Quatre réacteurs nucléaires bientôt arrêtés définitivement ?

Tribune signée Alain Desgranges, Ingénieur INSTN Saclay en génie atomique et membre de l’association PNC-France

Si elle est confirmée, cette nouvelle réjouira les opposants à l’énergie nucléaire et désolera les écologistes. Les vrais, ceux qui font de la lutte contre le réchauffement climatique leur priorité. Mais aussi tous ceux qui sont inquiets devant les conséquences d’une telle décision, quelles soient économiques, sociétales ou environnementales.

Alors que les alertes se multiplient pour dénoncer la politique énergétique hasardeuse du gouvernement, Barbara Pompili se rappelle au bon souvenir d’EDF dans une décision relative à l’arrêt anticipé de deux (ou quatre) réacteurs en parfait état de fonctionnent dès 2026.

La France a la réputation d’être l’un des pays les plus procéduriers au monde. Ainsi, après les lois, décrets, ordonnances et autres règlements, le bulletin officiel vient de publier le 18 mai une « décision » de la ministre de l’écologie en charge du climat (1) dont le seul objectif est de valider le plan stratégique d’EDF du 14 octobre 2020 qui prévoit à la demande de l’État les arrêts anticipés de quatre réacteurs à échéance des années 2025 et 2026 pour les deux premiers, 2027 et 2028 pour les deux suivants, c’est-à-dire demain (2) !…

Quels réacteurs ?

Ce choix serait fait parmi les réacteurs de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin et ces arrêts ne conduiraient à la fermeture complète d’aucun site.

L’implantation d’EPR 2 sur les sites de Gravelines et Bugey (ou Tricastin), si elle se confirme, permettrait d’atténuer les conséquences sociales et économiques sur ces sites. Mais qu’en sera-t-il des autres ? Un élément de réflexion à proposer aux élus de ces territoires avec l’exemple désastreux des promesses de l’État non tenues à Fessenheim.

On notera que dans cette affaire, la ministre « oublie » dans sa décision de faire référence aux conditions qui accompagnent cette disposition dans le plan stratégique d’EDF. Notamment de procéder à l’arrêt définitif en 2027 / 2028 de deux réacteurs 900 MW, en anticipation de leur cinquième visite décennale sauf si leur fermeture conduisait à ne pas respecter les critères de sécurité d’approvisionnement.

Barbara Pompili n’en est pas à son premier dérapage. On se rappellera en effet l’exploitation qu’elle a fait des résultats de l’étude de RTE (gestionnaire du réseau électrique) affirmant qu’une production d’électricité à 100% renouvelables était possible, « oubliant » au passage quatre conditions à remplir, inatteignables selon les auteurs de cette étude.

Risques majeurs

Or, dans le « même temps » cher au Chef de l’Exécutif, tous les spécialistes de ce sujet conviennent des risques qui pèsent sur l’approvisionnement en électricité ces prochains hivers.

Outre l’augmentation constante des besoins de cette énergie dont l’usage ne cesse de s’étendre avec le développement de la mobilité électrique, le chauffage des habitations, le numérique ou l’évolution démographique, la mise à l’arrêt programmé du nucléaire en Belgique comme en Allemagne et les arrêts concomitants des centrales au charbon Outre-Rhin, rendent le nucléaire de notre pays plus que jamais indispensable à la sécurité du réseau européen et à la fourniture d’une électricité décarbonée contribuant à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

Cette décision d’arrêt de quatre réacteurs supplémentaires qui s’ajouterait aux deux de Fessenheim déjà unanimement regrettée est, par voie de conséquence, irresponsable car contraire à ces objectifs.

Il ne fait guère de doute qu’elle serait susceptible, dans le cas où elle serait confirmée par le gouvernement, de relever d’un délit d’écocide.

L’histoire de l’arroseur arrosé qui se renouvelle ?

 

commentaires

COMMENTAIRES

  • Au-delà des interrogations que suscite l’interprétation faite par la ministre des engagements d’EDF, on peut légitimement se demander à quoi aura pu servir cette décision. Sauf à remettre en mémoire une démarche que l’on avait peut-être sous-estimée. C’est pourtant une décision lourde de conséquence. Une décision impensable mais aussi, une occasion unique d’alerter les élus des territoires concernés par cette folie destructrice

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    • Cochelin, si vous avez des éléments précis sur le back-up thermique fossile en Allemagne, thermique = turbine à gaz uniquement ou encore pire peut-être, fossile = gaz naturel mâtiné de charbon sans doute, si vous avez des éléments précis là-dessus, contre tenu de la part de renouvelables intermittents en service outre-Rhin, alors ce serait tres significatif. Où peut-on trouver ces éléments factuels ?

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  • Avec sa « bonne foi » (au doigt mouillé), il nous garantira que cela ne posera aucun problème et que les renouvelables feront le boulot. Qui parie ? Mais on voit que l’Allemagne affiche un contenu carbone (pour l’électricité) de 8 à 9 fois celui de la France. Le back up thermique fossile, là-bas, est récurrent et excessif car les « renouvelables variables » sont loin d’assurer la sécurité.

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  • C’est curieux, le problème n’est plus de savoir quelle est la meilleure façon de faire de l’électricité mais le problème c’est :
    Rochain
    C’est assez consternant. Le reste du monde se trompe mais 4 pingouins en France on raison et savent ce que les idiots étrangers ignorent. Mais dans 15 ans, nous seront les seuls avec notre nucléaire et nous auront alors 30 ans de retard.
    Nous n’aurons plus aucun pays frontalier utilisant encore du nucléaire pour faire une électricité plus chère qu’elle n’a jamais été.

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  • Certains considéreront que les échéances sont suffisamment éloignées pour ne pas inquiéter le Landerneau. Ils ont tort car les délais nécessaires pour préparer les lourds travaux de visite décennale, garants de la sûreté, nécessitent un anticipation de plusieurs années. Les défenseurs du climat, de la santé publique et du maintien de la continuité de la fourniture électrique, les écolo-responsables donc, savent bien que l’on ne peut laisser le pays s’enfoncer dans l’impasse allemande. Nous n’en avons pas les moyens financiers. Plus de 500 milliards ont déjà été dépensés ou engagés là-bas pour des résultats déplorables : huit fois plus d’émissions de GES par kWh et prix d’électricité des particuliers 70% plus élevé que celui de leurs homologues français.
    Il est par ailleurs contre-performant de réduire la production nucléaire où qu’elle soit produite en Europe. Tout au long des dernières années, la France est exportatrice nette de quelque 10% de sa production, grâce à son nucléaire ; ce qui permet à la France de réduire les émissions de GES de tous ses voisins ; singulièrement l’Allemagne où les quantités de CO2 équivalent GES sont les plus élevées d’Europe.
    Au moment où l’Allemagne s’interroge, très tardivement malheureusement, sur la vanité de son Energiewende engagée depuis vint ans, il serait temps que la France sorte des fantasmes nourris par des « Verts » inconséquents.

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    • Notons d’ailleurs, pour paraphraser F. Mitterrand, que les anti-nucléaires sont à l’Ouest et les réserves de gaz à l’Est. Un développement fort du nucléaire en Europe, c’est une double peine pour la Russie : moins d’exportations de gaz, moindre capacité à vendre ses centrales nucléaires dans le monde.

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  • En attendant de les faire dégager par le vote, Messieurs, arrêtez de parler aux imbéciles que j’appelle les Khmers verts dont pompili est le porte étendard. Il n’y a rien à attendre de ces gens dont la bêtise est infinie comme disait Albert Einstein.

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  • En 2010, l’Allemagne produisait 22,2% de son électricité avec du nucléaire / 16,6% avec des renouvelables et 57,0% avec des fossiles (41,5% charbon et lignite).

