Taxonomie : le nucléaire et le gaz comme énergies durables

Par Christopher Destailleurs-Henry, fondateur & directeur de la publication Objectif-Justice

En réponse à la pièce de théâtre intitulé « Ils se sont aimés », les relations diplomatiques entre les pays favorables à l’énergie nucléaire et ceux au contraire y étant farouchement opposés ont toujours été électrisantes. La décision rendue ces derniers jours par l’instance européenne achève indubitablement les chances de voir un jour une suite emplie d’amour et d’affections communes…

Outre les divergences de point de vue sur les bénéfices ou au contraire les risques de l’atome, la décision rendue au dernier jour de l’année 2021 par la Commission Européenne quant à la fameuse taxonomie verte détaillant les énergies éligibles aux financements européens de transition énergétique n’a pas fini de faire parler d’elle (1).

En effet, dans son projet de labellisation ou « taxonomie pour une finance durable », la Commission Européenne annonce que le nucléaire et le gaz naturel font partie des énergies dites durables (sous conditions et dans le temps) favorisant ainsi la transition écologique.

À noter toutefois que pour le second, il s’agirait d’une énergie dite de transition (c’est à dire pour lesquelles il n’existe soidisant pas encore de solutions de remplacement présentant de faibles émissions de gaz à effet de serre et qui présentent les meilleures performances environnementales du secteur).

La victoire de cette décision est française (dont l’électricité est aux trois quarts produite par l’énergie nucléaire), bien que l’Allemagne furieuse concernant le nucléaire n’est pas perdante avec le gaz naturel. Mais revenons un instant sur ce qui se cache derrière ce mot étrange de « taxonomie » et les conditions à respecter pour y être « labellisé » !

Qu’estce que la taxonomie ?

Pour être plus compréhensible, la taxonomie est en réalité la science de la classification. Pour Bruxelles, il s’agit des activités économiques qui peuvent être considérées comme durables et qui bénéficieront d’investissements (parfois massifs).

Pour être considérée comme durable, une activité doit apporter une « contribution substantielle » à au moins l’un des six objectifs suivants1 sans causer de « préjudice significatif » à un autre de
ces objectifs :

Atténuation du changement climatique,

Adaptation,

Utilisation durable et protection des ressources hydrologiques et marines,

Transition vers une économie circulaire,

Contrôle de la pollution,

Protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes.

Ainsi et selon la Commission Européenne, le nucléaire et le gaz naturel ont leur place dans cette taxonomie !

Le nucléaire et le gaz naturel vertueux pour notre planète ?

« Compte tenu des avis scientifiques et des progrès technologiques actuels, ainsi que de la diversité des défis liés à la transition auxquels sont confrontés les États membres, la Commission estime que le gaz naturel et le nucléaire ont un rôle à jouer pour faciliter la transition vers un avenir essentiellement fondé sur les énergies renouvelables ».

Tels sont les mots utilisés dans le rapport pour légitimer la décision. Pourtant, l’une et l’autre de ces énergies n’apportent pas les mêmes résultats.

L’énergie nucléaire est une énergie qui émet le moins de CO2, qui occupe le moins de terres et qui nécessite le moins de matières premières (2). Pourtant, ses détracteurs sont nombreux et ont pesé de tout leur poids pour éviter qu’elle soit considérée comme bénéfique à notre environnement. Il convient néanmoins de rappeler que l’énergie nucléaire a les plus faibles émissions de CO2 de toutes les sources d’énergies : seulement 5,1 à 6,4 grammes d’équivalent CO2 par kWh.

Ses combustibles usés sont recyclables à 96 % et sans que cela ne soit exhaustif, aucune autre source d’énergie ne permet de produire autant avec aussi peu de minéraux et de métaux. Que dire encore de l’excellente compétence française dans ce domaine, où ses ingénieurs sont les meilleurs.

Néanmoins, les dangers que représentent la fission nucléaire et les combustibles usés pouvant être hautement toxiques attirent les aboiements de certains. C’est oublier toute la sécurité et les règles drastiques qui entourent ce secteur.

A contrario, le gaz naturel émet 490 tonnes d’équivalent CO2 par Gigawatt produit tout au long de sa vie (là où les centrales nucléaires n’en émettent que 3 tonnes). Le nombre de morts par térawattheure produits est de 2,83 (contre 0,052 pour le nucléaire) (3) et il émet entre 403 et 513 grammes d’équivalent CO2 par kWh.

C’est loin d’être une énergie verte mais et c’est la raison de la décision de la Commission Européenne permet une transition visàvis des énergies issues du pétrole ou bien du charbon, bien plus polluantes.

Le gaz naturel, s’il est moins émetteur de CO2 que le charbon (environ 1 000 gCO2eq/kWh pour ce dernier) reste bien plus émetteur de gaz à effet de serre que le nucléaire (80 fois plus).

La France et ses alliés tels la Pologne, la Finlande et la République tchèque par exemple défendent l’énergie nucléaire là où l’Allemagne et ses alliés tels l’Autriche, le Luxembourg et la Belgique par exemple, défendent le gaz naturel pour pallier à l’intermittence des énergies dites renouvelables (éolien, photovoltaïque en tête) sans oublier qu’il s’agit de nations opposées au nucléaire qu’ils estiment trop dangereux ; il est donc aisé de comprendre que le débat est plus politique qu’écologique.

Vers quels bénéfices ?

À l’heure où cet article est rédigé, les lignes rédigées par la Commission Européenne ne sont pas encore gravées dans le marbre puisque la décision finale est attendue d’ici quelques jours à la mijanvier. Ainsi, des modifications pourront être apportées. Néanmoins, à l’étude de ce document voici l’horizon pour les deux sources d’énergies :

Pour le gaz naturel qui est donc qualifié de « source d’énergie de transition », les investissements seront reconnus « durables » pour des centrales émettant peu de CO2.

La Commission a fixé un seuil inatteignable de moins de 100 grammes de CO2 par kWh. C’est la raison pour laquelle, une période de transition est prévue : les centrales obtenant leur permis de construire avant le 31/12/2030, verront ce seuil relevé à 270 grammes de CO2 par kWh à condition bien entendu de remplacer des infrastructures existantes moins performantes.

Mais admettre que les centrales à gaz ont leur place dans la catégorie des énergies « durables » va permettre à l’Allemagne et aux autres pays européens adversaires du nucléaire de construire à moindre coût des équipements indispensables leur permettant de remplacer les centrales au charbon, plus polluantes, mais surtout, comme évoqué précédemment, de pouvoir compenser l’intermittence des énergies dites renouvelables (éoliens et solaires) qui bénéficient déjà d’investissement massifs (4).

Pour le nucléaire, les financements seront accordés à condition que les nouvelles centrales aient obtenu un permis de construire avant 2045. Ainsi, les travaux permettant de prolonger la durée de vie des centrales existantes devront quant à eux avoir été autorisés avant 20404. Cette précision permettra alors le financement du grand carénage du parc nucléaire français par EDF.

Enfin, la Commission Européenne sera particulièrement regardante sur le traitement des combustibles usés mais également sur le démantèlement de certaines centrales sous le regard des traités existants.

Mi-figue mi-raisin

La conclusion que nous pouvons émettre est donc mitigée. D’une part, enfin l’énergie nucléaire est reconnue comme durable et bénéfique à notre planète permettant de répondre à un objectif de transition écologique, mais d’autre part la politique s’est largement insérée dans les débats où les trublions Allemagne en tête souhaitent imposer leur propre point de vue sur la définition de l’écologie.

Pourtant, le pays germanique ayant fait le choix de sortir du nucléaire par suite des événements de Fukushima en 2011 sait faire oublier qu’elle produit son électricité
à hauteur de 47,5 % par des énergies fossiles (charbon, gaz et lignite) couplé à hauteur de 31,7 % par les énergies renouvelables (éoliennes, photovoltaïque et hydroélectrique) (5).

De plus, son réseau électrique est régionalisé (non centralisé) mais également fort dépendant aux énergies fossiles. Ses factures d’électricité sont les plus chères de l’Union Européenne et le pays mène actuellement une politique agressive, notamment contre le nucléaire français, afin de devenir la boussole énergétique de l’Europe.

N’oublions pas que l’Allemagne désire en sousmarin contrôler la distribution du gaz d’origine Russe en Europe. En effet, après avoir participé à la construction du gazoduc en mer Baltique Nord Stream 1, l’État allemand finalise la construction de Nord Stream 2 le reliant à la Russie pour une distribution en Europe du gaz Russe.

Cette opération permettra en outre à l’Allemagne et avec l’adoubement européen en matière de taxonomie, de sortir progressivement de sa dépendance au charbon et donc avec le gaz naturel de détenir sur son sol d’un complément parfait à ses éoliennes intermittentes.

Fabien Bouglé, dans son remarquable livre intitulé « Nucléaire, les vérités cachées face à l’illusion des énergies renouvelables » (6) conclut cette stratégie de la manière suivante : « […] Faire implanter un maximum d’éoliennes et de panneaux photovoltaïque, combiné à une baisse du nucléaire, permet de conforter le modèle économique des producteurs d’électricité à base d’énergie fossile comme le gaz. Dès lors, la sortie du nucléaire de la France pourrait conduire de facto à une dépendance aux énergies renouvelables vendues par l’Allemagne et à la nécessité d’utiliser en complément le gaz naturel russe dont la distribution sera également
contrôlée par ce pays« .


_______________________________
(1) https://www.lacroix.com article du 20/12/2021 par Camille Richir


(2) https://cdestailleurshenry.fr/lenergienucleaireestlaplusdurable/


(3) Étude réalisée en 2007 rédigée par le professeur d’économie Anil Markandya, de l’Université
de Bath en Angleterre et Paul Wilkinson, chercheur au sein de la Lodon School of Hydiene
and Tropical Medicine.


(4) https://lenergeek.com/2022/01/04/taxonomievertecommissioneuropeenneinclure
nucleairesousconditions


(5) Article de Cécile Crampon, « Allemagne et Energiewende, stop ou encore » publié dans la
« Revue générale du nucléaire », 16/09/2020


(6) Éditions du Rocher septembre 202

commentaires

COMMENTAIRES

  • L’Allemagne se mettrait sans doute un trop grand nombre de pays à dos si elle refusait le nucléaire parmi les énergies vertes.

    Répondre
  • Excellent article, montrant les divers aspects, et la lutte à couteaux tirés contre nos excellents amis Allemands, qui n’ont absolument pas envie de voir la France, avec son nucléaire, continuer à avoir à la fois une indépendance énergétique (avec des réacteurs de quatrième génération) et un avantage industriel fort avec une électricité d’un coût parfaitement maîtrisé.

    Répondre
  • Thierry Breton a donné une excellente interview au JDD à ce sujet, qu’il est intéressant de décortiquer, chaque mot ayant été manifestement pesé.

    https://1drv.ms/b/s!Aoz2RZetULwc5UgYY49LqJv98nyT?e=gjW9GZ

    Quelques commentaires :
    « La demande d’électricité elle-même va doubler en trente ans! »
    Exact, et les acrobaties des écolos, appuyées par RTE, visant une réduction de la consommation est illusoire. On doit électrifier toutes les utilisations des hydrocarbures qu’il est possible de transformer.

     » Cela implique des investissements considérables pour augmenter les capacités de production des énergies décarbonées : le nucléaire et les énergies renouvelables »
    Enfin on reparle ouvertement du nucléaire, le seul sans CO2, compte tenu de l’intermittence de l’éolien et plus encore du solaire, qui nécessitent en parallèle du pilotable, en grande partie centrale à gaz.

     » Aujourd’hui, 26% de l’électricité produite dans l’Union européenne est d’origine nucléaire. Selon l’ensemble des experts, et compte tenu du processus de transition engagé ainsi que du parc de centrales existantes, le nucléaire représentera au moins 15% de l’ensemble en 2050 – en fonction de la disponibilité des autres énergies. »
    Il ne dit pas qu’on vise 15% de nucléaire, mais « au moins 15% », heureusement.
    La fin de la phrase explicite sa pensée :  » en fonction de la disponibilité des autres énergies »
    Et ce qui est derrière cette phrase est le problème du stockage de l’électricité. Car comme le pompage-turbinage hydraulique (STEP) est limité par la géographie, la question fondamentale est de savoir si on saura stocker l’électricité dans les années à venir pour compenser l’aspect intermittent des éoliennes et plus encore du solaire.
    Et ce n’est pas gagné compte tenu du cahier des charges, par exemple batteries d’une capacité de stockage gigantesque (disons la moitié de la consommation sur au moins une quinzaine de jours), disponibilité des minerais nécessaires, fabrication non polluante, durée de vie supérieure à 30 ans, recyclabilité, …
    Sinon, et c’est bien probable, on sera obligé de venir à 70% de nucléaire.

