mythe disparition charbon 2 2 - Le Monde de l'Energie

Le mythe de la disparition du charbon (2/2)

Une tribune sur la place du charbon dans l’énergie mondiale, en deux parties, signée Jean-Jacques Nieuviaert, président de la Société d’Etudes et de Prospective Energétique (SEPE). Retrouvez la première partie ici !

 

E – Les raisons de cet engouement persistant

Pour agir contre l’usage du charbon il est d’abord essentiel de comprendre pourquoi il reste si populaire en Asie.

Tout d’abord il représente une ressource essentiellement nationale, contrairement au pétrole ou au gaz naturel que les pays détenteurs exportent massivement. La plupart des pays qui utilisent du charbon actuellement en sont également de gros producteurs, comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie ou les USA. Ainsi l’essentiel de la production mondiale de charbon est assuré par la Chine avec 4 237 Mt, soit 51 % 1, suivi par l’Inde avec 10 % (862 Mt), l’Indonésie avec 8 % et les USA avec 7 %. Les pays européens étaient dans cette situation au siècle dernier avant que leurs mines de s’épuisent. Le charbon est donc une ressource stratégiquement sûre.

Cette situation a également un effet en termes de coût. N’étant pas soumis à un cartel de style OPEC+, les pays utilisateurs ne souffrent pas d’un prix de marché mondial instable, d’autant que le plus souvent le charbon est exploité par des entreprises publiques nationales. Ainsi, seuls les pays européens ont souffert de la hausse des prix générée par la crise ukrainienne, et l’analyse faite par certains « experts » selon laquelle la hausse des prix du charbon allait entrainer son remplacement est tout simplement absurde. La seule chose qui pourrait menacer le charbon dans ce domaine c’est un prix du gaz encore plus bas, et c’est d’ailleurs ce qui s’est passé aux USA avec le gaz de schiste. Mais en 2022, bien que la croissance de la demande d’électricité se soit ralentie à environ 3 %, une pénurie de gaz naturel a entraîné une hausse de son prix, ce qui a effectivement déclenché un retour au charbon, qui a été prépondérant dans l’UE (avec une hausse 9 %, ou 31 Mt, pour atteindre un total de 377 Mt). D’ailleurs en 2022, l’AIE a prévu des conditions économiques optimistes pour l’usage du charbon à court terme :  » Les marchés à termes actuels indiquent que les coûts marginaux des centrales électriques au charbon seront bien inférieurs à ceux des centrales électriques au gaz au cours des prochaines années ».

La variable prix interne est d’autant plus stable que le charbon a également comme caractéristique d’être très abondant, et on n’a jamais entendu parler de peak-coal d’ailleurs, une sorte d’équivalent au peak-oil. En effet, les réserves mondiales totales s’élèvent à 1072 Mds de tonnes2, soit 134 années de consommation au rythme actuel. Concernant la Chine, celle-ci dispose de 13,1 % des réserves prouvées, soit 142 Mds tonnes, ou encore 37 ans de consommation au rythme actuel.

De plus, le charbon est un combustible très important pour le secteur électrique. Ce que beaucoup de lobbies en faveur de son remplacement par des énergies renouvelables intermittentes oublient, c’est qu’il permet de produire de l’électricité en base de façon stable, ce qui est particulièrement important dans des pays où la consommation d‘électricité est en hausse permanente. Selon le nouveau rapport Coal 2022 de l’AIE, publié en décembre 2022, la production d’électricité à partir du charbon a grimpé de 8 % en 2021, sous l’effet d’un rebond général de la demande d’électricité post-pandémie, mais aussi en réponse à la faible production d’hydroélectricité et à la faiblesse des vents dans certaines régions.

Enfin, la technologie des centrales à charbon (en dehors des version supercritiques) est une technologie universellement répandue, qui ne passe pas par les monopoles de fournisseurs spécialisés dans des technologies beaucoup plus complexes, comme les CCGts, les panneaux solaires ou les turbines éoliennes.

Donc le charbon présente beaucoup d’avantages que ne possèdent, ni le gaz naturel, ni les énergies renouvelables intermittentes, et ces avantages constituent les facteur clés de son évolution future.

 

F – Le discours irréaliste des activistes sur la mort annoncée du charbon

Face à ces réalités structurantes, nous sommes confrontés tous les jours aux discours lénifiants ou surréalistes des activistes climatiques occidentaux, qui ne veulent pas les prendre en compte, et déclarent donc que les jours du charbon sont comptés.