    En 2019, l’Allemagne produisait 12,3% de son électricité avec du nucléaire / 39,8% avec des renouvelables et 43,8% avec des fossiles (28,1% charbon et lignite), plus 4,2% de divers dans les deux cas.

    https://ag-energiebilanzen.de/#ausdruck_strerz_abgabe_feb2021_a10_ : voir « Strommix »

    Loin de remplacer le nucléaire qui a diminué de 65,5 TWh en neuf ans, les fossiles ont diminué encore davantage, de 94,0 TWh dont 91,4 TWh pour le charbon/lignite et de 2,6 TWh pour le gaz/pétrole.

    En 2010, le contenu carbone de l’électricité allemande était de 483 gCO2/kWh. En 2019, c’était 338 gCO2/kWh, 30% de moins malgré la fermeture de plusieurs réacteurs nucléaires.

    Mais on ne parle guère d’un autre pays qui produit 36% de son électricité avec du nucléaire. La Tchéquie utilise-t-elle les fossiles comme « back-up » de son électricité nucléaire ? Tout donne à le penser puisque le contenu carbone de son électricité en 2019 était de 431 gCO/kWh. Un contenu carbone plus élevé que celui de l’Allemagne et 3,4 fois plus élevé que celui du Danemark (126 gCO2/kWh en 2019) qui n’a pourtant aucun nucléaire..

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    • Quelques éléments de réponses à vos questions :
      – L’Allemagne remplace son nucléaire par de l’éolien, et une partie de son charbon par du gaz : le résultat est une légère diminution des émissions de GES, mais la stratégie a des limites, liées à l’intermittence de l’éolien qui ne permet pas d »utiliser plus de 30 % environ de cette énergie dans le mix. A delà, les 70 % restants seront soit du charbon soit du gaz, c’est-à-dire pas vraiment la solution pour la neutralité carbone. L’Allemagne va donc dans un mur.
      – La république tchèque utilise du charbon, car elle n’a « que » 32 % de capacité nucléaire et qu’il lui faut bien satisfaire la consommation de ses habitants. Nucléaire et charbon sont des sources pilotables, on ne peut donc dire que l’une est le backup (secours) de l’autre… Ce pays pourrait installer un peu d’éolien (30 % en théorie, mais vu le coût système, 10 % est la limite max. raisonnable), ce qui ferait un peu baisser ses émissions de GES. Mais la solution optimale est d’accroître sa capacité nucléaire.
      – Le Danemark n’a pas de nucléaire, mais son réseau est « adossé » au réseau de son grand voisin (la Norvège) qui dispose d’un potentiel hydraulique énorme, et n’a pas besoin d’autre source pilotable pour satisfaire ses besoins.

      En bref, l’idéal à tous points de vue (écologique, économique, souveraineté…), c’est l’hydraulique : il faut l’exploiter au maximum. En France on plafonne à 12 % (la Norvège est quasiment à 100 %). Au-delà, si on est un vrai défenseur de l’environnement et qu’on exclut les énergies fossiles, il ne reste que le nucléaire. Les énergies intermittentes (solaire et éolien) sont des options envisageables qui permettent de satisfaire 10 à 30 % des besoins, MAIS il faut savoir que c’est plus cher !! Sauf à aimer les danseuses, elles sont donc inutiles.

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      • Studer, analyse imparable car logique. Les éoliennes, par nature même , sont des « danseuses », attirantes pour certains, ça dépend des goûts, mais trop chères pour tous. Et les PV ont les hanches un peu trop larges.

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  • Merci Marguerite.
    J’écoute toujours par courtoisie, curiosité intellectuelle, ou pour m’amuser les arguments des tenants du nucléaires sans risque, sans déchet, peu couteux…… mais leur théorie de « l’impasse allemande » (un brin ridicule) reste mon sketch préféré.
    La question est cependant sérieuse et l’enjeu de la transition énergétique tellement grand que j’aimerais une fois dans ma vie leur donner raison en assistant à ce fameux blackout tant promis puisque Fessenheim est fermée et Flamanville pas encore….lol
    Le vrai défi au-delà de la montée de production des ENR et de la nécessaire montée des prix pour contraindre les irresponsables à se convertir à la sobriété c’est le stockage, mais j’ai bon espoir.

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  • Et concernant l’Allemagne, le solde des exports/imports va bientôt se retrouver négatif. Tout comme le Danemark et les pays ayant fermé une partie de leur parc fossile.

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  • Entre 2010 et 2019, la production d’électricité nucléaire en Europe est passée de 855 TWh à 765 TWh (-10,5%). Pourtant, le contenu moyen de l’électricité européenne est passé de 341 gCO2/kWh à 275 gCO2/kWh (-19,5%).

    La production d’électricité à partir de fossiles a reculé de 1.446 TWh en 2010 à 1.139 TWh en 2019 : de 1.017 TWh à 700 TWh pour charbon + lignite, légère baisse pour le gaz.

    A contrario, les énergies renouvelables ont progressé de 654 TWh à 977 TWh : de163 TWh à 489 TWh pour éolien et solaire. (Eurostat, Ember).

    Non seulement les énergies renouvelables font baisser l’importance du nucléaire, mais elles font aussi baisser celle des fossiles et le contenu en carbone de l’électricité.

    A noter que l’Allemagne est un exportateur net d’électricité. A une époque où les statistiques de RTE indiquaient de façon séparée les échanges entre la France et l’Allemagne, le solde était toujours en faveur de l’Allemagne sur une base annuelle, le sens du solde étant différent selon les mois.

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    • Le solde des échanges favorable à l’Allemagne s’entend pour l’électricité qui passe par la frontière franco-allemande.
      L’entourloupe : le courant hydraulique acheté par l’Allemagne à la Suisse est du nucléaire français qui a rempli les STEP suisses. Le solde en prend un coup et change de signe.

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      • Donc monsieur Sarcastelle, en reprenant (en minuscules) cette partie de votre texte:
        – » le courant hydraulique acheté par l’Allemagne à la Suisse est du nucléaire français qui a rempli les STEP suisses. »
        Cela impose un petit bilan du rendement global de cette énergie qui voyage qui voyage…
        Le nucléaire plafonne à 30% en étant optimiste!
        Pomper et turbiner de l’eau dans des STEP, c’est au mieux 70%
        Les km de ligne THT vont perdre au minimum 10%
        On arrive à un bilan de chaine énergétique de 0,3×0,7×0,9=0,189 soit moins de 18% … tout à fait minable vu la monstruosité des systèmes techniques nécessaires pour le fonctionnement de toute cette chaine!
        On peut faire assurément mieux, plus simple, plus fiable… vous savez comment?

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        • Encore le rendement là où il n’a que faire ! sinon pour la propagande, en fétichisant sur les mots face à un auditoire qui serait candide.
          S’il existait un réacteur nucléaire sûr capable de tirer comme une centrale à gaz 60% de rendement électrique, un réacteur de 30% serait injustifiable.
          Mais cela n’existe pas. Le choix est donc entre se priver de nucléaire ou regarder si son rendement permet de produire une électricité vendable. Le reste est du bavardage.
          Ensuite, on doit revenir sur le passé, lorsque les machines thermiques ne dépassaient pas 10% de rendement. Un M. Favant de l’époque aurait dû pour ce motif en condamner l’usage.
          Il serait d’ailleurs étonnant qu’il n’y en ait pas eu quelques uns.

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  • Commentaire bien connu et stérile.

    Les échanges cités par RTE sont des échanges commerciaux (contractuels) et pas des transits aux frontières. Cela avait été bien explicité sur un « blog » de RTE qui s’appelait « Au-delà des lignes ».

    L’explication se retrouve en principe chaque année dans le bilan électrique de RTE, en 2019 par exemple :

     » Quelle est la différence entre les échanges physiques et contractuels ?

