« Arrêtons de nous focaliser sur la distance entre les éoliennes et les habitations »

La réflexion sur nos modes de production énergétique n’aura probablement jamais été autant au cœur des débats qu’en ces temps troubles sur le plan géopolitique et environnemental. Si le Président Emmanuel Macron a affiché sa détermination à poursuivre le développement de l’énergie nucléaire sur le sol français, les énergies renouvelables continuent également à se développer et à représenter un espoir pour l’avenir de notre souveraineté énergétique.

Parmi celles-ci, l’énergie éolienne terrestre joue un rôle de premier rang. Mais pour qu’elle trouve réellement sa place, il faut continuer à combattre certaines idées reçues, notamment celle de l’impact qu’elle pourrait avoir sur le confort des riverains.

Une volonté affichée de continuer à développer l’éolien terrestre et offshore…

La hausse du prix du gaz et notre souveraineté en matière de ressources énergétiques électrisent les débats politiques et font couler l’encre dans de nombreux médias. Ces préoccupations, couplées à la crispation sur le sujet du nucléaire et à la nécessité de respecter nos engagements en matière de limitation du réchauffement climatique, remettent sur le devant de la scène les enjeux en matière de développement des énergies renouvelables sur le sol français.

Dans ce contexte, les projets éoliens suscitent un intérêt croissant : la France possède en effet le deuxième gisement éolien européen après la Grande-Bretagne. Et la dynamique ne risque pas de faiblir : la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui décline les objectifs prévus par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé des objectifs ambitieux pour le développement de l’éolien terrestre et offshore.

Ainsi, au 31 décembre 2023, la production d’énergie éolienne sur le territoire français devra atteindre au minimum 21 800 MW (elle représentait 18 783 MW au 31 décembre 2021). France Energie Eolienne estime que la capacité de production a déjà augmenté de 200% ces 10 dernières années.

… qui provoque des crispations et fait naître des craintes quant aux impacts sur la qualité de vie et la biodiversité

Depuis maintenant vingt ans, l’implantation de nouveaux projets éoliens fait régulièrement l’objet de débats politiques au niveau national et local et de traitements médiatiques importants qui se font l’écho des crispations générées par le développement de ce mode de production énergétique sur le territoire.

Les principaux griefs concernent l’impact négatif sur la qualité de vie des habitants imputé à l’implantation des éoliennes près de zones d’habitations et notamment sur les nuisances sonores générées.

Or, s’il y a vingt ans les méthodes d’évaluation des impacts bruit étaient balbutiants, notamment à cause du manque de retour d’expérience, cela ne correspond plus à la réalité et ces préoccupations n’ont désormais plus lieu d’être. Et si quelques parcs ont légitimement pu faire l’objet de contestations ces dernières années, des solutions ont pu être mises en place pour respecter la réglementation en vigueur.

Pourtant les craintes liées au développement de l’éolien terrestre n’ont pas disparu et sont mêmes exacerbées par la tendance à l’augmentation de la taille des éoliennes qui tend à faire penser qu’il faudrait – selon une logique de proportionnalité – les éloigner encore davantage des lieux d’habitation, alors que la loi prévoit actuellement une distance minimale de 500 mètres.

En témoigne la question adressée au gouvernement le 2 février dernier sur ce sujet par la députée LR du Calvados Nathalie Porte.

Cependant ces craintes sont tout bonnement infondées car les études d’impact apportent depuis des années les garanties nécessaires à l’implantation de ces projets dans le respect des règles en et la distance entre les éoliennes et les habitations est loin d’être le seul critère de considération.

Et il serait biaisé de penser que pour clore le débat la solution consisterait à déplacer le « problème » en misant uniquement sur l’éolien offshore, à très grande distance des habitations. Les enjeux ne sont certes pas les mêmes, mais les retours d’expérience non plus et les études d’impact en milieu maritime permettant d’évaluer les impacts sur la biodiversité, demandent encore des développements.

Des études d’impact globales qui apportent un haut niveau de garanties

Tous les projets de parcs éoliens terrestres en France avec des mâts de plus de 50 mètres entrent dans la catégorie des projets d’Installation Classée pour la Protection de l’Environnement soumise à Autorisation. Dans ce cadre, la réalisation préalable d’une étude d’impact est obligatoire et doit répondre aux exigences du code de l’environnement propres aux éoliennes, section 11 et Articles L515-44 à L515-46.

En résumé, le dossier d’étude d’impact doit comporter une analyse de l’état initial (niveaux de bruit existants avant l’implantation des éoliennes), une analyse des impacts du projets (modélisation et simulation du bruit engendré par le fonctionnement du futur parc), et enfin une présentation des mesures d’évitement et/ou de compensation, afin de limiter l’émergence sonore (différence de bruit éoliennes en fonctionnement et à l’arrêt).

En complément, le législateur a précisé qu’en tout état de cause, la distance minimale entre une éolienne et une habitation, distance « appréciée au regard de l’étude d’impact », ne pouvait pas être inférieure à 500 mètres.

Les études d’impact acoustiques réalisées par les spécialistes acousticiens, ne se contentent donc pas de raisonner sur une distance minimale de 500 mètres mais prennent aussi en compte l’ensemble des paramètres influant sur les niveaux de bruit : état sonore initial et conditions météorologiques associées, positions, dimensions et vitesse des éoliennes, niveaux de puissance acoustique garanties par les fabricants, possibilités de bridages acoustiques, conditions de propagation, occurrences météorologiques, etc.

Ce sont donc les résultats de ces études complexes et multi paramètres qui, in fine, permettent de préciser le type, le mode de fonctionnement, le nombre et la position des éoliennes, qui sont dans la plupart des cas éloignées de plus de 500 mètres.

La distance minimale de 500 mètres est donc à considérer uniquement comme un garde-fou et il n’y a pas lieu de la modifier suite à l’évolution des dimensions des mâts et pâles des éoliennes, puisque ces caractéristiques sont explicitement prises en compte dans les dossiers d’étude d’impact acoustique réalisés par des bureaux d’études spécialisés et qui font foi.

L’application d’une règle de proportionnalité entre hauteur des éoliennes et distance minimale d’implantation n’apparait donc pas pertinente et ne doit surtout pas être un frein au développement d’une énergie renouvelable qui peut avoir un rôle déterminant à jouer pour l’avenir de notre souveraineté énergétique.

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