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Les énergies fossiles ont-elles un avenir ?

Depuis que le Parlement Français a exigé l’abandon, à terme, de l’exploration pétrolière et gazière dans notre pays, on a fini par croire que le monde entier s’était transformé.

Le Pape lui-même a demandé aux industriels de mettre fin à l’exploration des ressources fossiles ! Mais la réalité s’impose, la position des USA sur l’Iran a fait grimper les cours du pétrole brut… dont la consommation continue à augmenter.

Plutôt que de penser globalement et d’agir localement comme le souhaitait le père de l’écologie, le Professeur René Dubos en 1972 à Stockholm on pense localement et on parle globalement sans agir. Le résultat est un grand écart entre les intentions et les réalisations.

Mais il est difficile de faire entendre raison à des interlocuteurs qui refusent de regarder autour d’eux et qui contemplent frileusement leur petit coin de terre en frissonnant de peur, et le fait de continuer à parler des énergies fossiles comme des produits qui ont encore un avenir ne me font pas que des amis alors que les commentateurs n’hésitent pas à parler tous les jours du « retard » de la France qui n’a pas installé dans chaque agglomération les magnifiques éoliennes qui fleurissent désormais une partie importante de notre territoire.

 

A un moment de notre histoire nous avons bâti un développement industriel à partir du charbon. Nous en avons perçu les limites et le pétrole, puis le gaz, ont fini par prendre le relais.

Plus énergétiques, plus propres, ils ont permis l’automobile et l’avion et révolutionné les navires.

La démographie galopante et la concentration urbaine sont en train d’interroger ces sources d’énergie et l’on en vient à repenser les mobilités urbaines pour échapper à la pollution et aux encombrements.

A chaque transformation on essaie de ne pas régresser mais de rendre la vie plus attractive.

On insiste néanmoins beaucoup plus aujourd’hui sur les économies d’énergie, le recyclage et la lutte contre les gaspillages dans une conception de « développement durable » dont les jeunes générations sont devenues les promoteurs.

Chacun se sent concerné par la protection de l’environnement et souhaite voir progrès et écologie se réconcilier.

Deux mondes s’opposent

Mais tout ceci est essentiellement pensé dans un monde protégé, celui de la partie développée de notre planète, il reste encore des pays, le plus grand nombre, qui luttent pour leur survie, qui sont soumis à des guerres, des régimes autocratiques mortifères, des conditions sanitaires et alimentaires critiques et qui ne peuvent pas partager les objectifs que nous assignons à notre développement.

Ces pays vont donc faire l’apprentissage d’un développement utilisant les sources d’énergie les moins chères sans tenir compte des désagréments que nous avons connus et que nous combattons depuis une cinquantaine d’années.

Pour raccourcir le temps entre la pénurie et les problèmes créés par l’utilisation des fossiles il n’y aura que le bien-être de la population concernée : santé, éducation, alimentation, électricité…

Or on constate au contraire une régression sur ces critères en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, ( pas partout, heureusement) .

C’est donc en regardant l’ensemble des pays du monde et non l’Occident,( la France et enfin Paris !) qu’il faut concevoir ce qui va arriver à l’utilisation des énergies fossiles qui ont permis à nos continents de connaitre leur essor.

Le charbon a un prix bas et des réserves abondantes, des pays comme l’Inde ou la Chine l’utilisent abondamment et commencent depuis une dizaine d’années de déplacer les centrales à charbon pour les éloigner des villes.

D’autres régions du monde ont des territoires étendus qui regorgent de charbon, ils l’utilisent aussi et continueront jusqu’à ce qu’une alternative compétitive leur soit proposée.

Pour l’instant pour éviter un abus de carbone atmosphérique, il faut qu’ils luttent contre l’usage individuel du charbon et qu’ils utilisent des techniques modernes pour la combustion centralisée, c’est-à-dire des très hautes températures (on dit critiques, super-critiques…).

On peut aussi utiliser des déchets ligneux mélangés au charbon comme on l’expérimente à Cordemais chez EDF.

Contrairement à ce que je lis parfois les deux grands pays consommateurs ne prévoient pas de diminution de leur consommation de charbon, mais une légère augmentation au profit de toutes les autres sources d’énergie pour leur croissance (gaz, nucléaire, hydraulique, éolien et solaire) .

Les conséquences carbone sont exceptionnelles si on arrive à éradiquer l’utilisation individuelle (jusqu’à moins 95%) .

