reglement europeen afir est etape importante pour transition vers transports emissions nulles - Le Monde de l'Energie

« Le règlement européen AFIR est une étape importante pour la transition vers des transports à émissions nulles »

Dans cet entretien au Monde de l’Énergie, Jean-Marc Bianchi, patron de TSG, leader européen dans l’installation et la maintenance de bornes de recharge électriques, évoque le récent règlement européen AFIR sur la mobilité non carbonée.

Le Monde de l’Énergie —Pouvez-vous nous détailler les principaux apports du règlement européen AFIR sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs ?

En fixant de manière contraignante les objectifs de déploiement pour les infrastructures de recharge électrique et de ravitaillement en hydrogène dans le secteur routier, notamment, le règlement européen AFIR est une étape importante pour la transition vers des transports à émissions nulles dans la perspective d’atteindre l’objectif européen de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030.

Pour les entreprises travaillant au déploiement de ces infrastructures essentielles pour l’avènement d’une mobilité routière plus responsable, l’entrée en vigueur de ce règlement marquera d’abord la consécration d’un tournant stratégique pris il y a plusieurs années.

Il viendra aussi considérablement renforcer une tendance générale à l’accélération de l’installation de bornes de recharges électriques et de stations à hydrogène partout en Europe. En effet, nous avons passé en France la barre symbolique des 100 000 bornes déployées début 2023 et là où nous déployions environ 2 000 bornes de recharge électriques par mois en 2022, nous sommes désormais à 4 000. Cette tendance ne fera que s’accélérer dans les années à venir et encore plus avec ce règlement européen.

Enfin, ce règlement incarne très bien le fait que l’avènement d’une mobilité responsable ne peut pas se limiter à une seule énergie ou à une seule typologie de solutions. Pour ce qui est de la mobilité routière, ce règlement, en agissant sur la question des bornes de recharge électriques, sur l’hydrogène, pour les véhicules particuliers, les utilitaires et le fret routier, montre une ambition globale qui correspond très bien à l’approche des entreprises du secteur.

Le Monde de l’Énergie —En quoi est-il particulièrement ambitieux sur le déploiement des bornes de recharge de véhicules électriques dans l’Union européenne ? Quelle quantité de bornes devront être installées pour tenir ces objectifs ?

Le règlement AFIR prévoit que dès 2025 des bornes de recharge accessibles au public devront être déployées tous les 60km le long du réseau routier européen pour les véhicules particuliers mais aussi les poids lourds. C’est un objectif ambitieux qui pousse encore plus loin l’objectif des 100 000 bornes pour 2021 qui avaient été annoncées pour la France par le gouvernement actuel et que nous avons atteint avec deux ans de retard. Il s’agit maintenant d’être en capacité de délivrer ces infrastructures, de pouvoir accompagner les acteurs de la mobilité dans leurs projets de déploiement et d’assurer la maintenance de tout ce matériel. Nous parlons de près d’une demi-million de bornes supplémentaires partout en Europe d’ici à 2025.

Le Monde de l’Énergie —Les mesures pour le développement de la mobilité à hydrogène vous semble-t-il en phase avec la maturité de la technologie et les besoins du secteur ?

Ce règlement est ambitieux sur la question de la mobilité à l’hydrogène puisqu’il prévoit que des infrastructures de ravitaillement en hydrogène pouvant être utilisées à la fois par des voitures et des camions devront être déployées à partir de 2030 dans tous les nœuds urbains et tous les 200 km le long du réseau routier européen. Chez TSG, nous avons investi le segment de l’hydrogène il y a maintenant plus de 3 ans ; la maturité de la technologie est une question que l’on peut poser, néanmoins, nous sommes persuadés que l’hydrogène sera amené à être une solution essentielle si elle est déployée dans les situations qui lui correspondent le mieux. En effet l’hydrogène permet un rechargement très rapide et est une solution autonome, mais il a un coût élevé. Ainsi pour être rentable, il est voué à être utilisé pour le transport lourd (fret routier) sur de longues distances. Le règlement AFIR semble l’avoir bien intégré. L’hydrogène n’est certainement pas une solution miracle mais il aura sa place dans un mix énergétique décarboné pour la mobilité.

Le Monde de l’Énergie —Le texte ambitionne de décarboner le fret routier, un vrai en enjeu de transition énergétique. Vous semble-t-il à la hauteur ?

Le fret routier est un maillon clé de la chaîne logistique sur lequel repose notre mode de vie et nos habitudes de consommation. Sa décarbonation est un enjeu majeur de la transition énergétique. S’il ne représente qu’environ 5% de la circulation routière en France, il est responsable de plus de 20% des émissions de GES dans le transport routier. (https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/climat/les-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-et-l-empreinte-carbone-ressources/article/les-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-du-secteur-des-transports) Sa décarbonation passera par aspects complémentaires : le déploiement de chargeurs de haute puissance à même de réduire les temps de chargement de manière satisfaisante, ce qui est prévu dans le règlement AFIR ; et la capacité pour les acteurs responsables du déploiement de ces installations d’être en mesure de gérer la puissance électrique que nécessite ces bornes de recharge haute performance. L’hydrogène jouera également un rôle important dans la décarbonation du fret routier, comme je l’évoquais précédemment.

Le Monde de l’Énergie —En quoi l’harmonisation des tarifs et des moyens de paiement est-elle nécessaire ? Le texte vous semble-t-il pertinent sur ce volet ?

La question de l’harmonisation des tarifs et des moyens de paiement sur les bornes de recharge électriques et à hydrogène se pose depuis les balbutiements de ces nouvelles formes de mobilité. De nombreuses solutions de paiement se sont développées en parallèle, souvent sous forme de carte ou badges dédiés et avec des couvertures géographiques variables. Ce règlement entérinera le passage à des moyens de paiement accessibles à tous et partout lors de leurs déplacements, nous ne pouvons que saluer cette initiative. C’est aussi une question de transparence vis-à-vis des consommateurs. Leur indiquer combien leur coûte une recharge est un élément clé pour les rassurer quant aux économies d’énergie qu’ils réalisent en roulant à l’électrique, et ainsi continue à encourager aux mobilités routières décarbonées.

 

commentaires

COMMENTAIRES

commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

on en parle !
Partenaires
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective