Le bateau 100% renouvelable Energy Observer se lance dans un tour du monde

Les énergies renouvelables ne cessent d’inspirer les aventuriers du XXIème siècle. Après l’aviateur suisse Bertrand Piccard, qui a réalisé un tour du monde en avion avec pour seule source d’énergie les rayons du soleil, c’est aujourd’hui le navigateur français Victorien Erussard qui va naviguer aux quatre coins du globe sur un bateau autonome en énergie grâce aux technologies renouvelables. Véritable démonstrateur technologique, le catamaran baptisé « Energy Observer » vise à tester les technologies renouvelables en milieu extrême afin de favoriser leur déploiement dans l’ensemble des secteurs de notre société. Le catamaran a été mis à l’eau le 14 avril à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) avant d’entamer un tour du monde qui débutera par un tour de France et une escale inaugurale à Paris début juillet.

Un catamaran à l’empreinte carbone nulle grâce aux énergies renouvelables

C’est le 26 juillet dernier à Abou Dhabi que l’aviateur Bertrand Piccard terminait avec succès le premier tour du monde avec un avion uniquement alimenté en énergie solaire. Un véritable exploit qui a sans aucun doute inspiré le navigateur Victorien Erussard et le scaphandrier Jérôme Delafosse. Ils ambitionnent en effet de réaliser un tour du monde à bord d’un bateau autonome en énergie, propulsé à l’hydrogène et aux énergies renouvelables. Un défi que les deux amis sont bientôt sur le point de relever.

Le catamaran expérimental Energie Observer a en effet été mis à l’eau le 14 avril dans le port de Saint-Malo, en Bretagne. Car ce ne sera pas la première fois qu’il arpentera les océans de la planète bleue : Energy Observer est en effet le nouveau nom de l’Enza New Zealand, mythique bateau de course à bord duquel Sir Peter Blake reporta le trophée Jules Verne en 1994.

Pour sa seconde jeunesse, l’Enza New Zealand a été profondément modifié afin de devenir un catamaran à l’empreinte carbone totalement neutre. Depuis 2015, dans les hangars du pôle naval Jacques-Cartier de Saint-Malo, une équipe de 30 spécialistes travaille à la reconversion écologique de ce bateau de 30 mètres. Le pont est désormais recouvert de 130 mètres carrés de panneaux solaires alors que deux éoliennes à axe verticale ont été installées sur la partie arrière du navire. Ces sources d’énergie permettront à l’ensemble des appareils de l’Energy Observer de fonctionner de manière totalement respectueuse de l’environnement.

Les ingénieurs en charge de la transformation du bateau ont également opté pour l’installation de deux hydrogénérateurs, d’un système de batteries électriques ainsi que pour le remplacement du gréement par une voile semblable à celle d’un kitesurf. Cette dernière permettra de tracter le bateau par la force des vents maritimes afin d’entrainer en rotation les hélices des hydrogénérateurs et ainsi produire de l’électricité.

L’hydrogène comme source d’énergie et de stockage

Mais la véritable originalité d’Energy Observer est l’unité d’hydrolyse de l’eau installée à son bord. Grâce au soutien technologique du CE-Liten, le laboratoire des énergies renouvelables du Commissariat à l’énergie atomique, le catamaran écologique embarquera en effet un système de production d’hydrogène par pyrolyse de l’eau.

Après un processus de désalinisation de l’eau de mer par osmose inverse, l’Energy Observer sera en mesure de décomposer le liquide en atome d’oxygène et de d’hydrogène. Au moyen d’un électrolyseur (alimenté par l’électricité issue des équipements renouvelables), il s’agira d’isoler l’hydrogène afin de le stocker dans des réservoirs à haute pression (350 bars) d’une capacité de 62 kilogrammes. Cet hydrogène servira de réserve d’énergie à long terme grâce à une pile à combustible qui produira pour moitié de l’énergie thermique (afin d’alimenter en chaleur l’ensemble du catamaran) ainsi que de l’électricité, qui permettra d’alimenter les moteurs à propulsion électrique.

« Energy Observer est la parfaite démonstration que l’hydrogène permet d’intégrer les énergies renouvelables dans notre quotidien. En faisant le tour de la terre avec 100% d’énergies renouvelables stockées à bord sous forme d’hydrogène, ce navire réalise une première mondiale et ouvre les portes d’une nouvelle ère sans énergies fossiles », plaide Pascal Mauberger, le président de l’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible.

Un laboratoire à l’épreuve des flots

Fort de toutes ces technologies embarquées, il sera donc bientôt l’heure pour l’équipage de l’Energy Observer de lever l’ancre pour un périple autour du globe d’une durée de six ans. Au programme, 101 escales dans plus de 50 pays afin de témoigner de l’efficience et du caractère vertueux des énergies renouvelables. Après un tour de France en 2017, ce Calypso du 21ème siècle mettra le cap sur la Méditerranée en 2018, l’Europe du Nord en 2019, le continent américain en 2020, l’Asie et l’Océanie en 2021, et terminera son aventure en 2022 par l’Afrique.

« Ce bateau est un symbole de la transition énergétique car nous allons explorer les océans sans laisser de trace derrière nous. On profitera aussi des escales pour porter un message positif sur les énergies renouvelables qui représentent l’avenir afin de lutter contre le réchauffement climatique », explique Victorien Erussard.

Parrainé par Nicolas Hulot, le projet Energy Observer est également pensé comme une véritable opération de recherche et de développement. Le catamaran permettra en effet de tester, d’éprouver et d’optimiser les technologies embarquées en milieu extrême pour permettre leur application en milieu terrestre.

« Il n’y a pas une solution miracle pour lutter contre le réchauffement climatique : il y a des solutions, que nous devons apprendre à faire fonctionner entre elles. C’est ce que nous faisons avec Energy Observer : faire collaborer les énergies de la nature, mais aussi de notre société, en réunissant autour de ce bateau, les savoir-faire des entreprises, des laboratoires, des start-ups et des institutions », estime Victorien Erussard.

Energy Observer se rêve en digne successeur de Solar Impulse. Le catamaran renouvelable sera en effet au secteur du transport maritime ce que l’avion solaire a été à l’aviation : une manière de prouver que les énergies renouvelables peuvent être une ressource fiable et propice à l’amélioration d’un des secteurs les plus polluants de nos économies modernes.

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