     » Au sein des 27, la moitié des pays a décidé d’inclure une part de nucléaire dans le mix énergétique. Certains préfèrent miser sur le gaz. »
    Clairement dit, faute de stockage, vous avez le choix entre du renouvelable intermittent associé à du gaz, ou du nucléaire. Et le nucléaire est le seul sans CO2.

    Enfin, le dernier paragraphe de Thierry Breton est lumineux :
     » Trois grands déploiements se présentent pour le nucléaire. Tout d’abord, la prolongation de la plupart des 103 réacteurs actuellement en fonctionnement en Europe, qui auront accès à ces conditions d’investissement jusqu’en 2040. Ensuite, le développement des réacteurs dits de « troisième génération » – incluant les EPR – jusqu’en 2045. Il sera possible d’en construire après cette date, dès lors que les demandes de permis auront été acceptées antérieurement à 2045. En parallèle, apparaîtra une nouvelle génération de petits réacteurs modulaires, les SMR [small modular reactors], couverts par la taxonomie. »
    Clair, no comment.

    Et la fin de l’article :

    « Enfin, la proposition de taxonomie ne prévoit aucune limite dans le temps pour les centrales de nouvelle génération avancée générant un niveau de déchets moindre. »
    Et là, il parle clairement des réacteurs de quatrième génération, surgénérateurs, à neutrons rapides, dont nous avons en France une longue expérience avec feu notre Super-Phénix.
    Ces réacteurs présentent deux qualités fondamentales :
    – Pouvant consommer non seulement l’uranium 235 mais l’Uranium 238 (dont nous avons en stock 350.000 tonnes en stock en France), il tire 100 fois plus d’énergie du minerai d’uranium. 100 fois, vous vous rendez compte, pour 10.000 ans.
    – Ces réacteurs peuvent consommer une bonne partie des déchets de nos centrales actuelles.
    Juste dommage que notre président ait arrêté la construction du réacteur Astrid, qui devait être le prototype industriel du successeur de Super-Phénix.
    Cordialement Hervé Guéret herve.gueret.2@gmail.com
    une mise à jour : https://1drv.ms/b/s!Aoz2RZetULwc5UfEp2guDlvDzYMQ?e=HXJgiM

    Répondre
  • «l’excellente compétence française dans ce domaine, où ses ingénieurs sont les meilleurs.»
    On le voit bien avec l’EPR… dangereux satisfecit.
    Les jeunes ingénieurs ne peuvent plus avoir le même niveau que les anciens tant le niveau du bac s’est écroulé notamment à cause des nouveaux programmes, le retard pris ne pouvant pas être rattrapé ensuite.

    Répondre
  • Tant que la filière nucléaire française s’auto-congratulera malgré les résultats de l’EPR, en rejetant la faute sur les politiques, ce sera mal barré pour la suite.
    Les politiques ne savent même pas quel modèle lancer en série. Ils vont partir un peu à l’aveugle avec un EPR2, dont on ne sait pas précisément ce qu’il sera.

    Répondre
  • Pour le « recyclage » à 96 % des combustibles usés, on peut attendre longtemps, ne serait-ce que pour l’utilisation à grande échelle de l’uranium U238.

    L’Agence internationale de l’énergie, qui est un repère bien connu d’écolo-bobos aux dires de certains intervenants, estime que la production d’électricité de l’union européenne passerait de 2.760 TWh en 2020 à 3.580 ou 5.040 TWh en 2050, selon les variantes.

    – les renouvelables passeraient de 1.080 à 2.680 ou 4.300 TWh
    – le nucléaire de 680 à 520 ou 620 TWh
    – le charbon de 390 à 15 ou 20 TWh
    – le gaz naturel de 560 à 350 ou 40 TWh

    Nucléaire en perte de vitesse comme l’on voit. Pourtant, l’IEA a toujours surestimé le nucléaire et les fossiles, tout en sous-estimant les renouvelables.

