La consommation d’eau des centrales nucléaires divisée par trois dans une nouvelle estimation de l’exécutif

Les centrales nucléaires françaises consomment trois fois moins d’eau douce qu’initialement estimé par les statisticiens du ministère de la Transition écologique, selon leurs nouveaux chiffres publiés mercredi à la veille de la présentation du plan Eau de l’exécutif.

La consommation d’eau, pour refroidir les réacteurs, est désormais estimée à environ 0,5 milliard de mètres cubes par an contre quelque 1,7 milliard dans la précédente évaluation, faisant passer la part du nucléaire de 31% à 12% dans la consommation totale française, selon les chiffres publiés par le Service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique.

En France métropolitaine, le volume total d’eau consommé -qui correspond à la part de l’eau prélevée mais non restituée aux milieux aquatiques- est estimée à 4,1 milliards de m3 en moyenne sur les années 2010-2019, selon le SDES.

« L’agriculture est la première activité consommatrice d’eau avec 58% du total, devant l’eau potable (26%), le refroidissement des centrales électriques (12%), et les usages industriels (4%) », précise la nouvelle évaluation, inchangée en volume pour les autres secteurs.

« Nous avons eu l’occasion au cours des dernières semaines de travailler plus finement avec les énergéticiens pour venir préciser la réalité des prélèvements et de la consommation du parc dans un contexte où des efforts importants ont été faits pour contribuer à la sobriété d’usage de l’eau », a justifié une représentante du ministère lors d’une présentation du déplacement du président Emmanuel Macron jeudi pour présenter le « plan Eau ».

Le document de l’administration mis en ligne mercredi soir cite explicitement la contribution à ce nouveau calcul d’EDF, qui a fourni au ministère ses chiffres depuis 2010.

Cette réévaluation intervient toutefois dans un contexte de raréfaction de la ressource en eau avec le réchauffement climatique mais aussi de relance du nucléaire en France, où 6 nouveaux réacteurs EPR doivent être construits, et peut-être 8 de plus.

Pour ce qui est des prélèvements bruts, le refroidissement des centrales consomme quelque 15,3 milliards de m3, soit près de la moitié des prélèvements totaux annuels en France.

L’intégralité de ces volumes est considérée comme restituée aux cours d’eau – quelques degrés plus chaude – pour certaines centrales. Seules celles qui sont dotées de tours aéroréfrigérantes, qui crachent les emblématiques panaches de vapeur, voient une partie de l’eau s’envoler (environ 22% selon le ministère).

« En début d’année, nous nous sommes réinterrogés sur les hypothèses assez fragiles » sur lesquelles reposaient les estimations précédentes, a expliqué à l’AFP Béatrice Sédillot, cheffe du SDES. Des pourcentages généraux avaient été appliqués aux volumes colossaux prélevés par toutes les centrales aux bords des cours d’eau afin d’estimer la partie consommée et non pas restituée.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Le résultat du premier calcul des mêmes spécialistes n’étant pas favorable à la réputation de sobriété du nucléaire, ils ont été priés de revoir leur calcul pour aboutir au résultat imposé par le Président.

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    • Toujours aussi complotistement Drôle le « Père Vert » Serge !!! (1, 2, 3, »Soleil » !!! pour nous éclairer de sa magie !!!)

      En parlant de Facteur 3, L’ADEME et NEGAWATT ont été aussi très bon pour favoriser le Gaz Fossile en comptant l’énergie primaire utilisée pour les calculs de la RT2012 (il y a effectivement un « facteur 3 » entre énergie primaire et énergie produite et « commercialisée »… c’est le rendement, mais on ne demande pas au « charbon Allemand » son rendement pour se servir de l’électricité qu’il génère en période d’ENRi faible ou absente…) –> Bilan bien des Français ont installé du chauffage au Gaz depuis 2012 (et jusqu’en 2020), un Non-Sens Historique, mais au rendement de production moins « mauvais » que l’électrique !!! (mais avec un bien meilleur facteur de pollution aux GES !)

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      • Apo toujours dans ses délires: qui n’arrivent toujours pas à évoluer avec son temps et à constater ce qui se fait déja sur le terrain et se ridiculise constamment avec tous ses vieux canulars périmés pour gogos alors que tout le monde peut tres facilement verifier toutes les avancées sur le terrain qu’il faut accélérer de toute urgence grâce aux ENR … Vous ne connaissez vraiment que les fakes pour gogos?. vous parlez du bio gaz ? … l’essentiel c’est la réalité du terrain qui se met déjà en place alors que le Pv et l’eolien ne sont qu’une partie des ENR : « … Les énergies éoliennes et solaires ont fourni pour la première fois en 2022 plus de courant aux pays de l’Union européenne que le gaz naturel, année de bouleversements énergétiques précipités par la guerre en Ukraine, selon un rapport du groupe de réflexion Ember publié mardi.
        L’éolien et le solaire ont fourni en 2022 près du quart (22%) de toute l’électricité consommée dans l’Union européenne, bien plus que l’électricité à base de charbon (16%) et dépassant même « pour la première fois le gaz fossile (20%) » utilisé dans la production électrique, selon l’European Electricity Review du groupe de réflexion sur l’énergie…. »

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        • Mais Oui Régis, avec pas loin de 1.000 milliards d’Euros investis dans l’Europe dans les ENRi ces dernières années, heureusement que cela produit !!!
          toutefois pour être 100% ENR sans beaucoup d’Hydraulique, ce n’est pas demain la veille…

          Par contre vu l’état des industries des ENRi en Europe (notamment du fait de la concurrence Chinois !), pas sur qu’on tienne le rythme longtemps et de manière durable… (Hélas !!!)

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    • « Il ne faut pas voir de malveillance devant ce qui peut s’expliquer uniquement par de l’incompétence ».
      En fait, le rapport sur l’évaporation de l’eau liée aux centrales nucléaires de 2020 donnait déjà des chiffres détaillés pour chaque configuration de réacteur et avait déjà le bon chiffre (en tenant compte du facteur de charge de 75%).
      https://www.edf.fr/sites/default/files/contrib/groupe-edf/producteur-industriel/nucleaire/ENVIRONNEMENT/guide_2020_-_centrales_nucleaires_et_environnement.pdf
      Le ministère a juste corrigé une erreur de sa part, pour se remettre en cohérence avec les vraies évaluations, qui étaient déjà disponibles.

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