    Les échanges contractuels entre deux pays sont le résultat de transactions commerciales entre les acteurs de marché. Les échanges physiques rendent compte quant à eux des flux d’électricité qui transitent réellement sur les lignes d’interconnexion reliant directement les pays. Ainsi par exemple, un programme commercial exportateur de 100 MW sur la frontière France – Allemagne peut d’un point de vue physique transiter en partie par d’autres pays.

    Pour un pays donné, le bilan des échanges physiques sur l’ensemble de ses frontières et le bilan des échanges contractuels avec l’ensemble de ses voisins sont identiques.  »

    https://bilan-electrique-2019.rte-france.com/wp-content/uploads/2020/01/flux_physiques_commerciaux.png

    Si un acheteur français achète par exemple de l’électricité en Allemagne, c’est pour ses clients en France, car il a trouvé moins cher que le nucléaire de l’ARENH ou pour toute autre raison.

    L’acheteur peut aussi être une industrie électro-intensive qui achète sur les marchés au meilleur prix (à long terme ou « spot »).

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  • Effectivement. Les échanges commerciaux sont conditionnés par le prix de gros. L’Allemagne connait de nombreux épisodes de prix bas, voire négatifs et de plus en plus souvent à cause de ses surcapacités en renouvelables non pilotables, qui lui permettent d’exporter beaucoup mais lui rapporte peu. Mais le solde commercial net est en diminution constante (20 TWh en 2020) et sera négatif dans peu de temps. https://allemagne-energies.com/tag/solde-exportateur/

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  • Tant que les écologistes et atomistes intégristes s’affronteront en bataille rangée sur tous les sites spécialisés dans le domaine de l’énergie, cà sera champage à volonté pour les promoteurs des énergies fossiles. Il n’y a qu’à regarder un bilan énergétique (pas seulement électrique) de notre pays pour s’en rendre compte. Et je ne parle pas des nouveaux usages de l’électricité : voiture électrique, pompes à chaleurs, production d’hydrogène…
    Si on veut sauver le climat et nos emplois, il faut allier nucléaire et EnR évidemment (en plus de faire de l’efficacité énergétique). Dans le domaine de la production d’électricité voici ce qu’il me semble pertinent de faire :
    Nucléaire : Lancer la construction des 6 EPR (Penly, Gravelines et Tricastin ou Bugey) et d’une série de SMR (Tricastin ou Bugey). La mise en service de ces nouveaux réacteurs étant associée dans les années 2030 au retrait de réacteurs 900 MWe (pour une puissance équivalente à celle mise en service) sur la base de critère à définir par l’ASN.
    Hydraulique : Construire des STEP supplémentaires
    Eolien : poursuivre le développement pour viser par exemple 25 GW terrestres (17 GW aujourd’hui) et 25 GW en mer (0 aujourd’hui). Je dois avouer que je suis surpris du déchainement contre l’éolien à base d’arguments vaseux du genre çà tue pleins d’oiseaux alors que les études menées sur le sujet montrent que pleins d’autres sources en tuent plus (les chats tuent de mémoire chaque année 1000 fois plus d’oiseaux que les éoliennes).
    Solaire : poursuivre le développement (25 GW contre 10 GW aujourd’hui) en favorisant les grandes installations (sur hangars, parking …) plutôt que les petites afin que cela soit plus supportable pour les finances publiques.
    Bioénergies : plutôt réserver le biogaz à la décarbonation du réseau gazier.
    Renforcer les interconnexions électriques avec tous les pays voisins.
    Après la fermeture des centrales à charbon s’attaquer au fioul.
    Interdire la construction de centrale à gaz.
    Pour en revenir à l’article, je pense que la tension d’approvisionnement qui régnera alors en Europe conduira à un report de ces fermetures.

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    • Charle, votre proposition m’irait comme un gant si vous n’aviez pas oublié ma propre activité. Pour une fois, je prêche pour ma paroisse, même si ça ne pèse pas lourd, dans la rubrique bio-energies, j’aimerais quelques installations (petites et moyennes, 300 kWe à 2 MWe, + bien sûr la chaleur récupérée (économiquement incontournable en France) alimentés en gaz de gazéïfication de biomasse (ou plutôt de déchets de biomasse) ainsi que par la fraction sèche et solide des déchets urbains. C’est pas un total de 20 à 30 MWe/an au total qui va changer la face de la France mais elle offrirait à la filière gazéïfication la possibilité d’exporter un process tres intéressant pour les pays en développement. Il serait extrêmement risqué de faire directement un pilote loin des ses propres bases. Il nous faut donc un coup de pousse sachant que l’injection réseau du syngas de gazéïfication est possible mais chère (le biogaz aussi d’ailleurs) En tout cas pour le syngas , il est plus sûr de viser l’avenir, l’hydrogene.Tout ça existe, mais est passé sous silence ou presque et pour la France, cette technologie s’inscrit totalement dans le bouquet énergétique , même si c’est une petite fleur dans un énorme bouquet. En plus c’est de l’électricité pilotable. Le stock est dans les déchets.

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      • Pour choppin
        Je n’ai rien contre quelques 10 de MWe ou 100 MWe de bioénergies évidemment surtout si cela permet de faire murir des filières. Je vous encourage même. Toutefois :
        – attention à l’exploiter au mieux (pas comme la tranche biomasse de Gardanne sans cogénération par exemple).
        – à regarder les commentaires c’est plutôt une bataille de GW donc j’ai pas pris la peine de détailler.
        – le fait de décarboner le mix gazier est un immense défi pour lequel on aura énormément besoin des bioénergies.

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        • Pour Charles,
          Je reprends votre commentaire, mais je peux vous dire que vous avez bien compris notre ambition : remplacer quelques MWe d’intermittents par des MWe pilotables, rien de plus.Notre marché final est plutôt en pays en développement mais il afut développer d’abord la chaine complète en France d’abord.

          « Je n’ai rien contre quelques 10 de MWe ou 100 MWe de bioénergies évidemment surtout si cela permet de faire murir des filières. Je vous encourage même.  » totalement OK

          « Toutefois :
          – attention à l’exploiter au mieux (pas comme la tranche biomasse de Gardanne sans cogénération par exemple). »
          Gardanne était précisément ce que je désignais comme ce qu’il convenait de ne pas faire . Projet qui n’aurait jamais du voir le jour. Mais je me félicite que d’autres projets de conversion de centrales charbon n’aient pas été menés au bout et à Cordemais, on a dépensé beaucoup d’argent en s’osbtinant à réaliser un projet insoluble. La biomasse, même en mélange, n’est pas du charbon.

          « – à regarder les commentaires c’est plutôt une bataille de GW donc j’ai pas pris la peine de détailler. »
          Absolument et vous avez eu raison de ne pas aller plus loin.
          « – le fait de décarboner le mix gazier est un immense défi pour lequel on aura énormément besoin des bioénergies. »

          C’est exact et nous y participerons non seulement via une utilisation de la biomasse sous haut rendement, mais aussi en modifiant notre process légèrement et sur des détails mineurs pour économiser de la biomasse et la remplacer par la fraction sèche et solide des déchets urbains tres mal traités en incinération quand ils le sont. Nous savons alors que nous aurons des problèmes de dépollution du gaz à résoudre. Quand tout ça sera fait nous nous pencerons sur la fabrication d’hydrogene en modifiant à nouveau notre process pour aller vers la production de H2. A chaque fois nous conserverons un vison décentralisée au maximum, donc sous forme de petites unités. Il est stupide de concentrer de grandes quantités de combustible à bas pouvoir calorifique en les transportant dans des camions qui demanderont encore pendant un certain temps un combustible fossile, polluant et cher. Et pour en finir, nous garderons toujours à l’esprit de ne pas renter en conlit d’usages avec les autres applications de la biomasse, y compris la plus précieuse, lui permettre d’exercer sa fonction de puits de carbone.
          J’espère vous avoir rassuré, mais ce plan dépend d’une toute petite chose. Arrêter de considérer que la biomasse est destinée à faire de la chaleur et rien d’autre et au moins encourager la production d’électricité évidemment accompagnée de la valorisation du maximum de chaleur possible.

