Pour la neutralité carbone, l’éolien offshore doit accélérer en France, appelle le secteur

L’éolien en mer, très en retard en France, doit accélérer fortement si le pays veut atteindre la neutralité carbone en 2050 face au dérèglement climatique, a appelé jeudi le secteur, qui prône un objectif « réaliste » de 50 gigawatts (GW) en milieu de siècle.

Cela signifie plus que doubler les projections actuelles, de 1 à 2 GW par an dans un premier temps, ont calculé le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et France énergie éolienne (FEE).

Tous les scénarios énergétiques, produits récemment par le gestionnaire du réseau électrique (RTE) comme par l’Ademe, soulignent la part croissante et incontournable que joueront les sources renouvelables à l’avenir, et ce quelle que soit la part assignée au nucléaire.

De ce fait, éolien terrestre, éolien marin ou panneaux photovoltaïques, « il faudra les trois! Si on abandonne l’un ou l’autre, il n’y aura ni neutralité carbone ni sécurité d’approvisionnement », prévient Michel Gioria, le délégué général de FEE.

Le tout premier parc marin devrait entrer en service en France en 2022, au large de Saint-Nazaire, avec dix ans de retard. A ce stade, 3,5 GW ont été attribués.

Pour 2050, RTE évoque 22 à 62 GW, selon les choix faits. Pour le SER et FEE, 50 GW est un objectif « réaliste », au vu des prix déjà compétitifs de la technologie, ou de l’espace nécessaire (2,8% de l’espace maritime métropolitain, selon eux). Ils prônent un cap intermédiaire de 18 GW en 2035, de quoi alimenter en électricité 14 millions de foyers.

« Tout le monde, y compris le public, demande une plus grande visibilité. C’est le cas en Allemagne, qui dispose d’une planification précise, revue régulièrement », souligne Yara Chakhtoura, de FEE.

Dès 2022, la France doit remettre à plat sa feuille de route énergétique, comme l’ont déjà fait Pays-Bas, Grande-Bretagne, et même l’Allemagne au littoral bien moindre (qui vise 30 GW en 2040).

« Nous demandons une volonté politique claire », dit Jean-Louis Bal, le président du SER, qui a commencé comme FFE à prendre contact avec les candidats à la présidentielle. « On a un soutien fort des ministres de la Transition écologique ou de la Mer, mais d’autres ont des messages plus ambigus, et cela se traduit dans la façon dont les administrations agissent » en régions sur les autorisations.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Un vendeur d’ éoliennes qui vend ses machines…
    Il essaie de justifier l’industrialisation des fonds marins, en sermonnant les récalcitrants. Mais la France est déjà le premier pays en terme de decarbonation de la production d’électricité.
    NON, la France n’est pas en retard.
    La France est un exemple.

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  • La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre passe par l’électrification toujours croissante de beaucoup de consommateurs de produits carbonés, industrie, transports, et nous devront doubler l’énergie électrique d’ici 2050.
    Encore faut-il que cette électricité soit produite proprement, sans production de CO2.
    Remarquons que le problème majeur est la pilotabilité des installations alimentant notre réseau électrique, pas l’aspect renouvelable, car compte tenu du fait que, avec des réacteurs de quatrième génération, le stock d’uranium et de thorium soit de l’ordre de 40.000 ans, l’aspect renouvelable ou non est sans intérêt. On a le temps de voir venir.
    Aujourd’hui, et tant qu’on ne saura pas stocker de l’électricité à bas coût et dans la quantité énorme nécessaire (et ce n’est pas demain la veille), nous pouvons classer les énergies pilotables en deux groupes :
    1) pilotables par nature, centrales à gaz ou à charbon, nucléaire, un peu de bio, hydraulique, …
    2) Pilotables par mariage, éoliennes lorsque le vent souffle mariées à des centrales à gaz en cas de pétrole, idem pour le solaire, et ce mariage est indissociable, pas d’éolienne ou de solaire sans CO2.
    Les constructeurs d’éoliennes sont donc malhonnêtes lorsqu’ils nous parlent de leur production comme d’une source d’énergie propre pour le climat.
    Et la seule solution est de construire une quarantaine de réacteurs le plus vite possible, et de vivre avec nucléaire plus hydraulique, avec une présence minoritaire d’éoliennes.
    Pour le solaire, son taux de charge de 15%, devant être complété par 85% de centrales à gaz, le rend parfaitement inutile.

