Fermeture de Fessenheim: un an après, le territoire redoute une « impasse financière », dénoncent des élus

Les élus locaux du secteur de Fessenheim (Haut-Rhin) ont dénoncé vendredi « l’impasse financière » dans laquelle pourrait se trouver à terme leur territoire en raison d’un différend fiscal avec l’Etat, un an après la fermeture de la centrale nucléaire.

La commune de Fessenheim et ses voisines continuent à verser 2 à 3 millions d’euros chaque année à un fonds de compensation financière, alors qu’elles ne touchent plus les 6,4 millions d’euros de recettes fiscales qu’apportait la centrale, ont-ils exposé lors d’un point de presse à Fessenheim.

« Absurde », selon le maire de Fessenheim Claude Brender, ce mécanisme est synonyme de « faillite programmée du territoire » à terme, a déclaré Gérard Hug, président de la communauté de communes Pays Rhin-Brisach, qui en compte 29. « Notre collectivité ne pourra pas supporter » cette charge, a-t-il souligné.

La critique porte sur le fonctionnement du Fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR), né en 2010 de la suppression de la taxe professionnelle pour instaurer une compensation entre les collectivités gagnantes de la réforme et celles perdantes.

L’Etat refuse de retirer Fessenheim de la liste des collectivités qui contribuent au fonds, alors que la centrale s’est arrêtée. « C’est comme demander à un salarié licencié de continuer à payer les cotisations (sociales) », a comparé M. Brender.

Selon les élus, aucune avancée significative n’a été obtenue pour le long terme alors que le problème est soulevé depuis plusieurs années et que la « neutralisation des effets du FNGIR » leur avait été promise dès 2018 par Sébastien Lecornu, alors secrétaire d’Etat à la Transition écologique.

Interrogée par l’AFP, la préfecture du Haut-Rhin fait valoir que les collectivités situées autour de la centrale bénéficient d’une « compensation intégrale » de leur contribution au FNGIR, et ce jusqu’en 2023.

La préfecture a également rappelé qu’un amendement à la loi de finances 2021 « vise à réduire d’un tiers leur perte de recettes ».

Le versement annuel devrait passer de 3 à 2 millions d’euros après 2023, ont confirmé les élus vendredi. Toutefois, ce « geste » de l’Etat demeure « insuffisant », a réagi M. Hug.

Par ailleurs, il « n’est pas sûr » que ce rabais annuel d’un million d’euros profite seulement à Fessenheim, a relevé Raphaël Schellenberger, député (LR) du Haut-Rhin : l’économie pourrait être mutualisée entre la centaine de collectivités contributrices au FNGIR en France.

« La solution, c’est de sortir Fessenheim des territoires éligibles au FNGIR », a insisté M. Schellenberger.

Sur 20 ans, la contribution du territoire au FNGIR atteindra 100 millions d’euros, car le dispositif concerne aussi la Collectivité européenne d’Alsace à hauteur comparable, a calculé Yves Hemedinger, député (LR) du Haut-Rhin.

Les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim ont été arrêtés respectivement le 22 février et le 30 juin 2020. Leur démantèlement dans les prochaines années va faire perdre plus de 2.000 emplois locaux directs et indirects, selon les élus.

L’Etat alloue 15 millions d’euros au territoire pour sa reconversion a rappelé la préfecture. « Une goutte d’eau », a estimé M. Brender.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Arrêter ces réacteurs vieillissants avant une catastrophe semble plus sérieux que de pleurer sur des revenus  »perdus »!
    Perte d’au moins 2000 emplois locaux…recyclez-vous il va falloir pendant très longtemps des  »démenteleurs » de centrales nucléaires, des emplois locaux et durables! Alors vous qui avez glorifié cette filière ne dites pas maintenant  »je ne veux pas devenir un démonteur de radio-activité »… faudrait un jour être cohérent!