    Répondre
  • Rien à ajouter à l’article et aux commentaires de Hervé Guéret .
    Pour info cette AM à 16h00 l’Allemagne bat des records avec 514 g/kwh car tenez vous bien l’2olien est à 2,61% de sa capacité et le solaire à 1,59%! Rappel : capacité totale Vent + Soleil = 123 000 MW ou 123 GW Imaginez de telle puissances par des batteries+ STEP+ hydrogène (power to gaz – gaz to power)
    A part être irresponsable comment imaginer des moyens de substitution à la hauteur pour compenser l’effondrement de l’éolien et du solaire?
    Pas besoin de calculs et de grandes démonstrations pour comprendre qu’il n’y a que deux moyens à la hauteur de l’enjeu, disposer de back up ( centrales au gaz, charbon, lignite..) et , ou, délester massivement les consommateurs.
    Oui , sans tenir compte des coûts , peut-être que c’est possible, mais je défie tout politique de tenir le peuple avec de telles conséquences (cf en ce moment le Kazakhstan ) Bon courage!

    Répondre
    • Juste pour rajouter à votre excellent commentaire les 600 milliards d’euros dépensés par les Allemands dans les éoliennes et panneaux solaires depuis leur pseudo transition énergétique.
      Cordialement

      Répondre
      • Cela a amélioré leur bilan carbone qui est encore excessif. Ce n’est pas contestable. Mais il va en falloir encore beaucoup pour aller plus loin et compenser la fermeture de leur parc nucléaire.

        Répondre
  • L’Allemagne se retrouve en plus avec un déficit de production de plus de 12 GW par rapport à sa consommation, qu’elle doit importer car son charbon et son gaz vont commencer à lui coûter cher. La fermeture de tranches nucléaires était une décision politique mais qui va lui demander beaucoup d’efforts financiers et du beaucoup de temps pour se redresser. https://energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DE

    Répondre
  • Je reviens sur les déboires incontestables de l’EPR de Flamanville et de Finlande , ce qui n’est pas le cas du Chinois.
    De nombreuses causes ont conduit à ce bilan dont la compétition entre AREVA (Anne Lauvergon- gauche ) et les gouvernement français (Nicolas Zarkozy – droite ) où les enjeux politiques n’étaient absents, dont la perte des compétences après l’abandon par les différents gouvernements (droite et gauche et verts) des projets divers (Super phénix, Astrid, construction d’autres centrales francisées N4 ) et enfin , peut-être la cause principale du fiasco, le projet était franco allemand, copié sur airbus, et mené principalement par EDF- Framatome (France) et SIEMENS (Allemagne) .
    Et finalement sans entrer dans les détails après de nombreuses années d’études où l’Allemagne imposaient des choix plus que discutables (par exemple quadruplement des circuits de secours)qui ne cessaient de complexifier le projet et tout expert de la sûreté sait que la complexité est souvent antagoniste à celle-ci, et bien que croyez vous qu’il soit arrivé et bien SIEMENS s’est désengagé du projet, poussé par les verts allemands !!
    Voilà comment une position politique peut largement ruiner un pan entier de l’industrie de votre voisin « ami » bien sûr.

    Répondre
    • Si Siemens imposait un design trop complexe, Edf devait continuer seule, au lieu de se laisser bouffer.
      Les ingénieurs chinois ont monté les réacteurs différemment.
      Mais pour que un des 2 réacteurs ne redémarre toujours pas au bout de 6 mois, le problème doit être sérieux, et apparemment, lié à des éléments importés.

      Répondre
  • L’éolien est une énergie à l’échelle européenne, redistribuée en permanence via des interconnexions de plus en plus nombreuses.
    Aujourd’hui, il y avait du vent dans le N et le S de l’Europe. La France a servi de relais pour acheminer d’une certaine manière, de l’énergie éolienne ibérique et britannique vers l’Allemagne.
    Pour autant, je trouve très regrettable que l’Allemagne sorte du nucléaire, etant donné la difficulté d’exploitation des enr en Europe de l’Est.
    Le backup au gaz utilisera en principe du gaz de synthèse produit à partir de PV à bas coût en zone tropicale, qui devrait être moins cher que le gaz fossile, et la biomasse devrait évoluer en suivi de charge et non pas en base.

    Répondre
  • L’Allemagne est également reliée aux barrages norvégiens et suédois, directement et via le Danemark.
    Cela lui permet de passer les pires journées comme aujourd’hui. Mais en réalité, elle dispose encore de nombreuses centrales au gaz qu’elle a choisi de ne pas mettre en route aujourd’hui.

