seule solution court terme pour decarboner transport maritime est ralentir choisir propulsion voiles - Le Monde de l'Energie

« Pour décarboner le transport maritime à court terme, il faut ralentir ou choisir la propulsion à voiles »

Le Monde de l’Énergie ouvre ses colonnes à Nils Joyeux, directeur général de Windcoop, « la première compagnie de transport maritime décarboné en coopérative », et président de Zéphyr & Borée, pour évoquer la place du transport maritime décarboné dans la transition énergétique mondiale.

 

Le Monde de l’Énergie —Quelle est la part du transport maritime dans les émissions mondiales de GES ?

Nils Joyeux —La pollution du transport maritime représente actuellement 3 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Aujourd’hui, 90 % de nos consommations quotidiennes transitent par la mer, représentant 7 % de la consommation mondiale de pétrole. Le secteur maritime est un maillon essentiel de notre économie, sa décarbonation est donc un enjeu majeur.

Conformément aux objectifs de l’accord de Paris, l’Organisation Mondiale Internationale (OMI) impose au secteur du transport maritime de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Initialement l’OMI imposait une réduction d’au moins 50 % d’ici à 2050 mais en juin dernier les 174 membres de l’OMI ont décidé conjointement de durcir cette réglementation. L’OMI vise désormais une réduction de – 20 % en 2030, – 70 % en 2040, pour atteindre le zéro émission nette d’ici à 2050 ou aux alentours.

Le Monde de l’Énergie —Pourquoi est-ce un secteur particulièrement difficile à décarboner ? Les pistes permettant de doter des cargos et des porte-containers de moteurs « propres » (à partir d’hydrogène décarboné notamment) vous semblent-ils réalistes ?

Nils Joyeux —C’est un secteur difficile à décarboner dans la mesure où les cargos utilisent de très gros moteurs qui consomment énormément de carburant. Ils ont aussi besoin d’un grand rayon d’actions et surtout de beaucoup d’autonomie. Lorsque l’on veut déplacer un cargo qui fait plusieurs dizaines de milliers de tonnes voir plusieurs centaines sur des trajets qui durent 10 jours parfois davantage, il faut stocker une très grande quantité d’énergie, des dizaines de mégawattheure.

L’un des premiers problèmes quand on parle décarbonation de la propulsion, c’est le stockage de l’énergie. Sur un petit véhicule comme un vélo, une voiture ou un camion, on peut stocker de l’électricité verte dans des batteries. Dès qu’on passe sur des véhicules plus gros comme des avions, des trains ou des bateaux qui ont des rayons d’actions larges et des besoins en autonomie importants, ça devient beaucoup plus complexe.

L’hydrogène est très compliqué à stocker, il prend beaucoup de place, et les moyens de stockage sont très coûteux, qu’on le stocke gazeux dans les bonbonnes en carbone ou à l’état liquide. L’hydrogène n’est donc pas une solution pour décarboner de grands bateaux avec des grosses puissances et de grands rayons d’actions.

Comme on ne peut pas utiliser ni les batteries, ni hydrogène, car si on voulait le faire on remplirait la moitié du bateau avec le carburant, et bien l’autre solution c’est de synthétiser des carburants qui sont plus pratiques à utiliser et plus pratiques à stocker, et qui ont une énergie massique plus importante.

Ces carburants, ce sont les carburants de synthèses et c’est l’option choisie par plusieurs armateurs. Il y a trois carburants de synthèse qui se détachent vraiment : le méthanol, l’ammoniaque et le méthane. Le problème, c’est qu’en ce moment tout le monde veut de l’électricité décarbonée. On en veut pour alimenter tout le parc automobile qui va s’électrifier petit à petit, on en veut pour produire du kérosène décarboné pour tous les avions et aussi pour tous les bateaux du monde. Donc on voit bien que l’équation n’a pas de solution, on n’arrivera pas à fabriquer assez d’électricité décarbonée et donc assez d’hydrogène pour décarboner l’ensemble du shipping, il va y avoir un conflit d’usage.

Par ailleurs, c’est aussi toute une filière industrielle qu’il faut mettre en place. Aujourd’hui ça nous paraît naturel de trouver du gasoil à la pompe à chaque station essence, mais c’est un processus long à développer. Il suffit de regarder pour le GNL, on a mis 20 ans à mettre en place la chaîne logistique pour approvisionner les bateaux en GNL, et en réalité on ne peut toujours pas souter du GNL dans beaucoup de ports aujourd’hui. Donc demain, pour mettre en place la même chaîne logistique pour souter du méthanol, de l’ammoniaque ou du méthane, cela va être très long.

C’est pour toutes ces raisons qu’aujourd’hui la voile revient au goût du jour. On arrive dans une période où les carburants vont coûter de plus en plus cher et il n’y en aura pas assez pour tout le monde. La seule solution à court terme pour décarboner les navires marchands et ainsi se conformer à la réglementation, c’est de ralentir ou choisir la propulsion vélique.

Le Monde de l’Énergie —Quelle est la part de la voile dans le transport maritime mondial ? Quel est son potentiel, quelle part du transport par cargo ou porte-containers thermiques pourrait être substituée par la marine à voile ?

Nils Joyeux —Le vent est un carburant magnifique qu’on a négligé pendant trop d’années et on a cette chance sur les cargos de pouvoir s’en servir, ce qui n’est pas le cas d’une voiture, d’un camion ou d’un avion. Sur les bateaux on peut mettre les voiles et donc à l’évidence, on ne va plus pouvoir se permettre de se passer de cette énergie, il devrait prendre une part maximale. Quand je dis maximal, c’est que je suis convaincu qu’on va utiliser le vent le plus possible au fil des années qui arrivent.

Aujourd’hui difficile d’estimer le potentiel de cette énergie, cela dépend vraiment de la vitesse à laquelle vont aller les bateaux de demain. Si je devais donner une estimation de la solution pour décarboner à plus ou moins moyen terme, ce serait réduire la vitesse à 35 %, 35 % les voiles puis 30 % pour les carburants de synthèse. A l’évidence on ne pourra pas faire du 100 % décarboné avec les carburants de synthèse.

Le Monde de l’Énergie —Le transport maritime à voiles occupe peu de place dans les débats sur la décarbonation des transports. Ce manque de visibilité impacte-t-il négativement son financement et son attractivité ?

Nils Joyeux —Il y a 10 ans on n’en parlait pas du tout et ceux qui s’y risquaient passaient pour des fous, et petit à petit les choses changent, cela peut être dur à percevoir mais en réalité aujourd’hui la propulsion par le vent est prise très au sérieux, même par les plus anciens.

Je ne peux pas imaginer que dans 5 ou 10 ans on soit dans la même situation, car il y a encore 3 ans la situation était déjà très différente. Aujourd’hui il y a des grosses compagnies maritimes qui investissent dans des technologies de propulsion vélique. C’est en bonne voie, nous ne sommes pas inquiets.

La réglementation se durcit et il y a franchement un manque de solution donc les compagnies maritimes ne savent pas comment elles vont répondre à la réglementation, les banquiers le savent et commencent à se dire que financer un navire avec juste un moteur diesel, c’est risqué. En revanche, financer un bateau avec des voiles, ça l’est beaucoup moins. Dans 5 ans, dans 10 ans, dans 15 ans, ce sont ces bateaux-là qui vont tirer leur épingle du jeu, et d’une bien meilleure manière que les bateaux actuellement en commande avec une propulsion classique.

 Le Monde de l’Énergie —Vous avez choisi de développer votre compagnie maritime décarbonée (vous utilisez d’ailleurs peu le terme « à voile » dans votre communication, pourquoi ?) sous forme de coopérative. Quels avantages offre ce choix de business model ? Quels freins vous impose-t-il ?

