Un baromètre mondial de la perception du changement climatique

Que savent les citoyens du changement climatique, de ses causes et de ses solutions ? C’est pour tenter de répondre à cette question, et ainsi nourrir une réflexion constructive et globale, qu’Ipsos et EDF se sont lancés dans la réalisation d’une ambitieuse étude mondiale sur le réchauffement climatique.

Pendant près d’un mois, entre le 7 septembre et le 4 octobre 2019, 24.000 citoyens de 30 pays différents ont été sollicités pour répondre à une batterie de questions sur l’environnement et la hausse des températures.

Une étude d’une ampleur inédite qui permet ainsi de dresser un panorama complet de l’opinion publique mondiale sur la question du réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique : un phénomène incontesté

À l’ère de la mondialisation et de la communication, il est difficile de ne pas avoir entendu parler des problèmes environnementaux.

L’observatoire international Climat et opinions publiques permet en effet de constater qu’une grande majorité de nos contemporains ont conscience que le changement climatique représente un véritable défi pour les générations futures.

Sur les 30 pays sondés, 20 estiment en effet que la situation environnementale actuelle est préoccupante et mène l’humanité droit dans le mur. C’est un des premiers faits marquant de cet Obs’COP 2019 : le changement climatique n’est plus contesté, les climatosceptiques sont de plus en plus marginaux.

Seuls 8% des sondés doutent ou nient la réalité de la hausse des températures terrestres et de ses conséquences sur la biodiversité.

Réduire les émissions mondiales de CO2 afin de lutter contre la hausse des températures terrestres n’est pourtant pas la préoccupation majeure de l’opinion publique. Le changement climatique n’est plus contesté mais ne se positionne qu’en 3e position des menaces environnementales contemporaines.

« Les répondants soulignent la diversité des menaces environnementales, au premier rang desquelles l’accumulation du plastique et des emballages (52% des répondants le placent au premier rang dans leur pays), devant la pollution de l’air (45%) et le changement climatique proprement dit qui arrive en 3ème position au niveau global (40%). A noter que certaines manifestations liées au réchauffement climatique sont également citées : les évènements climatiques extrêmes (36% de citations), le recul de la biodiversité (19%) ou encore la désertification (18%) », expliquent les statisticiens d’Ipsos.

Des causes bien identifiées malgré quelques confusions

La population mondiale semble donc être de moins en moins encline aux opinions climatosceptiques et de plus en plus sensible au défi climatique. Mais l’opinion publique est-elle correctement informée ? Des doutes subsistent…

Les citoyens semblent comprendre les mécanismes à l’œuvre derrière la montée des températures : 61% des personnes interrogées estiment les émissions de gaz à effet de serre comme une des principales causes du réchauffement climatique.

« Les répondants attribuent également le réchauffement climatique, dans certains cas à tort, à d’autres phénomènes, comme la chaleur produite par l’activité humaine (42%), ou encore le trou de la couche d’ozone (31%). Par ailleurs, les secteurs et activités identifiés par les répondants comme les plus émetteurs de CO2 sont l’industrie (85%), les transports (85%), et la déforestation (83%) », précisent les auteurs du rapport.

Les secteurs les plus polluants de nos économies sont donc bien identifiés même s’il subsiste quelques approximations et idées reçues dans l’opinion.

La production d’électricité n’est par exemple pas perçue comme une des sources majeures de gaz à effet de serre : pourtant, en raison de la combustion des ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon), elle génère un quart des émissions mondiales de CO2.

Plus surprenant, de nombreux sondés perçoivent les énergies décarbonées comme responsables du réchauffement climatique : 53% des personnes interrogées pensent que le nucléaire émet du CO2 et 25% pensent la même chose des barrages hydrauliques.

Il s’agit bien évidemment d’une erreur de perception : les centrales nucléaires et hydrauliques produisent en effet une électricité quasiment sans émission de gaz à effet de serre.

Une mobilisation qui doit être portée par les gouvernements

Malgré ces approximations et ces idées reçues, le changement climatique est une préoccupation importante pour beaucoup de citoyens : les trois-quarts des sondés se disent plus inquiets qu’il y a 5 ans quant à la sérénité de l’avenir de notre planète.

Ainsi, ce ne sont pas moins de 70% des personnes interrogées qui estiment que la mobilisation pour le climat doit être portée par les gouvernements.

« Pour 70% des répondants, les gouvernements sont les premiers acteurs à devoir agir, loin devant les citoyens (45%) et les entreprises (32%) : sans doute parce que le réchauffement climatique semble appeler naturellement la régulation publique ; peut-être, aussi, parce que les gouvernements ne sont pas jugés au rendez-vous », peut-on lire dans l’étude.

Si 10% des sondés estiment que la communauté internationale n’arrivera pas à contenir la hausse des températures terrestres, l’opinion dominante est qu’il existe des solutions concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique. 53% des sondés pensent que le défi climatique passe par un changement de mode de vie : trier les déchets, limiter l’utilisation du chauffage et de la climatisation et réduire ses déplacements (avion et voiture) sont les trois actions individuelles les plus répandues au niveau mondial.

« L’Observatoire est un formidable outil de compréhension et d’action pour les parties prenantes engagées dans la lutte contre le changement climatique. Il permet de dresser une carte mondiale inédite de la manière dont est appréhendé le changement climatique. Surtout, il permet d’aller au-delà du simple constat, en mettant en lumière les écarts entre le niveau d’inquiétude – élevé – et la traduction en actes du quotidien, encore largement perfectible« , explique Guillaume Petit, Directeur du département Corporate Reputation, Ipsos France.

