Pékin stoppe définitivement sa dernière centrale au charbon

En raison d’un secteur automobile devenu le premier marché mondial et d’un mix énergétique fortement carboné, la Chine fait actuellement face à un sérieux problème environnemental : la pollution de plus en plus prononcée de son atmosphère. Pire, l’Agence américaine d’Information sur l’Énergie estime que la Chine serait responsable d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour atténuer les pics de pollution qui paralysent l’activité de ses métropoles et qui plombent son bilan carbone, le gouvernement chinois a décidé de partir en croisade contre le charbon, ressource fossile la plus polluante. Et parmi les mesures les plus symboliques, Pékin a décidé de fermer ses centrales thermiques au charbon. La dernière d’entre elles encore en activité a brulé son dernier charbon le 19 mars.

La capitale chinoise ne brûlera plus de charbon pour produire son énergie

Le charbon est officiellement banni du mix électrique de la capitale chinoise. Régulièrement frappé par d’impressionnants épisodes de pollution, pendant lesquels la concentration de particule fine atteint jusqu’à trois fois le seuil jugé dangereux par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Pékin vient de stopper définitivement sa dernière centrale thermique.

L’agence Chine Nouvelle a en effet annoncé que l’opérateur de la centrale thermique de Huangneng avait suspendu la production d’électricité dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 mars 2017. L’électricité de Pékin, métropole où se bousculent chaque jour plus de 20 millions de citoyens, est désormais uniquement produite avec du gaz naturel.

La centrale de Huangneng, située dans la banlieue Est de Pékin, était la quatrième et dernière centrale au charbon de la capitale chinoise. Elle brulait, depuis 1999, 1,76 million de tonnes de charbon chaque année pour générer la chaleur nécessaire aux 26 millions de mètres carrés de Pékin. Cette mission incombe désormais à une centrale au gaz naturel.

Fidèle aux objectifs fixés par le plan quinquennal de 2013 de la capitale, Pékin devient ainsi la première ville de Chine qui génère intégralement son électricité grâce au gaz naturel.

Réduire le recours à l’or noir pour retrouver un ciel bleu

Au début du mois de mars, à la suite d’un hiver particulièrement désastreux en termes de pollution, les autorités chinoises réaffirment leur volonté de lutter contre le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique, véritable enjeu de santé public. Lors de la session annuelle du Parlement, le Premier ministre Li Keqiang promet  de renforcer les normes écologiques qui encadrent l’activité économique de son pays et de les faire appliquer de façon stricte. L’objectif symbolique est de rendre un ciel bleu aux Chinois.

Promettant de combattre la pollution « jusqu’à la victoire finale », le chef du gouvernement a promis que « le bleu azur se verra davantage chaque année » et que « ceux qui polluent en cachette ou qui fraudent seront sévèrement punis ».

Il faut dire qu’il y a urgence. Selon l’OMS, le nombre de décès prématurés en raison de la pollution s’élèverait à près de 400.000 par an. De plus, en raison des particules fines qui abondent dans l’atmosphère chinoise, on note également un nombre anormalement élevé de bronchites chroniques, de cancers du poumon et de maladies cardiaques.

C’est dans ce contexte que le gouvernement chinois s’est lancé, il y a trois ans, dans la définition d’une nouvelle politique énergétique. La Commission nationale du développement et des réformes a en effet décidé de faire baisser de 58% le recours au charbon d’ici 2020. Et pour pallier la fermeture de ses centrales thermiques, la Chine envisage notamment d’augmenter sa puissance de production au gaz naturel de 10%.

La baisse de popularité du charbon, un phénomène mondial ?

Alors que la capitale chinoise annonce la fermeture de sa dernière centrale à charbon, trois ONG publient une étude qui met en exergue une baisse importante de la construction de nouvelles centrales thermiques à charbon dans le monde, et une multiplication des arrêts de centrales en activité.

Selon les chiffres publiés par CoalSwarm, The Sierra Club et Greenpeace, le nombre de chantiers de construction de centrales à charbon a baissé de 62% en 2016. De fait, le volume de capacité énergétique des projets en construction (c’est-à-dire dont les promoteurs ont obtenu un permis) a diminué de 48% : il est passé de 1.090 GW en janvier 2016 à 570 GW en 2017. Sur cette même période, les projets en construction ont également connu une baisse vertigineuse : ils représentaient 273 GW en janvier 2017, soit 19% de moins que l’année dernière à la même période.

La baisse de popularité du charbon est, selon le rapport des ONG, à mettre sur le compte des efforts fournis par la Chine, l’Inde ainsi que l’Union Européenne et les États-Unis. La Chine et l’Inde sont en effet engagés dans des démarches plus respectueuses de l’environnement : les autorités chinoises ont décidé de privilégier d’autres sources d’énergie alors que les banques indiennes sont de plus en plus réticentes à financer des projets au charbon. Du côté du Vieux Continent et des États-Unis, on dénombre la fermeture de quelques 120 centrales au cours des deux dernières années.

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