Plus de 80 pays s’engagent à réduire les émissions de méthane de 30% d’ici 2030
Plus de 80 pays, dont l’UE et les Etats-Unis, se sont engagés mardi pendant la COP26 sur le climat à réduire leurs émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre, de 30% d’ici 2030 par rapport à 2020, a annoncé la présidente de la Commission européenne.
« Le méthane est l’un des gaz que nous pouvons réduire le plus vite » et le réduire « ralentirait immédiatement le réchauffement », a souligné Ursula von der Leyen, rappelant que ce gaz est responsable d' »environ 30% » du réchauffement de la planète depuis la Révolution industrielle.
« C’est un des plus puissants gaz à effet de serre », a renchéri le président américain Joe Biden, assurant que les signataires de cet engagements représentaient 70% du PIB mondial.
Les Etats-Unis et l’Union européenne avaient annoncé mi-septembre travailler ensemble sur ce projet d’accord, rejoint depuis par des dizaines d’autres pays dont le Canada, la Corée du Sud, le Vietnam, la Colombie ou l’Argentine.
Le méthane (CH4), émis par l’agriculture et l’élevage, les combustibles fossiles et les déchets, est le deuxième gaz à effet de serre lié à l’activité humaine après le dioxyde de carbone (CO2). Même s’il fait moins parler de lui, son effet de réchauffement est environ 29 fois plus important par kilogramme que celui du CO2 sur un horizon de cent ans, et environ 82 fois sur une période de 20 ans.
Réduire ces émissions représente donc une « opportunité importante » de ralentir le réchauffement « à court terme » et d' »aider à combler l’écart entre les trajectoires actuelles et celles compatibles avec un réchauffement de +1,5°C ou 2°C », a souligné la semaine dernière le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur les émissions.
Avec des « mesures techniques ciblées déjà disponibles », ces émissions pourraient être réduites de 30% d’ici 2030, dont 20% à faible coût, selon le rapport. Et 15% supplémentaires pourraient venir d’autres mesures comme le passage aux énergies renouvelables et des modifications des régimes alimentaires.
Au total, une telle réduction de 45% du méthane d’origine humaine au cours de cette décennie permettrait de maintenir le réchauffement en dessous de +2°C, comme visé par l’accord de Paris, selon un autre rapport du PNUE et de la Coalition pour le climat et la qualité de l’air (CCAC).
À elle seule, cette mesure permettrait d’éviter un réchauffement planétaire de près de 0,3°C d’ici les années 2040, selon le texte.
COMMENTAIRES
Et bien, ce jour est à marquer d’une pierre blanche. N’oublions pas de souligner que les 90% de méthane contenu dans le gaz naturel russe s’échappe du réseau de ce même pays via des fuites gigantesques et certains voudraient s’attaquer aux vaches ! Foutez la paix aux vaches, les pauvres elles sont déja assez maltraitées comme ça !
« Par des mesures techniques ciblées déjà disponibles »! J’aimerais bien savoir lesquelles, car si elles sont toutes aussi crédibles que « changer de régime alimentaire » ça ne va pas être spectaculaire. Comme dans toutes les COP précédentes les dirigeants de la planète prennent des engagements moyen et long terme sans avoir la moindre idée de comment faire, et quand ils savent un peu il ne font pas, tiraillés par d’autres impératifs ou priorités. On n’a jamais vu la courbe de consommation d’énergie ni celle des émissions s’infléchir le moins du monde à la suite des COP, et chaque fois on dit : »c’est la réunion de la dernière chance! »Ça devient tragi-comique. Pour le méthane ils s’appuient sur « Global Methane Initiative » qui a bien identifié les sources et les actions possibles mais….les deux plus gros contributeurs étant l’exploitation pétrolière et gazière par ses fuites et émissions fugitives et l’élevage (digestion des ruminant plus fumiers et lisiers de l’élevage intensif), on voit mal comment ça pourrait diminuer rapidement.
Parallèlement on prie pour que les énormes quantités de méthane piégées dans le pergélisol y restent.