Dans un rapport du 12 avril, le think-tank Ember estime que 2022 pourrait être la dernière année de croissance de l’électricité fossile. Selon le rapport, à partir de 2023, l’énergie propre (nucléaire et renouvelables) pourrait répondre à l’ensemble de la croissance de la demande. En 2022, 39 % de l’électricité mondiale provenait de sources propres, permettant de répondre à 80 % de l’augmentation de la demande mondiale, mais la part du charbon était toujours à 36 %.

Selon le CREA3, les progrès réalisés dans la mise hors service des centrales au charbon dans les pays riches et dans l’annulation des nouveaux projets de centrales au charbon dans les pays en développement sont encourageants, malgré la pénurie de gaz qui a secoué les marchés mondiaux de l’énergie en 2022. Cette ONG a le mérite de bien souligner que le fait d’être un « pays riche » est un facteur important pour tenir les objectifs !

Mais il est quand même bon de s’inquiéter de l’évolution actuelle, comme le fait remarquer l’ONG GEM, dans son rapport d’avril 2023, en constatant que « la sortie du charbon au niveau mondial devrait être quatre fois et demi plus rapide afin de respecter les objectifs des accords de Paris ». Cette réflexion tombe à point nommé, quand on constate que les mises hors service dans l’UE sont passées de 14,6 GW en 2021 à 2,2 GW en 2022, conflit ukrainien oblige !

Il faut donc, toujours selon la même ONG, aller beaucoup plus vite ! Les pays développés devraient fermer leurs centrales dix ans plus tôt que l’échéance fixée au niveau mondial. Pour y parvenir, les pays de l’OCDE devront ainsi fermer 60 GW de capacité de production d’électricité à partir du charbon chaque année jusqu’en 2030, soit environ quatre fois et demie la quantité enregistrée l’année dernière. Quant aux pays non membres de l’OCDE, ils devraient, eux, fermer 91 GW de capacité de production d’électricité à partir du charbon chaque année jusqu’en 2040 !

Finalement le seul élément réaliste de ce rapport tient en cette phrase pour une fois remplie de bon sens : « Plus il y aura de nouveaux projets de centrales à charbon mis en œuvre, plus les réductions et les engagements de réduction devront être importants ».

Mais malheureusement, si ces « experts climatiques » réclament à grand cri l’accélération de l’éradication du charbon pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris, le conflit ukrainien, et en particulier l’attitude de l’UE dans ce conflit, a eu un effet exactement opposé. Les pays émergents comptaient en effet, après la COP 27, sur le gaz naturel comme substitut au charbon pour diminuer ainsi leur impact climatique. Mais la ruée soudaine de l’UE sur le GNL a fait flamber les prix, et elle a ainsi détourné les cargaisons de GNL destinées aux émergents, qui ont donc dû revenir au charbon pour combler ce déficit énergétique.

En fait ce discours « optimiste » repose sur une incohérence intellectuelle majeure. Se satisfaire de l’hypothèse d’un pic de production d’électricité à partir d’énergie fossiles et en particulier de charbon est d’un simplisme effrayant. S’il y a pic, voir même une décroissance, ceci constitue simplement la baisse d’un pourcentage par rapport à un volume physique qui, lui, est en hausse. Donc la part des fossiles peut baisser, mais sans que cela se traduise par une baisse en valeur absolue des émissions de cette production à base de fossiles.

Dire que l’Inde par exemple va voir la part du charbon dans son mix passer de 75 % à 50 % pendant que la valeur absolue de son mix double, ne saurait constituer une bonne nouvelle pour le climat, sauf à dire que cela aurait pu être pire !

En fonction de tout ce qui vient d’être exposé, comment peut-on sérieusement imaginer par exemple que la Chine qui devrait utiliser en 2025 quelque 2,8 Mds de tonnes de charbon pour produire 5731 TWh d’électricité (Source AIE) soit 60 % de sa production totale, pourrait renoncer à utiliser cette énergie ? Et pourtant ce ne sera pas faute de développer les renouvelables, puisque qu’en 2025, ils devraient produire 3 300 TWh, soit 33 % du mix total. La Chine doit faire face à la fois à une demande d’électricité en forte expansion, à certains types de pénurie, comme les épisodes de sécheresse qui limitent fortement sa production hydraulique, et à la volonté de ne pas trop dépendre d’importations énergétiques couteuses et déstabilisantes sur le plan géopolitique. Donc le message sera clairement une fin de non-recevoir.