Nils Joyeux —Allez sur notre site internet vous verrez dès les premières lignes de la page d’accueil que nous utilisons bien le terme « voile » et également à de nombreuses reprises sur l’intégralité de notre site.

L’ADN de Windcoop, ce n’est pas d’utiliser les voiles, c’est d’être une coopérative et de proposer un transport éthique tant au niveau financier qu’au niveau écologique. Windcoop émerge dans le sillage d’autres coopératives, emmenées par Enercoop et Julien Noé, lui-même cofondateur de Windcoop. Le mouvement coopératif est un mouvement militant. Un mouvement qui milite par sa manière de faire du commerce ; c’est une manière anticapitaliste d’envisager les entreprises, qu’on considère comme des outils de travail au service de la société et non pas des centres de profits au bénéfice des actionnaires

Notre coopérative n’est ni plus ni moins qu’une organisation de personnes qui travaillent ensemble pour fournir un service à d’autres personnes de la manière la plus juste et la plus écologique possible. C’est vraiment la raison d’être et l’ADN même de Windcoop, ça passe par beaucoup de transparence dans notre manière de travailler, de financer le projet, et notre manière de remettre les citoyens au cœur des enjeux économiques.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Le rédacteur de cet article, qui est -c’est évident !- un partisan résolu de l’énergie du vent (qui n’est certainement pas à négliger !), n’évoque que les carburants fossiles ou de synthèse, dont il est évident qu’il faudra bientôt se passer…
    Mais il « oublie » complètement (vraiment ?) qu’il existe des solutions en cours de développement qui pourraient aussi, avantageusement, remplacer les carburants « classiques » !…
    Je pense, bien entendu au développement des « SMR » qui sont, d’ores et déjà utilisés pour propulser des navires… de guerre (sous-marins et autres porte-avions…). Et je pense que ces « solutions-là » sont très probablement à regarder de près pour la propulsion des futurs « porte-containers », et autres « monstres » du transport maritime, dont on ne pourra pas se passer facilement !
    La voile, c’est bien ! (certainement ! mais assez lent ?), mais la vapeur (produite par les SMR) n’a pas dit son dernier mot, me semble-t-il, et je m’étonne que ce « spécialiste » (ou lobbyiste ?) n’y fasse aucune allusion !

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    • @Daniel Schricke,

      Vous n’avez pas tort de mentionner le nucléaire comme solution existante pour la propulsion de Navire (cela fait 50 ans que la technique est maitrisée en France mais également faiblement déployée pour de multiples facteurs), toutefois cela reste cher et difficilement déployable à l’échelle du transport maritime international nécessaire à la France (et si tout le monde s’y met, il manquera de « combustibles » !). Mais certes on devrait y penser pour quelques liaisons « essentielles »… On devrait regarder avec les Britanniques pour faire une flotte « commune » pouvant à minima garantir quelques flux nécessaires dans quelques décennies, à l’Est rien de nouveau ils y seraient fermement opposés (mais voudraient des parts de ce transport si il est fait un jour…).

      Là où la Voile a de l’avenir, c’est la facilité de déploiement de navires de divers tonnages, même si la limite haute en tonnage est assez basse comparée à la propulsion « fossile ». Les progrès en cours dans la Voile sont assez exponentielles…
      Depuis 50 ans la « Voile sportive au large » est le « sport mécanique » qui a fait le plus de progrès en terme de vitesse et ce pour de multiples raisons techniques (depuis les routages météo aux progrès des équipements et matériaux utilisés…) et ce avec de moins en moins de « besoins humains » donc in fine des couts potentiels plus faibles…
      Aujourd’hui ce sont des voiliers de course qui ont les records de vitesse sur nombre de transocéanique (plus rapide que les navires à moteur sur certains parcours !) avec des courbes de progrès fort intéressantes comme entre Marseille et Tunis avec une diminution du temps par 2 sur les 30 dernières années (https://www.multicoques-mag.com/actualites-catamaran-trimaran/record-de-la-mediterranee-marseille-tunis-en-moins-de-14h-pour-le-trimaran-ultim-svr-lazartigue)…

