géothermie

Tout un quartier de Paris chauffé grâce à la géothermie

La géothermie est une technologie qui consiste à exploiter les hautes températures (plus de 300°C) que contient naturellement le sous-sol terrestre. Particulièrement développée dans les années 70, l’énergie géothermique est petit à petit tombée en désuétude. Elle connaît cependant aujourd’hui un regain d’intérêt en tant que source d’énergie renouvelable capable d’aider les nations à atteindre leurs objectifs de transition énergétique. En France, la région Île-de-France possède un gisement géothermique important sur lequel la Mairie de Paris a décidé de miser pour améliorer son bilan carbone. Retour sur une installation qui servira à l’ambitieuse politique de développement durable de la capitale française.

Inauguration de la centrale géothermique Clichy-Batignolles

Eau de Paris, opérateur public en charge de la production et de la distribution d’eau en Île-de-France, et la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU) ont inauguré le jeudi 23 février 2017 la centrale géothermique de l’éco-quartier Clichy-Batignolles. Située au Belvédère du Parc Martin Luther King, dans le 17ème arrondissement de Paris, cette installation permettra de répondre à 83% des besoins en chaleur de ce futur quartier qui accueillera 7.500 habitants d’ici 2020.

« C’est une grande fierté d’inaugurer avec Eau de Paris les installations de ce nouveau quartier emblématique de Paris. Celui-ci a été conçu et construit dans le strict respect de la politique environnementale menée par la Ville de Paris qui vise à rendre son territoire attractif et respirable », se félicite Frédéric Martin, président de la CPCU.

Le développement du projet a été porté par Eau de Paris et la CPCU et soutenu financièrement à hauteur de 12 millions d’euros par les pouvoirs publics. Le financement de la centrale a en effet été rendu possible grâce à une subvention de 880.000 euros de l’Agence de l’eau Seine Normandie, et une enveloppe de 1,4 million d’euros issue des financements de la région Île-de-France et du fonds chaleur de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Cette installation géothermique fonctionne grâce à l’eau chaude puisée par Eau de Paris dans la nappe phréatique de l’Albien, située à 650 mètres de profondeur dans le sous-sol parisien. Cette nappe est une ressource non-négligeable pour la Mairie de Paris : l’Albien affiche en effet une surface de plus de 100.000 kilomètres carrés, offrant plus de 700 milliards de mètres cubes d’eau protégés de la pollution.

Une énergie renouvelable pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire

Les équipements de la centrale s’étendent sur une petite surface de 50 mètres carrés, qui permettront de répondre aux besoins en énergie thermique de plus de 54 hectares de bâtiment. Eau de Paris a réalisé deux forages distincts afin d’extraire l’eau de l’Albien à 30°C puis la réinjecter (à 10°C) une fois son pouvoir calorifique exploité grâce à un échangeur de chaleur situé en surface.

Les échangeurs à plaque calorifugés sont exploités par la CPCU. Il s’agit d’outils permettant d’extraire la chaleur de l’eau pompée dans un réseau urbain en charge de distribuer cette énergie thermique : l’eau utilisée pour le chauffage est portée à la température de 45°C alors que l’eau chaude sanitaire est à 65°C.

« La séparation de ce système en trois réseaux distincts et son fonctionnement en boucle permettent de préserver l’eau de la nappe de toute pollution et de bénéficier d’une énergie renouvelable et disponible à volonté », expliquent les promoteurs de la centrale. Comparée à une chaudière à gaz, l’énergie thermique issue de cette station géothermique génère 5 fois moins de gaz à effet de serre. Sur 10 ans, l’économie s’élève à 35.000 tonnes de CO2.

Qu’est-ce que le Plan Climat Énergie de Paris ?

Labellisé Nouveau Quartier Urbain par la région Île-de-France, Clichy-Batignolles est l’un des éco-quartiers grâce auxquels la Maire de Paris a mis en œuvre sa nouvelle politique de développement durable. Pour se donner les moyens de lutter contre le réchauffement climatique tout en favorisant les pratiques plus respectueuses de l’environnement, la capitale a adopté en 2007 un Plan Climat Énergie Territorial.

Ce Plan est un ensemble d’actions qui a pour objectif d’intégrer l’enjeu de lutte contre le changement climatique dans la plupart des domaines d’action de la capitale. Véritable programme qui mobilise l’ensemble des acteurs du territoire dans la transition écologique et énergétique, il concerne la plupart des domaines d’action de la Ville : déplacements, habitat, urbanisme, gestion des ressources et des déchets, alimentation…

Lancé en 2007 puis réactualisé en 2012, le Plan Climat Énergie vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la capitale tricolore de 75% en 2050 par rapport à 2004. Un premier palier a cependant été défini à l’horizon 2020, où il s’agira d’avoir réduit de 25% ses émissions polluantes par rapport à 2004.

Dans le cadre de l’aménagement de son territoire, la Mairie de Paris a placé l’efficacité et la sobriété énergétiques au cœur des préoccupations. Le Plan Climat Énergie vise en effet à réduire de 25% les consommations d’énergie (toujours par rapport à 2004) tout en développant à hauteur de 25% les sources d’énergies renouvelables. Dans cette optique, de nombreux travaux visent à développer l’énergie solaire et la géothermie, à favoriser la mobilité électrique et la réduction de la précarité énergétique.

Après 10 ans d’existence, le Plan Climat Énergie a semble-t-il porté ses premiers fruits. « Avec l’aide de tous les Parisiens, des acteurs économiques, institutionnels et associatifs, de notre administration et de l’ensemble des groupes politiques du Conseil de Paris (…) nous avons inversé la tendance. Entre 2004 et 2014, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de près de 10% sur le territoire parisien avec une accélération prometteuse ces dernières années. Dans les domaines de la mobilité durable, nous avons réduit les émissions de CO2 de près de 40% en 10 ans et de plus de 50% sur la majorité des polluants atmosphériques dont les particules fines, ce qui a aussi un impact significatif sur l’amélioration de la qualité de l’air », se félicite Anne Hidalgo, Maire de Paris.

Crédit photo : Guilhem Vellut-min

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