 

G – La seule voie de sortie : le CCUS4

Il faut donc être lucide, un monde sans charbon, tout le moins en Asie, n’est pas pour demain. Et donc la seule voie qui semble réaliste, compte tenu de la taille du problème à régler, serait de garder le charbon au moins partiellement mais en captant le CO2 émis lors de son utilisation. Et une telle hypothèse, pourtant rejetée massivement par les activistes, qui restent hypnotisés par les éoliennes et le solaire, commence d’ailleurs à faire sérieusement son chemin.

Le 6 décembre 2022, BNEF a publié ses prévisions annuelles sur la consommation d’énergie mondiale d’ici à 2050. Il propose deux scénarios :

  • Le volontariste « NetZero » marqué par des investissements massifs (trois fois supérieurs) en renouvelables, nucléaire, hydrogène et CCS, qui aboutit à un réchauffement inférieur à 2°C ;
  • Celui qui poursuit la transition actuelle « Economic Transition » et qui aboutit à 2,6° C.

Il concède, de surcroit, que sa modélisation montre bien qu’une trajectoire limitant le réchauffement à 1,5°C semble de plus en plus hors de portée. Le scénario NetZero implique de produire plus de 80 000 TWh d’électricité en 2050, soit le triple de la production actuelle, avec 47 % d’éolien, 26 % de solaire et 9 % de nucléaire. 23 000 TWh seraient dédiés à la production d’hydrogène vert, la consommation de celui-ci étant multiplié par quinze. Les capacités de CCS devraient passer de 40 Mt en 2021 à plus de 7 Gt en 2050.

Plus récemment, le 24 mars 2023 , l’AIE a déclaré que 2022 avait été une année faste pour le CCUS. Plus de 140 nouveaux projets ont été annoncés, augmentant la capacité de stockage prévue de 80 % et la capacité de capture de 30 %. Des projets de CCUS ont été annoncés dans sept pays supplémentaires, en Europe centrale et méridionale, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, ce qui porte à 45 le nombre total de pays prévoyant de développer des CCUS. Cette confiance accrue dans cette technologie a été renforcée par la hausse des prix du carbone et par la mise en œuvre de marchés volontaires du carbone. En 2022, plus de 210 Mt de nouvelles capacités de stockage dédiées au CO2 ont été annoncées, contre 100 Mt de CO2 en 2021 et 70 Mt de CO2 en 2020.

Ces évolutions constituent de bonnes nouvelles mais l’avenir n’est pas pour autant sécurisé. L’autre solution, que les gaziers appellent évidemment de leurs vœux, serait de s’en remettre au switch charbon / gaz naturel avant de passer à l’hydrogène vert. Mais cette hypothèse ne peut que conduire au désastre. Tout d’abord il n’y aura jamais assez de gaz naturel disponible pour compenser la consommation actuelle de charbon et les prix du gaz seraient donc amenés à exploser, anéantissant les espoirs de développement des pays émergents. Quant au relais de l’hydrogène vert, il est carrément utopique, compte tenu de la quantité considérable d’électricité qu’il faudrait consacrer pour obtenir les volumes nécessaires.

D’ailleurs lors du G7 des 15 et 16 avril 2023, les ministres se sont engagés à accélérer la sortie des énergies fossiles dans tous les secteurs, sans préciser toutefois de nouvelle date, mais il est précisé que cet objectif ne concerne pas les énergies fossiles assorties de dispositif de CCUS. Concernant la production d’électricité avec du charbon, le Royaume-Uni et le Canada, soutenus par la France avaient proposé une sortie en 2030 mais cela n’a pas été retenu. Il faut dire que pour ces trois pays l’effort était relativement limité !

 

Conclusion

Les discours utopistes des activistes et le développement d’une pensée magique n’y feront rien. Le charbon est encore là pour longtemps, même si en Europe nous finirons par oublier à quoi il ressemble.

Encore une fois, comme c’est malheureusement le cas depuis deux décennies dans les dossiers énergétiques, cette pensée magique gomme les réalités et les raisons pour lesquelles telle ou telle décision économique ou technologique ont été prises. Si on ne cherche pas à comprendre et à en déduire des solutions sensées, nous n’avancerons pas vers la réalisation des objectifs mais au contraire nous nous en éloignerons en les décrédibilisant.

