quelle place pour acteurs energie monde plateformes - Le Monde de l'Energie

Quelle place pour les acteurs de l’énergie dans un monde de plateformes ouvertes ?

Une tribune signée Emmanuel Méthivier, Catalyst, Business Program Director chez Axway.

L’économiste français Charles Gave est on ne peut plus clair : « La plupart des activités économiques ne sont rien d’autre que de l’énergie transformée ». Au centre des débats sur la responsabilité sociale depuis des années, l’énergie constitue désormais un axe de réflexion majeur pour l’innovation.

Le coût de l’énergie s’envole au niveau mondial. Selon un nouveau rapport publié par la Banque mondiale, les prix de l’énergie pourraient augmenter de 50 % en moyenne cette année. Le pétrole devrait connaître une hausse de 42%, moins forte que celle attendue sur le charbon (81%) ou sur le gaz naturel (74%). Face à la réalité des chiffres, nombreux sont ceux qui envisagent désormais plus sérieusement des alternatives renouvelables au pétrole, au gaz et au charbon – même si le sujet de l’énergie reste malheureusement souvent traité de manière simpliste par une vision écologique prônant la décroissance.

La question du développement durable et d’un monde moins énergivore, est une ambition légitime. Dans le même temps, il est pourtant intéressant de prendre du recul et de considérer l’énergie non pas comme une simple utilité, mais comme un véritable vecteur de transformation de l’entreprise.

L’innovation dans l’industrie de l’énergie

L’enjeu ne porte donc pas tant sur la place de l’énergie dans la transformation de notre société, mais plutôt sur la plateformisation des fournisseurs d’énergie (producteur, distributeur, créateurs de services). Car la recherche de l’efficacité énergétique par les méthodes de transformation numérique entraîne de nouvelles innovations commerciales et scientifiques dans l’industrie de l’énergie et des services publics. Les exemples abondent aux quatre coins du monde :

  • Aux Émirats Arabes Unis, un groupe d’entreprises de technologie énergétique basé à Abu Dhabi étudie comment utiliser l’IA pour soutenir un avenir énergétique durable. Le groupe, appelé collectivement Hub71, s’associera à AIQ, la coentreprise d’intelligence artificielle (IA) du Groupe 42 sous la bannière de la Compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi, dans le cadre de ce projet.
  • En Australie, SA Power Networks utilise des technologies de production et de gestion de l’électricité sur le lieu de consommation qui contribuent à décentraliser le réseau électrique. Plus de ⅓ de la capacité de production de l’État d’Australie-Méridionale (South Australia) est désormais directement connectée au réseau de distribution.
  • Aux États-Unis, des partenariats commerciaux entre des fournisseurs de cloud et des sociétés d’énergie voient le jour, à l’image de l’accord récent portant sur la transformation numérique de Xcel Energy, un fournisseur d’énergie américain.

Les entreprises du secteur de l’énergie sont à la recherche de solutions innovantes, accélérées par la transformation numérique. Un objectif qu’il n’est cependant pas toujours facile d’atteindre.

Les entreprises de services publics sont confrontées à divers défis comme, par exemple, ceux réglementaires sur le plan environnemental, ou bien encore les changements relatifs à la manière dont l’électricité est produite, avec :

  • des ressources naturelles limitées
  • une demande accrue d’énergie renouvelable
  • les ressources énergétiques distribuées.

En parallèle, la concurrence portant sur les attentes des clients en matière d’expérience numérique est déjà vive. Ils réclament aujourd’hui de la transparence, un contrôle de la consommation et veulent voir et gérer leurs données ainsi que leur consommation d’électricité.

Comment les acteurs de ce secteur peuvent-ils continuer d’innover en toute sécurité pour relever ces défis et profiter des opportunités qui leur font face ?

Les API peuvent aider à accélérer les initiatives en matière d’énergie numérique, et ainsi en faire un véritable vecteur de transformation de l’entreprise – bien plus qu’un simple service public. En adoptant la bonne stratégie, une entreprise peut être en mesure de créer des processus axés sur les données, de définir des normes entre les unités commerciales et des modèles de services générateurs de valeur pour ses clients et ses partenaires.

L’énergie est devenue décentralisée

Essayons de rendre plus concret, à travers un exemple, la façon dont les API et la transformation numérique peuvent créer un modèle commercial entièrement nouveau sur un marché inexploité.

Depuis l’après-Seconde Guerre mondiale, la production d’énergie est en grande partie une entreprise monopolistique d’État, plus ou moins privatisée au cours des dernières décennies. Grâce aux diverses innovations dans le secteur, comme les panneaux solaires ou les éoliennes, il est devenu possible pour les particuliers de produire leur propre énergie. Cela a contribué à briser la production centralisée.

