plus simple plus vite pour nouveau nucleaire small modular reactors smr imposent - Le Monde de l'Energie

Plus simple, plus vite : pour le nouveau nucléaire, les Small Modular Reactors (SMR) s’imposent !

Une tribune signée Jean-Jacques Nieuviaert, président de la Société d’Etudes et de Prospective Energétique (SEPE).

De la léthargie politique à la crise énergétique

La crise énergétique qui s’est développée avec le conflit ukrainien et l’effondrement de la stratégie tout gaz russe de l’UE, a révélé simultanément le drame nucléaire français. En pleine débâcle énergétique en Europe, la France a découvert que le parc nucléaire d’EDF ne lui assurait plus sa sécurité d’approvisionnement et qu’elle devait payer son électricité à un prix totalement exorbitant !

Vingt ans au moins d’atermoiements politiques sur la décision de diminuer ou de relancer le nucléaire, l’augmentation des contraintes de sureté post Fukushima, les impasses technologiques mais aussi la perte de compétences d’EDF, expliquent cette situation dramatique, notamment sur le plan industriel.

L’angoisse a alors pris le pas sur la procrastination. En début de second mandat, elle a conduit le Président de la République à exprimer une volonté forte de remettre le système éclectique en ordre avec, simultanément, une accélération du développement des EnR et la relance du nucléaire basée sur 6 réacteurs EPR2, voir même peut être 14 à plus long terme.

Les choix actuels seront inopérants pour rattraper le retard lié aux errances passées

Il s’agirait maintenant d’aller « deux fois plus vite » dans le développement des EnR en simplifiant en particulier les procédures. Même discours sur les EPR2, pour lesquels il s’agit en particulier de réduire les délais d’instruction.

Mais, en la matière, la précipitation ne semble pas être apte à résoudre les problèmes d’approvisionnement en énergie de la France pour les vingt prochaines années.

En effet, on peut douter de la pertinence des différentes technologies retenues pour assure la sécurité énergétique du pays :

  • Concernant l’éolien terrestre le Ministère de Transition Écologique (MTE) n’a-t-il pas déclaré début septembre 2022 « qu’il (l’éolien) ne devait pas disparaitre du mix énergétique, mais que le degré de tension qu’il génère, rapporté au faible gain en énergie ne justifie pas toutes les difficultés qu’il suscite » ;
  • Pour l’énergie solaire, le potentiel semble plus avéré, mais encore faut-il rappeler que le système électrique français, pour encore plusieurs décennies, se caractérise par une plus grande consommation en hiver qu’en été. Or, c’est justement la période de l’année où le solaire est quasi inexistant !
  • Pour l’éolien marin, il s’agirait d’en installer 40 GW, soit plus de 10 fois les projets approuvés actuellement, et même si cette forme d’éolien est plus efficace, on imagine son impact sur la faune et le milieu marin, mais surtout pour un résultat qui devra attendre 2045/2050 pour être réellement significatif ;

Ainsi donc, le « deux fois plus vite » en EnR va nous conduire entre 2022 et 2040 à injecter des sommes considérables dans ces énergies intermittentes qui ne résoudront en rien notre problème actuel de sécurité d’approvisionnement, car elles se caractérisent par l’absence de puissance garantie. Elles font en effet généralement défaut lors des périodes hivernales anticycloniques.

Mais, hélas, la piste EPR2 n’est pas non plus satisfaisante, car, même en accélérant les procédures, elle ne donnera rien de concret avant 2035/2036 au minimum, si nous obtenons que le premier des 6 EPR2 prévu soit bien opérationnel à cette date. La ministre de la transition énergétique a d’ailleurs précisé que l’objectif de couler le premier béton de l’EPR2 serait plutôt fin 2027 que début 2027. Quant à sa mise en service en 2035, « c’est vraiment sans marge et cela implique une exécution parfaite du projet. L’objectif raisonnable se situerait donc entre 2035 et 2037 ». Concernant les 8 EPR supplémentaires, qui ne seraient disponibles que vers 2047, ils sont donc complétement hors-sujet par rapport aux enjeux actuels.

Sommes-nous alors condamnés à nous accoutumer à la pénurie pendant deux décennies, cette pénurie que la sémantique moderne qualifie maintenant de « sobriété » ? Plus grave encore, allons-nous manquer de l’électricité qui est indispensable pour décarboner la part largement majoritaire de notre économie qui continue à utiliser des énergies fossiles ?

« L’accélération » implique un changement de stratégie : le recours aux SMRs

Le terme SMR, pour Small Modular Reactor, désigne des réacteurs nucléaires d’une puissance de 10 à 300 MW qui peuvent être construits de manière modulaire. Leur technologie est dérivée des réacteurs utilisés dans les porte-avions, sous-marins ou brise-glaces nucléaires. Pour l’instant le modèle français Nuward est développé grâce à un partenariat entre EDF, TechhnicAtome, Naval Group et le CEA. C’est un réacteur modulaire de 170 MW de type PWR et, pour le moment, l’objectif est de commencer la construction d’un prototype en 2030.

Comme dans d’autres secteurs industriels, la voie du salut peut venir de l’idée de faire plus petit mais en beaucoup plus grande quantité, c’est-à-dire en s’appuyant sur cette technologie. Contrairement à ce que pense la MTE, qui considère que les SMRs « relèvent d’un débat pour la PPE de 2028 et non pour celle de 2023 », il y a au contraire urgence sur le sujet si on ne veut pas une fois encore prendre dix ans de retard. Malheureusement cette absence de vision a été confirmée par la Première ministre, dans la lettre de mission adressée en décembre au nouveau PDG d’EDF. Concernant le projet Nuward, elle estime que « ses modalités devront être adaptées à la situation financière d’EDF et à l’objectif d’être en capacité de lancer la construction d’un projet pilote d’ici à 2030 ». En clair ce n’est toujours pas prioritaire !

Les SMRs présentent pourtant de gros avantages techniques et financiers

Les SMR sont beaucoup plus simples au niveau ingénierie que les grands réacteurs. Leur architecture intégrée et leur taille permettent d’envisager un niveau de sureté plus élevé que dans les grandes unités et une moins grande vulnérabilité.

Ils sont fabriqués en usine, ce qui permet d’envisager des économies d’échelle importantes dans le cadre d’une production de grande série. Transportés sur leur lieu de fonctionnement, ils ne nécessitent pas une main d’œuvre qualifiée et nombreuse sur leur chantier d’installation.

