Lithium de France lève 44 millions d’euros pour des projets de production en Alsace

Le société Lithium de France a annoncé mardi avoir levé 44 millions d’euros pour poursuivre ses travaux d’exploration du sous-sol alsacien dans l’optique de produire de la chaleur et du lithium géothermal.

L’entreprise, qui dispose d’un permis d’exploration exclusif dans le nord de l’Alsace, a réalisé ses premières opérations d’exploration du sous-sol alsacien au cours du deuxième semestre 2022.

« Les résultats sont extrêmement prometteurs et vont nous permettre de définir nos cibles pour les premiers travaux de forage », assure à l’AFP Guillaume Borrel, le directeur général.

Lithium de France ambitionne de commencer à produire de la chaleur à partir de 2025, avec un objectif de capacité thermique de 20 megawatts (soit potentiellement 160 gigawattheure de production annuelle), et d’extraire du lithium à partir de 2026, pour une quantité de 1.500 tonnes annuelles d’hydroxyde monohydraté de lithium, de qualité batterie.

L’entreprise a également sollicité trois autres permis exclusifs de recherches, actuellement en cours d’instruction par les autorités. La nouvelle levée de fonds, après une première levée de 8 millions d’euros en novembre 2021, doit lui permettre de poursuivre et conforter l’ensemble de ses activités.

« Cette opération de financement en capital constitue une étape décisive et structurante pour le développement de Lithium de France », a déclaré Pierre Brossollet, président de Lithium de France, cité dans un communiqué. La société « a vocation à contribuer à la transition énergétique, à travers la fourniture de chaleur aux collectivités et de lithium géothermal, notamment au secteur automobile », a-t-il ajouté.

Ce capital est apporté par Arverne Group, énergéticien français spécialisé dans la géothermie, qui demeure l’actionnaire majoritaire, avec près de 55% des parts, et Equinor Ventures, branche du géant norvégien de l’énergie Equinor spécialisée dans l’investissement. Ces deux entreprises figuraient déjà au capital de la société.

Le producteur norvégien d’aluminium Hydro fait lui son entrée au capital de la société, en tant qu’actionnaire minoritaire.

Arverne Group est le repreneur de l’entreprise Fonroche Géothermie, qui avait été placée en procédure de sauvegarde après l’échec de son projet de production de chaleur et d’électricité géothermale à Vendenheim, au nord de Strasbourg.

Le projet avait provoqué plusieurs séismes ressentis dans l’agglomération strasbourgeoise, avant que la préfecture décide finalement d’y mettre un terme.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Il faut se dépécher avant que le lithium ne disparaisse du besoin industriel remplacé par un autre métal moins couteux, de plus grande facilité d’accès, dont l’extraction est moins poluante, et plus abondant comme le sodium.

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  • En espérant de beaux succès pour cette double filière (énergie + Matières premières).

    A rappeler que les gisements gaziers de Lacq furent très complexes à démarrer et la mise au point ne fut pas de tout repos (avec des Avis négatifs d’experts américains mandatés au démarrage)… Finalement les équipes françaises y réussirent et en tirèrent des compétences assez uniques dans l’Oil&Gaz à l’époque mais aussi industrielles de l’amont à l’aval…

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  • A une époque, pour SR le lithium ne polluait pas qd j’en parlais avec « la face cachée des énergies renouvelables » (qui polluent tout à grande échelle) . Ceci quel que soit le produit ou minerai extrait et raffiné à grands coûts (et coups) d’énergie fossile, de quantité d’eau qui assèchent et qui rendent malade partout ds le monde les pauvres gens pour ns donner l’illusion de sauver notre petit bout planète occidentale !

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    • En effet, comme tous les opposants aux VE vous faisiez un grand fromage de la pollution provoquée par le minage du lithium… et uniquement du lithium sans avoir jamais protesté et critiquer les autres activités minières historiques depuis un ou deux siècles comme le pétrole par exemple qui polluent depuis bien longtemps dans l’indifférence générale.
      En fait tout ce qui pollue mais ne gêne pas vos propre choix n’est pas vraiment polluant !
      Vous fonctionnez comme ça Dubus, mais vous n’êtes pas le seul.

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      • « En fait tout ce qui pollue mais ne gêne pas vos propre choix n’est pas vraiment polluant ! »
        c’est comme vous !

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        • Ah NON, moi je n’ai jamais dit qu’il n’y avait que le minage du lithium qui poluait !
          Et je n’ai jamais dénoncé une activité minière particuliere comme vous !

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          • LOL, LOL, LOL

            Bein Si pardi !!! les mines d’Uranium nécessaire au Nucléaire !!! Le « Père Vert » se focalise dessus très régulièrement (en oubliant toutes les autres) LOL, LOL, LOL

            Oui, l’extraction minière pollue énormément et quasi toutes les extractions sont désastreuses surtout à large échelle (Uranium comme les autres, y compris les mines de phosphate dont on gaspille les ressources à vitesse vertigineuse…) ! A petite échelle certaines reconversions de mines (en Lacs notamment sont amusantes parfois, ces Lacs servent dans certains cas après quelques années à assurer l’alimentation en eau potable de certaines localités), c’est un peu du « Small is beautiful », mais ce n’est économiquement pas trop rentable…

            Il est rigolo le Zécolo-zozo Rochain !!!

  • @ »Père Vert » Serge,

    Le Lithium avec comme « Numéro atomique 3 » a été privilégié pour sa légèreté, qui est un facteur limitant des « Transports »…

    Le Sodium avec comme « Numéro Atomique 11 » est nettement moins léger et sacrément réactif avec l’eau (molécule abondante sur terre, même si parfois on en manque…), mais peut-être avez-vous raison ce sera une partie de l’avenir de certaines batteries (toutefois le lithium dans les batteries a maintenant une longue existence, notamment l’électroportatif, avec de nombreux REX, pour le Sodium Quid !???). A priori les batteries au Sodium seront donc plus lourdes pour une même quantité d’énergie stockée donc ce serait logiquement moins d’autonomie ET plus d’énergie consommée au km… (Rien n’est idéal ! mais si c’est moins cher !)

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    • @3père Vert » Serge,

      Là où vous avez raison, c’est que les Flux d’extraction de lithium seront restreints physiquement (c’est LE soucis du VE actuel du fait des Marchés globalisés)… Verra t’on donc un parc routier moitié sodium, moitié Lithium (comme Essence et Gazole se partage actuellement le marché du transport routier et avec chacun des supporters avec des arguments différents et aussi des constructeurs plus spécialisés dans un des types de carburant… Voiture au Gasoil plus chère à l’achat mais moins chère en consommation au km) !? Pas impossible… (Nota : Aux USA le gazole est peu répandu dans les voitures comparativement à l’Europe…)

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      • Et pourquoi pas le Potassium dans pas longtemps !??? Va falloir potasser le sujet et faire fleurir de nouvelles solutions (c’est bien la potasse pour les Fleurs et les beaux Fruits !!!)