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    • Pour Charles
      Comme chacun sait la lumière vient de l’Allemagne qui possède un parc éolien et solaire que nous envions. C’est pourquoi voici quelques extraits et analyse du document de Allemagne Energies : L´essentiel des résultats énergétiques 2020 sous l´influence de la crise sanitaire (Texte mis à jour le 07.04.2021)

      Le sujet repris concerne l’impacte des ENRi sur les réseaux de transport électriques allemands.
      Suite à de multiples observations sous formes de courbes et chiffres à la clé, il est écrit dans ce document :
      « Cette conjonction de très peu de soleil, très peu de vent et une demande d´électricité élevée conforte l´approche conservative des gestionnaires des réseaux de transport allemands qui dans leur bilan prévisionnel accordent une disponibilité de 0% au photovoltaïque et de 1% à l´éolien (terrestre et en mer) dans la gestion des périodes de pointe » ceci en périodes hivernales et anticycloniques.
      Quelques exemples « flashs » très significatifs parmi d’autres sur la production d’électricité :
      • Du 21 au 23 sept 20, La produc élec de l’éolien terrestre et maritime est < 1 GW pour une puissance installée de 62 GW soit (1/62) < 1.61% de leur P instal
      • Le 27 nov 20.
      P photovoltaïque = 0,
      P éolien terrestre = 0,66 GW pour P instal de 54 GW soit 1.22%
      P éolien maritime = 0.16 GW pour P instal de 8 GW soit 2%
      Pour conclure, il est écrit dans ce même document :
      «Ces résultats montrent une fois encore qu´un développement massif du photovoltaïque et de l´éolien ne garantira pas, à lui seul, la sécurité d’approvisionnement après l’abandon progressif des moyens pilotables (centrales nucléaires et centrales à houille et lignite). »

      Concernant le stockage (type batteries, STEP) pour palier à ces colossales intermittences, un responsable de Bloomberg (qui est pourtant favorable aux ENR et VE) écrivait : « les batteries notamment ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il faudrait des millions de batteries avec des conséquences environnementales dramatiques d’une production aussi massive… si elle était matériellement possible ».
      Côté STEP, quels endroits en nombre permettraient de combler ce besoin en courant lors des intermittences citées ci-dessus ?
      En France en période hivernale de type 8 janvier 2021 9h, il nous faut, pour répondre aux besoins de la consommation d’électricité à l’instant t, une puissance de 87 GW.
      Comme exposé en Allemagne, nos ENRi tiraient 0.15 GW, tandis que l’hydroélectrique et les bioénergies produisaient respectivement 17 GW et 0.8 GW.
      Si j’ai bien compris, la proposition de Charles qui est, d’une part, de maintenir la puissance installée actuelle du nucléaire via de nouveaux EPR et SMR qui viendraient remplacer graduellement les réacteurs existants (soit ~ 62 GW) et, d’autre part, de supprimer à terme les centrales thermiques (soit ~18.5 GW).
      Avec la puissance installée de 25 GW en hydraulique, dans les conditions de janvier 21, si tous les nouveaux réacteurs étaient disponibles (62 GW) nous pourrions fournir les 87 GW demandés !
      Le facteur opératoire de disponibilité du parc nucléaire en janv 2021 était de 84%, et celui résultant des barrages était de 70 %, dans ce cas il manquerait environ 17 GW.et ce quelque soit le niveau des ENRi installées…
      Qu’en pensez vous Charles de ce constat chiffré ?

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      • Pour Michel Dubus
        « Comme chacun sait la lumière vient de l’Allemagne qui possède un parc éolien et solaire que nous envions. »
        => Puisque vous caricaturez ma position sur le mix électrique allemand. La voici clairement exprimée : développer les EnR est une bonne chose mais sortir du nucléaire est une connerie.
        Concernant les facteurs de charges, je consulte régulièrement eco2mix de RTE (pour la France) et electricity map (pour le reste du monde). J’en suis pleinement conscient. J’attends des ENR qu’elle réduise notre consommation de gaz directement (quand la production est là) et indirectement (par couplage avec le pompage turbinage).
        Et c’est cela qui appelle pour moi la nécessité de renforcer les capacités de STEP (ce qui servira d’ailleurs aussi au nucléaire qui doit parfois baisser sa production faute de consommation suffisante ou de concurrence avec ENR).
        Concernant votre calcul, je suis d’accord avec vous sur le niveau actuel de la pointe hydraulique (25*0.7=17.5 GW). Ma proposition de construction de STEP vise à accroitre ce chiffre ( 20 GW < P PAC), modification éclairage urbain…
        Je m’excuse de balancer un peu les idées comme cela sans structuration plus claire mais ces sujets sont infiniment vastes (et passionnants!).

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      • Pour Michel Dubus (suite)
        Visiblement je parle trop. Mon message a été coupé.
        Concernant votre calcul, je suis d’accord avec vous sur le niveau actuel de la pointe hydraulique (25*0.7=17.5 GW). Ma proposition de construction de STEP vise à accroitre ce chiffre ( 20 GW < P < 25 GW). A ma connaissance EDF s'est déjà posé la question et a identifié des sites en Savoie et en Aveyron (Truyère) pour plusieurs GW de capacités. Il est aussi possible de faire des STEP bord de mer si le relief s'y prête.
        Concernant la pointe nucléaire, je pense qu'on peut et doit l'améliorer. 10 GW (en gros 10 réacteurs) manquants c'est trop pour une énergie pilotable. Peut être que le renforcement du couple solaire/hydro permettrait un peu plus d'arrêts des réacteurs nucléaires en été pour en avoir davantage en ligne l'hiver.

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      • Pour Michel Dubus (suite)
        Concernant les centrales thermiques je pense qu’il faut fermer charbon et fioul. Pour le gaz (centrales bcp plus récentes en moyenne), je suis pour ne pas en construire de nouvelles mais pas forcément pour les fermer rapidement. Mais à mon sens nous les utilisons trop (environ 40 TWh et 20 MT CO2 par an). Je compte sur le mix nucléaire + ENR forts pour moins les utiliser. Je leur dédirais le rôle actuel du charbon et du fioul en gros mais avec 12 GW au lieu de 2*3 GW. Et puis peut être que la captation de CO2 deviendra suffisamment mure dans quelques années..

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      • Pour Michel Dubus (fin)
        Des batteries sont aussi envisageables pour quelques centaines de MW ou 1 ou 2 GW mais je ne suis pas favorable à plus. Je privilégie l’emploi de batterie pour décarboner les usages « mobiles ».
        Les interconnexions peuvent également entrer en jeu pour quelques GW. Je sais qu’alors vous allez me dire qu’on va reposer sur le charbon allemand. Je vous répondrai que notre pays est connecté à plein d’autres pays et que cet hiver nous avons par exemple beaucoup échangé avec l’Espagne qui n’utilise presque plus le charbon.
        Ensuite on peut faire de l’efficacité énergétique (Radiateur => PAC), modification éclairage urbain…

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  • Cette partie de l’article est  »riche » de conséquences:
    – »Ce choix serait fait parmi les réacteurs de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin et ces arrêts ne conduiraient à la fermeture complète d’aucun site ».
    Ben voyons, ils envisagent d’arrêter certains réacteurs (non pas en parfait état, mais âgés et donc à risques!)… MAIS FERMER AUCUN SITE… COMME CA PAS DE DEMENTELEMENT (du moins c’est pas envisagé dans ces décisions…curieux!).