    Répondre
    • L’auteur indique à propos du gaz naturel : »C’est loin d’être une énergie verte mais – et c’est la raison de la décision de la Commission Européenne – permet une transition vis–à–vis des énergies issues du pétrole ou bien du charbon, bien plus polluantes. » Certes, mais si on utilise le méthane pour produire de l’hydrogène « bleu » c’est n’est plus « loin d’être une énergie verte » , bien au contraire : Actuellement ~95 % de l’hydrogène est produit par vaporeformage,et cela peut l’être sans CO2 lorsque celui-ci est capté, puis, soit stocké dans le sous-sol ( « CSC »), soit piégé ( par exemple avec l’ammoniaque, donnant du carbonate d’ammonium un engrais utilisé en Chine depuis des siècles), soit réduit en CO, lequel réagit ensuite avec l’eau pour donner encore de l’hydrogène, et du CO2 , dont on peut s’abstraire comme indiqué..Ceci peut-être réalisé très rapidement à la différence du développement des énergies renouvelables et de la relance du nucléaire qui de plus est une épée de Damoclès.

      Répondre
      • Est-ce que le complément ci-dessous à mon commentaire peut- il être considéré comme faisant partie « des tribunes niveau café du commerce » visées ci-après par Energie + ( ce qui pourrait être le cas puisqu’il a été bloqué dans « Révolution Énergétique ») ? Chacun peut en juger; le voici : « S’abstraire du CO2 comme indiqué est particulièrement intéressant pour la production d’hydrogène . En effet il permet d’apporter des solutions non électriques pour le chauffage et les transports. Dans ce dernier cas la voiture à hydrogène n’est pas une « chimère technologique » : elle a bien fonctionné, utilisée notamment par la commission européenne. Qu’il y ait des adaptations à effectuer, c’est le lot commun. En lisant l’article, publié dans le n°431( novembre 2021) d’Arts& Métiers par Mr Patrice Flot, probablement le meilleur spécialiste français des moteurs, c’est tout à fait possible , avec à la clef le maintien , en France, de la filière automobile ( sinon perte de ~150 000 emplois, en quelques années, pour le passage à la voiture électrique : on le voit dès maintenant avec la fermeture de la Société Aveyronnaise de Métallurgie nécessaire pour les moteurs thermiques). »

        Répondre
  • Toutes ces tribunes sont truffées d’erreurs, çà ne permet pas d’avancer ni de faire les bons choix. Etudiez mieux ces sujets avant de communiquer sans approfondir ni réfléchir et de répéter des inepties.

    Par exemple la géothermie qui est désormais utilisable quasiment partout utilise notamment moins de surface (d’eau etc) que le nucléaire et est évidemment bien plus durable dans le temps que l’uranium (ou thorium) qui a des applications bien plus utiles (par exemple dans le spatial).

    Elle peut en outre le cas échéant permettre l’exploitation de minerais de façon moins polluante et stocker du C02.

    En cas de conflits on ne risque pas 56 Tchernobyl et on n’est pas soumis à la Russie présente sur une bonne partie des pays qui nous fournissent l’uranium. Alors que nos réserves ne sont actuellement que de 3 ans

    Le prétendu recyclage des déchets à 96% est loin d’être effectif et économique en pratique et laisse toujours des déchets pour quelques 300 ans s’il s’agit de RNRs.

    L’uranium lui ne se recycle pas. Donc inutile de tricher en employant le terme de « recyclage » qui ne s’applique pas à la ressources nucléaire en cours qui n’a rien de renouvelable.

    De même employer la couleur « verte » dans la taxonomie est déjà contestable pour les renouvelables (l’efficacité énergétique et la sobriété sont plus vertes et ne manquent pas de potentiel notamment technique), mais c’est carrément une tromperie concernant les énergies fossiles dont gaz et pour le nucléaire qui doit comme le gaz avoir une couleur distinctive afin de ne pas tromper les investisseurs (le gris foncé pour ne pas dire le noir lui conviendrait mieux)

    Si le secteur nucléaire ou des titres comme Rosatom, CNNC etc se retrouvaient par exemple dans des sicav classées « Ecologie » ou dans les critères ESG ce serait le comble de l’entourloupe et un réveil difficile pour les épargnants le jour où il y aura de nouveau un accident majeur qui est quasi inévitable.

