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OPEP : l’accord de limitation de la production est prolongé

C’est au cours de la 127e réunion de Conférence de l’OPEP, qui s’est déroulée le 25 mai, que les 13 pays membres et 11 de leurs partenaires (dont la Russie) ont décidé de prolonger de 9 mois leurs quotas de réduction de production. Cette décision, prolongeant l’accord passé à Vienne en novembre dernier, vise encore et toujours à limiter la production d’or noir afin d’écouler les stocks mondiaux, et ainsi stabiliser le prix du baril de brut.

Un prolongement de 9 mois

« Nous avons envisagé différents scénarios de prolongation de 6, 9 et 12 mois. Nous avons même envisagé des options pour des réductions plus importantes. Mais toute les données montraient qu’une prolongation de 9 mois était la solution optimale », a expliqué Khaled al-Faleh, ministre saoudien de l’Énergie, lors d’un point presse au siège de l’OPEP, à Vienne (Autriche).

Cette stratégie de limitation de la production de pétrole a été votée à l’unanimité le 13 novembre 2016. Qualifiée de « décision historique », il s’agissait pour les pays membres de l’OPEP et leurs partenaires de réduire la production totale de pétrole à 1,8 million de barils par jour entre le 1er janvier et le 30 juin 2017, par rapport au niveau d’octobre 2016. La reconduction annoncée le 25 mai étend désormais cette décision jusqu’en mars 2018.

Cette décision n’a guère surpris les marchés, qui espéraient cependant un prolongement plus long que 9 mois afin d’écouler les stocks mondiaux. Ces derniers s’élèveraient à quelques 3 milliards de barils, un niveau jamais atteint et qu’il faudra réduire pour espérer un meilleur rééquilibrage du marché.

« L’intérêt commun de tous les pays producteurs, au-delà de leurs divergences, en termes de population, de richesses, de réserves pétrolières, de situation politique, d’intérêts stratégiques, c’est le fait que tous ces pays ont besoin que les prix du pétrole ne soient pas trop bas pour leur balance commerciale, pour leur balance des paiements, pour leurs recettes budgétaires, pour leur croissance économique, pour le bien-être de leur population », a expliqué Francis Perrin, président de Stratégies et Politiques Énergétiques.

Les cours repartent légèrement à la hausse

Selon les chiffres de l’Agence d’information sur l’énergie (EIA), les revenus liés aux exportations de pétrole des pays membres de l’OPEP n’ont atteint que 433 milliards de dollars en 2016, soit une baisse de 15% par rapport à 2015. Il s’agissait de leur plus bas niveau depuis 2004. La raison ? Le baril de brut, qui s’échangeait à 100 dollars en 2014, voit sa valeur chuter à 30 dollars en 2016.

Depuis la fin de l’année dernière et l’entrée en vigueur de l’accord de limitation de la production, le cours du brut s’est légèrement redressé pour franchir à nouveau la barre des 50 dollars. Une situation qui a redonné de la marge de manœuvre budgétaire aux pays producteurs, dont la santé économique est intimement liée à l’exportation d’or noir. Certains producteurs, comme l’Arabie Saoudite, ont annoncé avoir puisé dans leurs réserves de change pour combler le déficit induit par la chute de leurs revenus pétroliers.

« Il y a eu un niveau de respect des quotas unique », s’est félicité Alexandre Novak, ministre russe de l’Énergie. Selon le comité de suivi de l’accord de réduction de production, les engagements des 24 partenaires ont en effet été totalement respectés.

La situation des pays exportateurs de pétrole s’est améliorée et devrait continuer sur cette lancée  : l’EIA prédit en effet pour cette année 2017 une hausse des exportations par rapport à 2016. Mieux, les revenus pétroliers des pays membres de l’OPEP devraient poursuivre leur remontée et atteindre 595 milliards de dollars.

Le schiste américain freine les ambitions de l’OPEP

Malgré cette légère embellie, la situation reste compliquée pour certains pays, comme l’Algérie et le Venezuela, où les tensions budgétaires ont parfois provoqué des remous sociaux importants. Car malgré l’unité affichée et la légère reprise des cours de brut, la stratégie de réduction n’a pas les effets escomptés. Et aucune forte remontée n’est prévue au cours des prochains mois.

« Le baril risque d’être coincé longtemps dans un tunnel de prix entre 50 et 60 dollars », estime Thierry Pilenko, président de l’institution boursière TechnipFMC. La bonne santé du marché des hydrocarbures non conventionnels aux États-Unis en serait la cause principale.

Il apparait en effet que la hausse des cours du brut a rendu plus rentables les stocks de pétrole de schiste américain. Porté par l’élection du pro-fossile Donald Trump et par la forte réduction des coûts de production, l’investissement dans le schiste est reparti à la hausse sur le territoire américain. En mai 2017, les producteurs d’huile de schiste ont même vu leur production grimper de 200.000 barils pour franchir la barre des 4,9 millions.

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