      Une des grandes questions du transport maritime est la nature des biens transportés et leur utilité réelle finale ainsi que leur conditionnement… Un container de 20 pieds c’est 2.2 tonnes de ferraille et en 40 pieds c’est près de 4 tonnes (c’est certes pratique pour la logistique portuaire mais cela fait une sacrée masse transportée au final… donc une énergie déployée au déplacement de ces masses colossale),a t’on besoin de tout mettre en container !? (Avis perso, je pense qu’on doit regarder pour faire avec le moins possible…).
      Le projet de Windcoop (fondé par la PDG d’ENERCOOP) est de transporter une centaine de container en voilier (en plus sur le pont de celui-ci donc un centre de gravité réhaussé après chargement (!?) et des performances de navigation qui risquent d’être fortement diminuées comparativement à un transport en cale…), perso je trouve cela aberrant de transporter des containers avec des voiliers. Les progrès de manutention (palettes et transpalettes associées notamment) permettent de nouvelles perspectives de chargement et de déchargement des bateaux sans « effort humain » disproportionné et le « cabotage » à l’ancienne devrait redevenir à la mode et le redeviendra à mesure que les fossiles s’amenuiseront…

      Beaucoup de nos « industries » y pensent, (Cf succès de Grain de Sail pour transporter Vins et spiritueux vers les USA – https://graindesail.com/fr/content/44-services-de-transport avec quelques jolis noms de producteurs) et les pouvoirs publics feraient mieux de donner des subventions pour créer une « flotte » conséquente de navires avec divers lieux de départ… Le « Bordelais » pourrait quasi tout exporter vers la cote Est Américaine au départ de l’estuaire de la Garonne à la Voile (et si on rajoute le foi gras et quelques autres produits de l’arrière pays ! alors cela ferait une jolie petite flottille avec des perspectives de « voyages utiles » pour des jeunes et des moins jeunes (un « stage ouvrier » en tant que matelot pour faire une transatlantique cela peut avoir de l’intérêt et une transatlantique au moment du départ en retraite est un rêve pour nombre de plaisanciers du dimanche… que certaines ne font pas faute de moyens financiers…).

      Le transport à la Voile, avec quelques autres activités réciproquement « contributives » au premier, est plein d’avenir… (Plus que le PV individuel au Nord du 45 ème parallèle – Avis Perso…) et la France a tout pour être pionnière et moteur de cette évolution du transport… Et que dire de la présence d’un grand voilier dans un port, cela a pour beaucoup de monde un attrait et cela crée une ambiance… De Dunkerque à Bayonne, combien de ports peuvent accueillir des voiliers de 30 à 80 mètres ? Réponse : Beaucoup… et avec nombre de terroirs aux multiples produits tout le long de nos cotes et dans leur arrière pays immédiat…

      A noter qu’avec les Alizés une partie de l’année, la desserte des Antilles par des Voiliers devrait être fléchée ardemment… Aux périodes moins propices (période cyclonique notamment), les voiliers peuvent opérer vers l’Amérique du Nord et/ou l’Afrique du Nord voir en méditerranée…
      50 voiliers de 300 à 1000 tonnes faisant 3 à 4 transatlantiques par an, cela finit par faire du tonnage (50 x 500 x 4 = 100.000 tonnes…) et un petit peu moins de camions qui traversent la France…

      Pour conclure, ces rêveries « utopiques » mentionnées ci-dessus ne se feront pas… Et on continuera à subventionner du PV individuel au Nord du 45ème parallèle et à laisser quelques initiatives de transport à la voile se « démerder » pour se financer via des moyens conventionnels… Les Chinois et tant d’autres seront contents et l’avance de la France dans le secteur de la Voile finira par être « bouffer » par d’autres (mais cela on connait dans d’autres secteurs…).