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    • Cessez d’écrire en capitales : on sait lire.
      Pas de démantèlement ? Rien ne l’empêche. C’est plutôt pour moins de conflits sociaux locaux.
      Démantèlement s’écrit avec un « a » et non pas comme « dément ». Lapsus calami révélateur…

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      • Juste oublié de mettre des guillemets pour  »démentellement » …il faut en fait comprendre  »tellement-dément »!

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  • Pour compléter et préciser le point de vue sur les éoliennes et les oiseaux, une étude de 2015 sur les causes de mortalité des oiseaux aux Etats-Unis et au Canada donnait les estimations suivantes (Canada entre parenthèses) :

    – chats domestiques et sauvages : 2,4 milliards (204 millions),
    – vitres des immeubles : 599 millions (25 millions),
    – véhicules : 200 millions (14 millions),
    – lignes électriques (collision) : 23 millions (26 millions),
    – tours de communication : 6,6 millions (220.000),
    – lignes électriques (électrocution) : 5,6 millions (480.000),
    – … …
    – éoliennes : 234.000 (17.000).

    Les éoliennes causaient 10.000 fois moins de mortalité que les chats et 2.500 fois moins que les vitres des immeubles aux Etat-Unis, avec des proportions semblables au Canada.

    Si le nombre d’éoliennes devenait cent fois plus élevé que ce qu’il était lors de cette étude, les chats seraient encore 100 fois plus dommageables. Sans compter, pour la biodiversité, la mortalité du même ordre de grandeur causée par les chats aux petits mammifères, reptiles, amphibiens …

    Bien qu’aucune étude quantitative ne semble être disponible pour la France ou pour l’Europe, les mêmes proportions se retrouvent probablement.

    Une discussion avait eu lieu sur un ancien site de RTE (Au delà des lignes) à propos de la mortalité considérable provoquée par les poteaux électriques creux (lignes de distribution) dans lesquels les oiseaux tombaient, plus souvent qu’on ne pourrait le penser, après s’y être perché ou après avoir poursuivi un insecte.

    La question a été prise en compte et on peut espérer que tous les poteaux électriques ont été fermés à leur extrémité supérieure pour éviter ces drames aviaires.

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    • Les poteaux téléphoniques creux sont réglementairement chapeautés d’un obturateur empêchant les oiseaux d’y tomber. Y reste-t-il éternellement, je ne saurais ni n’oserais dire.

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  • Le « back-up » pour l’éolien et le solaire n’existe pas et n’a jamais existé. La question se posera peut-être lorsque ces deux sources d’électricité auront atteint un taux de pénétration de 60% dans la production.

    Pour ce qui est du réglage de la fréquence, de la tension et de l’énergie réactive, un taux de production instantané égal à 65% de la consommation ne pose aucun problème, comme l’Irlande en fait la démonstration à longueur d’année depuis 2018. Ce n’était que 50% en 2011, ce sera 85% en 2025 et 95% en 2030 pour toute l’île irlandaise (selon les gestionnaire des réseaux nord et sud interconnectés).

    L’Irlande est non seulement une île géographique, mais aussi une île électrique pour ces paramètres puisque ses liaisons très modestes avec sa voisine britannique se fait en courant continu.

    En Irlande, les renouvelables sont passés de 21,7% à 36,8% de la consommation d’électricité entre 2014 et 2019 (de 18,0% à 31,2% pour l’éolien seul) tout en réduisant les fossiles et les importations.

    Contrairement à un bavardage très répandu, ce n’est pas le charbon ou le gaz qui viennent compenser l’absence de production éolienne ou solaire, mais ce sont ces deux dernières productions qui viennent remplacer le charbon et le gaz. La lecture des statistiques de tous pays est pourtant claire.

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  • Sur l’Irlande, le contenu carbone tourne autour de 500 g/KWh ces jours-ci. Voir sur electricitymap.org Pas très brillant ! Et la liaison avec la Grande-Bretagne n’est pas spécialement modeste puisqu’elle peut véhiculer plus de 500 MW pour une consommation de 2,5 GW. en ce moment de faible consommation, l’Irlande importe plus du quart de son électricité (de Grande-Bretagne) car l’éolien est à 2 % de sa capacité.
    Côté Allemagne, l’examen des données de production montrent clairement que le back-up pour les renouvelables intermittentes sont essentiellement les groupes fossiles (et l’import).https://energy-charts.info/charts/power_simulated/chart.htm?l=fr&c=DE

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  • Marguerite a écrit : « Contrairement à un bavardage très répandu ce n’est pas la charbon ou le gaz qui viennent compenser l’absence de production éolienne ou solaire, mais ce sont ces deux dernières productions qui viennent remplacer le charbon et le gaz. »

    N’amplifions pas ce bavardage. Les deux formulations sont justes.
    Quand la production est fossile, l’éolien et le solaire viennent réduire l’importance du dégagement de CO². C’est du point de vue du CO² un progrès pour les pays qui se refusent à faire du nucléaire.
    Quand la production éolo-solaire est très abondante c’est bien dans ces mêmes pays le fossile qui bouche les trous de l’intermittence.
    Ainsi tout le monde a raison.

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  • C’est bien manquer d’arguments solides pour ne s’intéresser qu’à des situations éphémères, en prenant ici et là les valeurs qui arrangent tel ou tel propos.

    Lorsqu’on est un peu sérieux, on regarde l’évolution sur une période de plusieurs années. On voit que les énergies renouvelables remplacent les fossiles alors que le nucléaire stagne, incapable depuis quatorze ans de produire autant d’électricité dans le monde qu’en 2006.

    Le contenu carbone de l’électricité irlandaise est passé de 450 gCO2/kWh en 2014 à 316 gCO2/kWh en 2019. Ce n’est pas avec du nucléaire que l’on aurait fait cela en aussi peu de temps.

    En 2020, l’Irlande a produit 40,0% de son électricité en énergie renouvelable, avec 33,4% pour l’éolien seul et un solde exportateur.

    En 2020, la Grande-Bretagne a produit 45,2% de son électricité en énergie renouvelable, avec 25,4% pour l’éolien seul. Le pays est aussi une île électrique du point de vue de la tension et de la fréquence, puisque toutes ses liaisons avec l’extérieur sont en courant continu.

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  • En 2010, la part des fossiles en Grande-Bretagne était de 76,0% de la production d’électricité et celle des renouvelables de 6,9%. En 2019, c’était devenu 43,3% pour les fossiles et 37,3% pour les renouvelables. On voit bien que les renouvelables se substituent aux fossiles de toutes sortes et en particulier au charbon.

    A noter une chose que beaucoup ignorent. En Grande-Bretagne, la production d’électricité au charbon est passée de 108,4 TWh à 142,8 TWh (+34,4 TWh et +31,7%) entre 2011 et 2012. Celle du gaz a évolué en sens inverse de 146,5 TWh à 100,2 TWh (-46,3 TWh et -31,6%).

    A l’époque, très nombreux ont été les commentaires malveillants attribuant à l’arrêt de quelques réacteurs nucléaires l’augmentation du charbon dans la production d’électricité allemande, en ignorant volontairement de signaler la baisse du gaz et l’augmentation encore plus grande des énergies renouvelables.

    Entre 2011 et 2012 en Allemagne, la production nucléaire a baissé de 8,5 TWh et celle du gaz de 9,7 TWh. La production à base de charbon et lignite a augmenté de 14,6 TWh et celle des renouvelables de 19,7 TWh (plus que la baisse du nucléaire).

    Le basculement charbon/gaz a été général en Europe, à cause d’une baisse des prix du charbon et d’une hausse de ceux du gaz.

    Sur une période plus représentative, entre 2010 et 2014, la baisse du nucléaire en Allemagne a été de 43,5 TWh, la hausse des renouvelables de 57,3 TWh (bien supérieure à la baisse du nucléaire là encore).