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  • Cette publicité permanente pour le papier indigeste d’un ignorant intoxiqué au nucléaire n’a pas sa place sur ce site.

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  • La production éolienne offshore, d’octobre à mars possède un facteur de charge élevé: il doit être dans les 50-60% sur la façade atlantique, et dans les 60-70% en Méditerranée. Le solaire est faible à cette période, quoi que non négligeable.
    Comme complément, le biogaz est à développer au maximum, même s’il ne suffira peut-être pas.
    Pour cela, il y a au moins la moitié de la surface agricole consacrée à l’élevage bovin et ovin, qui consomme un espace énorme pour rien, qui peut être utilisée.
    Les interconnexions ont également un rôle important.
    D’avril à septembre, c’est le solaire + batteries et STEP qui sera le moyen de production dominant en matière d’ENR.
    Ce qu’il restera de nucléaire sera un socle plus ou moins important selon la vitesse de dégringolade de la production du parc.
    Le marché de l’énergie étant ce qu’il est, les épisodes de prix négatifs associés à des épisodes de prix très élevés permettront au stockage de se développer.

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      • @Cochelin Je ne suis ni anti-nucléaire ni anti-ENR. Je suis anti-charbon, anti-pétrole, et pro sobriété.
        Et entre le nucléaire et le gaz fossile, je dirais « ça dépend du niveau de gaz fossile ».
        Je vois que la production nucléaire a dégringolé depuis 2012: 58 GW contre 42 GW aujourd’hui, ce qui traduit de grandes difficultés dans cette filière, dont je ne me réjouis pas.
        Sur les « énormes quantités de stockage nécessaires » des ENR, elles viennent après les interconnexions, l’hydroélectricité de barrage, et le biogaz. Et il faut distinguer: stockage à CT à 80-90% de rendement et stockage à LT à 30% de rendement. Recharge des véhicules électriques selon la production des ENR.
        On va dire, à la très grosse louche dans un mix complet ENR: 70% d’ENR (solaire, éolien, biomasse, hydraulique au fil de l’eau et de barrage, interconnexions), 10% de stockage journalier, 20% de stockage à LT ou de gaz fossile.

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          • Une estimation « à la louche » mais complètement irréelle. Il serait bon de tout chiffrer (techniquement et financièrement) car les interconnexions coûtent très cher à multiplier et, pour l’hydraulique, la plupart des sites rentables sont occupés. Vous exposez vos convictions. Il reste à en prouver la soutenabilité.

          • @Cochelin: il n’ a rien d’irréel: ces ordres de grandeurs, que j’évalue à la louche font suite aux observations que je peux faire sur les productions d’ENR en Europe, et dans quelle mesure, environ, elles répondent à la demande. Ils sont en cohérence avec les modélisations faites par les Allemands sur des scenarii 100% ENR.
            En ce qui concerne les possibilités de stockage par STEP, celles-ci sont importantes. Il existe pléthore de lacs de barrage, à des distances proches les uns des autres et avec un écart de dénivelé suffisant pour stocker beaucoup plus d’électricité qu’actuellement.
            Je ne chiffre pas financièrement les choses. J’observe simplement que le système de fixation des prix spot étant ce qu’il est, avec des épisodes de prix négatifs de plus en plus nombreux et des périodes à prix élevés également de plus en plus nombreuses, le stockage par hydrogène, a priori très cher, peut sembler abordable.
            Quant au nucléaire français, il était sans doute auparavant soutenable, lorsque la filière était très forte, mais aujourd’hui… ? De toutes manières, quoi qu’on en dise, et que ce soit Macron ou Pécresse, les ENR seront inévitablement développées et il y aura sans doute aussi quelques nouveaux réacteurs.

