En 2019, le Danemark a couvert la moitié de ses besoins électriques avec des éoliennes

Le Danemark a longtemps été dépendant aux ressources fossiles (charbon, pétrole…) pour répondre à ses besoins énergétiques. Mais face aux nouveaux enjeux de lutte contre le réchauffement climatique, le gouvernement n’a pas eu d’autre choix que de revoir sa politique énergétique et se lancer dans une démarche de valorisation des énergies propres.

Soucieux de réduire son empreinte carbone, Copenhague a annoncé que sa transition énergétique se baserait sur deux objectifs principaux à atteindre d’ici la moitié du 21ème siècle : l’abandon complet du charbon et un mix électrique 100% renouvelable à l’horizon 2050.

Et le Danemark s’est fixé en 2012 un objectif intermédiaire : porter à 35% la part du renouvelable dans la consommation totale d’énergie et à 50% la part de l’éolien dans le mix électrique danois d’ici 2020. Si l’on se fie aux informations publiées par le gestionnaire du réseau électrique danois, ce second objectif n’est pas loin d’être atteint.

Une politique énergétique basée sur l’éolien

Le Danemark est régulièrement cité comme un exemple à suivre en matière de développement des énergies renouvelables et de l’énergie éolienne en particulier. Il faut dire que ce petit pays combine deux éléments essentiels pour mettre sur pied une ambitieuse politique énergétique : des conditions de vent particulièrement favorables et une détermination politique très forte.

Conscient des caractéristiques favorables de sa géographie, le gouvernement danois s’est en effet engagé très tôt en faveur de l’énergie éolienne.

Dès le début des années 70, à la suite du choc pétrolier, le Danemark décide de se tourner vers le développement d’un vaste réseau de parcs éoliens pour s’affranchir du pétrole et de ses dérivés. Un objectif poursuivi à l’aide d’une efficace politique de soutien (subvention, prime à la construction, tarif de rachat fixe…) propice au développement des sites de production.

Grâce à ses parcs terrestres et offshores, le Danemark domine aujourd’hui le classement européen des pays producteurs d’électricité éolienne. Mieux, les turbines danoises couvrent désormais une part importante des besoins électriques nationaux : selon les chiffres publiés par Energinet, les éoliennes ont produit près de la moitié de l’électricité consommée en 2019.

Un nouveau record mondial

Dans son bilan électrique 2019, le gestionnaire du réseau électrique estime que les éoliennes ont fourni 47% de l’électricité. Une production record qui dépasse de 6 points la production de 2018 (pénalisée par une vitesse moyenne des vents historiquement faible) et de 4 points la production de 2017 (43%).

Le Danemark confirme donc sa position de leader de l’énergie éolienne. L’Irlande, qui occupe la deuxième marche du podium, est d’ailleurs largement derrière avec 28%. A noter que la moyenne européenne se situe autour de 14%.

Les spécialistes estiment que ce nouveau record est à mettre en partie sur le compte du parc éolien offshore Horns Rev 3 en mer du Nord. Cette nouvelle ferme éolienne a été mise en service en août dernier par l’énergéticien suédois Vattefall.

Composée de 49 éoliennes d’une puissance unitaire de 8,3 MW, elle affiche une puissance cumulée totale de 407 MW. Plus grand parc de la péninsule scandinave, Horns Rev 3 permet à lui tout seul de couvrir les besoins électriques annuels de 425.000 ménages.

En route vers le 100% renouvelable

Les ambitions danoises en matière d’énergie éolienne ne devraient pas ralentir. Un nouveau parc offshore devrait ouvrir ses portes dès l’année prochaine dans la mer Baltique. Situé dans une zone maritime proche du Danemark, de la Suède et de l’Allemagne, le parc de Kriegers Flak affichera une capacité de 600 MW. Lorsqu’il sera connecté au réseau danois, à l’horizon 2021, il devrait être le plus puissant parc offshore du pays.

D’ici quelques années, le Danemark devrait pouvoir couvrir 60% de ses besoins en électricité grâce à l’énergie éolienne. En 2018, les députés danois ont validé la construction de trois autres parcs éoliens en mer d’ici 2030.