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  • Pour l’Allemagne, dans les renouvelables entre 2011 et 2012, vous incorporez l’hydraulique qui a augmenté de 4,4 TWh. et de toutes façon, vous prenez une période (2010-2014) où la consommation intérieure a nettement baissé passant de 541 TWh à 523 TWh. https://de.statista.com/statistik/daten/studie/164149/umfrage/netto-stromverbrauch-in-deutschland-seit-1999/ Et la consommation de lignite a fortement augmenté entre 2010 et 2013. Vous l’oubliez aussi. Ainsi que la forte augmentation du prix de l’électricité pour les consommateurs faisant suite aux énormes investissements de l’ordre de 500 milliards d’euros.

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  • L’hydraulique est une énergie renouvelable, la principale, ce qu’il ne faut pas oublier bien que certains pays en disposent peu comme le « plat pays » belge, le Danemark et dans une certaine mesure l’Allemagne.

    D’autres énergies renouvelables pour la production d’électricité, comme la géothermie, ne se rencontrent de façon importante que dans quelques pays. D’autres sont encore expérimentales comme l’énergie osmotique dont le potentiel pourrait être appréciable.

    Comme indiqué précédemment, l’augmentation temporaire du charbon ET lignite en Allemagne correspond surtout à un basculement entre charbon (et associés) et gaz partout en Europe, pour des questions de coût relatif.

    Le message du 28 mai indiquait l’évolution de la production d’électricité en Allemagne (en additionnant bien charbon ET lignite) et citait ce site officiel d’accès libre :
    https://ag-energiebilanzen.de/#ausdruck_strerz_abgabe_feb2021_a10_ : voir « Strommix »

    Jusqu’à il y six mois, ce site indiquait l’historique sans interruption depuis 2010 et il est dommage que ce ne soit plus le cas. En 2019, la série était complète depuis l’an 2000 et elle aurait dû être conservée comme référence.

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  • En Allemagne, les fossiles dans leur ensemble ont eu leur « pic » en 2007 avec 385,2 TWh. En 2010, il étaient à 360,9 TWh, en 2013 à 362,9 TWh (sursaut temporaire) et à 341,2 TWh en 2013.

    Le charbon ET lignite est passé de 262,9 TWh en 2010 à 288,2 TWh en 2013 (+25,3 TWh) alors que le gaz est passé de 89,3 TWh en 2010 (maximum depuis 20 ans) à 67,5 TWh en 2013 (-21,8 TWh). Le nucléaire est passé de 140,6 TWh à 97,3 TWh (-43,3 TWh). Le charbon et le lignite n’ont donc pas remplacé le nucléaire (sinon de façon marginale), mais plutôt le gaz. La consommation est passée de 618,2 TWh en 2010 à 606,5 TWh en 2013 (-11,7 TWh).

    La baisse du nucléaire entre 2010 et 2013 (-43,3 TWh) a été plus que compensée par les énergies renouvelables dans leur ensemble, qui sont passées de 105,2 TWh en 2010 à 152,3 TWh en 2013 (+47,1 TWh). L’éolien et le solaire à eux seuls ont augmenté leur production de 33,4 TWh.

    Entre 2001 et 2010, la production nucléaire avait déjà baissé de 30,7 TWh alors que les renouvelables avaient augmenté de 67,3 TWh, dont 41,1 TWh pour éolien et solaire à eux seuls.

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  • Ne vous fatiguez pas avec tous ces chiffres avancés qui ne veulent rien dire s’ils ne sont pas mis en rapport avec la consommation intérieure et les échanges avec l’étranger. La Cour des Comptes de l’Allemagne n’a-t-elle pas mis en garde contre toutes ces dérives et les risques pour l’approvisionnement futur du pays.https://allemagne-energies.com/tag/cour-des-comptes-allemande/ Et que de lourds investissements pour en arriver là(très coûteux pour les consommateurs et contribuables), et un tel niveau d’émissions de CO2 et quantités d’autres polluants répandus dans le pays (sans compter la défiguration des paysages) !

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  • On comprend que des données précises sur une évolution de plusieurs années gênent ceux sont le discours consiste à dire que seul le nucléaire peut sauver la planète et nous éviter le « retour à la bougie ».

    Les chiffres avancés sont très significatifs. Prenons deux années ayant la même consommation intérieure. En 2003, pour 601,2 TWh de consommation, la production nucléaire était de 165,1 TWh, celle du charbon ET lignite de 304,7 TWh, celle de tous les fossiles de 377,9 TWh, celle de tous les renouvelables de 46,1 TWh (dont 19,5 TWh éolien et solaire), le solde exportateur de 8,1 TWh.

    En 2017, pour 600,5 TWh de consommation, la production nucléaire était de 76,3 TWh, celle du charbon ET lignite de 241,3 TWh, celle de tous les fossiles de 332,8 TWh, celle de tous les renouvelables de 216,3 TWh (dont 145,1 TWh éolien et solaire), le solde exportateur de 52,5 TWh.

    Entre 2003 et 2017, le contenu carbone de l’électricité allemande a baissé, de 554 gCO2/kWh à 424 gCO2/kWh (et 338 gCO2/kWh en 2019).

    La sortie du nucléaire, prévue en vingt ans, a commencé en 2002, pas en 2011 comme les ignares le répètent partout.

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  • Monsieur Michel DUBUS

    Merci de respecter le vouvoiement.

    N’ayant moi-même jamais gardé les cochons, nous n’avons pas gardé les cochons ensemble.

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  • Merci Mr Charles de vos réponses et de l’attention que vous avez porté à mon constat chiffré.
    Je me permet de placer ci-après un document qui vient de transitions&énergies. Il éclaire avec acuité ce qui se passe chez les Allemands et par ricoché chez nous. Il s’intitule :
    « L’échec cuisant de la révolution énergétique allemande » transitionsenergies.com/echec-revolution-energetique-allemande/ La rédaction June 2, 2021

