« Trump réaffirme l’indépendance énergétique des Etats-Unis »

Au lendemain de l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le journaliste Gérald Olivier, spécialiste des USA, nous éclaire sur les conséquences d’une telle décision unilatérale. Interview. 

Comment analysez-vous l’annonce de Donald Trump sur le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris ?

Même s’il ménageait un pseudo suspense sur sa décision finale, Donald Trump avait annoncé lors de sa campagne qu’il comptait retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Pour montrer qu’il est à l’écoute de son administration et de ses conseillers, il avait simplement décidé de se prononcer après la réunion du G7 en Sicile. Derrière lui, vous avez des personnes comme Steve Bannon, l’un de ses principaux conseillers, Scott Pruitt, le directeur l’Agence de protection de l’environnement (EPA), et un certain nombre de lobbyistes de la droite républicaine qui ont toujours été favorables à ce que les Etats-Unis sortent de l’accord de Paris. D’autres personnages comme sa fille Ivanka et son gendre Jared Kushner ou encore Gary Cohn, directeur du Conseil économique, étaient, de leur côté, plutôt favorables à ce que les USA restent dans l’accord, quitte à essayer de moduler leur position. Ce débat est plus un débat politique qu’un débat sur la position de l’administration Trump vis à vis de sa politique de l’énergie.

Cette politique énergétique américaine est très claire : d’abord elle privilégie les énergies fossiles – pétrole, gaz naturel et charbon- que les Etats-Unis détiennent en quantité importante,  de manière à viser une totale indépendance énergétique, ensuite elle privilégie les intérêts purement américains et enfin une certaine déréglementation de façon à libérer l’ensemble du marché de l’énergie, énergies renouvelables ou non renouvelables. Il n’y a aucune ambigüité sur la politique de Trump.

Peut-on craindre un effet domino pour d’autres pays signataires ?

Difficile à dire. Je ne pense pas forcément. Beaucoup estiment que des pays comme la Chine pourraient prendre le leadership. Il est possible que certaines nations reconsidèrent leur position. Tout accord sur le climat qui n’est pas global n’a aucun sens. Il faut savoir que nombre d’Américains ont, jusqu’à maintenant, été très critiques sur les accords sur le climat sachant que les deux principaux pollueurs du moment que sont l’Inde et la Chine étaient épargnés de toute réglementation au nom de leur croissance et développement.

Cette sortie de l’accord de Paris couplée à la fin de « la guerre au charbon » annoncée par Trump mettent donc un terme aux objectifs de la COP21…

Les conseillers du président Obama s’étaient engagés à réduire de presque 30% les émissions de gaz par rapport à 2005. Là, les objectifs n’ont plus lieu d’être. Nous allons avoir des levées de bouclier et un certain nombre de personnes vont expliquer que les Etats-Unis ne peuvent pas encore sortir de l’accord. Car lorsque vous le lisez de près, il est indiqué qu’aucun pays ne peut en sortir avant fin 2019. Le temps que tout se mette en place, la sortie ne serait effective que fin 2020. Nous serions alors dans un second mandat Trump ou dans le mandat de son successeur qui aurait tout loisir de décider de rester dans l’accord de Paris.

Une chose est sûre : Trump privilégie l’indépendance énergétique de son pays…

C’est sûr ! Trump ne s’en ai d’ailleurs pas caché. Pendant sa campagne électorale, il tenait un discours encore plus radical en affirmant que le changement climatique était une supercherie. En sortant de l’accord de Paris, il a tenu sa promesse de campagne et tout cela s’inscrit dans la continuité de sa politique depuis qu’il est à la Maison Blanche. Je pense au décret pris sur la construction des pipelines (Dakota et Keystone) suspendue par l’administration Obama, ou celui pris sur le « Clean power plan » qui était une injonction du gouvernement fédéral au différents états pour qu’ils réduisent d’eux-mêmes leurs émissions de carbone. Trump a également pris un décret sur la possibilité des compagnies de charbon de pouvoir louer ou avoir accès à des terres fédérales pour y extraire plus de charbon. Et même s’il a mis un peu d’eau dans son vin depuis son arrivée au pouvoir, son objectif d’indépendance énergétique reste manifestement le même.

 

 

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