Selon le bilan électrique d’Energinet, le Danemark a couvert 75% de sa consommation d’électricité grâce aux énergies renouvelables en 2019. En plus des 47% d’éolien, les citoyens danois ont en effet consommé de l’électricité solaire (3%) et issue de la biomasse (25%).

Le gouvernement nordique semble donc bien décidé à mettre toutes les chances de son côté pour atteindre son objectif de 100% de renouvelable d’ici 2050.

« On l’a vu venir, le Danemark est l’un des bons élèves de la classe Europe. Les Danois ont commencé par faire de grosses économies d’énergie donc c’est plus facile de suppléer à leurs besoins. C’est une bonne nouvelle, ça veut dire que la transition est déjà réussie chez eux », a déclaré Benoît Hartmann, de France Nature Environnement.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Votre article est très intéressant. Je pense qu’il s’agit d’un simple oubli de votre part, mais il faut préciser qu’au Danemark les abonnés paient leur électricité le double de chez nous en France.

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  • Cet article oublie de dire que le Danemark a seulement 5,8 millions d’habitants, soit 1,1% de la population de l’Union Européenne.

    Donc le Danemark peut se permettre, 4 mois par an, d’importer 40% de son électricité.
    Plusieurs jours par an, c’est presque 100% de son électricité que le Danemark doit importer.

    De la même manière, 50% de la biomasse utilisée au Danemark est importée.

    Tout ceci n’est pas extrapolable pour le reste de l’Europe.

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    • Une petite correction.

      En 2017, selon Eurostat, le Danemark a importé 46,5% de sa biomasse solide.

      Le bilan énergétique détaillé de l’Europe de 2018 n’a pas encore été publié par Eurostat.

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  • Le Danemark vend son excédent éolien à la Norvège qui le turbine pour les barrages au cout marginal du kWh hydraulique. Le Danemark rachète le kWh quand il en a besoin, en pic de demande, au prix du marché. Les Norvégiens sont très contents!

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  • Le Danemark décarbone effectivement plus vite que nous rapporté entre autres soit par habitant soit au Pib en croissance souvent supérieure au nôtre et ce malgré moins de choix de renouvelables et une importante part d’éolien qui joue bien son rôle.

    De même dans le cadre des échanges avec les autres pays scandinaves la Norvège entre autres dispose de capacités de stockage en excédent qui sinon seraient perdues et qu’elle a donc tout intérêt à exploiter et qui profite à une multitude de communes notamment :

    https://www.cjoint.com/doc/20_01/JACxPGqhS6M_Screenshot-2020-01-29-Global-GHG-and-CO2-Emissions—knoema-com.png

    Il est effectivement normal que l’empreinte carbone du Danemark qui concerne plus seulement l’énergie soit globalement un peu moins bonne que la nôtre puisque son niveau de vie par habitant est plus élevé. L’empreinte carbone de la région parisienne en France est moins bonne également que celle de la Creuse.

    Répondre
  • Par habitant la pente de réduction des émissions du Danemark est plus rapide que la nôtre qui prenons du retard dans beaucoup de renouvelables puisque notre population n’est pas bien informée et que le lobby nucléaire fait son travail de sape alors qu’il est à l’agonie en France et qu’il ne veut plus dire le prix du MWh EPR, sinon qu’il est trop cher mais que la Cour des comptes évalue désormais autour de 130 euros le MWh :

    https://www.cjoint.com/doc/20_01/JAhhMlXjJRM_Screenshot-2020-01-07-Global-GHG-and-CO2-Emissions—knoema-com-1-.png

    .

    .

    Répondre
  • Quant au prix de l’électricité au Danemark grâce à l’éolien il est moins cher qu’en France taxes incluses notamment pour les entreprises comme Eurostat le confirme :

    https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=File:Electricity_prices_for_non-household_consumers,_first_half_2019_(EUR_per_kWh).png

