Au Texas, après la vague de froid, le fléau des factures d’électricité

Des millions de personnes étaient toujours privées d’eau potable dimanche au Texas, où des élus se sont insurgés contre la hausse astronomique du coût de l’électricité liée à la vague de froid létale qui a frappé le pays.

Si 30.000 foyers étaient encore privés d’électricité dimanche, les équipes de secours n’ayant pas encore pu réparer toutes les lignes électriques abattues par les intempéries, selon le site poweroutage, de nombreux Texans sont désormais confrontés à un autre problème: des factures d’énergie exorbitantes, pouvant atteindre jusqu’à 16.000 dollars.

Le Texas est en effet le seul Etat dont le réseau de distribution énergétique fonctionne en vase clos, et son marché de l’électricité est complètement dérégulé. Beaucoup de foyers ont ainsi des contrats dont le prix mensuel varie en fonction de la demande, et cette dernière a explosé avec la vague de froid.

« Ces factures, ces coûts prohibitifs devraient être réglés par l’Etat du Texas, et non par les consommateurs individuels qui ne sont pas responsables de cette catastrophe », a lancé dimanche Sylvester Turner, le maire de Houston – quatrième ville américaine, sur NBC.

« Tout ce qui est arrivé cette semaine était prévisible et évitable », a-t-il ajouté précisant qu’il était clair depuis longtemps que le réseau électrique indépendant du Texas était vulnérable aux conditions climatiques extrêmes.

« Nous avons la responsabilité de protéger les Texans des hausses de leurs factures énergétiques qui sont le résultat de la météo hivernale très rude et des coupures de courant », avait aussi assuré samedi le gouverneur du Texas, Greg Abbott.

Le président Joe Biden, a signé une nouvelle déclaration d’urgence pour le Texas, débloquant des fonds qui pourraient aider à payer les factures d’électricité des habitants, selon l’élu républicain Michael McCaul.

« C’est le plan actuel, avec l’assistance fédérale, de pouvoir aider les propriétaires », a-t-il affirmé sur CNN.

En attendant, les autorités fédérales et locales du Texas ont demandé une enquête sur cette crise énergétique.

La sénatrice démocrate Tina Smith, a de son côté appelé à l’ouverture d’une enquête fédérale sur le bond exponentiel des prix du gaz naturel pendant la vague de froid polaire à travers les Etats-Unis, au Texas mais aussi dans le Midwest.

Au-delà du problème d’électricité, les habitants de plusieurs villes du « Lone Star State » restaient dimanche sans eau potable. A Houston, la consigne de ne boire que de l’eau bouillie pourrait notamment avoir cours jusqu’à lundi.

Cet épisode climatique extrême, qui a fait des ravages à travers le sud et le centre des Etats-Unis cette semaine, a coûté la vie à au moins 70 personnes, selon les médias américains.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Le Texas semble accumuler les raisons d’un cataclysme social en raison de son ultra libéralisme est simplement mis en évidence par la catastrophe climatique. Vendre un service aussi important que l’électricité selon un dispositif aussi variable que peut l’être la loi de l’offre et de la demande au jour le jour, et dépendant aussi bien des conditions climatiques que de la spéculation est un non sens qui prend aujourd’hui ……. tout son sens.

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  • Je souhaitais dire exactement la même chose que Serge Rochain dont sur certains points je partage le bon sens parfois et auquel je m’oppose aussi parfois, mais respectueusement. J’ajouterais qu’au Texas, dommage pour eux, ils n’ont pas compris les vertus du service public.
    Pour illustrer ces vertus, j’ai vécu à mon domicile des Yvelines une rupture de cable de liaison entre le compteur Linky situé dans un coffret externe extérieur et la maison . Il faisait -10°C et j’étais censé partir le lendemain matin pour une petite semaine de vacances. ENEDIS est intervenu à 21h30 et un nouveau cable (provisoirement non enterré bien sûr) a ramené la jouissance totale des équipements électriques de ma maison vers 23h30 et nous sommes partis normalement en vacances le lour et à l’heure prévue. Inutile d’en dire davantage. Les Yvelines et le Texas n’ont rien de comparable et les Texans adoreraient vivre dans les Yvelines.

