Ce 8 octobre est sorti le Tic-tac de l’horloge climatique, disponible en librairie. Vous pouvez feuilleter les bonnes feuilles ici. On n’y trouve pas de recette miracle pour freiner le mouvement des aiguilles de l’horloge climatique.

L’ouvrage tente d’expliquer le plus rigoureusement possible les mécanismes de l’horloge pour pouvoir mieux agir face au réchauffement.

Le mécanisme de base est des plus simples : ce ne sont pas les flux annuels de nos émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent la planète, mais l’accroissement du stock présent dans l’atmosphère.

Du fait de la durée de vie de ces gaz dans l’atmosphère (hors vapeur d’eau) et de la déstabilisation du cycle du carbone, le trop-plein de ces gaz accumulés dans l’atmosphère va continuer à agir sur le climat.

Les impacts du réchauffement vont continuer à se durcir durant les prochaines décennies, même si des politiques plus ambitieuses permettent d’inverser rapidement la trajectoire mondiale des émissions.

Vers un système énergétique bas carbone

Mais le Tic-tac n’est pas un traité supplémentaire de collapsologie. Notre thèse est que la transition vers un système énergétique bas carbone a démarré et qu’elle va s’accélérer dans les années qui viennent pour deux raisons principales. La première est économique : la baisse simultanée des coûts de production des énergies renouvelables et du stockage de l’électricité bouscule la donne dans le système énergétique.

La seconde est sociopolitique : du fait de la montée des impacts du réchauffement, la question climatique quitte le petit monde des experts pour s’imposer au coeur du débat politique, partout dans le monde.

Le mouvement des jeunes est particulièrement représentatif de cette nouvelle donne qui fait du climat, non plus une question de développement durable concernant les générations futures, mais un problème nous concernant tous, ici et maintenant.

Les moyens d’accélération de la transition énergétique sont connus et la courbe d’expérience de la tarification du carbone permet maintenant aux économistes de mieux appréhender la chose : la question des effets redistributifs de cette tarification est essentielle dans un monde où les inégalités s’accroissent au sein des pays (mais décroissent entre pays riches et pays pauvres).

Il convient donc de coupler le volet incitatif de la taxation du CO2 avec un volet redistributif pour répondre aux critères de justice climatique.

Reprendre la main

Reprendre la main face au réchauffement global implique d’atteindre la neutralité carbone : ramener le niveau brut de nos émissions à la capacité d’absorption de l’atmosphère. Ceci implique d’améliorer le fonctionnement des puits de carbone terrestres (agriculture et forêt à titre principale) et océanique.

Deux récents rapports du GIEC documentent ces deux questions majeures. Les transformations à opérer pour reconquérir la diversité du vivant et accroître l’efficacité des puits de carbone naturels sont largement devant nous.

Ce seront, d’après le Tic-tac, les défis les plus difficiles à relever pour nos sociétés durant les prochaines décennies.