      Répondre
    • @Daniel Schricke,
      Vous n’avez pas tort de mentionner le nucléaire comme solution existante pour la propulsion de Navire (cela fait 50 ans que la technique est maitrisée en France mais également faiblement déployée pour de multiples facteurs), toutefois cela reste cher et difficilement déployable à l’échelle du transport maritime international nécessaire à la France (et si tout le monde s’y met, il manquera de « combustibles » !). Mais certes on devrait y penser pour quelques liaisons « essentielles »… On devrait regarder avec les Britanniques pour faire une flotte « commune » pouvant à minima garantir quelques flux nécessaires dans quelques décennies, à l’Est rien de nouveau ils y seraient fermement opposés (mais voudraient des parts de ce transport si il est fait un jour…). Mais en s’y mettant à fond, cela ne transportera guère plus de quelques % du transport maritime actuel…

      Là où la Voile a de l’avenir, c’est la facilité de déploiement de navires de divers tonnages, même si la limite haute en tonnage est assez basse comparée à la propulsion « fossile ». Les progrès en cours dans la Voile sont assez exponentielles… et la France est « Leader » dans le domaine…
      Depuis 50 ans la « Voile sportive au large » est le « sport mécanique » qui a fait le plus de progrès en terme de vitesse et ce pour de multiples raisons techniques (depuis les routages météo aux progrès des équipements et matériaux utilisés…) et ce avec de moins en moins de « besoins humains » donc in fine des couts potentiels plus faibles… Comme la Formule1 a permis des « progrès » pour la voiture, la course au large a aussi permis des progrès pour la propulsion vélique…
      Aujourd’hui ce sont des voiliers de course qui ont les records de vitesse sur nombre de transocéanique (plus rapide que les navires à moteur sur certains parcours !) avec des courbes de progrès fort intéressantes comme entre Marseille et Tunis avec une diminution du temps par 2 sur les 30 dernières années (https://www.multicoques-mag.com/actualites-catamaran-trimaran/record-de-la-mediterranee-marseille-tunis-en-moins-de-14h-pour-le-trimaran-ultim-svr-lazartigue)… Le transport à la voile sur de longues distances n’est pas forcément lent, ce sont les hommes qui sont devenus impatients de tout et « Fan » de Flux tendu parfois inepte en analyse complète tant cela est consommateur de ressources…

      Répondre
      • Une des grandes questions du transport maritime est la nature des biens transportés et leur utilité réelle finale ainsi que leur conditionnement… Un container de 20 pieds c’est 2.2 tonnes de ferraille et en 40 pieds c’est près de 4 tonnes (c’est certes pratique pour la logistique portuaire mais cela fait une sacrée masse transportée au final… donc une énergie déployée au déplacement de ces masses cumulées colossale), a t’on besoin de tout mettre en container !? (Avis perso, je pense qu’on doit regarder pour faire avec le moins possible… et la « fabrication locale » de bien des biens doit redevenir un objectif).
        Le projet de Windcoop (fondé par la PDG d’ENERCOOP) est de transporter une centaine de container en voilier (en plus sur le pont de celui-ci donc un centre de gravité réhaussé après chargement (!?) et des performances de navigation qui risquent d’être fortement diminuées comparativement à un transport en cale…), perso je trouve cela aberrant de transporter des containers avec des voiliers. Les progrès de manutention (palettes et transpalettes associées notamment) permettent de nouvelles perspectives de chargement et de déchargement des bateaux sans « effort humain » disproportionné comme par le passé et le « cabotage » à l’ancienne devrait redevenir à la mode et le redeviendra à mesure que les fossiles s’amenuiseront en volume…
        Beaucoup de nos « industries » y pensent, (Cf succès de Grain de Sail pour transporter Vins et spiritueux vers les USA – https://graindesail.com/fr/content/44-services-de-transport avec quelques jolis noms de producteurs) et les pouvoirs publics feraient mieux de donner des subventions pour créer une « flotte » conséquente de navires avec divers lieux de départ et divers armements… Le « Bordelais » pourrait quasi tout exporter vers la cote Est Américaine au départ de l’estuaire de la Garonne à la Voile (et si on rajoute le foie gras et quelques autres produits de l’arrière pays du Sud-Ouest ! alors cela ferait une jolie petite flottille avec des perspectives de « voyages utiles » pour des jeunes et des moins jeunes (un « stage ouvrier » en tant que matelot pour faire une transatlantique cela peut avoir de l’intérêt et une transatlantique au moment du départ en retraite est un rêve pour nombre de plaisanciers du dimanche… que certains ne font pas faute de moyens financiers…).

