La transition énergétique américaine s’accélère malgré Trump

L’élection de Donald Trump a été perçue par de nombreux spécialistes comme un véritable coup de massue à la lutte contre le réchauffement climatique. Fervent défenseur des thèses climato-sceptiques, le président américain a basé une partie de sa campagne sur la promotion des industries fossiles (et notamment le charbon) tout en minimisant la réalité de la hausse des températures.

Pire, un de ses premiers mouvements sur l’échiquier politique mondial a été de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat afin de prouver sa volonté de faire primer la croissance économique américaine aux enjeux écologiques internationaux.

Pourtant, deux ans et demi après l’élection de Donald Trump, le paysage énergétique américain ne semble pas avoir pris le virage pro-charbon annoncé.

Deux années fastes pour les énergies renouvelables

Les deux premières années du mandat Trump ont en effet été des années de forte croissance pour les énergies renouvelables. En 2018, la part du renouvelable s’établissait à 18% du mix énergétique américain, soit un volume deux fois plus important que 10 ans auparavant.

Mieux, c’est même sous l’ère Trump que la puissance renouvelable américaine a connu sa plus forte progression (+14% entre 2016 et 2017) et que le charbon semble avoir entamé un déclin que les spécialistes annoncent s’inscrire sur le long terme.

Ces deux années particulièrement fastes pour le développement des énergies propres sur le territoire américain pourraient marquer une tendance qui devrait s’accélérer au cours de la prochaine décennie.

Selon le dernier rapport de la société d’analyse de données GlobalData, la puissance installée des énergies renouvelables aux États devrait doubler entre 2018 et 2030.

La hausse des énergies propres, une tendance sur le long terme

Selon les projections de GlobalData, la capacité de production d’énergie renouvelable américaine devrait atteindre un total de 442,8 GW en 2030. La part des énergies propres aura donc fait un bond de 15% en 2018 à 30% en 2030 grâce à un taux de croissance annuel composé de 7,3%.

« Au cours de la période 2019-2030, la capacité éolienne en mer devrait connaître le plus fort taux de croissance parmi les énergies renouvelables, passant de 30 MW à 11,7 GW, avec un taux de croissance annuel de 72%, tandis que la capacité solaire photovoltaïque devrait passer de 75,3 GW à 220 GW, avec un taux de croissance annuel de 10% », précise les auteurs du rapport.

Le secteur éolien terrestre américain ne sera cependant pas en reste. Après un développement caractérisé par un taux de croissance annuel de 22% entre 2000 et 2018, il connaîtra en effet une progression de 5% jusqu’en 2030. La puissance installée des turbines américaines passera ainsi de 96,3 GW en 2018 à 185,5 GW en 2030 (soit 12% du mix énergétique).

« Les secteurs de l’énergie biologique, de la géothermie et de l’énergie solaire thermique devraient croître conjointement à un taux de croissance annuel moyen de 3% au cours de la période de prévision. L’augmentation de la capacité de production d’énergie renouvelable ouvrira de nouveaux marchés pour les éoliennes, les modules pour les centrales solaires et les équipements associés nécessaires au transport de l’électricité produite vers le réseau », poursuit Arkapal Sil, analyste chez GlobalData.

Le déclin inexorable du charbon

L’hégémonie du charbon devrait donc continuer à s’effriter dans les années à venir. Le développement du renouvelable se fera en effet au détriment de la capacité de production au charbon : la part de cette ressource fossile hautement néfaste pour l’environnement devrait passer de 27,2% en 2018 à 13,5% en 2030.

La politique énergétique américaine semble favorable aux énergies fossiles polluantes sur le papier. Mais dans les faits, il en est tout autrement.

GlobalData rappelle en effet que de nombreux États américains mettent à jour leur politique énergétique en fonction des objectifs de lutte contre le réchauffement climatique : le coût de production d’énergie à base de combustibles fossiles est ainsi pénalisé par l’instauration de taxes sur les émissions de gaz à effet de serre.

Le verdissement du mix américain nécessitera cependant d’importants investissements dans les infrastructures et les équipements énergétiques. Pour une meilleure intégration de la puissance de production renouvelable, les États-Unis vont devoir moderniser leur réseau de transport d’électricité.

Notamment via le développement des smartgrids et des systèmes de stockage de l’énergie, des dispositifs qui permettront de favoriser une meilleure gestion des gros volumes d’énergie intermittente.

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