    « Dans son second rapport sur l’Energiewende, la révolution énergétique allemande, la Cour des comptes allemande démolit la politique d’Angela Merkel. Pour plaire à une opinion publique très hostile depuis les années 1970 à tout ce qui porte le nom d’atomique, la chancelière a décidé en 2011, après l’accident de Fukushima, de renoncer à toute production d’électricité d’origine nucléaire en Allemagne. L’objectif politique était de récupérer le vote vert. Ce que cherche aujourd’hui à faire le gouvernement français, ne serait-ce qu’avec la fermeture l’an dernier de la centrale de Fessenheim. En Allemagne, cette tactique politique n’a pas du tout réussi.
    Ne pas confondre renouvelable et décarboné
    L’objectif énergétique annoncé par Angela Merkel en 2011 était aussi de remplacer le nucléaire par des sources d’énergie renouvelables, avant tout éolienne et solaire. Mais compte tenu de l’intermittence de ses énergies et d’un réseau électrique inadapté, le nucléaire a été remplacé par les renouvelables et… le charbon. Pas étonnant si les gains en matière d’émissions de gaz à effet de serre ont été limités. Il ne faut pas confondre renouvelable et décarboné.
    Résultat de cette stratégie irréaliste, la sécurité d’approvisionnement en électricité n’est plus assurée en Allemagne, le risque de pénurie d’électricité ne cesse de grandir et les prix sont hors de contrôle. Les ménages allemands paient le KWh le plus cher d’Europe à 30,9 centimes, près de deux fois plus qu’en France où il est à 17,8 centimes. Devant l’augmentation des prix de l’énergie pour les entreprises, la Cour des comptes allemande y voit aujourd’hui une menace pour l’industrie allemande. Car pour éviter les blackouts, les entreprises sont invitées en cas de pénurie d’électricité à renoncer à fonctionner et à produire et sont indemnisées pour cela…
    «Cette forme de transition énergétique met en danger l’économie de l’Allemagne et sollicite de manière excessive la viabilité financière des entreprises consommatrices d’électricité et des ménages privés […] Cela peut alors mettre en danger, à terme, l’acceptation sociale de la transition énergétique», a déclaré Kay Scheller, la présidente du Contrôle fédéral des finances, lors de la remise du rapport.
    Le problème est jugé d’autant plus grave qu’à la fois la compétitivité industrielle allemande est affaiblie dans plusieurs secteurs dont l’automobile, du fait de la transition vers les véhicules électriques, et qu’en outre les besoins en électricité ne devraient cesser de grandir dans les prochaines années. La transition passe par une électrification massive des usages dans les transports, l’industrie et la chaleur.
    Sous-évaluation systématique des besoins et surévaluation des capacités
    La Cour des comptes critique la sous-évaluation systématique des besoins en électricité par le gouvernement allemand. A l’image de l’Ademe en France qui avait sorti en 2019 un rapport estimant que la France pouvait parvenir à 100% d’électricité renouvelable grâce notamment à une baisse sensible de la consommation… Une hypothèse invraisemblable.
    Pour ce qui est de l’Allemagne, le gouvernement s’est déjà fourvoyé sur la démographie avec une estimation de la population allemande de 75 millions de personnes en 2030 alors que les évaluations actuelles sont plutôt de 77 à 78 millions de personnes. Il faut y ajouter le retard croissant dans la construction des infrastructures d’énergie renouvelable, le rejet aujourd’hui massif des éoliennes par la population et des prévisions particulièrement optimistes des conditions météorologiques pour la production d’énergie renouvelable (vent et soleil). Cela remet en cause le scénario lui aussi très optimiste de sortie du charbon… qui sera d’ailleurs remplacé en grande partie par du gaz naturel. « Les hypothèses essentielles sur lesquelles repose l’évaluation actuelle de la sécurité d’approvisionnement du marché de l’électricité sont irréalistes ou dépassées », souligne le rapport de la Cour des comptes.
    Le problème allemand est sérieux et devient aussi un problème français. Car Paris est obnubilé par ce que fait Berlin. Quand l’Allemagne annonce un grand plan de développement de l’hydrogène, la France fait de même trois mois plus tard. Mais la France qui dispose aujourd’hui d’une électricité très fortement décarbonée grâce au nucléaire, n’a aucune raison d’imiter l’Allemagne et de sacrifier sa sécurité d’approvisionnement tout en faisant s’envoler les prix… pour des gains inexistants en terme d’émissions de gaz à effet de serre ».

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    • Cher Mr DUBUS, espérons que cette fois, maintenant que les faits sont constatés, il ne reste plus qu’à entirer les conclusions mais on sait déja que l’Allemagne semble s’être mis en position difficile en décidant d’arrêter son nucléaire. Elle nous a montré exactement le modèle que nous nous apprêtions à suivre ce qui ne faut surtout pas faire. Nos partenaires allemands semblent reconnaitre leur erreur donc en suivant la même logique que celle observée dans les derniers mois, on devrait enfin sortir de notre délire d’ici 3 mois. Cela ne veut pas dire que nous allons abattre toutes les éoliennes et faucher les champs de panneaux photo-voltaïque. On va monter qu’on peut être pro-nucléaire et écologiste simultanément, c’est même je dirais le seule posture vraiment non discutable. En espérant en avoir terminé sur cette bagarre sans objet sur ces colonnes, j’aimerais beaucoup qu’on en revienne à Framatome et qu’on fasse l’essai d’un SMR en cogénération. Dans le même temps mon métier pourra aussi reprendre des couleurs, sereinement.

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      • M. Choppin. Ca fait plaisir de croiser des gens comme vous dans les commentaires. Un peu plus de science et un peu moins de sectarisme politique sont toujours bon à prendre.

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    • Mr Dubus

      Vu que vous faites semblant de ne pas comprendre mon point de vue, je le réécris une dernière fois. Mme Merkel a pris une bonne décision de développer les ENR mais a fait une erreur monumentale en sortant du nucléaire.
      Vous commentez par réflexe (politique) une stratégie qui n’est pas la mienne.
      Je n’ai donc pas d’intérêt à débattre avec vous davantage.
      Je renouvelle simplement mon message. A moins de vouloir la décadence de l’humanité (et par conséquent de la France), on aura besoin de toutes les sources d’énergies bas carbone.

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  • Certains cueilleurs de cerises recherchent les plus mauvaises cerises de l’arbre pour dire que celui-ci ne vaut rien, en évitant les succulentes cerises qui se trouvent à côté.

    En France, le 21 septembre 2020 correspond au sixième jour au plus faible facteur de charge éolien de l’année avec 4,2%. Deux jours plus tôt, il était de 19,1% et de 30,9% trois jours plus tôt, de quoi disposer de réserves. Deux jours plus tard, ce facteur de charge éolien était de 25,1% et de 39,9% trois jours plus tard, de quoi reconstituer les réserves.

    Pour une moyenne annuelle pondérée de 26,6% en 2020, le facteur de charge était de 17,3% la semaine précédant le 21 septembre et de 35,8% pour la semaine contenant ce jour.

    Une forte production éolienne ou solaire, selon la saison, permet de constituer et de préserver des réserves hydrauliques de lac et d’éclusée, pour en disposer si les deux productions citées viennent à faiblir (ou à disparaître la nuit).

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  • On voit bien l’ignorance crasse de ce genre de commentateurs, qui répètent en boucle les mêmes arguments frelatés.

    La sortie du nucléaire en Allemagne ne date pas de Fukushima. Pour commencer, un premier programme éolien a vu le jour en 1989, suivi d’un programme photovoltaïque en 1991 (1.000 toits solaires) et surtout en 1999 (100.000 toits solaires). Les allemands, avec les japonais, ont été les précurseurs de l’énergie photovoltaïque, entraînant une rapide baisse des coûts avec les progrès technologiques et la production en grande série.

    La transition énergétique a pris de l’ampleur avec la loi d’avril 2000 sur les énergies renouvelables (déjà 21 ans).

    La sortie du nucléaire a commencé avec la loi de février 2002, issue d’une longue concertation (deux ans) avec les fournisseurs d’électricité, le dernier réacteur devant être arrêté en 2022. La production d’électricité nucléaire, qui était de 171,3 TWh en 2001 était déjà réduite à 140,6 TWh en 2010 (-18%).

    En septembre 2010, le gouvernement conservateur avait remis en cause la loi de 2002 pour repousser de douze ans la sortie du nucléaire, loi de 2002 qui a été rétablie à l’été 2011.

    Sur les huit vieux réacteurs arrêtés en mars 2011 (8.442 MW), deux réacteurs (2.117 MW) étaient déjà à l’arrêt, en panne, depuis plus de trois ans, et le facteur de charge des six autres n’était en moyenne que de 65% pendant les quatre années qui ont précédé.

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  • Si l’on compare 2001 à 2019 en Allemagne, la production d’électricité nucléaire est passée de171,3 à 75,1 TWh (-96,2 TWh), le charbon ET lignite de 293,2 à 171,5 TWh (-121,7 TWh), le gaz de 55,5 à 90,0 TWh (+34,5 TWh), les renouvelables de 38,9 à 242,4 TWh (+203,5 TWh) dont l’éolien ET solaire passés de 10,6 à 172,3 TWh (+161,7 TWh).

    Pour les mêmes années, la production totale a augmenté, de 586,4 TWh à 609,4 TWh (+23,0 TWh), la consommation a un peu baissé, de 585,1 à 576,7 TWh (-8,4 TWh) et le solde exportateur a augmenté, de 1,3 à 32,7 TWh (+31,4 TWh).