        Répondre
        • Le transport à la Voile, avec quelques autres activités réciproquement « contributives » au premier, est plein d’avenir… (Plus que le PV individuel au Nord du 45 ème parallèle – Avis Perso…) et la France a tout pour être pionnière et moteur de cette évolution du transport… Et que dire de la présence d’un grand voilier dans un port, cela a pour beaucoup de monde un attrait et cela crée une ambiance… De Dunkerque à Bayonne, combien de ports peuvent accueillir des voiliers de 30 à 80 mètres ? Réponse : Beaucoup… et avec nombre de terroirs aux multiples produits tout le long de nos cotes et dans leur arrière pays immédiat…
          A noter qu’avec les Alizés une partie de l’année, la desserte des Antilles par des Voiliers devrait être fléchée ardemment… Aux périodes moins propices (période cyclonique notamment), les voiliers peuvent opérer vers l’Amérique du Nord et/ou l’Afrique du Nord voir en méditerranée…
          50 voiliers de 300 à 1000 tonnes faisant 3 à 4 transatlantiques par an, cela finit par faire du tonnage (50 x 500 x 4 = 100.000 tonnes…) et un petit peu moins de camions qui traversent la France…
          Pour conclure, ces rêveries « utopiques » mentionnées ci-dessus ne se feront pas… Et on continuera à subventionner du PV individuel au Nord du 45ème parallèle et à laisser quelques initiatives de transport à la voile se « démerder » pour se financer via des moyens conventionnels… Les Chinois et tant d’autres seront contents et l’avance de la France dans le secteur de la Voile finira par être « bouffer » par d’autres (mais cela on connait dans d’autres secteurs…).

          Répondre
    • @Daniel Schricke. Mise à part sa stance anticapitaliste hors sol, ce que dit NJ est cohérent. Le vent a tout avantage à être intégré dans la marine marchande. Le projet français Néoliner de cargo moderne à voiles (https://www.neoline.eu/) vise 90% de réduction des GES et l’objectif 100% est crédible. C’est un petit cargo (5000 t de charge) propulsé essentiellement au vent, idéal pour des routes secondaires mais directes (et ça, c’est un avantage plutôt que de tout envoyer à Rotterdam). Un peu moins rapide qu’un cargo classique (10 jours pour l’atlantique plutôt que 8), le poste carburant permet des économies considérables qui valident le cas d’affaires. Probable aussi que la durée de vie utile du navire sera plus longue. Et il y a beaucoup de mesures qui peuvent réduire la consommation (en vrac : voiles souples, voiles rigides, voiles cylindriques, cerf-volant, batteries, biocarburant, foils, peintures hydrophobes, réduction de la vitesse, amélioration de la logistique, aérodynamisme, optimisation technique des navires, alimentation électrique à quai…). Le nucléaire est aussi potentiellement une solution, mais je ne vois aucune velléité chez les armateurs à aller de ce côté. Autant l’éolien pour produire de l’électricité est discutable (et le N pertinent), autant le vent est pertinent pour le transport maritime (et le N discutable !).