    Et pour les habitants il est également moins cher hors taxes (autre tableau à voir sur le même lien Eurostat) et plus cher avec les taxes mais ces dernières incluent notamment
    – l’efficacité énergétique où les danois sont parmi les premiers d’Europe avec les Allemands ce qui leur permet d’avoir une facture moyenne globale – ce qui est l’essentiel – inférieure à la nôtre, correction faîte de la différence de climat. De plus la part de l’énergie dans les dépenses des danois est inférieure à la nôtre. On peut d’ailleurs citer qu’en Bulgarie l’électricité est moins chère qu’en France mais çà pèse nettement plus lourd dans le budget des bulgares. Donc attention de comparer en tenant compte de tous les paramètres.
    – une meilleure sécurité réseau également avec bien moins de coupures et bien moins longues qu’en France
    – en outre les danois sont pleinement investis dans leurs projets de renouvelables et plus que les allemand (55%) touchent des revenus de ces renouvelables, en particulier les zones moins favorisées.
    etc

    C’est en outre ce que permet l’éolien dans une répartition à la fois optimale dans la meilleure exploitation du vent comme les modélisations le permettent désormais mais également les autres paramètres sociaux et territoriaux. Par exemple des pays comme la Turquie font appel à la logique floue pour l’implantation de leur éoliennes avec de nombreux paramètres et on ne peut que constater des bons résultats, techniques, sociaux etc

    Par ailleurs les réseaux de chaleur Danois (financés aussi par ces taxes) où le solaire thermique se déploie, permettent des prix entre 20 et 30 euros le MWh (moyenne 30 euros) bien inférieurs aux nôtres alors que les réseaux de chaleur permettent de lutter contre la précarité énergétique due en grande partie aux chauffages et chauffes-eau « grilles-pain » pilotables ou pas associés à la politique « tout nucléaire » des années 70 qui a été une vraie gabegie énergétique et nous place comme champions n°1 du monde en thermosensiblité et qui coûte cher tout à comme à corriger.

    – On sait de plus que le C02 n’était en rien une priorité de l’époque, çà n’a été qu’un hasard puisque nous n’avions plus ni gaz ni charbon, ni pétrole et que souvent les mêmes qui vantent le nucléaire étaient pro-gaz de schiste hyper polluant, donc il faut arrêter les énormes hyprocrisies –

    En outre quand les Cop (coeff. de performance) pratiques des pompes à chaleur sont inférieurs à 3 dans les enquêtes de terrain, les réseaux de chaleur type 4 ou 5 G ont des Cop moyens pratiques de 4 à 7 et quand on intègre du solaire thermique, CSP etc, ce dernier pouvant atteindre des Cop de 80, on peut grimper bien au delà en performance et notre modèle nucléaire centralisé des années 70 ne peut pas rivaliser.

    Il faut également souligner que les pays scandinaves notamment développent des bâtiments positifs en énergie y compris dans des villes comme Trondheim en Norvège, Turku en Finlande et plus au Nord en Suède qui comportent du stockage solaire thermique inter-saisonnier avec couverture à 100% des besoins de chaleur et froid.

    Il est évident que dans cette approche décentralisée, les bâtiments positifs en énergie permettent de multiplier les acteurs et entreprises luttant contre le réchauffement climatique, donc on avance plus vite et on a des bâtiments, quartiers, communes etc qui sont plus sécurisées en terme d’énergie et peuvent dans bien des cas se couper du réseau et de ses lourdes infrastructures coûteuses et parfois inutiles.

    L’approche à la fois centralisée et décentralisée que permettent les renouvelables avec leurs intégrations dans les bâtiments ouvrent donc la porte à une bien meilleure efficacité globale.

    A cela il faut ajouter qu’un bâtiment à énergie positive ne coûte souvent pas plus cher qu’un autres mais que dans tous les cas il est plus rentable.

    Ainsi les charges sont bien moins élevées et cela permet de loger des gens, étudiants et autres qui autrement seraient obligées d’aller au delà des banlieues.

    Quand la facture moyenne des français pour leur chauffage est d’environ 800 euros par an, ont est à moins de 150 euros par an dans un bâtiment à énergie positive comme on peut le constater chez la plupart des encore rares bon constructeurd dans ce domaine en France.

    Bref il serait temps de se tourner vers l’avenir en France et de se bouger vers les meilleures technologies car on voit beaucoup trop d’attardés qui font beaucoup de bruit mais sont incapables d’être en pointe et nous ressassent de vieilles fake news à l’égard des renouvelables qu’ils ne connaissent pas et pendant ce temps on constate que plein de pays nous dépassent sur pas mal de technologies.

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