Il est facile pour de soi-disant experts situés dans des pays occidentaux de plaider pour une sortie rapide du charbon, qui est déjà de fait, pour des raisons de fond, à la fois techniques et financières, en grande partie réalisée dans ces pays

Il en va tout autrement pour les gouvernements de pays aux moyens nettement plus limités et qui ne disposent ni de la technologie ni des systèmes de financement permettant de développer des EnR, du stockage ou des centrales nucléaires. De plus, ces pays sont confrontés à une hausse de la demande d’énergie qui n’a plus cours dans les pays riches, à commencer par le fait qu’une part non négligeable des population concernées n’a pas encore accès à l’électricité.

Même si les pays riches peuvent se permettent de tenir des grands discours sur le sujet, car le charbon fera bientôt partie de leur passé énergétique, le reste du monde, en gros les trois-quarts de l’humanité en a encore besoin massivement pour se chauffer, pour s’éclairer et pour produire car il n’a ni les moyens techniques, ni financiers pour s’en passer.

C’est en se mettant à la place des autres et en connaissant leurs contraintes existentielles, que les Etats occidentaux pourront porter une politique climatique crédible et peut-être arriver ainsi à modérer les effets du réchauffement climatique qui nous menace tous.

 

1 Sur un total Mondial de 8 318 Mt

2 BP Statistical Review of World Energy 2020.

3 Centre for Research on Energy and Clean Air

4 CCUS : Carbon Capture Utilization and Storage.

commentaires

COMMENTAIRES

  • C »est vraiment n’importe quoi…. la Chine importe du charbon !
    Par ailleurs, la disparition du charbon n’est opas un mythe ! Tout ce que l’on extrait de la terre pour le transformer en chaleur connaitra obligatoirement une fin ! Et si vous en doutez, demandez vous pour quelle raison nous avons cessé d’exploter le charbon dans les mines françaises :
    https://www.editions-complicites.fr/pages-auteurs/serge-rochain/
    Vous trouvrez ça dans « Une histoire de l’énergie, de l’origine jusqu’au XXIe siècle »

    Répondre
    • Sieur Rochain, à part vendre votre camelote votre commentaire ne répond en rien à l’article et n’est pas pertinent :
      – si la disparition du charbon n’est pas un mythe elle n’est pas avant des siècles et le problème climatique n’attendra pas..
      – si nous avons abandonner le charbon en Europe , quoi qu’il y ait encore des pays d’Europe qui l’extraient, c’est que le pétrole et le gaz étaient bien moins chers et bien plus facilement transportables en plus d’être des énergies plus concentrées.
      Lisez Vaclav SMIL et vous en apprendrez bien plus sur l’énergie que tous ce que vous avez pu en restituer dans votre camelote.

      Répondre
      • Mon pauvre Victor, vous croyez tout savoir sur le charbon et sur bien d’autres choses, mais surtout, vous le haissez 🙂
        Non on n’a pas abandonné le charbon parce que le pétrole présentait toutes les qualités que vous citez mais par ce que nous avons asseché les mines de France et au lieu de prétendre que je vends de la camelote en clitiquant, sans l’avoir lu, un de mes ouvrages qui est le fruit de 3 années de recherche et dans lequel vous apprendriez énormément de chose que vous croyez savoir si nous avons cesser d’exploiter le charbon en France ce n’est pas pour les raisons que vous évoquez car pourquoi dans ce cas avoir continué jusque dans les années 2000 si le pétrole présentait autant d’intéret ? « L’ensemble de l’extraction charbonnière cessera en France toute activité en 2004 avec la fermeture de la mine de La Houve en Lorraine ». Et si certains pays Européens comme la Pologne continue à exploiter leur charbon c’est tout simplement parce qu’ils ne sont pas encore venu à bout de leurs ressources. Pourtant le pétrole existe aussi pour eux depuis aussi longtemps que pour nous ! Comment ne comprenez vous pas vos contradictions ? C’est simple…. parce que vos arguments sont faux, tout simplement.
        Quant aux réserves mondiales de charbon il n’y en aurait pas pour des siècles d’après l’AIE mais pour 145 ans au rythme de la consommation actuelle. Mais rassurez vous c’est la source fossile qui a la plus longue espérance de vie. 58 ans pour le pétrole, et 57 pour le gaz. Quant à l’uranium qui n’est pas fossile, ce ne sertait que 48 ans.
        https://comitemeac.com/dossiers-2/dossiers/capsules-energetiques-introduction/quelles-sont-les-reserves-de-combustibles-fossiles-sur-la-planete/
        Voyez, c’est le genre de chose parmi beaucoup d’autres que vous pourriez apprendre en lisant ma « camelote » comme vous dites. Mais vous ne chercherez pas à le lire, sans doute la crainte d’être confronté à vos contradictions…contentez vous donc de lire des ouvrages d’opinions, plutôt que des ouvrages qui rapportent les conclusions des études scientifiques sur le sujet, celles des historiens qui en rapporte l’histoire sans prendre partie, celles des staiticticiens qui en fixent l’évolution à différentes époques ce qui permet d’en extraire les tendances….