Avec la fin du monopole sur la production, le contrôle de la distribution de l’énergie perd également son sens, ouvrant, de mon point de vue, la voie à un nouveau type de plateforme énergétique.

Les véhicules électriques comme moyen de stockage de l’énergie

Cette première disruption est suivie d’un autre axe de transformation : la volonté de s’éloigner intelligemment des énergies non renouvelables.

Mais les énergies renouvelables « propres », comme le solaire ou l’éolien, sont incapables de s’adapter à la demande. Et une production qui ne peut pas répondre à la demande est vouée à l’échec. La seule solution réside peut-être dans le stockage de l’énergie.

En matière d’électricité, les solutions proposées aujourd’hui sont basées sur les batteries, le coût, la faible capacité et, surtout, l’impact écologique. Les progrès observés au cours de la dernière décennie nous permettent d’envisager la démocratisation des véhicules électriques, capables de réduire la pollution dans nos grandes villes.

Ces véhicules pourraient être un élément clé dans la gestion du réseau électrique grâce à leur capacité à stocker l’énergie. En effet, une voiture est inutilisée pendant 95% de sa durée de vie, et l’utilisation moyenne d’un véhicule électrique nécessite moins de 80% de la capacité de la batterie pour les trajets quotidiens. Il est donc possible d’injecter l’électricité stockée dans un véhicule sur le réseau électrique pendant les périodes de forte demande. Inversement, un utilisateur pourrait ne recharger la batterie d’un véhicule que pendant les heures creuses. C’est le concept de « vehicle-to-grid » ou V2G, qui consiste à utiliser les batteries des véhicules électriques comme capacité de stockage mobile.

A travers cet exemple se dessine le début d’une certaine forme de réseau multi-connecté, une plateforme au sens technique et commercial.

En facturant/vendant/injectant de l’énergie dans le réseau, un véritable marché commence à prendre forme. Cette plateforme énergétique pourrait devenir une entreprise à part entière pour ceux qui détiennent cet actif, et à partir de laquelle, une « Amazonie énergétique des temps modernes » pourrait être construite.

Normes ouvertes et mesures de sécurité

Ce type de plateforme devrait être suffisamment ouvert et standardisé, ce qui nous amène immédiatement aux API, pour permettre aux outils de production/consommation d’échanger automatiquement sans intervention humaine. En outre, la plateforme doit offrir aux utilisateurs individuels la possibilité d’acheter de l’électricité pour leur véhicule électrique, où qu’ils se trouvent, sans avoir recours à un nouvel abonnement, comme c’est déjà le cas sur les routes européennes.

Dans le même temps, la plateforme devra être parfaitement sécurisée afin d’éviter que des hackers n’accèdent aux données des utilisateurs. Il sera également essentiel de sécuriser l’énergie distribuée et de centraliser la chaîne de valeur énergétique. Les API créés dans cette optique devront pouvoir être mis en production rapidement, en toute sécurité – et une stratégie de défense en profondeur doit permettre de sauvegarder l’ensemble des API, indépendamment de leur développement ou de leur déploiement.

Confrontés à l’effondrement de leurs monopoles, les acteurs historiques du secteur de l’énergie devraient rapidement prendre le virage de la plateforme et créer des services à l’image de ceux évoqués précédemment. Ils disposent de tous les atouts nécessaires pour y parvenir : base utilisateurs existante, confiance des usages, sécurité des solutions.

Il est temps de tout ouvrir et de libérer l’énergie.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Article tout à fait étonnant, hors sol, à commencer par l’absence totale de référence à la plus écologique des sources d’énergie après l’hydraulique, le nucléaire.
    Certaines remarques sont aussi étonnantes, comme :
    « Grâce aux diverses innovations dans le secteur, comme les panneaux solaires ou les éoliennes, il est devenu possible pour les particuliers de produire leur propre énergie »
    Pour ces sources, et en particulier le solaire, il est parfaitement faux de dire que le particulier produit sa propre énergie.
    Lorsque le soleil brille suffisamment pour générer une bonne puissance, quelques heures sur des jours de 24 heures, la puissance est supérieure au besoin du particulier est envoyée sur le réseau.
    Le reste du temps, le réseau fournit la puissance au particulier.
    Ce qui veut dire que les centrales électriques du réseau doivent être dimensionnées pour fournir la puissance de pointe, en particulier celle de la soirée, ce qui est très coûteux.
    Dire, donc, que le particulier peut, dans ces systèmes décentralisés, produire sa propre énergie est un magnifique mensonge digne de notre vénéré Rochain.
    Le point suivant est aussi beau.
    « Les véhicules électriques comme moyen de stockage de l’énergie »
    Outre le fait qu’il faudrait que les véhicules soient connectés en permanence au réseau, et non rechargées sur des bornes rapides (imaginez-vous toutes les voitures dans les rues de Paris connectées en permanence sur le réseau LOL), le problème des batteries est déjà leur faible durée de vie.
    Or, le vieillissement des batteries est accéléré par leurs cycles de charge / décharge.
    S’il advenait que je doive posséder un jour une voiture électrique, vous ne croyez tout de même pas que j’accepterai qu’il serve de tampon pour le réseau, et à mes frais LOL