Par rapport aux contraintes de localisation territoriales des EPRs et des EnR, les SMRs peuvent être facilement installés sur des emplacements réduits, sans atteinte majeure à l’environnement, à commencer par les sites des centrales nucléaires actuelles ou les sites militaires, voire même utiliser les sites d’anciennes centrales thermiques ou des friches industrielles.

Il existe d’ailleurs une possibilité qui permettrait de faciliter encore plus leur implantation, c’est leur positionnement en mer sur barge flottante. Nuscale, depuis mai 2021, travaille avec l’entreprise canadienne Prodigy Clean Energy pour produire des plateformes flottantes pouvant porter jusqu’à 12 SMRs de 77 MWe. De son côté, Rosatom opère depuis mai 2020 une centrale nucléaire flottante équipée de deux SMRs de 35 MW chacun. Enfin début janvier 2023, Samsung Heavy Industries a annoncé avoir obtenu l’approbation de principe de la part de l’American Bureau of Shipping pour le design conceptuel de sa centrale nucléaire flottante. La CMSR Power Barge sera composée de deux à huit réacteurs compacts à sels fondus de 100 MW de capacité chacun.

Le financement de leur construction peut être envisagé avec des montants plus réduits et sur des temps plus courts, permettant ainsi un retour sur investissement beaucoup plus rapide.

Un autre avantage est de permettre une réduction considérable des investissements prévus dans le réseau de transport et les réseaux de distribution par rapport à ceux exigés pour développer les renouvelables (et en particulier l’éolien offshore), car les SMRs peuvent se positionner plus facilement à proximité des points d’entrée existants sur le réseau de transport.

Enfin, leur coût de fonctionnement pourrait être très compétitif. En août 2022, GE Hitachi Nuclear Energy a déclaré que les SMRs modulaires peuvent être développés avec un LCOE d’environ 60 $/MWh et qu’ils auront un avantage de longévité par rapport aux énergies renouvelables, entre 60 et 100 ans, contre 20/25 ans pour l’éolien et le solaire.

La France peut s’appuyer sur des savoir-faire industriels reconnus

La France fait partie du club très restreint des six pays ayant acquis une grande expérience dans la fabrication et la gestion des réacteurs utilisés par les marines de guerre, à savoir les USA, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et l’Inde.

Ce qui a manqué jusqu’à présent c’est de réussir à surmonter un syndrome du type Airbus 380, à savoir préférer la construction de grandes unités complexes en petit nombre, plutôt que la production d’unités moins prestigieuses techniquement, mais en grand nombre.

Les SMR : un choix qui devient mondial

Accélérer le déploiement de Nuward est d’autant plus urgent qu’au niveau mondial les initiatives se multiplient et que nous risquons là encore de perdre notre indépendance technologique.

Le 29 juillet, une enquête du US Nuclear Energy Institute indiquait que les utilities américains prévoyaient d’ajouter aux Etats-Unis jusqu’à 90 GW de nouvelle production nucléaire, soit plus de 300 SMRs au cours des 25 prochaines années. L’enquête indique qu’elles évaluent actuellement les sites qui abritent des centrales au charbon en exploitation ou retirées du service pour y installer ces SMRs. Les responsables US pensent que l’avenir du nucléaire réside dans ces SMRs, beaucoup moins compliqués à construire que les grands réacteurs : la simplicité est leur véritable avantage technologique.

Les projets de SMRs se multiplient aussi en Europe (Pologne, Estonie, Roumanie, Bulgarie, Danemark, République Tchèque, Suède, Finlande), au Royaume-Uni (Rolls-Royce et GE Hitachi), au Canada, aux USA, en Argentine, au Japon, en Corée du Sud, en Inde, en Russie, et surtout en Chine pour y produire de l’électricité mais aussi du chauffage urbain. Pire, l’UE risque d’être complétement bypassée dans ce domaine par les USA, puisque leur envoyé spécial pour le climat a annoncé, le 12 novembre 2022, le lancement du projet Phoenix, dont l’objet est d’accélérer la transition en Europe des centrales à charbon vers les SMRs. Le projet fournira un soutien américain direct aux études de faisabilité de ces transitions et concernera même l’Ukraine !

Il faut donc augmenter d’urgence les financements du projet NUWARD et concentrer les moyens disponibles

Pour changer de stratégie, il faut augmenter massivement les montants des investissements prévus pour le développement de Nuward, afin d’obtenir un début de commercialisation au plus tard en 2028 / 2030 : Il s’agit ici de gagner entre 3 et 5 ans sur les hypothèses actuelles, mais en utilisant des moyens beaucoup plus importants. La filière SMR permettrait de gagner entre cinq et dix ans par rapport à la mise en service des EPR.

Pour y parvenir, il faut d’abord rassembler des moyens financiers importants au lieu de se contenter des sommes assez faibles prévues actuellement, soit 50 M€ par France Relance, 500 M€ par France 2030 et une partie des 420 M€ alloués au CEA. Pour reprendre les termes du précédent PDG d’EDF au sujet de la construction des EPR, la France a en effet besoin d’un « Plan Marshall », mais pour construire des SMRs.

Il semblerait encore plus pertinent d’engager un budget beaucoup plus massif pour le nucléaire que les 1,2 Mds€ prévus dans le PDLF 2023, alors qu’on se prépare à consacrer plus de 2 Mds€ en faveur du secteur de l’hydrogène qui n’apportera aucune réponse à moyen terme à notre problématique énergétique.

La France a la technologie, l’expérience, et les compétences. Il ne manque qu’une concentration de moyens, en n’oubliant pas de renforcer les capacités de l’ASN pour lui permettre d’accélérer la validation du prototype, et en particulier les référentiels de sureté qui sont différents des grands réacteurs. Ceci est le préalable incontournable au passage à la phase industrielle, qui sera quand même beaucoup moins complexe que celle requise pour les EPR2.

Il faut également le plus rapidement possible organiser la supply-chain nécessaire, ainsi que la filière industrielle, ce que les Britanniques sont déjà en train de faire avec GE Hitachi.

Nuward nous permettra d’abord de retrouver rapidement notre sécurité d’approvisionnement énergétique…

Ces éléments étant réunis, le plan de développement Nuward pourrait, à partir de la validation du prototype, commencer par une première phase de production industrielle en série de Nuward entre 2028 et 2032, qui porterait sur une centaine d’unité, soit 17 GW. Cela permettrait, avec la prolongation du parc historique, Flamanville 3 et le parc hydraulique, de disposer de 103 GW de capacité pilotable. Cela mettrait la France définitivement à l’abri de problème de sécurité d’approvisionnement en électricité en moins de dix ans (En moyenne, la France a besoin de 85 à 90 GW), tout en décarbonant totalement le mix. Le surplus de capacité et les autres instruments de production intermittents pourraient satisfaire les besoins en production d’hydrogène bas carbone et les nouveaux besoins d’électrification.