        Répondre
      • Cochelin, vous dites n’importe quoi….COMME D’HABITUDE !
        Le texte écrit : « Ainsi l’essentiel de la production mondiale de charbon est assuré par la Chine avec 4 237 Mt »
        Ce n’est pas ce que produit la Chine, c’est ce qu’elle consomme et effectivement elle importe l’essentiel du charbon quy’elle brule de partout Russie, Australie….et c’est ce que vous confirmez en plus ! Vous êtes bien comme ce V ictor qui se croit informé pour avoir lu une ânerie !

        Répondre
        • Petite méprise de ma part sur le sens de la première phrase de Rochain, qui était mal formulée et pouvait faire croire le contraire de sa pensée. Mille excuses alors.

          Répondre
  • La deuxième partie de cette analyse sur le devenir du charbon est frappée du bon sens et décrit des réalités incontestables à mes yeux: oui le charbon sera en valeur absolue encore présent pour longtemps et tous les pays qui sont loins de nos niveaux de consommation (PIB/habitant) ne renonceront pas à leur charbon.
    Alors il paraît urgent de développer la captation du carbone (CCUS) et arrêter de procrastiner en nous illusionnant sur les seuls intermittents !

    Répondre
  • à Monsieur Jean-Jacques Nieuviaert, Président de la SEPE.

    Un excellent article qui expose sainement l’analyse des réalités mondiales et ses besoins d’accès à la fée électricité qui iront grandissant bien plus fortement que les moyens dont disposent les 3/4 du monde pour verdir les MD de KW/he à produire pour satisfaire à minima leurs citoyens. L’hydrogène ou plutôt les variantes hydrogénées existantes et encore à découvrir sont notre porte de sortie à tous mais il faudra du temps.
    Les verts ne sont pas suffisamment mûres pour comprendre les différentes réalités économiques de notre planète.

    Répondre
  • L’auteur cite le rapport Coal 2022 de l’AIE, publié en décembre 2022, mais il ne prend que ce qui l’intéresse en oubliant l’essentiel, l’année 2022 et les suivantes.

    Pour la production d’électricité en 2022, page 14, elle a augmenté de 830 TWh. Dans le détail, c’est plus 720 TWh provenant des renouvelables, 175 TWh du charbon, 45 TWh du gaz et une baisse de 110 TWh pour le nucléaire.

    Entre 2022 et 2025, les prévisions donnent 2500 TWh d’augmentation, pour 90% pourvue par les renouvelables, 6% par le nucléaire, 2% par le charbon et 2% par le gaz.

    Répondre
  • @Canado
    Les chiffres peuvent être aveuglants et trompeurs.
    En effet si les renouvelables augmentent comme vous le dites (P 14) ils sont exprimés en Twh bien évidemment puisque l’on parle là d’électricité.
    Mais si on regarde la page 12 on voit que le charbon reste stable (8000 MT) et si on convertit les MT de charbon en équivalent Twh électrique on tombe de haut car le rapport est autour de 25 mile (25 000) ! Ce qui veut dire que remplacer le charbon par des renouvelables électriques et comme évoqué par l’auteur on est pas bien dans le mythe du remplacement du charbon.

    PS: pour la conversion MT en Twh
    https://www.unitjuggler.com/convertir-energy-de-tSKE-en-MWh.html

    Répondre
  • Comme indiqué page 12, la consommation totale de charbon, pas seulement pour l’électricité, reste stable entre 2022 et 2025 et a très peu augmenté entre 2021 et 2022 (1,2%).