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  • Bonjour, Guy, est-il nécessaire de vous rappeler que ce que vous appelez « des réacteurs vieillissants » venaient de voir leur durée d’exploitation prolongée de 10 ans par l’autorité de sureté nucléaire.
    Que depuis ces arrêts la France importe régulièrement de l’électricité d’Allemagne produite avec du charbon qui tue des milliers de personnes chaque année avec des particules fines.
    Que l’on a de cesse de nous prévenir de risques de coupure s’il venait à faire très froid sans vent.
    Et pour finir, que cette fermeture anticipée sans aucune justification autre que politique coûte plusieurs milliards aux français.

    Répondre
  • Rappel1
    La fermeture de Fessenheim a été négociée par le tandem Aubry Duflot avant l’élection présidentielle de 2012 afin de canaliser les voies des verts vers Hollande qui l’a mis dans son programme…
    Ce dernier (sans son scooter) n’a pas réalisé la chose.
    Début 2017, macron en mal de voies vertes l’a remis dans son programme.
    En 2020, macron pensant à sa réélection de 2022 et pour donner des gages toujours aux mêmes écolos, ordonne l’arrêt en 2020, malgré une production annuelle en 2019 du site de Fessenheim de 12,32 TWh, la 5ème meilleure performance de production en 42 ans d’exploitation. La moyenne étant de 2015 à 2019 de 10.27 TWh. 25 million d’€ y ont été investis (bilan EDF de 2019).
    Rappel 2
    Pour les néophytes, une « visite » décennale des matériels réglementés, quand elle est effectuée correctement et que les contrôles ont été validés, permet une remise en exploitation pour 10 ans.
    Pour avoir travaillé dans le privé dans des centrales vapeur (40t/h) et vécu des décennales, ce n’est pas une sinécure, c’est des mois d’arrêt, de mise en conformité, de réfection et de contrôles très strictes par des organismes de type APAVE. Ce qui se passe au niveau des centrales atomiques (comme disent les brave gens) est encore plus conséquents au niveau des prescriptions et contrôles ASN.
    Fin 2015 La centrale est le premier site du parc nucléaire d’EDF à avoir réalisé toutes les prescriptions de l’ASN imposées suite aux troisièmes visites décennales. Ce qui autorisait cette centrale de produire jusqu’en 2025.
    Alors dire « Arrêter ces réacteurs vieillissants avant qu’une catastrophe ne survienne » c’est de la désinformation pour néophytes et c’est au mieux ne rien connaître à cette activité…
    De plus y jeter le discrédit en donnant des leçons de cohérence c’est du haut cynisme.

    Répondre
  • Une visite décenale avec ses travaux et coûts exhorbitants ne permettra jamais de contrôler par exemple certaines parties du génie civil…
    Rien n’est  »durable » ici bas, tout se corrode, s’use se dégrade bien souvent sans signe  »avant coureur’!
    Quelque soit la nature des matériaux des dizaines de milliers de composants d’une centrale nucléaire… tout n’est pas remplacé ni remplaçable! On »joue » sur des limites.. on  »tire sur les ficelles », et un jour,  »elles pêtent » (loi de Murphy).
    La liste des incohérences (mais si mais si!) de l’électricité nucléaire est sans fin pour la fission. Ne parlons même pas des  »alchimistes » de la fusion avec leur ITER… des professeurs  »fol dingue » qui feraient mieux de travailler dans l’intérêt du plus grand nombre, plutôt que d’espérer gagner seuls toutes les semaines le gros loto!
    Toutes mes remarques (apolitiques!) ne présentent aucune forme de cinisme, juste du réalisme scientifique!
    Et encore une fois, un peu de respect pour  »Les Verts », sinon je demande à  »Dame Nature » d’arrêter de vous offrir tous les jours les 500 litres d’oxygène qui vous permettent de respirer et de vivre!

    Répondre
  • Continuer de trainer dans la boue les professionnels en jetant sur eux l’opprobre, il en restera toujours quelque chose!.
    Homme de terrain je suis et j’ai vu pas mal de zozos verts venir en visite, je les ai pratiqués et bien analysés. Leur idéologie, même quand le travail est bien fait, les empêche de le reconnaître. Donc le respect çà se mérite !
    Allez voir l’état de dame nature à Baotou en Mongolie Zone industrielle spécialisée ds le raffinage des terres rares (face cachée des énergies vertes)

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