« Avec cette enquête internationale d’ampleur, qui sera renouvelée chaque année et dont les résultats seront en libre accès, nous voulons faire avancer le débat et l’action sur un enjeu qui va nous mobiliser pendant plusieurs générations », rajoute de son côté Alexandre Perra, Directeur Exécutif en charge de l’Innovation, la Responsabilité d’entreprise et la Stratégie d’EDF.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Le problème, c’est que la majorité des citoyens ne connaissent pas les observations sur les évolutions de la TMAG (température moyenne annuelle globale) ni celles sur les évolutions des niveaux océaniques. Ils ne savent pas quel est le taux de CO2 dans l’air, ni quelle est la part des émissions anthropiques au regard de l’ensemble des émissions (naturelles + anthropiques). En outre, ils font confiance aux prévisions des modèles numériques, car ils sont présentés comme étant dignes de foi. Enfin, ils subissent très régulièrement une propagande alarmiste qui leur fait croire que nous allons à la catastrophe climatique dans quelques dizaines d’années.

    Il suffirait de les informer sur les observations , à savoir :
    1) La TMAG a augmenté de +0,7°C environ en 130 ans et a fortement ralenti, la tendance n’étant plus que de +0,1°C/décennie (mesures UAH et Hadcrut), malgré une forte inflation de nos émissions de CO2.
    2) Depuis le début des années 1800, les marégraphes mesurent une montée océanique de 1-1,5 mm/an, sans accélération, sans corrélation avec les petites fluctuations de température. Voir Climate4you, onglet « oceans », sea level from tide gauges.
    3) Taux de CO2 dans l’air : 0,04%, soit 410 ppm, faible au regard de son taux moyen lors des derniers 600 millions d’années (0,2%, soit 2000 ppm).
    4) Rapport scientifique AR5, page 471, figure 6.1 : les émissions anthropiques de CO2 ne sont que de 4% du total des émissions.
    5 Le niveau de crédibilité des projections des modèles numériques est nul, pour plusieurs raisons.
    a) Le GIEC avait dit avec raison, dans son premier rapport, que le climat n’est pas modélisable.
    b) Comme le climat est chaotique, son évolution dépend fortement des conditions initiales. Or il est impossible de les connaître avec une précision absolue.
    c) Malgré nos moyens informatiques puissants, on ne sait pas résoudre un énorme système d’équations différentielles à coefficients inconnus, non linéaires et couplées entre elles.
    d) On ne sait pas modéliser le cycle de l’eau, notamment l’ennuagement qui a une action forte sur la température.
    e) On constate que les prévisions des modèles numériques divergent de plus en plus des observations, ce qui confirme que les modélisations prévoient un monde imaginaire déconnecté du Réel. En clair, leurs projections multidécennales ont une crédibilité nulle et il est absurde de mettre en place des politiques climat-énergie qui ne serviront à rien, si ce n’est à gaspiller des sommes pharaoniques, à diminuer le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de nos entreprises, ce qui, mécaniquement, va supprimer de l’emploi salarié.

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  • La majorité des citoyens ne connait pas observations sur les évolutions de la TMAG (température moyenne annuelle globale) ni celles sur les évolutions des niveaux océaniques, ni quel est le taux de CO2 dans l’air, ni quelle est la part des émissions anthropiques au regard de l’ensemble des émissions (naturelles + anthropiques). En outre, ils font confiance aux prévisions des modèles numériques, car ils sont présentés comme étant dignes de foi. Enfin, ils subissent très régulièrement une propagande alarmiste qui leur fait croire que nous allons à la catastrophe climatique dans quelques dizaines d’années.
    Imaginons (on peut rêver…) que les citoyens sondés aient disposé des informations objectives sur les observations et les modèles numériques, à savoir :
    1) La TMAG a augmenté de +0,7°C environ en 130 ans et a fortement ralenti, la tendance n’étant plus que de +0,1°C/décennie (mesures UAH et Hadcrut), malgré une inflation de nos émissions de CO2.
    2) Depuis le début des années 1800, les marégraphes mesurent une montée océanique de 1-1,5mm/an, sans accélération, sans corrélation avec les petites fluctuations de température. Climate4you, onglet « oceans », sea level from tide gauges.
    3) Taux de CO2 dans l’air : 0,04%, soit 410 ppm, faible au regard de son taux moyen lors des derniers 600 millions d’années (0,2%, soit 2000 ppm).
    4) Rapport scientifique AR5, page 471, figure 6.1 : les émissions anthropiques ne sont que de 4% du total des émissions.
    5 Le niveau de crédibilité des projections des modèles numériques est nul, pour plusieurs raisons.
    a) Le GIEC avait dit avec raison, dans son premier rapport, que le climat n’est pas modélisable.
    b) Comme le climat est chaotique, son évolution dépend fortement des conditions initiales. Or il est impossible de les connaître avec une précision absolue.
    c) Malgré nos moyens informatiques puissants, on ne sait pas résoudre un énorme système d’équations différentielles à coefficients inconnus, non linéaires et couplées entre elles.
    d) On ne sait pas modéliser le cycle de l’eau, notamment l’ennuagement qui a une action forte sur la température.
    e) On constate que les prévisions des modèles numériques divergent de plus en plus des observations, ce qui confirme que les modélisations prévoient un monde imaginaire déconnecté du Réel. En clair, leurs projections multidécennales ont une crédibilité nulle et il est absurde de mettre en place des politiques climat-énergie qui ne serviront à rien, si ce n’est à gaspiller des sommes pharaoniques, à diminuer le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de nos entreprises, ce qui, mécaniquement, va supprimer de l’emploi salarié. Si les sondés avaient eu ces informations, les résultats de ce sondage auraient-ils été les mêmes ?

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