    Quant à l’Allemagne dire que son électricité est plus chère est encore très schématique. Vous évoquez un prix « taxes incluses » sans distinguer les taxes et leurs applications ni voir leur retombées économiques comme par exemple pour l’efficacité énergétique. Le prix n’est en outre pas plus élevé pour les entreprises énergivores. Et pour les particuliers plus de 55% touchent des revenus des renouvelables. En outre ces pays ont des histoires, géographies etc différentes et la mise en place du parc nucléaire en France date principalement des années 70 quand l’arrivée des renouvelables en Allemagne commence en pratique vers 2006 et chez nous vers 2011.

    Si les allemands avaient fait des EPR en 2006 seraient-ils opérationnels à ce jour, à quel coût, où mettraient-ils leurs déchets et que se passerait-il en cas de conflit alors que le nucléaire est devenu indéfendable avec les armements actuels et un véritable jeu de quilles en cas de conflit pour mettre un pays durablement à genoux en quelques jours et plus quelques semaines comme la France durant la dernière guerre ?

    Le sujet des prix comparés des énergies a été abordé des centaines de fois en détail donc l’auteur d’une tribune qui schématise à ce point est soi de mauvaise foi soit incompétent.

    Quant aux émissions du nucléaire elles proviennent d’une étude Ademe qui a repris une étude française de 2014 qui a été contestée et qui reprend elle-même une étude du CEA de 2007. L’étude de 2014 (réactualisée au 1er trimestre 2021) a l’honnêteté de souligner que l’exploitation de l’uranium dégrade le cycle global d’émissions et que même pour la France les émissions du nucléaire pourraient ainsi dépasser les 200 g de CO2 par kWh.

    Lorsque l’on est énergéticien et sérieux, on en tient compte et on ne prétend pas que telle ou telle énergie à toutes les vertues et basta.

    Désolé mais on n’est pas dans le télé-achat.

    De même, les techniques évoluant, l’éolien par exemple va pouvoir émettre 30% d’émissions en moins sur tout son cycle et plus encore et va donc être difficile à battre, hormis par le solaire organique.

    De même il devient grotesque (et c’est idiot dans la lutte contre le réchauffement comparé à la coopération avec eux comme avec d’autres) de vouloir donner tout le temps des leçons à l’Allemagne quand on dépend depuis longtemps toujours à plus de 47% des importations d’énergies fossiles, que l’on n’est même pas fichu de finir nos EPR dans des délais et coûts acceptables, quand nos émissions complètes (avec notre dépendance plus forte à certaines importations) par habitant sont de 11,5 tonnes donc proches des leurs et que leur chiffre d’affaires dans les cleantech qui aident à décarboner le monde sont d’environ 370 milliards d’euros par an et bientôt quelques 900 milliards d’euros par an pendant que nos ventes d’EPR sont à la peine et que nos exportations globales dans les cleantech qui décarbonent sont dérisoires. En d’autres termes s’ils décarbonent pas assez vite chez eux, ils y participent plus que nous au plan mondial.

    Donc apprenez au moins à juger les autres objectivement en tenant compte de tous les paramètres plutôt que de vous exprimer hâtivement avec une vison étriquée du secteur et derrière un bout de lorgnette.

    En plus quand on a plusieurs réacteur à l’arrêt avec des problèmes en séries, que l’on doit en conséquence acheter plus cher l’électricité que l’Allemagne sur le marché et que l’arrêt de Fessenheim n’y change quasiment rien.

    Certains étrangers se demandent pourquoi en France on peut faire des débats pendant 2 ans pour avoir s’il faut porter le masque anti-covid ou pas et sans jamais aboutir à une solution.

    Les Tribunes du Monde de l’énergie se résument à cause de certains à « le nucléaire c’est génial et l’éolien c’est pas beau » et ce depuis des années.

    Essayez de sortir par le haut, il y a beaucoup de technologies et d’approches énergétiques et on peut voir beaucoup d’entreprises dépasser les nôtres dans un secteur qui change. Cette vision très étriquée, répétitives et conservatrice de l’énergie n’apporte rien et fait perdre un temps considérable.

    On le constate dans les commentaires puisque certains pensent toujours que le gaz importé est incontournable pour le back-up, d’autres ne connaissent pas bien les technologies de stockage etc.

    De grâce, connectez-vous à des universités, sites scientifiques, centres de R&D etc de bon niveau, essayez d’être en pointe sur au moins 1 ou 2 thèmes, c’est possible çà ?

    Ou devons nous subir des tribunes niveau café du commerce en permanence avec des tribuns chargés d’abrutir les foules pour mieux les tromper ?

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