      Répondre
      • @Denis Margot,

        Le Nucléaire chez des armateurs « privés », il faut mieux éviter… (Avis Perso) Et ils ne voudront pas y mettre la main de si tôt…
        L’exemple de TEPCO et sa gestion de Fukushima doit être rappeler. Ils ont fait sur certains points (avant, pendant et après la catastrophe) du Grand n’importe quoi sans que ce soit généralisable à l’ensemble de leur pratique toutefois…
        Par contre, c’est certain que quelques grands porte-container (des 15 ou 20.000 boites) nucléarisés cela peut avoir du sens sur certains trajets (notamment vers la Chine). On est devenu tellement dépendant de la Chine que l’on devra commercer avec eux pour très longtemps. Toutefois maintenir les volumes actuels et l’ensemble des gadgets transportés n’est pas souhaitable (Avis Perso). Mais reste effectivement la question de Qui (quelle Structure !?) et Comment !? (Bien des retraités de la Marine Nationale pourraient y officier à divers postes avec des réelles compétences…)

        Sur la voile, même des bateaux à tonnage « faible », genre 200-300 tonnes, peuvent être « valables » suivant la cargaison et le parcours surtout si on y ajoute une composante Transport de Passagers ET aussi des « stagiaires » (une Transat en « stage » ouvrier, cela peut être sympa pour certaines formations… et moins « con » que bien d’autres stages…). Un « Bordeaux »-Cote Est de l’Amérique avec Québec, New-York, Miami et quelques autres villes avec retour avec du sirop d’érable, du Rhum, du Café, du Cacao, de la Vanille, etc… (voir du coton pour le Textile de Luxe) cela peut avoir de la Gueule et pas mal de plus values…
        Des trajets Bordeaux-Londres, Nantes-Londres, Santander-Londres… en voilier sont aussi faisables et « courts » en fonction des fenêtres météo…
        https://graindesail.com/fr/content/26-le-vin-destination-new-york – Grain de Sail (de Morlaix) s’y met sérieusement avec un nouveau bateau, mais la France pourrait avoir une vraie flottille en quelques années (si elle s’y mettait) et bien des volontaires pour faire une transat (quitte à les amariner/tester lors de transports intra-Européen).

        Définitivement la Voile doit/devrait reprendre une place dans le Transport Maritime, ASAP… (Et la France a tout à y gagner de par son industrie de plaisance et les compétences humaines acquises avec les courses au large… mais on fera du PV au Nord du 45ème parallèle pour satisfaire en règle générale l’EGO de zozo-écolos qui n’ont pas de vue globale de l’ensemble des problèmes créés par cela et du manque complet d’apport à la société au global… au Sud du 45ème c’est souvent bien différent)

        Répondre
    • @Daniel Schricke,

      Il ne faut pas rêver les « SMR » ne peuvent pas être un « Game Changer » colossal dans le transport maritime vu les volumes actuels. Quelques gros bateaux seraient par contre bienvenu, non pas seulement pour changer le transport maritime (qui in fine dépend beaucoup plus de nos modes de consommation) car ils ne le feraient qu’un peu avec les volumes actuels mais aussi et surtout pour « garantir » une meilleure capacité de défense nationale. Je m’en explique Le développement du « Charles de Gaulle » a couté une fortune, son exploitation est très chère notamment pour la partie « Nucléaire ». Ce n’est pas franchement optimisé par un « certain » nombre d’équipements analogues (on a 1 exemplaire unique…),il est donc certain que si en parallèle du futur Porte-Avion français on faisait quelques Porte-Container géant et/ou des minéraliers géants (il nous faudra de la Bauxite et du minerais de fer dans le Futur) avec des propulsions « nucléaires » cela pourrait « réduire » certains couts du futur Porte-Avion pour sa partie « Nucléaire »… Il serait bien d’y penser et d’arrêter de penser trop en silo et en monoculture…