  • @Marc, c’est assez vrai ce que vous dites mais comme tout le monde, vous oubliez de préciser ce qu’on peut faire avec les déchets de biomasse et la fraction sèche et solide des déchets urbains. On peut en faire du gaz, un gaz propre de tout composant condensable (donc sans goudron) et à l’aide moteurs industriels à gaz retravaillés à cet effet, on peut produire à volonté (et de façon pilotable) de l’électricité bien sûr, de la chaleur évidemment, mais aussi on peut produire du charbon de bois, pas inintéressant.
    ça c’est tout de suite, enfin le temps de fabriquer et mettre en route disons 18 mois. Pour demain, lorsque les difficultés seront surmontées au niveau distribution et applications, nous nous tounerons vers la production décentralisée d’hydrogène, dans 5 ans, si nous ne sommes pas morts avant.
    Au passage, Marc, les batteries de stockage ne produisent rien elle déplace dans le temps un éventuel excès de la consommation produite en excès. Nous ,notre process fonctionne par tous les temps et 24h/24, avec ou sans vent, avec ou sans soleil, mais nous pensons être les seuls à penser que solaire + biomasse ou déchets = centrale de production électrique pilotable à 98%. Par contre depuis que nous sommes prêts à commercialiser, 4 ou 5 ans nous avons clairement identifié que si peut-être nous apportons un progres sensible, à coup sur, nous bousculons à coup sûr un gros paquet d’intérêts reposant sur le statu-quo technologique. On peut s’amuser, terme un peu exagéré, à les recenser ensemble.

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    • @JPM
      Il faut une surface 30 fois supérieure pour produire un kg de bœuf que pour produire un kg de fruits et légumes, alors, ça laisse de la place, par exemple pour les cultures énergétiques ou le solaire PV.
      La solution ENR n’est pas simple à boucler, mais la solution nucléaire non plus, en l’état actuel de la filière: le taux de disponibilité du parc actuel s’écroule, l’EPR ne fonctionne toujours pas, et même en Chine, l’un des deux réacteurs a été mis à l’arrêt, il va falloir de nouvelles piscines de stockage, des risques persistent, malgré tout.
      Quant à la 4ème génération, je crois qu’au vu de l’effondrement du niveau scolaire, il n’y a plus le niveau intellectuel en France, comme c’était le cas dans les années 80 pour y arriver. En Chine, peut-être: ils sont en train d’essayer.

      Répondre
      • Marc écrit : « Le taux de disponiblilité du parc nucléaire s’écroule. » Non, pas tout-à-fait. Pour les 9 premiers mois de cette année, il est supérieur aux 9 premiers mois de l’année passée. 266871 en 2021 contre 241146 en 2020. Mais, vous avez raison sur le fait que les ENR apportent quand même une contribution utile au mix électrique et, dans l’avenir avec l’électrification des usages, toutes les sources seront nécessaires. https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere

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        • Concernant l’éolien sur les 9 premiers mois de cette année, la production a été beaucoup plus faible que l’année passée. 25521 GWh cette année contre 27819 en 2020 alors que le parc s’est agrandi. Mais c’est toujours bon à prendre. Le taux de disponibilité a donc fortement baissé.

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          • -8% de production éolienne sur les 9 premiers mois de l’année entre 2021 et 2020 pour un parc concentré dans une petite partie de la France.
            Mais bon, un indicateur plus pertinent serait la variation du solaire + éolien à l’échelle européenne et considérant des proportions optimales de solaire et d’éolien. La différence d’une année sur l’autre ne doit pas être bien grande.

    • @ CC Il me semble préférable d’utiliser les moyens pilotables de centrales à biomasse et à déchets, qui sont précieux, mais limités, en « dernier recours », (ou avant dernier recours, le dernier étant l’hydrogène) lorsque les autres moyens de compensations ont été épuisés, notamment le stockage journalier par STEP ou batteries.
      Ce que je ne sais pas, c’est, par exemple, combien faut-il de km² de cultures énergétiques pour fournir 1 TWh thermique de biogaz, et quel est également le potentiel des déchets ?

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  • Marc: en ce qui concerne le stockage d’énergie rien n’a l’ordre de grandeur nécessaire au lissage des ENR. Le plus grand STEP d’Europe, le barrage de Grand Maison dont la construction a duré plus de 8 ans, peut théoriquement restituer une puissance de 1800 MW mais pendant quelques heures seulement, après le lac est vide, ne parlons pas des batteries il faudrait un siècle à la gigafactory de Tesla pour fabriquer une capacité de stockage encore moindre! L’hydrogène vert, un jour, avec de grands stockages souterrains et un rendement de la chaîne qui ne peut pas dépasser 50%? C’est ce qu’éspère l’Allemagne à long terme. Les ENRi ne marchent qu’en doublant la capacité avec du pilotable et, de plus, l’expérience montre qu’à 50% d’ENRi dans le mix on met le réseau en danger.Le scénarios de RTE ce n’est pas la bible, et les injonctions européennes pour faire plus d’éolien ne nous concernent pas, notre électricité est décarbonée. Cet article ne reflète que l’opinion des vendeurs désignés par « le secteur »! Vous parlez des surfaces agricoles monopolisées par l’alimentation animale des élevages industriels, vous avez raison, ce type d’élevage devrait être banni peut à petit. Mais pour l’utilisation de ces surfaces le solaire n’est peut -être pas la priorité, je mettrais en premier retrouver notre autonomie alimentaire, on importe plus de la moitié de nos fruits et légumes! Il y a l’ADEME qui veut plus de méthanisation, ce qui demandes des CIVE (cultures intermédiaires à vocation énergétique) mais ne se développe qu’avec l’élevage industriel….Tout se mord la queue. Seuls les naïfs pensent que les choses sont simples, ou les idéologues.

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    • Concernant l’agriculture et la fin de l’élevage pour y implanter des parcs solaires PPV ou des cultures à vocation énergétique, beaucoup de questions se poseront . https://www.afis.org/Nourrir-durablement-dix-milliards-de-personnes « C’est pourquoi une forte transition alimentaire consistant à consommer beaucoup moins d’aliments d’origine animale, et donc à sacrifier une partie de l’élevage, notamment de l’élevage intensif, ne serait pas compatible avec le développement d’une agriculture productive et durable. Maintenir, voire améliorer la fertilité des sols cultivables, n’est-ce pas aussi préserver à long terme une planète capable d’assurer la survie de toute sa population ? »

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      • Si les milliards de Chinois et d’Indiens se nourrissent très bien malgré une densité de population extrêmement plus élevé rapportée à leur espace cultivable, c’est parce qu’ils ne consomment pas de bœuf et ni de mouton.
        En ce qui concerne les parcs PV, ils ont un grand avantage: celui de diminuer l’évaporation des sols dans un contexte d’assèchement croissant du territoire. Enfin, je vote pour « PV + brebis », puisque ce sont elles qui feront le nettoyage autour des PV, les PV leur apportant… de l’herbe, qui ne poussera plus, sinon, en été dans de nombreux territoires en France, à cause du réchauffement climatique.
        Les centrales PV au sol ont un coût de 50 € le MWh, mais cela est calculé sur 20 ans, alors que leur durée de vie est supérieure à cela. Je ne serais pas étonné que le coût réel du PV soit plutôt de 40 € le MWh sur 30 ans, en incluant la perte de rendement avec le temps.

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        • Vous semblez ne pas connaître la situation agricole en Chine et en Inde. La Chine comporte beaucoup d’élevages et importe d’énormes quantités de produits agricoles comme des animaux de boucherie.
          Quant à l’Inde, ce pays exporte beaucoup de végétaux et d’animaux. Ce pays comporte même le plus gros troupeau de bovidés du monde et la malnutrition y est malgré tout très développée. https://www.academie-agriculture.fr/actualites/academie/seance/academie/lagriculture-indienne-sa-specificite-mais-aussi-la-facon-dont
          Mais la solution PV+ brebis peut être une (petite) partie de la solution pour la production diurne d’électricité. Il faut rappeler quand même le caractère très déconcentré des ENR comparé au nucléaire. Mais rien n’est à jeter aux orties.

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          • Certes, avec l’américanisation de la bouffe, Chinois et Indiens consomment désormais davantage de viande qu’auparavant.
            L’obésité s’est même beaucoup développée en Chine.
            La solution « PV + brebis » apporte une grande partie de la solution d’un système complet à base d’ENR.
            Il fournit de l’électricité de jour lorsque l’activité est la plus importante. Les véhicules électriques peuvent être rechargés en journée en été, et durant la nuit en hiver avec l’éolien. Le prix des batteries va probablement continuer à baisser pour rendre la production nocturne à base de PV abordable.
            Rien n’est à jeter, effectivement étant donné les incertitudes qui pèsent sur les ENR d’un côté et sur le nucléaire de l’autre. Aujourd’hui, il y a dans le monde beaucoup plus d’investissements dans le solaire et l’éolien que dans le nucléaire. Mais si jamais les Chinois réussissent à faire trouver des solutions pour faire fonctionner des réacteurs de 4ème génération à un prix abordable, et que d’un autre côté il y a pénurie de matériaux dans le secteur des ENR, les choses peuvent changer.

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