        Répondre
  • GEOTHERMIE PROFONDE – LITHIUM – VALLEE DU RHIN SUPERIEUR

    La géothermie profonde est appliquée avec succès dans de nombreux sites à travers le monde. Les plus nombreux produisent de la chaleur à partir de puits atteignant entre -1500 et -2000 mètres.
    Les sites de la vallée du Rhin supérieur avec des profondeurs de forage plus importantes, jusqu’à 5000 mètres, ont conduit ces dernières années à nombre de sinistres, séismes dépassant le niveau 4 de l’échelle de Richter qui en compte 9. Rappelons, sans être exhaustif, Bâle, St Gall, Landau, Insheim et tout récemment Vendenheim. Dans d’autres régions, Corée du sud par exemple, le 15 novembre 2017, la ville de Pohang a été secouée par un séisme de magnitude 5,4, le plus puissant de l’histoire moderne du pays, au cours duquel plusieurs dizaine de personnes ont été blessées et des dégâts au bâti pour plusieurs millions d’euros ont été constatés.
    Le succès de la géothermie profonde dépend en réalité de la connaissance fine du sous sol au niveau de la cible des puits producteur et de réinjection.Le pompage produit une dépression de 25 bars, alors que la réinjection s’effectue sous une pression de 100 bars. Dans une région de failles instables comme le fossé d’effondrement Rhénan une pression de 125 bars explique l’origine des séismes. Certains sites fonctionnent pourtant avec plus ou moins de succès technique. C’est le cas lorsque la circulation de l’eau entre les pieds des 2 forages est assurée, car aboutissant dans une même faille, et permettent un équilibre entre pression et dépression. En l’absence de cette connexion, l’eau réinjectée s’accumule dans des poches avoisinantes où l’augmentation de pression explique les séismes. La meilleure illustration en est le site de Vendenheim.
    Les régions parisienne et munichoise sont souvent citées comme des réussites de la géothermie profonde. C’est exact, leur bassin est constitué par une très grande dépression remplie de moraines et d’eau. La circulation entre les deux puits s’effectue naturellement. Les projets en zone volcanique, comme par exemple en Islande, ne peuvent en aucun cas servir d’exemple car très différents de la situation en notre région.
    La nappe phréatique
    Il faut préciser que ces évènements sont totalement déconnectés de la nappe phréatique rhénane qui circule entre 3 et 100 mètres de profondeur.Le danger pour la nappe vient de sa traversée par les forages dont le cuvelage (casing) peut être soumis à corrosion par la saumure pompée à 150°C (100g de sel par litre) ou endommagé par les séismes. La nappe rhénane est le plus important réservoir d’eau douce en Europe, sa pollution serait une véritable catastrophe.
    Prospection géophysique
    L’exemple de Vendenheim est caractéristique de l’état de l’art actuel. Un consortium constitué de Fonroche géothermie, le Bureau de recherches géologique et minière, l’École des mines et Electerre de France, s’est fixé comme objectif, à partir de mai 2015, de préciser le modèle structural et la profondeur de la cible du site de Vendenheim. Pour ce faire des camions vibreurs ont parcourus 100 km répartis en 7 lignes sur 28 communes. En complément 1 983 km de lignes parcourus en hélicoptère entre 300 et 500m au dessus du sol devaient permettre d’améliorer la connaissance sur la nature du socle. D’autres outils en complément, imagerie satellite et par drones, magnétisme et magnétotellurie sont venus renforcer les travaux de prospection géologique. Les conclusions de cette étude devaient permettre de maîtriser le risque de sismicité induite par la mise en place de procédures prédictives adaptées et définir les trajectoires des 2 puits.
    On connaît le résultat, une succession de plus de 100 séismes plus ou moins forts entre novembre 2019 et l’interdiction de continuer le projet en 2021. Les forages de Vendenheim ont démontrés que les techniques actuelles ne permettent en aucun cas une connaissance précise de la géographie des failles et de leur connexions dans le contexte d’un fossé d’effondrement. Les deux puits n’étant pas connectés, l’eau réinjectée est allée s’accumuler dans des poches inconnues, la pression accumulée est à l’origine des séismes.
    Or ce sont exactement les mêmes méthodes de prédiction qui sont actuellement utilisées dans le cadre des permis de recherches signés au printemps 2022 par la préfète du Bas Rhin pour la région de Haguenau. Il est naturellement à craindre que les résultats de ces investigations ne permettent, pas plus que pour le projet de Vendenheim, de maîtriser le risque de séismicité.
    Les sinistres, plus de 3800 déclarés pour Vendenheim en France et en Allemagne, ne semblent pas avoir servis de leçon aux autorités.
    Il faut noter en plus quelques statistiques, seuls 30-40 % des forages géothermiques réalisés sont productifs, de plus une réduction importante de la productivité est constatée après 5-10 ans, le casing peut perdre jusqu’à 80 % de son épaisseur en une année.(Dr. Maren Brehme, Ecole polytechnique fédérale de Zurich -ETH)
    Dangers, Risques et problématiques de la recherche de lithium dans le fossé du Rhin supérieur.
    Dans une étude publiée le 21/01/2022, l’Institut technologique universitaire de Karlsruhe (KIT), le professeur Valentin Goldberg, s’inquiète de l’énorme quantité d’eau nécessaire aux procédés d’extraction du lithium des milieux aqueux développés actuellement en Allemagne et en France.Des ajouts d’alcalins et d’acides sont nécessaire pour atteindre la valeur optimal du ph de 7 pour le traitement, modifiant ainsi l’analyse de la saumure rejetée par le puits injecteur. Pour la purge du produit absorbant (Aluminiumhydroxide, titanate de lithium ou autre) de très grandes quantités d’eau fraîche sont utilisées.
    L’extraction de 50 % du lithium présent dans la saumure, nécessite une capacité de stockage de 60 minutes dans le réacteur. Avec un débit pompé de 80l/seconde soit 288 m3/heure et une concentration de 200 mg/lithium par litre, l’extraction de 50 % du lithium nécessite 720m3/heure d’eau fraîche pour la purge du produit absorbant. La production d’un kilo de lithium nécessite ainsi 25 m3 d’eau fraîche.
    L’installation prototype de Insheim en Allemagne fonctionnant en continue pendant 24 heures produirait 691kg/jour de lithium et consommerait 17275 m³ d’eau fraîche. L’installation industrielle prévue devrait produire annuellement 1800 tonnes de lithium nécessitant 45 millions de m³ d’eau fraîche. Celle-ci pompée dans la nappe phréatique conduirait à un abaissement important de son niveau au dépens des usages actuels, notamment des cultures, avec les risques de pollution inhérents à toute installation industrielle.
    Plusieurs villes allemandes, Renchen, Buehl, Rheinmuenster, Baden-Baden, Neuried, Achern, Rheinau, Windschlaeg, se sont déclarées opposées à une installation sur leur commune. Aussi la société Vulcan a-t-elle déposée des demandes de permis de recherche du coté français pour la production de lithium en sus de celles déposées par les sociétés françaises.
    Recharge en lithium.
    En géothermie profonde, l’eau est réinjectée à environ 1km du puits producteur. La chaleur des roches à grande profondeur permet à la saumure de se réchauffer suffisamment avant d’atteindre la zone de pompage. Qu‘en est-il de la recharge en lithium ? Une recherche ne nous a pas permis de trouver de littérature sur le sujet sauf un article américain qui avoue ne pas savoir, et pose la question. Celle-ci est importante car elle conditionne la durée d’activité des installations et leur éventuelle rentabilité.
    Mais peut être la recherche de lithium n’est elle qu’un prétexte pour relancer la géothermie profonde productrice de chaleur et d’électricité, rencontrant de plus en plus d’opposition en raison des sinistres survenus et la fébrilité des autorités à subventionner des projets qui ne rencontrent pas l’agrément du public.

