La sobriété n’est pas synonyme de décroissance, souligne l’Ademe

La transition écologique engendrera une hausse de l’activité économique dans tous les scénarios de neutralité carbone à 2050, souligne mardi un rapport de l’Ademe, qui relève que « la sobriété n’est pas synonyme de décroissance ».

Pour éclairer le débat présidentiel puis les choix énergétiques que la France devra faire d’ici 2023, l’établissement public a élaboré quatre scénarios visant la neutralité carbone.

Inspirés des modèles du Giec (les experts climat de l’ONU), ils vont du plus sobre (S1) à celui d’une consommation de masse compensée par des paris de progrès technologiques, encore incertains donc (S4).

Aucun de ces scénarios n’engendre de récession à terme, souligne l’Ademe.

Au contraire, une hausse de l’activité est à attendre, car les énergies fossiles importées, « dont les cours vont incontestablement augmenter », seront remplacées par des énergies renouvelables produites localement.

En outre, la consommation de biens manufacturés au contenu carbone élevé et importés diminue au profit de produits et services locaux. Et les investissements d’efficacité énergétique s’avèrent rentables à terme, permettant aux ménages et entreprises d’économiser sur leur facture d’énergie et donc de disposer d’un revenu disponible accru, synonyme de stock de capital et de capacités productives accrus, pointe encore l’Ademe.

Plus précisément, par rapport à un scénario de poursuite des habitudes actuelles (qui ferait rater la neutralité carbone), seul le scénario 1 se traduirait par un taux de croissance du PIB moindre (mais il y aurait croissance quand même).

Le scenario 2 (forte gouvernance locale, économie du partage, mobilité maîtrisée…) et le scenario central 3 (régulation minimale, hydrogène, consumérisme vert…) génèreraient une croissance supérieure à celle attendue si l’on ne faisait rien. Le S4 (pari technologique) produirait le plus d’emplois, et le S2 le plus de revenus disponibles.

Ainsi, « la sobriété n’est pas synonyme de décroissance », et « le choix d’un scénario plutôt qu’un autre relève plus de priorités politiques que de considérations macroéconomiques », conclut le rapport.

L’Agence a aussi étudié l’impact de ces politiques sur les sols.

Le bâtiment et les transports seront majoritairement responsables de l’artificialisation des sols (à 50% et 40%), les énergies renouvelables en représentant 10%, estime l’étude.

Le scénario 4 signifierait en 2050 près de 600.000 ha de surfaces artificialisées en plus par rapport au S1, soit l’équivalent du département de la Charente.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Non, la sobriété n’est pas systématiquement synonyme de « décroissance », c’est Vrai !

    Mais Est ce que la Croissance est synonyme de mieux-vivre systématiquement !! ?

    Par ailleurs, même le Pape prône la décroissance depuis quelques années : « « L’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde. » — Pape François, Encyclique Laudato si’, 18 juin 2015145

    Il faudrait « insérer » ce mot « décroissance » avec une image non récessive dans nos sociétés obnubilées par la « Croissance à tout prix » !!!

    Répondre
  • Ce sont de gros menteurs! Dans tous leurs scénarios la consommation (et la production) d’énergie est inférieure en 2050 à ce qu’elle est en 2015! Et fortement, y compris le S4! Or le PIB est strictement proportionnel à l’énergie consommée.Toute activité consomme de l’énergie et le fameux découplage entre l’énergie et le PIB ne peut se faire qu’au rythme très lent des améliorations possibles de l’efficacité énergétique des processus, 1% par an les bonnes années. La sobriété c’est forcément de la décroissance, surtout au rythme auquel il faudrait s’astreindre. Tout le monde le sait bien. Le problème est d’amener cela par des changements volontaires et choisis de mode de vie au lieu de subir une récession mais je ne suis guère optimiste.Imaginer des scénarios est un exercice qui ne coûte pas cher, mais à part ça, que fait-on?

    Répondre
  • Les rapports de l’Ademe ne peuvent être pris au sérieux et le découplage entre l’énergie et le PIB est une faribole que dénonce aussi Jancovici et puis quand on voit le cursus de celui qui est à la tête de l’Ademe on ne peut que douter du sérieux de cette agence, voir ci-après :
    Arnaud Leroy né en 1976 à Lille. après avoir suivi des études supérieures en droit et se spécialise dans le droit maritime, il milite tout d’abord au sein des Verts. Il devient collaborateur de Gérard Onesta au Parlement européen, puis comme secrétaire général des Verts français membre de ce parlement1. Il quitte ce parti en 2005 après le débat sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe, pour lequel il vote oui1. Il rejoint alors le Parti socialiste..
    Il se porte en fin d’année 2010 candidat du PS pour les élections législatives de 2012 dans la cinquième circonscription des Français établis hors de France2. Le 17 juin 2012, Arnaud Leroy est élu au deuxième tour député de cette circonscription. À l’Assemblée nationale, il figure dans la commission des affaires européennes et est secrétaire de la commission du développement durable1. Il est à l’époque considéré comme proche d’Arnaud Montebourg
    Il est candidat, en tant que tête de liste, aux élections municipales 2014 dans la commune d’Andernos-les-Bains, en Gironde, où il réside alors. Il obtient 9,76% des suffrages.
    En décembre 2015, il figure sur la liste socialiste de Gironde pour les élections régionales en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Au deuxième tour, la liste menée par Alain Rousset s’impose. En Gironde, les 28 premiers candidats de la liste majoritaire sont élus. Arnaud Leroy, 29e, ne fait donc pas partie du nouveau conseil régional7.
    Il soutient Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle de 2017 et s’engage dans le mouvement En marche !8. Chargé d’élaborer le programme énergétique du candidat9, il est pendant la campagne présidentielle l’un des porte-parole d’En marche !10, puis l’un des membres du conseil d’administration de La République en marche et membre de la direction collégiale jusqu’en novembre 2017, puis membre du bureau exécutif
    En février 2018, il fait son entrée au conseil d’administration de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) — devenu l’Agence de la transition écologique en 2020 — puis devient président de l’agence en remplacement de Bruno Léchevin dont le mandat est arrivé à expiration..

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