Route solaire « Wattway » : quel bilan tirer de cette première année de test ?

C’est à Tourouvre, en décembre 2016, que l’ex-ministre de l’environnement Ségolène Royal inaugurait en grande pompe la première route solaire du monde. Baptisé Wattway, ce projet pilote visait à développer une technologie renouvelable d’un nouveau genre : une surface routière recouverte de cellules solaires capables de transformer les rayons du soleil en énergie. Une technologie prometteuse dans le cadre de notre transition énergétique car elle permettrait de convertir les milliers de kilomètres de notre réseau routier en véritable ressource énergétique renouvelable. Un an après, l’heure est au premier bilan.

La route du futur produira-t-elle de l’énergie ?

Le projet de route solaire a été pensé pour répondre aux nouveaux enjeux de la transition énergétique. Dans le cadre de ses engagements, la France s’est notamment fixée comme objectif d’augmenter de 70% ses capacités de production renouvelable au cours de la prochaine décennie. Pour atteindre cet objectif, il sera nécessaire de développer de nouvelles technologies. Le projet Wattway vise à concevoir la « route du futur », capable de produire de l’électricité grâce aux rayons du soleil.

Pour y parvenir, la société Colas, filiale de Bouygues spécialisée dans l’entretien des infrastructures routières, travaille depuis plusieurs années sur un revêtement routier équipé de cellules photovoltaïques. Développées en partenariat avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines), ces dalles photovoltaïques sont prévues pour être collées directement sur la route, sans travaux de génie civil. L’électricité produite est ensuite injectée dans le réseau de distribution local via un raccordement direct.

Ce revêtement, épais de quelques millimètres seulement, comprend des cellules photovoltaïques de 15 centimètres de côté qui constituent une très fine feuille de silicium polycristallin. « Les dalles Wattway sont enrobées dans un substrat multicouche composé de résines et de polymères, suffisamment translucides pour laisser passer la lumière du soleil et assez résistantes pour supporter la circulation de poids lourds« , explique un des ingénieurs de la société Colas. Le tout en assurant une bonne adhérence entre les pneus et la chaussée.

Un premier bilan pour tirer forces et faiblesses du revêtement

Fort des essais menés pendant plusieurs années en Vendée, dans les Bouches-du-Rhône et dans les Yvelines (sur des parkings ou des voies de passage), Colas a lancé un premier test de son revêtement photovoltaïque en conditions réelles d’utilisation : un kilomètre de la Route Départementale 5 a été recouvert de cellules photovoltaïques Wattway.

Ce tronçon de route solaire doit être testé pendant deux ans. Fin 2017, à mi-parcours de cette phase d’essai, les concepteurs de Wattway ont tenu à faire un premier bilan. Le directeur s’est estimé « très satisfait » des premiers résultats, même si tous les objectifs n’ont pas été atteints.

En une année, les 2.8000 mètres carrés de route solaire devaient produire près de 280 MWh d’électricité. Malheureusement, cet objectif n’a été atteint que partiellement : les dalles n’ont en effet produit « que » 149,4 MWh sur 12 mois. Un volume électrique qui permet par exemple de parcourir 87.000 kilomètres en voiture électrique (soit 400 fois le trajet entre Paris et Alençon) mais qui ne représente que 53% de l’objectif initial.

Selon les ingénieurs de chez Wattway, « si on ne prend en considération que les dalles qui ont fonctionné en continu[certaines ont par exemple disjoncté lors d’un orage] , l’objectif est atteint à plus de 85% ».

La solidité des dalles est une des grandes réussites du projet : malgré les quelques 2.000 automobilistes qui ont circulé sur le tronçon Wattway, seules 5% ont été endommagées et ont dû être remplacées. Cette première période d’essai a en revanche permis de faire apparaître une contrainte inattendue : le bruit.

« J’ai été surpris quand j’ai roulé dessus. Cela fait un vacarme, un peu comme si on roulait sur des pavés. La vitesse a dû y être limitée à 70 km/h car trois riverains se plaignaient. Mais en dehors de ces quelques riverains, les usagers ne s’en plaignent pas », témoigne Guy Monhée, maire de Tourouvre.

Pour remédier à cela, l’entreprise devrait bientôt mettre en place des dalles plus plates, censées faire moins de bruit. La filiale de Bouygues a profité de la conception de cette nouvelle version de son revêtement photovoltaïque pour apporter d’autres améliorations : Colas a en effet constaté que ses dalles solaires se salissaient rapidement et qu’elles produisaient moins lorsque le soleil baissait.

Les responsables du projet Wattway, testé dans 13 sites de par le monde, espèrent pouvoir être en mesure de commercialiser leur produit début 2019.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Non, non & non !
    Ce n’est pas une bonne idée du tout, mais un mirroir aux allouettes energetique, une connerie qui servira a discrediter toutes le energies renouvelables ! on emploie une technologie au plus mauvais endroit et au plus mauvais moment, de la plus mauvaise manière !
    53 % d’un objectif qui n’atteint que le 10eme de la même surface en photopiles solaires convenablement orientées et posées sur des toits, 53% d’un objectifdont la pose préalable coute 17 fois plus cher que des piles solaires classiques, qui genere bruit et nuisances pour les usagers & qui en plus de cela fait gonfler la facture a un moment ou plus que jamais on a besoin de produire pas cher !

    De plus, l’impact environnemental de ces routes a la con est lui largement négatif ! Les materiaux employés pour la route, pour les piles solaires, le revetement protecteur, tout ça a un cout et un impact de production, et cet impact, ce cout energetique absorbe largement plus qu’il n’en produit !

    Mais bon, on va nous sortir un joli bilan maquillé a la truelle et on dira plus tard que le renouvelable, ça marche pas !
    Ben si ça marche, mais pas comme ça, et pas sous le conseil d’escrocs incapables de présenter ( Solar Freakin’ Roadways project, USA ) apres plus de 6 ans de collecte de fonds, q’une portion de pavement solaire qui tombe en panne, est super mal assemblée ( pour des ingenieurs, chapeau ) !

    Non, ces routes solaires sont un contresens, mais bon, il faut bien penser aux elections…

    Répondre
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