Transport maritime: CMA CGM et Engie partenaires pour développer un carburant décarboné

L’armateur français CMA CGM et le géant français de l’énergie Engie ont annoncé mardi un partenariat pour développer et produire un carburant décarboné (bioGNL) pour le transport maritime.

Les deux acteurs se laissent « plusieurs années » pour la recherche et développement commune d’un carburant à partir de gaz liquéfié pour naviguer plus vert.

Trois pistes sont sur la table : le biométhane, le méthane synthétique et le e-méthane, qui serait issu d’énergies renouvelables (éolien ou photovoltaïque).

CMA CGM a déjà mis au point un moteur « dual fuel », capable de fonctionner au fuel et au gaz naturel liquéfié, prêt à recevoir le carburant que développeront les deux acteurs français.

« Un premier projet de production de biométhane liquéfié (BioGNL) dédié au transport maritime, au sein du Grand Port Maritime de Marseille, a déjà été lancé par les deux groupes en partenariat avec la Métropole Aix-Marseille-Provence et TotalEnergies », ont rappelé CMA CGM et Engie dans un communiqué commun.

L’armateur annonce être déjà équipé de 20 porte-conteneurs « équipés de moteurs dual-fuel et propulsés au GNL » et comptera « 44 navires d’ici fin 2024 ».

« Le gaz naturel liquéfié permet aujourd’hui d’abaisser de 99% les émissions d’oxyde de soufre, de 91% les émissions de particules fines et de 92% les émissions d’oxyde d’azote » expliquent les deux groupes.

commentaires

COMMENTAIRES

  • l’AFP se laisse aller à des approximations étranges. Ainsi on trouve la phrase suivante : « CMA CGM a déjà mis au point un moteur « dual fuel », capable de fonctionner au fuel et au gaz naturel liquéfié, prêt à recevoir le carburant que développeront les deux acteurs français. »
    Il est fait allusion ici à un moteur bi-combustible qui reçoit comme combustible principal du gaz et évidemment de l’air comme dans tout moteur , le mélange air-gaz est réalisé avec un fort excès d’air ce qui permet de le compresser fortement (et obtenir ainsi de tres bons rendements) l’allumage se faisant par une injection d’une petite quantité de fuel liquide en lieu et place de l’étincelle d’une bougie. Ce principe de combustion permet d’avoir un second combustible à disposition en cas de défaut de gaz principal car ce type de moteur est capable de tourner généralement en 100% diesel si nécessaire, mais pas toujours puisqu’il y a aussi des moteurs micro-injection pilote avec un injecteur de petite taille dédié mais incapable de fournir suffisamment de débit pour faire tourner le moteur en 100% diesel..
    Il se trouve que dans ma carrière très riche, j’ai participé à la mise au point de ce type de moteurs ainsi que de bien d’autres choses qui font de moi un expert non seulement en pyrogazéïfication mais aussi en moteurs capables d’avaler une grande palette de combustible de remplacement. Quand certains prétendent qu’il est impossible de faire tourner un moteurs à gaz en aval d’un gazéïfieur, je souris en compatissant ! A noter que je cherche vainement un moteur dual-fuel alimenté en syngas de gazéïfication de biomasse comme combustible principal de même qualité que ce qui a servi de base à 6 centrales biomasse entre 73 et 85 et qui présentait des caractéristiques tres intéressantes. Que s’est-il passé lorsqu’est arrivée la fin de la crise pétrolière mondiale. Et bien, les gazogènes ont été stoppés (aucun intérêt économique) et les moteurs se sont arrêtés et sont morts de leur belle mort le dernier en service s’est arrêté faute de pièces détachées disponibles en 2011. Belle histoire non ? Mais reprise des travaux en 2008 (reconnaissance d’une opportunité évidente) , ça marche évidemment encore mieux qu’avant, mais il s’est fait tellement d’erreurs dans la filière que nous sommes jetés comme on jette le bébé avec l’eau du bain par des gens qui ne comprennent rien à rien ! Il ne faudra pas pleurer le jour où un fonctionnaire un peu plus malin que les autres comprendra, ce savoir faire risque d’être totalement disparu avec les hommes qui ont conçu tout ça. IL faut faire vite.L’hydrogene, en partie posant les mêmes problèmes mais plus faciles à résoudre, c’est pour bientôt (10 ans ?) mais le syngas de biomasse ou de déchets sélectionnés, c’était déja dispo il y a 40 ans, et ça l’est évidemment encore aujourd’hui, et tout de suite. Il suffit d’en prendre conscience.
    Pour en revenir à la GGM, que je respecte infiniment, je ne l’avais pas répertoriée parmi les grands motoristes mondiaux, et je vais donc les consulter sur mon besoin urgent de moteur dual-fuel ou diesel-gaz capable de fonctionner avec des gaz à bas pouvoir calorifique en me recommandant de l’AFP. Je pense que la CGM va être étonnée !

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  • C’est comme un jeu où au bout de plusieurs transmissions par divers interlocuteurs on arrive à un discours absurde! Amusant, d’autant que Total et ENGIE ont communiqué la dessus. Dans ce projet EveRé, qui incinère à Fos les ordures de Marseille, se mettrait à en méthaniser enfin….ça produit aussi du CO2 mais c’est moins grave que l’incinération qui en produit plus et y ajoute des dioxynes! Ce méthane baptisé bio, servirait de carburant pour des bateaux de CMA CGM, très bien, ça pollue moins que le fuel lourd, et ne contient pas de soufre, ça consomme quand même de l’énergie de le liquéfier pour le transport. IL y a longtemps que l’on sait faire marcher des moteurs de bateau au gaz nat. Mais ne sautons pas au plafond, avant de produire suffisamment de biogaz pour une flotte de navire on n’est pas dans les ordres de grandeur vraisemblables, pas du tout, c’est ridicule. Tout le monde cherche à se peindre en vert. Quant à du méthane de synthèse il lui faudrait de l’hydrogène vert et du CO2! C’est pas demain!

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    • @jean Pierre Moulard, bien vu comme d’habitude, pas totalement con et vous l’avez clairement dit, mais disons 10% d’intérêt réel et 90% de Green Washing. ça fait cher du m2 à repeindre. Et à comparer avec les ressources restantes de gaz naturel, ça frise le ridicule. Poutine, lequel n’a jamais appartenu à la race humaine, doit bien rigoler.

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  • Merci à vous deux de vos éclairages techniques basés sur vos expériences réciproques. Cela élève réellement le débat qu’on connait par ailleurs.

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