    Répondre
    • @Hervé Guéret,

      Le rêve d’une transition énergétique hyper technologique est toujours là et soit-disant vendeur, c’est pour faire rêver les jeunes !
      De Transition énergétique, nous aurons uniquement une évolution énergétique qui aura des aspects intéressants et d’autres moins.

      Est ce que Amazon est un progrès énergétique et social !? Ca dépend des points de vue … Est ce que cela va durer longtemps !? à voir…

      Quelques passages me font penser à la « feu »-stratégie d’ENRON qui fit une faillite rocambolesque dans les années 2000…

      Répondre
  • Tout à fait d’accord avec Hervé Guéret, cet article n’est qu’un charabia alambiqué et commercial destiné à vendre la soupe de l’auteur:, c’est à dire de l’informatique et de la prétendue intelligence artificielle aux acteurs de l’énergie. Les personnes actives ont besoin de la voiture quand le solaire donne et ont besoin de recharger la nuit et pas de fournir au réseau. On lit beaucoup d’âneries sur ce sujet, et comme ici elles ne sont pas vierges d’intentions commerciales. La multiplication des producteurs sur le territoire a, comme première conséquence, d’obliger RTE à investir massivement dans le renforcement du réseau, ce qui coûte beaucoup de cuivre. Dans le futur je ne vois pas comment RTE pourrait accepter comme aujourd’hui systématiquement tout ce que peuvent fournir les intermittents, ils ont vocation à devenir excédentaires par moment, et aucun moyen de stockage massif ne peut avoir l’ordre de grandeur nécessaire au lissage.

    Répondre
  • Un article de boutiquier dont l’intelligence « artificielle » ne dépasse pas celle d’une machine à laver.

    Pour gérer sa consommation, d’électricité ou de gaz, il suffit de noter de temps à autre, ou régulièrement, les valeurs affichées sur les compteurs et d’en déduire le comportement à suivre.

    Le manque d’intelligence « humaine » c’est d’arriver à une température intérieure (logement) plus faible en été avec la climatisation qu’en hiver avec le chauffage, pour se promener en « T-shirt » en hiver dans un logement surchauffé.

    Une bonne intelligence humaine est de se protéger du soleil en été, autant que faire se peut, et de mettre un pull en hiver si besoin est, ce que chacun faisait de façon toute naturelle à une époque encore récente.

    Répondre
    • Parfaitement, Marguerite.
      Personnellement, à Toulon, je ferme les volets au sud aux heures chaudes l’été, et ne démarre le chauffage que vers 15 ou 16 degrés.
      Au dessous, le froid aux doigts est très gênant sur mon clavier (non chauffant LOL)
      Habituellement, un petit feu dans l’insert pour déjeuner au chaud, et tout va bien.
      Et je suis bien couvert en intérieur, aucun problème.

      Répondre
  • A noter que les ampoules à incandescence, utilisées à la saison froide, permettent de faire des économies d’électricité pour ceux dont c’est la source de chauffage. Pour le comprendre, il faut avoir quelques notions d’architecture bioclimatique.

    Le rayonnement thermique est un aspect important du confort thermique. Chacun peut le constater avec la « paroi froide ».

    Le confort (température ressentie) est le même dans une pièce à 19 °C éclairée par des ampoules à incandescence que dans une pièce à 20 ou 21 °C éclairée par des lampes fluorescentes ou à diode (LED).

    La consommation d’électricité de l’ensemble (éclairage et chauffage) est réduite avec l’éclairage traditionnel. Encore fallait-il le savoir et faire en temps utile quelques réserves d’ampoules à incandescence.

    Répondre
      • @Hervé,

        La remarque de Marguerite est judicieuse et assez juste, il est vrai que l’éclairage à incandescence donne beaucoup plus de chaleur que les LED qui donne parfois une lumière « froide » (peut-être par ailleurs est-elle éclairée par un Mur de LED près de son ordinateur !?).
        De là à le quantifier et évluer, pas facile…
        Encore une fois, on a voulu édicter une règle générale alors que pour le Nord de la France, la majorité de l’éclairage en maison individuelle se fait de Septembre à Avril et donc les pertes « thermiques » servent en large majorité à réchauffer l’habitat sur une année… Dans les pays tropicaux climatisés c’est autre chose…
        A l’échelle planétaire les LED, en cumulé, consomment des ressources minérales de manière très conséquente et ne seront/seraient pas forcément à utiliser partout sur le long terme…
        A rajouter que pour une opposante au Nucléaire et très favorable au PV, l’éclairage à incandescence ne peut pas être beaucoup alimenter directement par le PV !!!