    Le contenu carbone de l’électricité s’est réduit de 574 gCO2/kWh en 2001 à 338 gCO2/kWh en 2019.

    Le charbon ET lignite a davantage diminué que le nucléaire et le rôle du gaz est bien maigre dans cette affaire comparé à celui des renouvelables.

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    • Merci, et pour que votre commentaire ait du poids, extrapolez-le à tout un continent européen interconnecté où tous les pays auront la politique électrique de l’Allemagne, histoire de voir si ça marche encore.

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  • Aujourd’hui vers 10 h sur http://www.electricitymap.org/
    la réalité pour la production d’électricité
    En Allemagne, contribution du charbon à un niveau de 28%
    Intensité carbone : 274g
    Bas carbone 70%
    Renouvelable 57%
    En France, contribution du nucléaire à un niveau de 71.08%
    Intensité carbone 38g (soit 6.5 fois moins que l’Allemagne)
    Bas carbone 96%
    Renouvelable 25%
    Ces chiffres incontestables devraient faire réfléchir Pompili !

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  • Toujours la même stupide cueillette de cerises. Elargissez votre vue à une année complète et regardez l’évolution sur une dizaine d’années.

    Vous serez plus crédible et vous perdrez moins votre temps à guetter ce qui peut vous plaire dans des données éphémères.

    Données invérifiables, provenant d’un site qui se garde bien de mettre à disposition les données horaires de chaque pays, sous forme de tableau « Excel » par exemple, accessible à tous et sans condition.

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  • En hiver, il n’y a pas de cerises à cueillir mais ce qui est sûre c’est qu’en période anticyclonique la puissance fournie en électricité doit être égale à la puissance consommée autrement c’est le black-out et on ne peut pas compter sur les ENRi qui tirent 1 à 2 % de leur puissance installée.
    Les Allemands l’ont bien compris et c’est explicite au travers des documents cités ci-dessus.
    Concernant l’évolution du CO² en Allemagne :
    .Extraits repris du document : Allemagne – l´essentiel des résultats énergétiques 2020 sous l´influence de la crise sanitaire
    En Allemagne:
    Extrait de la fig 4
    « Evolution de la production totale brute bas carbone (énergies renouvelables et nucléaire) » Production en TWh :
    2010 : 246
    2011 : 232 (arrêt de 8 centrales nucléaires)
    2012 : 243
    2013 : 249
    2014 : 258
    2015 : 279
    2016 : 273 (arrêt d’une centrale nucléaire)
    2017 : 291
    2018 : 299 (arrêt d’une centrale nucléaire)
    2019 : 317
    2020 : 316 (arrêt d’une centrale nucléaire)
    Commentaires repris du document : « L´augmentation de la production des énergies renouvelables en 2020 ne cache toutefois pas le fait que la production brute totale bas carbone (énergies renouvelables et nucléaire) stagne depuis l´année dernière. Avec l´augmentation de la production de 10 TWh en 2020 les énergies renouvelables n´arrivent pas à suppléer la perte de production résultant de l´arrêt de la centrale nucléaire de Philippsburg 2. Déjà dans le passé l´arrêt de centrales nucléaires a eu un impact négatif sur l´évolution de la production bas carbone ».
    « Sans qu´une seule tonne de CO2 supplémentaire soit économisée, une augmentation de 25% de la production renouvelable d´ici fin 2022 serait nécessaire pour pallier les 64 TWh nucléaires produits en 2020 suite à la fermeture programmée des six centrales nucléaires (8,1 GW nets) toujours en activité »

    Extrait de la fig 12
    Dans le secteur des énergies, « Évolution des émissions allemandes en Mt CO2 éq (millions de tonnes de CO2 éq par an) »
    2010 : 368
    2015 : 347
    2016 : 344
    2017 : 323
    2018 : 309
    2019 : 258
    2020 : 229
    Commentaires repris du document : Dans le secteur de l´énergie les émissions ont diminué en 2020 d´environ 38 Mt CO2éq, soit une baisse de 14,5% par rapport à l´année précédente. Avec 221 Mt CO2éq, La majeure partie de cette évolution positive en 2020 est attribuable à la baisse des émissions liées à la production d´électricité à partir de lignite (moins 23 Mt CO2éq). Les émissions provenant de la production d´électricité à partir de houille ont diminué de 13 Mt CO2éq malgré la mise en service de la centrale à houille Datteln 4.
    En revanche les énergies renouvelables ont très peu contribué, car la production bas carbone (énergies renouvelable et nucléaire) n´a presque pas évolué par rapport à 2019, cf fig4 ».
    ———————————————————————————————————————————–
    En France en 2020 (origine RTE)
    le taux de CO² émis pour les énergies : 33 g CO² éq/Kwh
    la production d’électricité est de 500 TWh/an
    soit en Mt CO2 éq/an ~ 17 Mt CO² Eq/an….

    Répondre
  • Bien que le site mentionné présente parfois de l’intérêt, il ne manque pas de biais du fait du passé professionnel de son auteur, membre très actif de deux sociétés d’énergie nucléaire, l’une allemande, l’autre française. Ancien directeur d’une centrale nucléaire et ancien vice-président de RWE (l’un des équivalents d’EDF-GDF ancien).

    L’auteur est bien obligé de reconnaître qu’entre 2010 et 2019 [2020], la production d’électricité du charbon ET lignite a baissé de 91,4 TWh [de 128,1 TWh], bien plus que celle du nucléaire de 65,5 TWh [de 76,2 TWh], le gaz étant resté à peu près au même niveau.

    Entre 2010 et 2019 [2020], la production d’électricité renouvelable a augmenté de 137,2 TWh [145,8 TWh].

    Un jeu de bascule se produisant entre le gaz d’une part, charbon ET lignite d’autre part, en fonction des prix respectifs du gaz et du charbon sur les marchés, c’est aussi l’ensemble des fossiles qu’il faut regarder. De 2010 à 2019 [2020] leur production a baissé de 94,6 TWh [129,9 TWh], la production totale ayant cependant baissé, comme la consommation.

    Le contenu carbone de l’électricité est pour sa part passé de 483 gCO2eq/kWh en 2010 à 338 gCO2eq/kWh en 2019 (-30%).

    Répondre
  • L’auteur reconnaît aussi qu’une partie de l’électricité « physique » exportée de la France vers l’Allemagne est en fait en simple transit vers la Suisse et l’Italie (question de disponibilité des interconnections).

    A une époque où les statistiques des échanges contractuels de RTE isolaient encore l’Allemagne (aujourd’hui agglutinée dans la région CWE depuis 2015), le solde annuel entre la France et l’Allemagne était exportateur en faveur de l’Allemagne, de 5,9 TWh à 12,6 TWh selon les années, entre 2008 et 2014, excepté l’année 2011 où le solde a été en faveur de la France de 2,4 TWh.

    En cette année 2011, le solde de l’Allemagne vis-à-vis de tous pays a cependant été exportateur de 3,8 TWh. D’une façon générale, l’Allemagne exportait vers la France en hiver et lui importait en été.

    Enfin, le mythe très répandu selon lequel l’Allemagne allait importer de l’électricité nucléaire française pour compenser l’arrêt de ses réacteurs a toujours été contredit par la réalité depuis dix ans. La progression des énergies renouvelables a compensé la baisse de la production nucléaire comme celle du charbon ET lignite (modulé selon les années et parfois aidé par une baisse de la production totale).

    La centrale de Datteln-4 est un peu l’équivalent de notre EPR, côté houille, mais en plus rapide puisque sa construction n’a duré que treize ans : de fin 2006 (bien avant Fukushima) à mai 2020. Avec un rendement de 45% et un meilleur filtrage des émissions, elle remplace plusieurs anciennes centrales au rendement de 30% à 35%.

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