      Pour la Voile, si on mettait des quotas augmentant progressivement sur certaines denrées importées (ce sera faible en volume certes, mais pas dénués de sens), cela pourrait augmenter fortement et rapidement et par effet boule de Neige atteindre des niveaux conséquents en 2040. Pourquoi ne pas avoir 5% du café consommé en France (et même en Europe) transporté par des voiliers en 2030 ou 2035 (idem pour le Cacao, voir le sucre « roux », la vanille et les épices) !? Cela ferait une flotte « marchande » qui pourrait en plus faire voyager pas mal de monde… Idem pour les Exports de Vins et spiritueux qui ont été transportés pendant des millénaires à la voile (cf les Romains et les Grecs…)

      Répondre
  • Le problème, ce n’est pas de rêver à de beaux cargos à voile, le problème, c’est d’être anticapitaliste.

    Répondre
  • La force du vent n’est pas à négliger, surtout dans la marine qui a une longue expérience de son emploi.
    Aujourd’hui la marine moderne doit se contenter d’une aide ventée, de l’ordre du tiers de la puissance nécessaire, mais ce tiers ne fera que grandir avec les nouvelles expériences de voilures. De plus la béquille à l’éolien comme certains l’appelle s’éloignera elle-même des fossiles au profit de renouvelables pilotables.

    Répondre
    • Bonjour cher Serge !
      On peut, en effet, « être à voile et à vapeur » !… Mais, il se fait que, pour l’instant, la vapeur l’emporte encore largement sur la voile, qui reste plus l’apanage de « la route du rhum », et autres « Vendée-globe », que des monstrueux porte-containers et bateaux de croisière….
      Et, en attendant que cela s’inverse, il risque de passer encore beaucoup d’eau… « sous le pont Mirabeau »…
      Allez !… »je mets les voiles » !…

      Répondre
    • @ »Père vert » serge,

      De quel « tiers » parlez-vous !? La marine actuelle est à plus de 99% fossiles et l’auteur a bien raison de parler des délais de changement!!!

      La question de ce qui est transporté devrait être aussi le sujet… Les tonnes transportées devraient surtout baisser et des relocalisations « industrielles » et « artisanales » devraient avoir lieu si on voulait être sérieux… Mais sérieusement, cela ne se fera pas tant qu’il y aura du pétrole à foison (et surtout hors Taxes…) sauf si quelques états réglementent et mettent des quotas, ce qui seraient une bonne chose et la France a une carte magnifique à jouer…

      Répondre
  • Bien d’accord Que le nucléaire est curieusement omis. Or il fonctionne parfaitement sur les navires de guerre !

    Répondre
  • Ce qui est regrettable dans les propos de l’auteur (mais pas forcément surprenant avec Enercoop en toile de fond) ci après : «  » c’est une manière anticapitaliste d’envisager les entreprises, qu’on considère comme des outils de travail au service de la société et non pas des centres de profits au bénéfice des actionnaires «  » —> L’invention du container par/pour la Logistique de l’US Army lors de la Guerre du Vietnam (avec de multiples peines pour les petites classes moyennes américaines, car les containers « vidés » au Vietnam pour faire la guerre, revinrent rapidement plein de produits asiatiques « bon marché » et à prix de transport faible ce qui condamna des pans entiers de l’industrie US et ceux qui en vivaient… En transporter est tout ce qu’il y a de plus « capitaliste » par certains cotés et un continuum de l’économie actuelle !!! Vouloir transporter des containers est donc un peu in fine dans le sens du Capitalisme vilipendé ci-dessus… De plus l’historique du transport à la Voile, c’est aussi le cabotage…
    Le Transport « Madagascar- Marseille » direct est, avis perso, un non sens. De plus il y a beaucoup de produits à transporter sur la route et également de ports à desservir… Si on ajoute les « containers » comme contenant, cela devient très discutable…

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20 nov 2015
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20 nov 2015
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