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  • Beaucoup à dire sur nos  »Yankee », déjà ils vivent nettement au dessus du raisonable vis à vis de leurs consommations d’énergies diverses, ensuite, ils ne savent pas construire leurs maisons (contre plaqué et agraphes!), habitats impossibles à chauffer ou climatiser… et à la moindre tempête ou tornade, tout s’envole!
    Côté énergie électrique ils ont encore du 110V 60Hz… d’ou de sacrées pertes en ligne!
    Logique donc que qqs  »ripoux » profitent de cette mane financière parce que là bas (comme chez nous!) c’est  »le dollar first »!
    Espérer qu’ils évoluent… mission impossible (là encore comme chez nous… avec des problématiques différentes!)…
    En conclusion:  »ce sera comme d’habitude », ou  »aujourd’hui est pire qu’hier, mais bien moins que demain »!
    De l’autre côté de l’Atlantique, ils en sont encore restés  »au créationisme »… et vous pensez qu’ils s’en sortiront?
    Dernier détail, ne glorifiez pas notre service  »un peu public », regardez ou ils veulent en venir…ça va bouger  »grave »!
    LA SOLUTION EXISTE produisez votre énergie en auto suffisance (sans aucun raccordement réseau)… quel bonheur!

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  • Guy Favand, n’oubliez pas que la France est un pays assez singulier qui tend effectivement a être submergé comme les autres par la vague néo-libérale. C’est de la capacité de résistance de la France laquelle ne peut évidemment pas s’exprimer en période de COVID qu’on vérifiera que la France est encore la France et capable de se rassembler face à un ennemi commun que nous appellerons si vous le permettez les anti-républicains (de tous les bords). On peut également comme par hasard les appeler anti-services publics.( le bras armé de l’application de notre devise nationale) ces anti-républicains. C’est dans le concret que les véritables clivages apparaissent. Qui osera dire « je suis opposé aux servies publics ? ». Même l’Europe hésite à le faire au grand jour.

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  • Les généralités c’est « bien » les faits c’est mieux et « le diable se cache dans les détails »
    Pour revenir au terrain de ce qui s’est passé au Texas, quelques extraits significatifs de presse suite à la période grand froid qui s’était installée du 15 au 18 février.
    Un avis partagé par The Wall Street Journal qui pointe la dépendance “excessive” du Texas “à l’égard de l’énergie éolienne”. Selon le quotidien, la moitié des éoliennes texanes ont gelé ces derniers jours, ce qui a fait chuter la part de l’électricité produite grâce au vent de 42 % à 8 %.
    La production des 25 GW éoliens s’est effondrée à 2,6% de leur puissance installée au pire moment de la crise, en raison de l’absence de vent aggravée par le givre qui a paralysé de nombreuses éoliennes pour lesquelles on n’avait pas mieux anticipé ces températures glaciales.
    D’après l’AIE ’on ne comptait que sur 6 GW sur les 25 installés, même si la moyenne de 3 GW effectifs du 15 février est tombée à 0,65 GW au moment fatidique.
    Quelles interconnexions ?
    Si le Texas ne disposait pas d’interconnexions suffisantes avec les régions voisines, celles-ci ont majoritairement connu le même déficit au même moment et auraient été dans l’incapacité de lui venir en aide.
    L’AIE mentionne en effet des coupures similaires sur le Southwest Power Pool (SPP), (parties del’Oklahoma, de l’Arkansas, du Missouri, du Kansas, du Nebraska et du Dakota du Sud,) et le Midcontinent ISO (MISO), (touchant la Louisiane, le Missouri, l’Illinois, l’Indiana, le Michigan, le Wisconsin, le Minnesota, l’Iowa et le Dakota du Nord). Le nord du Mexique ayant également procédé à des coupures pour 5 millions de clients.
    Quelle sécurité ?
    Si le propos de notre Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier pour raison de sécurité, il apparaît clairement que le panier des EnR est trop largement percé pour prétendre participer à toute sécurisation de ce type.
    D’une part même si la sécurisation de l’alimentation en eau du réacteur South Texas 1 aurait pu être anticipée, rien ne saurait empêcher l’absence de vent de se reproduire. Et les 5 GW nucléaires ont assuré bien davantage de courant que les 25 GW éoliens, malgré l’arrêt de South Texas 1 le soir du 15 février, quand le vent est tombé et que le soleil était couché.
    D’autre part, la faillite de l’approvisionnement en gaz au Texas aurait pu être anticipée et évitée. Car le froid ne pose pas de problème en Russie qui l’affronte régulièrement. Ce qui ne remet pas en question le projet allemand de sortir du charbon et du nucléaire grâce à lui et au projet Nord Stream 2 qui divise l’Europe. AVEC du CO² quand même!

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