grandes consultations publiques, se garde bien de donner des études comparatives d’impact, social, environnemental, et économique des différentes politiques énergétiques possibles.
    Beaucoup ont compris que derrière les slogans écologiques se cachent de puissants intérêts industriels et financiers, et qu’à la fin ce sont les Français qui paient, que ce soit à travers la fiscalité ou leurs factures d’énergie.
    Beaucoup enfin, par simple bon sens, se demandent si les grandes publicités pour ces énergies renouvelables, dépendant du soleil et de la météo, qui « vont fournir l’électricité nécessaire pour la consommation d’une ville de centaines de milliers d’habitants », suffiront à assurer leur éclairage et leur chauffage les soirs de grand froid, sans vent !
    En réponse à ces indignations devant un amendement parlementaire qui demande seulement de prendre le temps d’une étude sérieuse de la situation énergétique avant de poursuivre la fuite en avant aveugle qu’encouragent l’administration de l’énergie et son ministre, qui souhaitent voir publier sans délai le décret qui leur donnera les mains libres pour signer des dizaines de milliards d’euros de chèques tirés sur l’argent des Français, au seul bénéfice d’un lobby industriel privé, dans une totale impunité et irresponsabilité, est-il scandaleux de demander, comme l’Académie des Sciences, une pause provisoire de 12 à 24 mois ?
    C’est au contraire un pré requis essentiel pour donner à nos concitoyens la matière nécessaire à tout débat démocratique : une étude indépendante, conduite par le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan, sous le regard de l’Académie des Sciences, comparant l’impact de plusieurs scénarios pour répondre aux besoins de la France en électricité, et incluant aussi les autres énergies renouvelables, décarbonées, non intermittentes et pilotables, si nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

    Répondre
    • Le bon sens, c’est pour moi de reconnaître que c’est un amendement de faux culs ou d’incompétents qui ne comprennent pas que mettre en pause une filière un an ou deux , c’est la tuer

      Répondre
  • Traiter Xavier Moreno de faux cul et d’incompétent alors que c’est un polytechnicien de renom c’est être un gros degueulasse !
    D’ailleurs vous vous gardez bien bien de répondre à ses arguments pertinents (combien de gens savent..) que vous balayer dédaignesement d’un revers de la main parce que retarder la PPE3 de 2 ans (qui nous met à genoux financiéremlent et techniquement) « c’est la tuer ». On voit bien que le ridicule ne tue pas, cela démontre aussi par cette argutie que vous êtes dans les cordes..
    Alors qu’une étude indépendante, conduite par le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan, sous le regard de l’Académie des Sciences, permet de comparer l’impact de plusieurs scénarios pour répondre aux besoins de la France en électricité.
    Celle-ci permettrait d’inclure aussi les autres énergies renouvelables, décarbonées, non intermittentes et pilotables, je pense aux RNR type Super Phenix avec la relance du projet ASTRID qui est la voie royale pour traiter l’uranium appauvri et plutonium et avoir une autonomie énergétique de plus de 2700 années sans importer d’uranium et de faire fonctionner les usines d’enrichissement à terme..

    Répondre
    • Faux cul ou incompétent, c’est au choix, pas les deux
      Pour ne pas comprendre qu’une filière ait besoin de stabilité règlementaire pour exister, il faut être politicien.
      Il n’y a pas forcement besoin d’un fort soutien financier, mais au moins d’une communication positive.
      Que les ENR gêne la production nucléaire, on l’avait compris
      Avec 5% du mix électrique Français pour le photovoltaïque, il y a encore des marges de progression.
      Combien de gens savent le prix du nouveau nucléaire?
      Même EDF se plante gravement sur ses chiffrages de construction de centrales

      Répondre
  • Ca sert à quoi d’en rajouter quand on en a déjà de trop !
    « combien de nos concitoyens et de nos responsables politiques savent que le parc déjà installé d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques a atteint en France une puissance de 50 GW, et atteindra dans 2 à 3 ans une puissance de 95 GW avec la seule addition des projets déjà autorisés et en cours de déploiement ? »
    La PPE3 (selon le modèle teuton) dans les tuyaux nous impose une énergie additionnelle visée à l’horizon 2035 qui sera exclusivement fournie par des énergies renouvelables variables à un niveau de 42.5 %,
    C’est une inepsie et de l’argent foutu par les fenêtres (environ 300 milliards d’investissements une paille comme vous dites avec une com positive qui minimise !)

    Répondre
    • Un moratoire sur le photovoltaïque, on en a déjà connu un en 2010, suite a des tarifs mal calibrés (pas d’indexation sur la baisse rapide du matériel)
      A l’époque 2006, Sarkozy, Borloo et Carenco avait pondu le kWh a 60 ct pour tous (petit et gros) avant de se rendre compte que cela n’était pas tenable, rétropédalage 4 ans plus tard avec un moratoire sur les gros.
      Même le particulier, non impacté par le moratoire, avait lâché l’affaire, entrainant des milliers de suppression d’emplois et d’entreprises. les particuliers se retrouvait le bec dans l’eau, sans suivi de leurs installation, les plus gros avaient pu temporiser
      Alors oui, il est clair que celui qui propose une pause pour réflexion , vise un effondrement de la filière ou est incompétent.
      il ne s’agit pas tant d’un soutien financier, le discours est important:
      en 2022, lors de l’épisode de corrosion sous contrainte qui avait arrêté une partie de nos centrale, le discours ambiant (on va manquer )avait suffit a enclencher une forte demande chez le particulier
      De toute façon, le réseau va devoir s’adapter aux énergies intermittentes, la seule réflexion, c’ est comment on l’anticipe
      comment on ajuste les tarifs (les épisodes de prix négatifs, ce n’est qu’un problème de régulation, une centrale photovoltaïque s’arrête instantanément)
      Les ENR coutent de moins en moins cher, le nucléaire de plus en plus cher
      c’est un fait indéniable
      Et la régulation c’est le job de RTE pas celui d’EDF qui veut juste produire plus avec ses centrales.

      Répondre
  • Les Affirmations qui suivent sont fausses parce qu’incomplètes et non prises dans leur globalité.:
    « Les ENR coutent de moins en moins cher, mais demandent à l’échelle d’un pays de plus en plus de systèmes très coûteux et peu fiables de stockage d’énergie massifs pour combler leur lacune, l’intermittence..
    Les conclusions du rapport sur le blackout ibérique quand on le lit (entre les lignes) :le démontrent
     » tandis que l’Espagne exportait de l’électricité à une capacité quasi maximale du fait d’une production solaire abondante, très peu de générateurs thermiques conventionnels étaient en ligne – seulement onze unités dans l’ensemble du pays. Ces générateurs synchrones ont à eux seuls la capacité d’atténuer les variations de tension, ce qui n’est pas le cas des installations renouvelables. Ce jour-là, les centrales classiques étaient en majeure partie à l’arrêt ».
    . » Il faut ainsi donner la priorité aux équipements à réaction rapide tels que les réacteurs et les dispositifs FACTS (Systèmes de transmission flexible en courant alternatif) plutôt que de se contenter d’augmenter les capacités renouvelables qui ne règlent pas les problèmes ».
    Si le le nucléaire coûte de plus en plus cher » il n’a pas besoin de béquille et d’usine à gaz coûteuses et peu fiables pour pallier à une intermittence comme celle des renouvelables !

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