La France progresserait également au niveau de son indépendance énergétique grâce au recours à une technologie totalement nationale, au-lieu de se trouver dépendante en particulier des importations chinoises d’équipements EnR.

…Puis ensuite de pouvoir électrifier massivement la France en toute sécurité

Une deuxième phase, entre 2033 et 2040 permettrait à la France de construire jusqu’à 250 autres SMRs pour compenser le retrait éventuel et progressif des réacteurs de 900 MW.

La France disposerait alors de :

  • 45 GW de grands réacteurs (dont 6 EPR2)
  • 60 GW de Nuward
  • 25 GW d’hydro
  • 50 GW de renouvelables

A ce stade la France pourra faire l’économie du renouvellement de l’éolien terrestre et se concentrer sur le solaire et le stockage induit.

La France disposerait donc dans 20 ans de 130 GW pilotables, voir même plus avec l’aide du stockage, une situation très confortable, si on considère les progrès qui auront été réalisés d’ici là en matière d’efficacité énergétique.

Et les Nuward pourraient être aussi utilisés pour produire de la chaleur, de l’hydrogène bas carbone et dessaler de l’eau de mer, lorsque le système électrique se trouve en période de faible charge.

En conclusion, pour réussir le nouveau nucléaire, il faut conforter notre confiance dans cette énergie mais en changeant de vélo et de braquet : c’est l’idée clef sous-jacente au développement des SMRs. Après avoir perdu vingt ans en errances stratégiques et en procrastination, le temps est compté pour la France pour qu’elle retrouve sa sécurité, son indépendance, et sa compétitivité énergétiques. Encore faut-il vraiment le vouloir…

commentaires

COMMENTAIRES

  • Plus simple, plus vite …… de nouvelles promesses aussi fallacieuses que les précédentes pour ce « nouveau » vieux nucléaire des années 60 de la marine.
    Une autre réalité qui apparaitra avec eux : plus dangereux, plus producteurs de déchets irradiants !

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    • @ »Père Vert » Serge,

      Pourquoi sortez-vous donc toujours vos vieux chiffons remplis de votre morve verte dégueulasse pour alerter sur des Fakes de comptoir !? De quoi le « Père Vert » Pépère de l’ENRisme a t’il peur !? d’un manque de pognon et de subventions dans un futur proche vers les ENRi qui ne démontrent rien !?

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    • @Rochaineux, Le Père Vert …Toujours là pour nier la nécessité du nucléaire.
      Je lui ai démontré par des chiffrages objectifs que le nucléaire était incontournable .
      Il écrit que la consommation annuelle de la France ,1630 TWh, peut être fournie en 100 % renouvelable.
      Il est incapable de m’opposer ses chiffres : combien d’éoliennes terrestres,marines, de Km2 solaire, millions de tonnes de biocarburants … Tout ce qu’il sait faire, c’est de me traiter de con, d’idiot, à passer en psychiatrie . Ce type se prévaut de titre universitaire, de diffusion de livres scientifiques … c’est une baudruche intellectuelle obsédée par les moulins à vent.
      Heureusement que personne ne le prend au sérieux, son fanatisme pourrait être dangereux …

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      • @Coudre,

        Vous ne vous rendez pas compte ô combien l’ENRisme intégriste a fait tourner la tête à tant de gens en France et ailleurs…

        Les ENRi ont des intérêts plus ou moins grand suivant les territoires, les climats locaux et les interconnexions potentielles ainsi qu’avec d’autres énergies en parallèle (Hydraulique en tête) mais de là à faire des Mix complets partout et pour tous il y a un gouffre ou s’engouffre bien du monde (bien illuminé comme de nouveaux « paradis » par des Vessies à la Rochain…)

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    • Oui, changer de cheval au milieu du gué ne semble pas la bonne solution.
      EDF es en train de récupérer de la compétence, et la conception des EPR2 tient en compte cette remontée à un niveau industriel raisonnable.
      Commençons donc par les six plus 8 comme planifié, ce qui semble raisonnable, et développons en parallèle les EPR3, de quatrième génération, surgénérateur, consommant l’uranium 238 donc nous avons 350.000 tonnes en France.
      Pour quelques bonnes dizaines de siècles.

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  • Ce que je trouve bizarre, c’est cette idée de SMR sur plateforme flottante !
    C’est pour les jeter à la mer en cas de problème ???!
    Ensuite, il faut tout de même se poser la question: si c’est si simple que cela, pourquoi est-ce que ça n’a pas été développé davantage de par le monde, et que l’on a préféré jusqu’ici les EPR, AP1000 et autre Hualong1 ?

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    • @Marc,

      Pour des SMR sur Barges cela a du sens dans certains cas particuliers :
      – Les Russes l’ont fait pour un site minier du Grand Nord où la construction aurait été un calvaire (mobilisation de ressources, logistique, …)
      – Au Japon, avec leur manque chronique de place, cela peut avoir du sens aussi (mais bien à l’abri des Tsunamis en fond de baie et avec beaucoup de mesures conservatoires…)

      En France, à part que cela ferait plaisir aux industriels de la région de Saint-Nazaire ou de Brest, c’est assez discutable (sauf si cela permet du « travail à la chaine » sur un seul site sans déplacer des milliers de travailleurs et leur logistique). Peut-être que si on garde Cordemais encore longtemps (assez probable du fait du manque d’unités thermiques pilotables), cela pourrait servir pour un remplacement à la fin de la production par de nouvelles unités installés en bord d’estuaire (!?). Mais Quid des autres lieux (estuaire de la Gironde, près de bordeaux !?, au Havre !?, à Brest !?, ???)!?
      Il y a quelques années Bouygues Offshore (quand cela existait encore) avait fait des études pour faire des centrales Nucléaires (type EPR) en Mer sur des plateformes. Cela coutait cher, mais n’était pas dénué de sens sur certains aspects (moins sur d’autres…).

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      • APO: hormis le cas particulier russe, pour le reste, mettre un SMR sur barge me semble relever du pur délire.
        Je n’y vois aucun intérêt et une montagne de risques bien inutiles.

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        • @Marc,

          Cela dépend des lieux en effet.

          Pour étendre Monaco sur la mer, des « barges béton » ont été réalisées et transportées depuis Marseille – https://www.bouygues-construction.com/presse/actualite/bouygues-construction-choisit-marseille-pour-prefabriquer-les-caissons-de-linfrastructure-maritime-de-lextension-en-mer-de-monaco
          Je trouve cela totalement aberrant en termes d’utilisation de ressources pour le cas de Monaco, mais c’est faisable… Donc faire des SMR à Saint-Nazaire ou Brest et venir les caller dans des lieux d’exploitation peut être une solution avec des surcouts certes mais aussi des optimisations de couts (déplacer et faire travailler des milliers d’ouvriers/techniciens/ingénieurs loin de chez eux en « Grand déplacement » coute fort cher aussi du fait des indemnités et des frais de logements additionnels – avoir un lieu de production de SMR et les déplacer ensuite peut créer des gains de productivité assez importants …).
          D’autre part vu les déplacements de barges travaux de l’Oil&Gaz dans le monde sur mer en cours depuis des décennies (en prenant soin de regarder la météo évidemment), il est faisable de déplacer des barges avec SMR sur de très longues distances. Donc une fabrication en métropole pour un transport vers les DOM-TOM et/ou des pays avec littoraux est faisable… En y ayant réfléchi un peu cette nuit, je trouve in fine cette idée intéressante et potentiellement riche en emplois en France (ce serait mieux que de faire des bateaux de croisière à la con, hyper polluant et sans grand avenir…).

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  • Une réflexion qui pose lucidement le problème de l’énergie électrique dans le contexte actuel et qui propose une accélération des SMRs pour répondre aux besoins du présent et du futur .
    La France n’aura peut-être pas les moyens financiers de développer deux projets aussi coûteux en développant les deux projets ERP 2 et SMRs ?
    Quoi qu’il en soit je reste persuadé qu’il sera impossible de se passer du nucléaire quel que soit sa technologie si nous voulons garder notre niveau de consommation et plus que cela notre niveau de vie.

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    • @Victor,

      Même pour garder un Niveau de vie moyen digne de celui des années 60-70, il nous faut du Nucléaire vu notre localisation géographique (et aussi de plus en plus vu le contexte géopolitique Sino-Américain qui risque de nous affecter fort dans les années à venir… Un peu de PV c’est très bien si cela reste dans des prix abordables, beaucoup de PV Chinois avec une part importante du Mix dépendante du Solaire c’est de plus en plus dangereux !!!).

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  • Quand on constate la lenteur de mise au point de l’actuel EPR on doute des dates avancées par le gouvernement pour les autres à venir .. Les SMRS semblent bien plus réalistes , surtout avec l’expérience des réacteurs actuels embarqués .
    Leur seul défaut ;ils ne flattent pas l’ego des ingénieurs , un peu comme il en a été avec le TGV qui a fit occulter les lignes régionales .

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  • Bonjour,
    Je suis très en accord avec les arguments évoqués dans l’article ci-dessus.
    Pour ce qui concerne l’électricité :
    Investir dans le « renouvelable » éolien et solaire intermittent est un investissement en double. (renouvelable pas tant que ça !)
    En effet les états gardent des installations pilotables pour couvrir les besoins même quand il n’y a pas de vent ou de soleil.

    Malgré le peuple dont l’avis est manipulé par certaines ONG et par certains lobbys le Président devrait comprendre de lui même que la production intermittente n’est pas la meilleure solution. Les énormes montants d’investissements dans l’éolien et le solaire devraient passer totalement vers des productions d’énergies pilotables comme les SMR dans l’immédiat.

    Par analogie, notre Président veut faire une réforme des retraites nécessaire malgré l’opposition de la rue, ceci pour des raisons financières relativement faciles à comprendre. Pourquoi moi j’ai dû aller jusqu’à 65 ans et que mon voisin qui était chez EDF a pris sa retraite dès 55 ans ? Oui pourquoi ? Si ce n’est parce que certaines catégories de salariées avaient le pouvoir de bloquer le pays ? Comment tous les autres salariés peuvent supporter cela ? Liberté, ÉGALITÉ, Fraternité.

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  • L’article est séduisant sur certains aspects mais les couts annoncés paraissent très faibles. Sur «  » GE Hitachi Nuclear Energy a déclaré que les SMRs modulaires peuvent être développés avec un LCOE d’environ 60 $/MWh et qu’ils auront un avantage de longévité par rapport aux énergies renouvelables, entre 60 et 100 ans, «  » plusieurs points : le prix de 60 $/MW.h est vraiment faible comparé à des publications existantes (mais Soit…), la durée de vie entre 60 et 100 ans (si c’est sur barge en plus !) est assez optimiste et c’est peut-être cela qui donne le prix bas de 60 $ !?

    Ce qui est certain c’est que les SMR ont des places à prendre dans tous les DOM-TOM français et dans nombre de petites/moyennes iles…
    En France, également sur et à proximité de vieux sites militaires désaffectés et/ou se cherchant des affectations…
    La Co-génération est aussi un facteur fort intéressant en plaçant des SMR proche de métropoles existantes (si il n’y a pas trop d’opposition…).

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  • D’une part, ds cet article Jean-Jacques Nieuviaert ne parle pas de la restauration du nucléaire historique et de sa prolongation possible de 20 à 40 ans !
    Il ne faudrait pas cracher sur cette possibilité de disposer d’une soixantaine de GW nucléaires pilotables, ce qui faciliteraient drôlement la vie pour 40 années à venir !
    D’autre part, à propos des SMR Y Brêchet disait ds l’audition parlementaire en 2022
    « tout cela mérite d’être étudié. Si une argumentation est possible, elle doit être instruite globalement, non sur le modèle de start-up qui fabriqueraient un réacteur dans un garage. Les avantages et les inconvénients de cette stratégie doivent être pesés.
    Quant aux très petits réacteurs, fabriqués en France pour être exportés, ils ne sont pas crédibles s’ils ne sont pas utilisés dans le pays même. Ils sont en outre proches des réacteurs de propulsion nucléaire, ce qui peut conduire à des situations difficiles sur le plan géopolitique : ils peuvent notamment se heurter aux services de contrôle des exportations (l’export control) des États-Unis, en particulier pour toutes les technologies duales, qui recouvrent à la fois un aspect civil et militaire.
    Il serait légitime de demander à un CEA correctement gréé, avec un Haut-commissaire qui fait son boulot, d’instruire ces questions, à l’usage d’un gouvernement qui sait décider.

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  • Enfin, il est intéressant de reprendre ce que disait Michel Gay sur ce sujet :
    « Il semble y avoir une confusion dans la tête du Président et des « experts » qui le conseillent : ces SMR seraient la vision du nucléaire du futur et permettraient une meilleure gestion des déchets.
    La note d’information sur les SMR de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) publiée indique que, certes ces réacteurs peuvent présenter des performances encore supérieures en matière de sûreté, mais qu’ils ne sont pas adaptés à la production électrique hexagonale. Ils ne peuvent en aucun cas remplacer les grands réacteurs actuels, notamment les EPR.
    Mais leur évocation peut séduire (small is beautiful ?) une population maintenue dans l’ignorance des réalités nucléaires par des médias censés les « informer » et qui, souvent alimentés par des associations antinucléaires, n’hésitent pas à désinformer et à mentir pour tromper les Français.
    Cet imbroglio en dit long sur la pertinence des expertises transmises au PR, ou sur son incompréhension du sujet (ou les deux ce qui est possible, compte tenu de son absence de volonté de se saisir vraiment de cette question cruciale depuis 4 ans.).
    Les SMR à neutrons lents ne sont ni adaptés à la France, ni susceptibles de bousculer un marché existant, et constituent encore moins des projets innovants qui réduisent les déchets.
    Leur principe technologique est le même que celui de nos actuels grands réacteurs à eau pressurisés EPR. Ils ont une architecture intégrée proche de celle développée pour les sous-marins nucléaires français, comme le projet français NUWARD lancé en 2019.
    La quantité de « déchets » produits par les fissions d’atomes dans un réacteur nucléaire est exactement proportionnelle à la quantité d’électricité produite, quel que soit le type de réacteur (petit ou gros, RNR ou non) »

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  • Quelle que soit l’option électronucléaire choisie, elle sera renvoyée au calendes grecques si l’on ne renonce pas, purement et simplement, aux EnR. Les éoliennes et les panneaux sont un fardeau qui plombe toutes les autres alternatives, y compris la géothermie et l’hydroélectrique.

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  • La plus grande quantité de déchets par KWh produite par les SMR comparée à celle des réacteurs plus conventionnels à grande cuve est une conséquence technologique qui échappe évidemment à tous les experts que je vois débiter leurs ânerie sur ce forum comme sur d’autres. Mais je renonce, sauf demande expresse d’un participant au forum, à imposer un cours que personne ne veut comprendre, ni même entendre, et qui expliquerait la raison de ce surcroit de déchets avec les SMR, car il est bien plus facile de colporter ce qui arrange, bien que faux, sans jamais le justifier.

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    • Que c’est vrai votre «  » car il est bien plus facile de colporter ce qui arrange, bien que faux, sans jamais le justifier. «  » @ »Père Vert » Rochain !!! Vous en usez et en abusez tant !!!

      Nota : Si vous voulez bien donné vos sources (pour vos explications à 2 sous, on peut s’en passer) sur l’augmentation des déchets, ce serait bienvenu… (des sources et pas de l’eau de Rochain…)

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    • Wouaou ! Rarement entendu pareilles âneries de la part d’un « expert » du nucléaire !
      Eh, Rochain ! Je vous invite à voir pour la première fois de votre vie un VRAI réacteur.
      Cela vous rendre probablement plus modeste, et, espérons-le, moins bavard. A moins que votre métier soit celui de comique troupier.

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  • Excellent plaidoyer de Jean-Jacques Nieuviaert.
    Le premier handicap, et pas des moindres, c’est Emmanuel Macron lui même, qui n’a aucune vision souverainiste de la France et reste idéologiquement soumis à l’Europe dirigée de fait par l’Allemagne qui impose sa politique énergétique et la défense de ses intérêts. Sa doctrine du « en même temps » qui lui tient lieu de ligne politique, nous a conduit à cette aberrante PPE et un mix électrique avec 50% d’EnR pour simplement ménager les écolos et les socialos dont il a électoralement besoin. Pour amadouer les affairistes de l’EnR on en est à justifier le besoin de nucléaire comme cogénération de l’éolien (cf la priorité d’accès au réseau des EnR), ou pour produire de l’hydrogène (cf les gesticulations européennes de Pannier-Runacher) … sans parler du scandale de l’ARENH pour les « amis » courtiers en électricité qui ne produisent pas le moindre KWh … la destruction méthodiquement programmée EDF, etc.
    Et dans ce tableau apocalyptique des incompétences d’État, n’oublions pas Elisabeth Borne, Emmanuel Wargon, Xavier Piechaczyk et quelques autres dans des postes clés de l’État, tous anti-nucléaires primaires ou viscéraux, ni Bruno Le Maire, la girouette incapable de faire sortir la France du marché européen de l’électricité (comme son patron macron) et pour finir tous nos ministres guignols et mal intentionnés de l’écologie ou de la « transition énergétique » sous macron, hollande et même avant.
    Mesmer revient !

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  • Cet article est bien documenté mais laisse de côté certains points.
    Un bon entretien des centrales actuelles devraien moins t permettre leur fonctionnement à 90% de leur puissance maximale et non 50% comme actuellement.
    Il faudrait prolonger la vie des centrales actuelles. Est-ce possible?
    Des réacteurs nucléaires sur des barges, je n’y crois pas en raison des tempêtes et de la pollution visuelle.
    Les SMR (Small Molten Salt Reactors) semblent être une bonne solution complémentaire des EPR2.
    Au moins 6 entreprises étudient le sujet avec des fonds privés. Le CEA n’y croit pas mais Emmanuel Macron est pour.
    Le plus important est de faire comprendre aux jeunes que la seule solution pour que l’humanité puisse accéder à un niveau de vie comparable à celui des pays développés est le nucléaire. Emmanuel Macron a mis 5 ans à le comprendre.
    Si on veut être vraiment écologiste, il faut être pro-nucléaire.

    Répondre
    • @ Francis
      En regardant l’audition de Y Bréchet à la commission parlementaire du 2 décembre 2022 sur la souveraineté et l’indépendance énergétique de la France, vous aurez votre réponse sur la prolongation de vie des centrales nucléaires. Prenez le temps de l’écoute avec le compte rendu qui est disponible aussi sur le net.

      Répondre
  • Les réacteurs conventionnels ont au moins l’avantage de contenir une grande quantité d’eau borique autour du barillet contenant les crayons actifs ce qui permet de capturer les neutros qui s’échappent transversalement dans la cuve alors que les SMR ne disposant pas de cette grande cuve ne disposent pas non plus de cette barriere de bore diluée dans l’eau du circuit primaire facilitant la contamination radioactive autour du réacteur.
    A puissance égale un SMR produit donc plus de déchets irradiés qu’un réacteur conventionnel.

    Répondre
    • @Serge Rochain
      Vous nous expliquez que : « Les réacteurs conventionnels ont au moins l’avantage de contenir une grande quantité d’eau borique ».
      L’eau du circuit primaire possède une concentration en bore, l’eau est donc borée (et non borique). Cependant, cette concentration baisse au fur et à mesure de l’avancement dans le cycle. En fin de vie (du cycle en cours), cette concentration en bore est proche de zéro. En effet, avec l’usure du combustible (burn-up) il faut chaque jour soustraire du bore (2 à 3 ppm/J) pour abaisser le niveau de captures (des neutrons) par ce neutrophage et ainsi augmenter le flux afin de garder un niveau de puissance constant.
      « autour du barillet contenant les crayons actifs »
      De quel barillet parlez-vous ? Les éléments combustible sont contenus dans les internes de cuve. Les crayons actifs c’est quoi ? Y-a-t-il des crayons inactifs ? MdR… La majorité des crayons contiennent du combustible, d’autres et sur certains éléments sont grappés ou contiennent du gadolinium. Enfin, ils ont tous un rôle…
      « ce qui permet de capturer les neutros »
      Neutrons, c’est mieux…
      « qui s’échappent transversalement »
      Les voyous !!!!
      « dans la cuve alors que les SMR ne disposant pas de cette grande cuve ne disposent pas non plus de cette barriere de bore diluée »…
      La barrière pour laquelle vous faites référence s’appelle le downcomer. Cette épaisseur d’eau, espace entre la cuve et les internes inférieurs, protège la cuve du flux neutronique pour une meilleure durabilité de la cuve. Pour l’EPR, un déflecteur a été rajouté puisque les mesures de flux sont incore.
      « dans l’eau du circuit primaire facilitant la contamination radioactive autour du réacteur ».
      Dans ce cas, on parle de flux neutronique. les produits d’activation, eux oui contaminent.
      Par pitié, ne faites pas de technique, restez dans votre militantisme antinuc, vous y êtes très bien. Ne pas connaitre est parfaitement compréhensible.

      Répondre
      • Faire semblant d’en savoir plus, faux en plus car le bore reste du bore et on ne purge pas le circuit primaire pour l’éliminer…. En le vidant à l’égout, sans doute, ne change rien au problème des SMR.
        ALORS restez dans votre dogme nucléaire… Ça marchera tant qu’il y aura de l’uranium. Mais vous ne devez pas être inquiet puisque vous imaginez la planète inépuisable.

        Répondre
  • La fragilité de la production électrique en France est largement sous-estimée. A commencer à cause du parc nucléaire dont on a caché
    le vieillissement prononcé comme le révèle une fois de pĺus les nouveaux défauts cette fois de la génération des centrale de type Penly. Mais aussi par notre parc hydroélectrique qui sera confronté au dilemme de continuer à produire autant ou de garder plus de réserves en eau (pour réguler l’alimentation de nos fleuves et rivières en période de sécheresse et de fonte inexorable des glaciers), pour alimenter nos villes et nos centrales nucléaires, la question se pose déjà pour le Rhône… Quand au parc éolien terrestre son avenir est fragilisé par des opposants de tous poils , voire même par un candidat aux primaires des LR qui a même envisagé le démontage du parc éolien existant !
    Face à de telles perspectives c’est l’interconnexion entre pays qui nous sauvera momentanément mais ce n’est pas une réponse durable. Les solutions sont, côté demande, dans la sobriété , l’investissement dans l’efficacité énergétique, la sensibilisation voire la formation des populations et des industriels au bon usage de l’énergie .Côté production le développement rapide et massif des ENR et de leur stockage par des STEP, de l’hydrogène vert etc… l’énergie nucléaire quant a elle outre le fait qu’elle n’est pas une énergie propre. elle ne répond pas au calendrier du réchauffement climatique.

    Répondre
  • Croire notre solution ponctuelle éternelle, et croire que nous sommes un modèle pour la planète nous entraine dans la plus grande des confusions.
    Parmi les actualités qui font le quotidien, certaines vivent plus longtemps que d’autres, au point d’être devenues des permanences statistiques. La lutte pour convaincre du bienfondé du nucléaire ou des énergies renouvelables est de celles-là. Sur ces sujets, souvent entretenus par des lobbys, les échanges, plus ou moins acerbes, vont bon train sur les forums et les réseaux sociaux où chacun ne voit midi qu’à la porte de ses convictions, le plus souvent produites par un naïf embrigadement. En France en particulier, nous vivons un moment charnière de notre histoire énergétique-électrique avec l’arrivée en fin de carrière du réseau nucléaire que nous avons choisie de créer il y a maintenant un peu plus de 50 ans. On peut certes prolonger un peu la durée de vie de ces moyens de production moyennant la modernisation nécessaire que divers évènements à travers le monde nous ont enseignés, notamment sur le plan de la sécurité. Mais le problème n’est plus vraiment là aujourd’hui, car nous n’avons pas le choix, nous n’avons aucune solution de rechange immédiate. Une insouciance coupable tellement nous étions sûrs de nos arrières. Un avenir cela se prépare sans faire l’autruche. Inutile donc de se battre pour le passé, ni même pour le présent, il s’agit de la recherche d’une solution d’avenir à préparer dès aujourd’hui pour qu’elle soit opérationnelle lorsque notre ancienne solution devenue trop chère ou trop périlleuse ne pourra plus être maintenue.
    Reproduire les solutions actuelles avec du neuf, de nouveaux réacteurs nucléaires ? Voyons où cela nous mène sur le stricte plan de la logique et sans même faire référence à des comparaisons d’évolution du prix du Wh.
    Cette solution, que certains appellent de leurs vœux, quoi que fasse la France, et même quoi que fasse l’Europe dont nous sommes aujourd’hui partie intégrante, ne résoudra aucun des deux problèmes fondamentaux qui se posent à la planète entière aujourd’hui :
    – La finitude des ressources extraites du sol et transformées en chaleur.
    – L’emballement climatique qui résulte de leur combustion.
    La transformation en énergie de la matière extraite du sol, indépendamment de bien d’autres inconvénients, est un vol du capital de la planète car il ne pourra jamais lui être rendu sous quelque forme que ce soit. Alors que l’extraction de la matière qui n’est que transformée en d’autres matières, comme on le fait dans les alliages de métaux, n’est qu’un emprunt provisoire qui retournera à la Terre un jour ou l’autre, dans sa phase de recyclage final qui ne sera généralement pas le premier, car la plupart des métaux peuvent avoir plusieurs vies et donc plusieurs recyclages. Ce n’est évidemment pas le cas de tous ce qui est transformé en énergie, comme les allumettes, ces matières ne servent qu’une fois, et contrairement aux allumettes, certains comme l’uranium laissent derrière eux des déchets que l’on ne sait pas traiter pour les rendre inactifs sur le plan radiologique.

    Si on néglige ce dernier constat, le balayant d’un revers de main « après nous le déluge », on peut, bien sûr, dire que nous avons notre solution nucléaire et que les autres n’ont qu’à se débrouiller… mais alors pourquoi prétendre que nous nous soucions de l’avenir de nos descendants en émettant si peu de CO2 grâce à notre solution nucléaire s’ils doivent périr pas la faute de nos voisins qui n’ont pas adoptés notre miraculeuse solution nucléaire ? Je n’y vois que de l’hypocrisie, sauf si l’ensemble de nos colocataires de la planète adoptent également notre solution nucléaire, nous serons alors tous sauvés, et grâce à nous…. le modèle.
    Mais alors, si l’ensemble des pays de la planète nous copie combien cela représente-t-il de réacteurs nucléaires ? On peut approximativement dire que si 56 réacteurs satisfont au besoin de 66,5 millions de français, pour la totalité des habitants de la planète, soit 7,8 milliards en 2020, une simple règle de trois nous dit qu’il faudra disposer de 6568 réacteurs nucléaires. Or, l’AIEA que l’on ne peut pas soupçonner de minimiser l’estimation des ressources mondiales en uranium nous dit qu’il reste un siècle de consommation au rythme actuel de son extraction. Le rythme actuel de consommation correspond aux besoins des 437 réacteurs nucléaires en activité dans le monde. Une autre règle de trois nous apprend donc que doté de ce nouveau parc de réacteurs, dont la vocation est de sauver la planète selon notre modèle d’émission carbone, nous devons diviser ce délai du siècle par le quotient de 6568/437, et nous voilà à cours de carburant dans moins de 7 ans…. Même pas le temps qu’il faut pour construire ½ EPR. La conclusion s’impose donc, la France, son modèle, et sa meilleure volonté ne sont pas l’exemple à suivre pour sauver la planète, contrairement à ce que je le lis souvent sur les forums.
    Le système qui nous sauvera, doit être valable pour tous, nous n’avons sur cette planète aucun passe-droit particulier en tant que France. Le nucléaire n’est donc une solution pour personne.

    Tôt ou tard, et sans attendre l’échéance de ces 7 ou 100 années, il faudra donc nous tourner vers un autre fournisseur d’énergie, moins pingre, et dont, à notre échelle, on peut dire qu’il est éternel et plus généreux que notre pauvre planète…. le Soleil. Pourquoi ne pas l’avoir fait il y a 50 ans ? Parce que nous ne savions pas le faire à l’époque, nous n’avions pas les technologies nécessaires, mais ce temps est révolu, maintenant nous savons. Aujourd’hui nous sommes tributaires à 100% de l’étranger pour alimenter nos centrales nucléaires, la dernière mine française d’uranium a été fermée il y a 20 ans, mais il faut aussi savoir que nos productions intérieures n’ont jamais été suffisantes, dès le début de l’ère nucléaire nous nous sommes tournés vers le Niger, et aujourd’hui essentiellement le Kazakhstan, comme toutes les nations nucléarisées.
    Les renouvelables locaux, c’est aussi la seule façon pour tous les pays de la planète de s’assurer de leur indépendance énergétique, personne ne peut, à nous comme aux autres, nous voler notre Soleil, notre vent, nos marrées, nos fleuves, nos forêts, notre agriculture, notre géothermie, tout ce qui peut être source de notre électricité sans laisser de résidus millénaires derrière nous, et sans piller la planète. Ce tout, c’est notre renouvelable et c’est vrai pour tous les pays du monde. Hors des renouvelables, point de salut.
    https://www.editions-complicites.fr/pages-auteurs/serge-rochain/

    Répondre
  • La fragilité de la production électrique en France est largement sous-estimée. A commencer à  cause du parc nucléaire dont on a caché le vieillissement prononcé comme  le révèle une fois de pĺus les nouveaux défauts cette fois de la génération des centrales de type Penly.
    Mais aussi par notre parc hydroélectrique qui sera confronté au dilemme de continuer à produire autant ou de garder plus de réserves en eau (pour réguler l’alimentation de nos fleuves et rivières en période de sécheresse et de fonte inexorable des glaciers), pour alimenter nos villes et nos centrales nucléaires, la question se pose déjà pour le Rhône… Quand au parc éolien terrestre son avenir est fragilisé par des opposants de tous poils , voire même par un candidat aux primaires des LR  qui a même envisagé le démontage du parc éolien existant !
    Face à  de telles perspectives c’est l’interconnexion  entre pays qui nous sauvera momentanément mais ce n’est pas une réponse durable. Les solutions sont, côté  demande, dans la sobriété , l’investissement dans l’efficacité énergétique, la sensibilisation voire la formation des populations et des industriels au bon usage de l’énergie .Côté production le développement des ENR et de leur stockage par des STEP, de l’hydrogène vert etc… l’énergie nucléaire quant a elle outre le fait qu’elle n’est pas une énergie propre elle ne répond pas au calendrier du réchauffement climatique.

    Répondre
  • Oui, pourquoi un SMR produit-il plus de déchets au kWh produit ?
    (ce qui est de peu d’importance, la question étant d’avoir ou non des déchets).

    Répondre
    • Ah, zut, Rochain avait déjà répondu.
      Faute de bon blindage neutronique les SMR vont activer leur environnement !
      Bof…
      Un chiffrage ? Non, c’est inutile ?
      On entourera le SMR d’une chemise remplie d’un composé boré, pour apaiser les angoisses.

      Répondre
    • La question est fondée et l’a réponse aussi.
      La fission de l’U-235 provoque l’émission de neutrons sans direction privilégiée. La géométrie d’un chargement de combustible a une direction privilégiée qui est donnée par la direction des crayons de combustibles entre lesquels s’incerent des barres de commande boriques (un métal ayant une grande surface de capture neutronique) que le conducteur du réacteur peu insérer plus ou moins profondément entre les créyons d’uranium actif afin de maintenir la réaction en chaine sans qu’elle ne s’étouffe ni ne s’emballe. Le tout est plongé dans lacuve emplie d’eau borique du circuit primaire. Le bore mélanger à l’eau de la cuve a pour rôle d’absorber les neutrons qui prennent la direction perpendiculaire à celle des crayons actifs et des barres de commande. Ce volume important d’eau borique est une protection épaisse pour arréter les neutrons et les petits réacteurs SMR ne pourront pas en avoir autant de par leur taille. il y aura donc un environnement bien moins protégé que celui dont bénéficient les réacteurs conventionnels dont l’environnement sera plus facilement et plus rapidement irradiés, augmentant cette catégorie de déchets.

      Répondre
      • @Rochain Serge
        Quel charabia !
        Un neutron émis par la fission est dit de haute énergie ou rapide. Dans un réacteur de type REP ou PWR, la réaction en chaine s’appuie sur des neutrons dits thermiques ou lents. Ce processus de ralentissement est fait par l’atome d’hydrogène de l’eau. On appelle cela, l’effet modérateur. Tant que le neutron n’est pas thermalisé, la probabilité de capture par un atome U5 est très faible.
        Vous dites : « Le bore mélanger à l’eau de la cuve a pour rôle d’absorber les neutrons qui prennent la direction perpendiculaire à celle des crayons actifs et des barres de commande. Ce volume important d’eau borique est une protection épaisse pour arréter les neutrons et les petits réacteurs SMR ne pourront pas en avoir autant de par leur taille. »
        Le but du bore en solution dans le fluide primaire n’a pas ce rôle, c’est juste un neutrophage. Où allez-vous chercher de telles inepties. Le bore permet de contrôler la réactivité tout au long du cycle de vie combustible. En gros, il correspond au capital de réactivité du cycle. Ce bore est soustrait par dilution tout au long du cycle afin de conserver le niveau de puissance constant. Pour un SMR, ce rôle s’appuie sur des grappes qui sont extraites au fur et à mesure de l’usure du combustible.
        Ma conclusion sera la même : Par pitié, ne faites pas de technique.

        Répondre
        • Mon pauvre ami !
          « Le but du bore en solution dans le fluide primaire n’a pas ce rôle, c’est juste un neutrophage. »
          Vous savez ce que cela veut dire neurophage ? C’est justement son role !
          Inutile de faire croire que vous avez quelques connaissances dans le domaine, vous êtes complétement nul et venez faire le savant pour crédibiliser vos sottises en faisant étalage de votre ignorance
          Serge Rochain
          https://www.editions-complicites.fr/pages-auteurs/serge-rochain/

          Répondre
  • @Serge ROCHAIN
    Vous êtes piqué au vif, cela vous rend mauvais. On peut tous mesurer votre hargne et c’est très révélateur de votre personnalité (MdR). Exploiter des réacteurs est mon métier depuis plus de 30 ans. Je n’ai pas la prétention de faire le métier d’un autre, n’ayez pas la prétention de faire le mien.
    Pour revenir sur le bore en solution dans le fluide primaire : l’opérateur est amené à modifier sa concentration par dilution ou borication en fonction de l’usure combustible (burn-up) ou lors des variations de charge pour compenser les évolutions Xénon qui lui aussi est neutrophage. Le Xénon est un élément issu d’un produit de fission, l’iode 135. Ces effluents issus du circuit primaire sont traités et recyclés pour d’autres opérations de dilution et de borication.
    Mes apports techniques ne sont ni pronucléaires ni antinucléaires. C’est un débat qui ne sert à rien. En revanche, on ne peut pas dire n’importe quoi sur le plan technique.

    Répondre
      • @Serge ROCHAIN
        Ce qui me rassure, c’est qu’un rondier a plus de connaissances dans le domaine que vous et dirait moins d’âneries. J’espère avoir apporté un éclairage et une correction technique à vos élucubrations aux lecteurs comme à vous avec espoir.., mais comme il est dit dans les équipes de quarts (proverbe conduite) que je salue : « ce n’est pas avec un âne qu’on fera un cheval de course. »

        Répondre
          • En médiocratie, l’insulte est le dernier recours
            Rochain, merci pour cette magnifique prestation !
            Pour ceux qui avaient encore des doutes sur vous, ils n’ont plus que des certitudes.

  • Le concept du SMR est très séduisant. Cependant, son champ d’application me semble beaucoup plus limité. Évaluer le besoin à 60 GW de Nuward est à mon avis disproportionné. Au total, combien de sites INB cela nécessiterait avec toute sa réglementation associée ? En France, le nombre de site INB pouvant recevoir des réacteurs est assez limité. De plus, la puissance de 60GW imposerait le fonctionnement en base pour un certain nombre d’entre eux. A mon sens, ce n’est pas le plus pertinent, ils seraient beaucoup plus utiles dans le domaine du back-up aux ENR, pour les périodes saisonnières à fortes demandes et être utilisés en production d’énergie thermique si possible.
    Ma position est que le concept du SMR devrait être utilisé sur les parties du réseau très éloignées des centres principaux de production afin de combler certains trous dans le maillage. Le SMR est parfaitement adapté dans les régions à faible demande en énergie électrique et complémentaire aux ENR. Les russes l’ont parfaitement compris.
    Les SMR pourraient enfin permettre au parc actuel de fonctionner en base afin de permettre de mettre en œuvre l’augmentation de puissance unitaire des réacteurs existants sachant que les études existent sur étagères. Par exemple, le parc 900 pourrait être « boosté » à 1000MW voir 1050MW de puissance unitaire et le parc 1300 à 1400MW comme cela s’est fait aux USA et dans d’autre pays. Le fameux trou capacitaire que le pays va rencontrer pour une douzaine d’années pourrait être comblé à moindre coût pour l’entreprise EDF et surtout pour les français. Porter la puissance installée du parc existant à 72GW serait une solution très économique en attendant les SMR dans le meilleur des cas, pour la fin de la décennie et les EPR2 pour 2037.
    Conclusion : le déploiement limité de SMR peut être un bon complément aux réacteurs de forte puissance surtout pour assurer le back-up aux ENR en remplacement des énergies fossiles tout en assurant aux réacteurs de forte puissance un fonctionnement en base.
    Merci à Jean-Jacques Nieuviaert pour cette tribune.

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  • Merci pour la clarté du document . Quand va-t-on fixer des dates sérieuses de choix et de réalisation des projets pour éviter un déclin qui devient de plus en plus inéluctable…!

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