Vers 100 % d’électricité nucléaire en 2050 ?

Selon Michel Gay, l’électricité nucléaire, championne en matière de production d’énergie et d’environnement depuis plus de 40 ans, devrait être au cœur des missions confiées à l’ADEME. Tribune.

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), qui a publié en 2015 l’étude « Un mix électrique 100 % renouvelable en 2050 ? », aurait dû publier en même temps l’autre cas d’école «Vers 100 % d’électricité nucléaire en 2050 ?».

L’ADEME fourmillant d’experts doit pouvoir travailler sur ce sujet. Le citoyen français est en droit d’attendre cet équilibre des points de vue de la part d’une agence publique d’un pays où le nucléaire, fleuron de notre économie, produit les trois quarts de notre électricité de façon sûre et bon marché. Et peut-être pour longtemps.

L’ADEME a-t-elle peur ?

L‘électricité nucléaire, championne en matière de production d’énergie et d’environnement depuis plus de 40 ans, devrait être au cœur des missions confiées à l’ADEME. Cette dernière semble pourtant en avoir peur. Et cette peur est mauvaise conseillère pour guider ses choix censés définir le futur paysage énergétique durable, efficace et propre pour la France.

Malgré les campagnes de désinformations après l’accident de Tchernobyl et le tsunami de Fukushima (dont la centrale nucléaire de Daiishi n’a fait aucune victime mais dont le tsunami dévastateur a provoqué prés de 20 000 morts), le nucléaire se développe dans le monde. Plus de 70 nouveaux réacteurs sont en construction sur la planète. Mais un seul est en construction en France, et aucun en Allemagne, championne de la peur du nucléaire.

Trois raisons de choisir le nucléaire

À côté du cas d’école « 100 % renouvelable », l’autre cas d’école « 100 % nucléaire » aurait dû avoir lui aussi toute sa place. Et pour au moins trois raisons :

1) l’électricité nucléaire est aujourd’hui la moins chère (autour de 42 €/MWh1 si on en croit le tarif de revente par EDF à ses concurrents, et entre 33 et 59,8 €/MWh selon les rapports 2013 et 2014 de la Cour des Comptes). Elle le sera encore en 2050 car elle n’est pas intermittente, ne nécessite pas de stocker l’électricité. Elle assume aussi les coûts du  système de régulation du réseau électrique national et européen ;

2) elle n’émet pas de gaz à effet de serre, améliore la sécurité énergétique et apporte une meilleure indépendance nationale ;

3) le nucléaire «durable» pour plus de mille ans fera son apparition en 2050 avec les premiers réacteurs surgénérateurs, même si l’ADEME l’oublie (une étourderie sans doute).

Pas de coûts cachés

La Cour des comptes a dissipé en 2012 les prétendus « coûts cachés » du nucléaire en montrant que tous les coûts passés (notamment ceux de la recherche électronucléaire publique depuis 1957), ainsi que tous les coûts futurs de démantèlement et de gestion des déchets ont déjà été payés par les consommateurs (plus de 40 milliards d’euros ont déjà été provisionnés par les industriels).

Ce même rapport situe le coût de production de l’éolien terrestre entre 62 et 102 €/MWh et le photovoltaïque entre 114 et 547 €/MWh (sans les coûts de stockages). Le consommateur, via la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE), va continuer à payer l’électricité produite par les premiers capteurs solaires installés par des particuliers en 2009 au prix de…630 €/MWh (!) , jusqu’en 2029, soit environ 15 fois le coût du nucléaire !

Le consommateur exige du courant quand il en a besoin. Aujourd’hui, des productions éoliennes et solaires décalées par rapport à la demande d’électricité ne trouvent pas acquéreurs en Allemagne.

La solution proposée : stocker l’électricité renouvelable. Mais personne ne sait le faire à l’échelle d’un pays.

L’énergie nucléaire est une énergie durable, décarbonée, propre, abondante, pilotable et bon marché.

Et si en 2050, l’ADEME visait 100% d’électricité nucléaire pour la France ?

  1. MWh : mégawattheure, ou million de wattheures, ou millier de kilowattheures.

 

Crédit photo : @edf Lewis Joly

commentaires

COMMENTAIRES

  • Osez dire en 2017 que le nucléaire est sûr, propre et bon marché est une honte. Les points de vue partisans doivent cesser devant la réalité. 20 réacteurs à ce jour à l’arrêt en France. Cela sous ordre de l’ASN car EDF refuse de prendre ses responsabilités.
    L’uranium est extrait dans de viles conditions à l’autre bout du monde. Les conditions de constructions de l’ EPR sont lamentables, l’usine d’AREVA multiplie les mal-façons.
    Les épisodes de canicule vont se multiplier et les centrales vont continuer à détruire la vie dans les cours d’eau en rejetant de l’eau trop chaude pour la faune et la flore.
    Les intrusions de certaines ONG dans l’enceinte des centrales prouvent le peu de sécurité de ces lieux si dangereux.
    D’un point de vue pratique, les réacteurs sont bien trop lent pour réagir aux pics de consommation, alors 100 % nucléaire, quelle blague.
    Enfin, la question du stockage à défaut de recyclage des déchets ? Quel beau cadeau pour nos enfants que des décharges radioactives.
    Cette tribune est honteuse, un tissu de mensonge servant une propagande à bout de souffle.
    Sans réaction de la part de « Le Monde de l’ Energie », je ne suivrai plus ces informations.

    Répondre
    • Bonjour Le Stipole,

      ce site publie des tribunes avec des positions et arguments différents sur tous les sujets liés à l’énergie. Elles ont pout but d’alimenter les débats, les réflexions et n’engagent que leurs auteurs. Nous ne faisons pas de sectarisme et ne sommes pas là pour servir une propagande d’où qu’elle puisse venir.
      Amicalement
      La rédaction

      Répondre
  • pour contrer la désinformation
    « l’électricité nucléaire est aujourd’hui la moins chère (autour de 42 €/MWh1 si on en croit le tarif de revente par EDF à ses concurrents, et entre 33 et 59,8 €/MWh selon les rapports 2013 et 2014 de la Cour des Comptes). »

    justement il ne faut pas y croire selon la même cour des comptes:
    c’est 143€/MWh pour Flamanville 163€/MWh c’est une très bonne affaire que de revendre à 42€ par MW
    non compris:
    coût du stockage des déchets hautement radioactif (120.000ans)
    coût du démantellement, selon la presse internationale les estimations francaises font juste 10% des coûts réels
    coût d’un accident majeur (impossible en France car la technique est tellement à la pointe).

    Répondre
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