Sécheresse: l’impact des rejets thermiques du nucléaire doit être mieux connu, estiment des députés

Il faut « mettre à jour les fondements scientifiques justifiant les limites réglementaires des rejets thermiques » des centrales nucléaires, des seuils qui conduisent régulièrement à brider la production électrique pour ne pas échauffer les cours d’eau environnants, recommande un rapport parlementaire rendu public mercredi.

« L’intensification des épisodes de canicule et de sécheresse pèsera sur la production des installations nucléaires du fait d’un étiage insuffisant, d’une température élevée du cours d’eau ou les deux simultanément », constate la « mission d’information sur la gestion de l’eau pour les activités économiques (agriculture, industrie, énergie, tourisme) », créée fin 2022 à l’Assemblée nationale.

Pour ces députés, il est « indispensable de renforcer la résilience du parc nucléaire, en particulier des sites thermosensibles en bord de fleuve ». Leur rapport « recommande de mettre à jour les fondements scientifiques justifiant les limites réglementaires des rejets thermiques ».

Selon eux, les indisponibilités du parc nucléaire « peuvent être ponctuellement critiques », de l’ordre par exemple de 10% en juillet 2019. EDF estime toutefois que les baisses de production pour raisons environnementales se limitent à moins d’1% sur l’année.

Chaque centrale a ses propres limites réglementaires de température de rejet de l’eau à ne pas dépasser, afin de ne pas échauffer les cours d’eau et d’en protéger la faune et la flore. Les centrales pompent en effet l’eau pour le refroidissement des réacteurs, avant de la rejeter, plus chaude.

Cependant, pour l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), « la modification de l’encadrement réglementaire ne peut constituer une réponse à elle seule ».

« La prise en compte du changement climatique » dans le cadre de la prolongation du parc nucléaire, « nécessite un approfondissement des connaissances scientifiques de la part d’EDF, ainsi qu’une réflexion sur les évolutions technologiques des installations », souligne le gendarme de la sûreté dans une note publiée mardi faisant le retour d’expérience de l’été 2022, le 2e plus chaud jamais mesuré après 2003.

Les députés « préconisent également de renforcer les réservoirs de stockage d’effluents » chimiques des centrales, des réservoirs utilisés quand le niveau des fleuves est trop bas, « et d’accélérer la recherche et le développement de systèmes de refroidissement sobres en eau ».

Le refroidissement des centrales nucléaires constitue la 3e activité consommatrice d’eau potable en France.

Ce rapport avait pour rapporteurs les députés Patrice Perrot (RE, Nièvre) et René Pilato (LFI Nupes, Charente).

commentaires

COMMENTAIRES

  • Il est clair que le rechauffement climatique joue contre le nucleaire, et pas l’inverse.
    Cette mission proposera sans doute de rechauffer un peu plus les fleuves…

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    • Airsol
      Il y a même des « spécialistes » de l’énergie (Mélenchon, pour ne pas le citer !…qui semble se situer dans le « camp » de Serge…) qui prétendent que ça réchauffe dangereusement…. la Méditerranée !… au point de mettre en danger la bio-diversité…
      Il paraît même que Armstrong, depuis la lune, aurait ressenti ce net réchauffement qui rayonnait jusqu’à notre satellite naturel !… Si, si !.. (je plaisante, bien sur !)
      Un petit curieux aurait, cependant, établi, par le calcul, que ce « réchauffement » serait de l’ordre de 0,000001 °C (il aurait hésité un moment entre 4 et 5 zéros après la virgule !…
      Sur que la bio-diversité ne s’en ,remettra pas !

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      • @Daniel Schricke
        Helas , ricaner ne refroidira pas les rejets thermiques des centrales
        Le probleme ne se pose qu’en episode caniculaire avec faible debit du cours d’eau, mais il est reel

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  • Il est clair que le rechauffement climatique joue contre le nucleaire.
    Une solution : Rechauffer les fleuves

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  • « des seuils qui conduisent régulièrement à brider la production électrique pour ne pas échauffer les cours d’eau environnants, »

    Et plus souvent encore en réalité :
    « des seuils qui conduisent régulièrement à les débrider pour ne pas diminuer la production électrique des centrales nucléaires »

    Répondre
  • Il serait intéressant de savoir/connaitre le % de « recyclage » par les pluies quand on utilise des tours aéroréfrigérantes ! Les prélèvements seraient plus importants dans les fleuves mais comme les panaches de vapeur d’eau ont lieu toute l’année (et plus en Hiver qu’en été) une part significative de ces panaches doit retomber sur le territoire sous forme de pluie et réalimenter les fleuves !

    On a tellement bétonné/étanchéifié les sols de notre pays que les afflux d’eau vers les rivières sont importants à chaque précipitation, ce qui est dommage pour nos nappes… Avec des périodes sans pluie, de voir des volumes importants d’eau douce partir à la mer est un peu gênant (même si les estuaires et leur biodiversité en ont besoin…).

    Répondre
  • Combien d’eau consomment les centrales nucléaires ? – Édition 2023
    Publié le 22 juin 2023
    En résumé :
    Centrale nucléaire
    L’objet de cette étude est de permettre aux personnes intéressées un accès facile et rapide à une base de données construite sur des sources consolidées et publiques sur la consommation d’eau des réacteurs nucléaires en France. Il s’agit aussi de clarifier les différentes notions qui peuvent prêter à confusion, comme la distinction entre prélèvement et consommation ou celle entre circuit ouvert et circuit fermé.
    Elle permet également de visualiser la consommation d’eau des centrales , à la bonne maille, qui est la maille locale. Aussi cette étude présente la situation de chaque Centrale nucléaire de production d’électricité (CNPE) par rapport à la source froide dont il utilise de l’eau.
    Voici les principaux enseignements :
    • En 2021, 97 % de l’eau douce prélevée par les centrales nucléaires sur les cours d’eau a été restituée au milieu d’origine. Les 3 % restants ont représenté 410 Mm3 d’eau, et représentent aujourd’hui 12 % des consommations totales françaises d’eau douce.