    JDB
    12/2022

    Répondre
    • Vous avez oublié de citer les dizaines de milliers de puits profonds de géothermie qui n’ont jamais provoqué le moindre séismes.
      Ramené aux mêmes proportions de nombres il y a eu plus d’accidents nucléaires avec d’autres, conséquences, par rapport au nombre réduit de centrales nucléaires….

      Répondre
      • @ »Père vert » Serge,

        Comme explique M. Braun la géothermie est bien complexe (Cf pour un pareçu rapide – https://www.youtube.com/watch?v=q4xZArgOIWc) et si cela marchait si bien que certains le disent ce serait nettement plus développer…

        J’aimerais une source à vos dizaines de milliers de puits profonds !!! (mais cela restera lettre morte comme d’hab !)

        Répondre
    • @JDB,

      Merci pour votre explication détaillée.
      Cela calme un peu sur les perspectives potentielles, notamment le volume de Lithium non garanti de facto…

      Ce sera donc peut-être à classer comme bon nombre d’annonces de ces dernières années en lien avec la supposée « transition énergétique » (qui n’est qu’une évolution succédant aux précédentes) dans la case des sirènes informatives piégeuses (moitié crédible – moitié canular !)… Comme cela est en France, cela fait certes beaucoup de bruits de Coqs divers et cela « rassure » du monde.

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