Pour le pétrole et le gaz, l’augmentation de la consommation, s’il y a développement des pays en cause, est inéluctable.

Avant de pouvoir bâtir des alternatives, il faudra passer par le gaz pour la cuisine au détriment du bois et de la déforestation, le gaz encore pour les centrales électriques pour accélérer l’électrification, le pétrole pour la mobilité et les matières plastiques pour la consommation quotidienne pour éviter les importations massives.

On prévoit donc dans toutes les études une production de gaz et de pétrole en hausse, le bas carbone doit être recherché dans la lutte pour les rendements et contre le gaspillage.

Continuer à penser que l’on va mettre du solaire intermittent partout dans ces pays est un leurre, technique, économique et social.

Une double peine

Dire qu’il faut arrêter l’exploration pétrolière est une double peine pour ceux-ci puisqu’ils ne pourront pas se passer du gaz et du pétrole et que la seule conséquence sera le renchérissement des produits pétroliers !

Essayer de maintenir des prix bas et leur donner la possibilité  de disposer d’une énergie électrique abondante, pilotable, et bon marché, est une priorité.

Pendant le même temps nos pays vont connaitre une révolution technique dans tout ce qui touche la vie dans les villes, et c’est là où la concentration est la plus importante, la Chine, que l’accélération est la plus brutale.

La ville de demain commence à Singapour tandis que le véhicule électrique s’installe par centaines de milliers dans toutes les conurbations surpeuplées.

C’est probablement là aussi que les véhicules connectés sans conducteurs vont prendre leur essor, car le dirigisme et la discipline sont des ingrédients majeurs pour aller vite dans les investissements et… l’achat par les consommateurs.

Ne pas jeter les énergies fossiles avec l’eau du bain

Pour une fois, c’est vraisemblablement la Chine qui va essuyer les plâtres d’un nouveau mode de vie en ce qui concerne la mobilité des personnes et des biens.

La conséquence c’est que les Chinois vont prendre en main l’ensemble des filières industrielles comme ils l’ont déjà fait avec les panneaux solaires photovoltaïques.

Changer notre mode de vie ensuite en leur achetant leurs produits ne va pas améliorer notre niveau de vie et notre seule chance de le maintenir va être soit d’imaginer un autre avenir que celui de la concentration urbaine des fameuses « métropoles » que l’on nous promet, soit d’innover plus vite qu’eux pour marginaliser leurs batteries électriques et leurs algorithmes.

C’est à partir de cette réalité qu’il nous faut réfléchir…et agir.

Pour ma part, je pense que l’avenir n’est pas à ces « métropoles » décidées par Paris, mais à un développement harmonieux du territoire avec des centres de production, d’éducation et de santé irriguant l’ensemble du territoire national.

En ce qui concerne l’innovation, il nous reste à retrousser nos manches en imaginant ce que sera la place de la mobilité électrique et ce qui sera maintenu en dérivés du pétrole.

C’est la cohabitation qui va constituer notre mode de vie, avec des rendements améliorés, des progrès d’anti-pollution déterminants.

Notre culture a toujours privilégié la liberté et l’équilibre, ce sera sans doute notre originalité dans le futur et le gage d’une place dans le monde du futur sans « copier » le modèle chinois auquel il serait difficile de nous adapter. Ne jetons pas les énergies fossiles avec l’eau du bain !

commentaires

COMMENTAIRES

  • Vos conclusions sont en effet à contre-courant. Est-ce du à une réflexion plus globale, comme vous l’encouragez en début de votre article ? Il semble que cela soit tout le contraire. Parler de l’avenir des énergies fossiles sans prononcer une seule fois les mots « gaz à effet de serre » ou « climat » montre quelques points majeurs que vous oubliez dans votre raisonnement. Du point de vue économique, vous avez raison de souligner l’apport des énergies fossiles. Mais vous entretenez un lien biaisé entre amélioration du niveau de vie et développement économique. Si l’on intègre aussi le développement environnemental et social (on aurait alors probablement trouvé le mot « climat » dans un tel article), on obtient le développement durable, c’est-à-dire la véritable augmentation du niveau de vie. En ne regardant que le développement économique pour parler de qualité de vie, votre raisonnement est biaisé et vos conclusions deviennent fausses. Vous avez pourtant raison de souligner que c’est encore un raisonnement fait par de nombreux acteurs.

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