    • Sur l’année 2021, la consommation moyenne d’un centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) représente 1 % du débit des cours d’eau où il est installé.
    • La consommation des réacteurs nucléaires en circuit ouvert au bord du Rhône est très faible en proportion, par rapport aux deux réacteurs du Bugey et aux quatre réacteurs de Cruas qui fonctionnent en circuit fermé. Les prélèvements de ces réacteurs en circuit ouvert se montent à 11 milliards de m3 d’eau en 2021 dont plus de 99 % est restitué au Rhône.
    • Un circuit ouvert consomme bien moins d’eau qu’un circuit fermé. Mais il prélève plus d’eau dans l’environnement et engendre une augmentation plus importante de température entre l’amont et l’aval. Il n’existe pas un mode de refroidissement à privilégier de façon systématique. Ce choix technologique est dépendant de la situation de chaque installation.
    D’un point de vue méthodologique, le rapport de la Sfen s’appuie sur les déclarations mensuelles de prélèvement et de consommation d’eau des centrales nucléaires (source EDF) ainsi que sur les données de débits des stations hydrométriques les plus proches. ■

    Répondre
    • à M. Dubus:
      Tout à fait « en phase » avec vos observations et les documents proposés, qui, comme vous le dites « évitent de dire n’importe quoi !… » (sauf que je connais quelques cas particuliers….mais… passons !)
      Par contre, pourquoi ne parle-t-on que du refroidissement des seules centrales nucléaires ? Car, en effet, sauf erreur, TOUTES les centrales « thermiques » dites « classiques » (y compris les « machines allemandes à fabriquer des millions de tonnes de CO²: Charbon, lignite…) sont refroidies, cycle de Carnot oblige, par les fleuves qui les irriguent ? Non ?
      Assistons-nous à une sorte de « racisme anti-nuc » ? (Serge Rochain, consulté, prétend que non !…)
      Qu’en pensez-vous ?
      Cordialement.

      Répondre
    • @Airsol,

      Là où vous avez raison, c’est qu’il faudra réellement penser à planifier systématiquement l’arrêt de fonctionnement de certaines centrales nucléaires en Juillet-Aout, ce qui n’est pas trop préjudiciable car c’est l’époque de l’année où l’on consomme le moins d’électricité et comme le PV augmente, cela devrait aider à le faire (et en plus, ce sera « cool » pour les employés de la centrale qui pourront avoir plus facilement des congés d’été !)…
      Il y aura quelques aéroréfrigérants probablement à construire çà et là et en travaillant sur cette technologie, de la récupération d’eau supplémentaire dans le process et/ou la génération de pluie à proximité (par ensemencement des « vapeurs » par des divers produits dont certains extraits de plantes qui sont des déclencheurs de pluies…).

      Avis Perso, en travaillant réellement sur les aéroréfrigérants et les vapeurs en sortant, cela peut offrir des possibilités intéressantes pour la génération de pluies… Comme on a bouleversé depuis des siècles quasi tous les grands cours d’eau français (notamment par la suppression massive de zones humides à leur proximité), il est logique que certaines régions aient des problèmes d’eau…
      De plus quelques STEP, bien pensées (et même si elles sont à faible rendement genre 60%) à proximité de certaines fleuves (voir des centrales qui s’y prêtent) en créant des bassins bas en parallèle des fleuves, cela peut amener une meilleure régulation des débits d’eau dans les 2 sens (calmer un peu les excès et soutenir les étiages, tout en stockant de l’énergie et de l’eau ! le PV sur ces nouveaux « Lacs » serait bienvenu et même souhaitable !)

      Répondre
  • L’impact des rejets des centrales thermiques gaz et lignite allemandes devrait être mieux connu de nos députés.
    Les priorités ne sont pas souvent là où on pense.

    Répondre
    • @Airsol,

      Et en « système complet », le « back-up » du PV il fait quoi sous nos latitudes !? (il brasse pas mal d’air dans les centrales à Gaz, assez souvent… et dégage pas mal de GES ! Hélas !).

      L’impact en termes de rejets additionnels de pesticides et de plantations de plantes enduites de Néonicotinoïde devrait aussi être étudié au plus vite pour tous les scénarios utilisant le BIOGAZ !!! (les résidus agricoles, c’est très bien pour la vie des sols, leur porosité donc le rechargement des nappes phréatiques, sauf si c’est gavé de pesticides en tout genre !!!).
      Le BIOGAZ pour alimenter le Mix énergétique (sans Nucléaire), c’est la porte ouverte à une augmentation inouïe de certaines pollutions agricoles (déjà massives et excessives !!!)…
      Moi, je préfère du Nuke et plus de chanvre textile (et du Lin) dans les champs, le chanvre c’est quasi toujours « Bio » (qu’on revienne à plus de vêtements 100% Made in France, du textile à la confection, cela fera moins de transport et plus d’emplois locaux…). Plutôt Que la Fin du Nuke avec plein de Panneaux Noirs et de Maïs (bien chargés en pesticides) partout et la continuation de la destruction de la Vie des Sols… et surtout une continuation de besoins d’importations extravagants…

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