        Répondre
        • @APO
          Les doutes que j’ai sont liés au fait que l’énergie du rayonnement décroît, comme tout rayonnement, comme le carré de la distance à la source.
          Donc, pour la lampe au plafond, quasi aucun effet.
          Surtout s’il y a un bel abat-jour décoratif.
          Par contre, pour une lampe de bureau au dessus de mes mains sur le clavier, et avec un bon abat-jour réfléchissant bien propre, là c’est certainement une bonne idée.
          Je vais y réfléchir.

          Ceci dit, ça devient un chauffage électrique. A voir si l’électricité n’est pas faite avec une centrale à gaz.
          Auquel cas, il vaudrait mieux chauffer la maison au gaz LOL.

          Répondre
  • Dans les îles du Pacifique et dans les villages isolés de la zone intertropicale, il devient possible de produire et gérer son électricité à partir de panneaux photovoltaïques et de batteries, avec maintien de tous les paramètres réseaux pour une installation bien conçue.

    La solution devient peu à peu plus économique qu’en recourant à des générateurs diesel.

    Mais ce n’est pas possible à ce jour pour un particulier ou une entreprise en France, sinon de façon partielle et en sachant que l’électricité n’est qu’une partie de l’énergie finale (consommée).

    Le stockage de l’électricité dans les batteries des véhicules électriques (V2G) est une imbécilité dont ne peuvent profiter que les agrégateurs qui spéculent sur les prix « spot » du marché de l’électricité : des boutiquiers parasites.

    Répondre
    • @Marguerite,

      Pour les zones intertropicales et même au-dessus, il y a un atout majeur du PV qui est dans la climatisation soit directement en journée (quand il y a des besoins, l’habitat bioclimatique ne peut se faire partout notamment en ville) et aussi via le stockage d’eau « glacée » en journée et une utilisation le soir et la nuit pour refroidir les espaces de vie (c’est plus agréable de dormir avec moins de 25 degrés de température ambiante et cela fait aussi baisser l’humidité qui est source d’inconfort sur de longues périodes). A rajouter que le PV est plus productif (en général) lors des journées d’été – saison chaude donc il y a peu de déphasage entre les consommations et la production (quelques heures). Ce n’est pas le cas pour le Nord de l’Europe et le Nord de la France où les besoins majeurs sont quand il y a moins de soleil, dans le Sud cela va devenir de plus en plus utile…

      Répondre
  • La plupart des véhicules sont en circulation aux heures de plus forte consommation d’électricité, le matin et le soir, lorsque les gens vont à leur travail ou en reviennent. Cela concerne une partie mal connue mais importante du parc VP et VUL.

    Le principe du « vehicle to grid » (V2G) est le suivant : un agrégateur achète à bas prix (en faisant miroiter un supposé bénéfice) de l’électricité à un automobiliste, électricité revendue beaucoup plus cher sur le marché « de gros ». Cela n’est que cuisine spéculative.

    L’automobiliste est perdant, malgré les miettes qui lui sont données pour se laisser plumer. Car il doit ensuite recharger son véhicule en consommant davantage d’électricité qu’il n’en a vendu. D’autant plus que sa batterie n’est pas conçue pour cet usage.

    En effet, le rendement d’un cycle charge/décharge au niveau de la prise électrique est le produit des rendements du chargeur, du cycle batterie et de l’onduleur, le tout étant voisin de 80 %.

    Rendement un peu plus faible au niveau du réseau électrique de distribution et de transport, en tenant compte des rendements des transformateurs.

    La situation énergétique est différente pour les systèmes de stockage sur batterie conçus pour cet usage, lesquels sont aussi utilisés pour des services auxiliaires au réseau (fréquence, tension) et comme réserve primaire et secondaire.

    Répondre
    • @Marguerite,

      Vous avez bien raison sur la 1/2 escroquerie du V2G. Toutefois dans le futur, des bornes de recharge sur certains lieux de travail sont intéressantes pour des employés ne se déplaçant pas mais ayant à venir au travail en voiture et surtout pour consommer l’énergie solaire injectée sur le réseau… Y aura t’il des « groom-VE » service si le nombre de voitures est important en certains lieux !? (cela pourrait être utile)

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