    Pour la captation du carbone (CCUS), cela entraîne une consommation de charbon augmentée de 30%, coûte 50% plus cher du kWh et sert surtout à injecter du CO2 dans les réservoirs de pétrole pour augmenter la production. Le CO2 revient en brûlant les carburants.

    Depuis 20 ans, beaucoup de subventions pour des projets, abandonnés pour certains, aux performance médiocres pour d’autres.

    Répondre
      • Pour une borne (?) il est semble bien que vous en êtes une si on peut comprendre votre ineptie.
        Si vous aviez seulement lu le texte on ne peut plus explicite , il n’y a aucune ambiguïté sur les MT « de charbon » !
        Mais comme seul votre égo vous excite vous vous répandez en bêtises sans fin et sans limite !

        Répondre
  • Dans le rapport de l’IEA sur l’électricité publié en février 2023, page 7, les renouvelables ont produit 29 % de l’électricité en 2022 et la prévision est de 35 % pour 2025.

    L’électricité produite par le charbon resterait identique de 2023 à 2025 à ce qu’elle était en 2022. Même chose pour le gaz.

    En 2022, les renouvelables ont augmenté de 5,7% et le nucléaire a reculé de 4,3% (page 21).

    Au total (page 120), les renouvelables ont produit plus du triple du nucléaire, avec 8350 TWh contre 2685 TWh. Les renouvelables devraient dépasser le charbon en 2025.

    Entre 2022 et 2025, les renouvelables augmenteraient de 2450 TWh. Toutes choses égales par ailleurs, c’est 8.200 TWh en 10 ans. Malgré l’augmentation de la con sommation en 10 ans, une bonne partie du charbon sera éliminée de la production d’électricité. Ce que le nucléaire ne pourra jamais faire.

    Répondre
    • OK, admettons Canado votre analyse , le charbon serait supprimé de la production d’électricité (ce que je ne crois pas possible sans moyens de stockage massif de l’électricité réalisable à un coût acceptable ), mais vous ne parlez que de l’électricité qui est loin de pouvoir remplacer les 8000 MT de charbon par an consommés dans le monde soit l’équivalent de 64 millions de Twh comparés à vos 8000 Twh d’électricité. Même si l’électricité était entièrement « renouvelable » elle ne pourrait résoudre seule la décarbonation de l’énergie.
      PS: la page 120 du rapport ne correspond pas à ce que vous rapportez , le tableau de cette page concerne : Total seaborne coal exports (Mt), 2020-2025

      Répondre
  • Canado: n’englobez pas les énergies renouvelables pilotables et variables dans un même ensemble, ce n’est pas la même chose.
    Dites-nous surtout qu’est-ce qu’il faut faire pour viser un système complet, se passant entièrement des fossiles.
    (Pour faire du 50% ENR 50% fossile, c’est possible techniquement, la preuve, les teutons le font. Ils vont même progresser encore jusqu’à 65-70%?)
    Et quel est votre point de vue sur les STEP ainsi que sur le pic d’extraction de cuivre annoncé pour 2025 par l’AIE ?

    Répondre
    • Pour le cuivre l’IEA ne semble pas avoir annoncé un pic de production en 2025. En février 2014, une revue scientifique annonçait ce pic pour 2030. Ce ne semble en aucun cas être la réalité vue d’aujourd’hui.

      Par contre l’IEA a bien annoncé un pic du pétrole probable pour 2025. C’est le pétrole total, avec le pétrole de schiste, les gains de raffinerie (à partir du gaz injecté au raffinage) et les agrocarburants. Le pétrole traditionnel a eu son pic en 2008.

      Selon l’IEA, les réserves de cuivre ont augmenté de 30% au cours des 10 années précédent 2021, du fait des activités d’exploration.

      Lire à toutes fin utiles : https://energieetenvironnement.com/2022/03/27/le-cuivre-loin-de-lepuisement/

      La production de cuivre a été de 12,9 Mt en 2000 et 22,0 Mt en 2022. Les réserves étaient de 340 Mt en 2000 et de 890 Mt en 2022.

      Selon l’IEA, le secteur de la production d’électricité a utilisé 0,6 Mt de cuivre en 2020 sur un total de 23,9 Mt. En 2040, selon les hypothèses, ce sera 1,3 Mt ou 1,7 Mt sur un total de 31,7 Mt ou 33,4 Mt.

      Répondre
      • @Canado,

        L’AIE alerte sur le Cuivre et d’autres éléments (https://www.connaissancedesenergies.org/transition-energetique-laie-alerte-sur-les-futurs-besoins-de-minerais-220218) , pas seulement pour la production mais aussi pour l’utilisation (VE entre autres) sachant que les « progrès » dans certains pays en développement vont amener des consommations de Cuivre accrues (Logement, électro-ménager, …). Qui sera « évincé » de l’accès au Cuivre !? Effectivement, nous pourrons (en tant qu’occidentaux) continuer nos consommations insensées (ou Pas !?) pendant que d’autres en seront subitement largement sevrés (ou Pas… parce qu’ils refuseront cet état de fait et engageront des moyens pour s’en garantir l’accès…).
        La croissance de la Chine, de l’Inde et du Sud-Est asiatique (Indonésie, Vietnam, etc…) va peser sur le marché du Cuivre et ne pas vouloir le voir est une sacrée vacherie pour les générations « futures » qui vont hériter d’Actifs mais aussi de lourds « Passifs » en tout genre… (Pas sur que les USA fassent des interventions de partout sur la planète pour garantir le niveau de vie des Européens, pour le leur ils le feront…).

        Répondre
  • Ne pas confondre le rapport de décembre 2012 sur le charbon et celui de février 2023 sur l’électricité.

    En 2022, sur une consommation de 8025 Mt de charbon, 1080 Mt l’ont été pour la sidérurgie (metallurgical coal) et 6945 Mt pour les usages thermiques de production d’électricité ET de chaleur.

    Dans l’usage thermique du charbon pour la production d’électricité et de chaleur, pour 100 TJ contenues dans le charbon consommé, seuls 39 TJ ressortent sous forme d’électricité (37 TJ) ou de chaleur (2 TJ). Les proportions sont différentes pour le gaz naturel. Le rendement des centrales à charbon récentes est très supérieur à cette moyenne.

    En 2022, il a sans doute fallu consommer 100,5 EJ (exajoules) de charbon pour produire 37,2 EJ d’électricité (10320 TWh).

    Lorsque les énergies renouvelables auront remplacé tout le charbon dans la production d’électricité, il ne restera plus que l’usage en sidérurgie, appelé aussi à disparaître après 2050.

    Répondre
    • @Canado,

      Que la part des Renouvelables sur l’électricité globale progresse vite dans les années à venir c’est une certitude. La demande électrique mondiale va elle aussi croitre très fort. Que les Renouvelables fassent disparaitre le charbon de l’électricité en 2050, c’est malheureusement très discutable et non démontrer solidement et trivialement…

      La forte demande en Gaz (non russe) sur le Marché mondial des Européens à déstabiliser bien des échanges commerciaux sur le Gaz en 2022 et il n’est pas sur que bien des pays ne se tournent pas vers une base accrue en charbon dans les années à venir… (même les Allemands l’ont fait l’an dernier…). Sans Hydraulique en Back-Up, les ENRi sont voués à avoir un Back-Up fossile (Hélas !).

      @Canado,
      Si vous connaissez des pays avec pas trop d’hydraulique (pas la Norvège, le Québec, l’Islande ou le Costa Rica) qui sont proches du 100%ENR, faites suivre, SVP.
      Le 50% ENR est à priori à porter de bien des pays (surtout avec un peu d’hydraulique), après cela va devenir bien compliqué et fort couteux (l’industrie charbonnière va veiller à son grain et assurer des productions abordables… – Grand Hélas).

      A noter, que l’éolien terrestre en France serait maintenant à des couts entre 70 et 80 Euros/MW.h (tout dépend des garanties d’achat et de leur durée par ailleurs). Le cout de l’éolien est passé par un optimum bas et à tendance à remonter (cela dépend de l’exposition aux vents des zones donc de la production moyenne « prévisible »).
      Pour le PV, cela s’est plutôt stabilisé (fini les records à la baisse dans les pays du Golfe !), certes Lidl fait des promos mais est-ce sérieux et garanti sur 30 ans !? (« Bon Marché coute cher » par moment, cela est aussi valable pour l’utilisation effréné du charbon mais avec la majorité de l’addition pour les générations futures…).

      Répondre
commenter

Répondre à Rochain Serge Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

on en parle !
Partenaires
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective