Quelle place pour l’électricité renouvelable en France ?

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte vise à doter la France d’outils adéquats pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique et la préservation de l’environnement. Ce virage écologique a notamment pour ambition de préparer l’après pétrole en instaurant un modèle énergétique solide et durable, capable d’assurer de manière respectueuse de la nature notre indépendance énergétique. Parmi les moyens mis en place par le gouvernement figurent les énergies renouvelables dont la part devra atteindre 23% de la consommation finale brute d’énergie en 2020 (puis 32% d’ici l’horizon 2030). Aujourd’hui en pleine croissance, les énergies renouvelables ont le vent en poupe : l’électricité renouvelable s’est faite une place importante dans le mix tricolore et se révèle plébiscitée par les citoyens. Explications.

18% de l’électricité consommée en France est renouvelable

La part de l’énergie renouvelable ne cesse de croître dans le mix électrique français. Conséquence, les Français consomment de plus en plus cette électricité totalement respectueuse de l’environnement. Selon le 10e Panorama de l’électricité renouvelable, publié le 18 mai dernier par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), 18% de la consommation électrique française a été couverte par des ressources énergétiques renouvelables (hydraulique, solaire, éolien, biomasse…) au cours du premier trimestre 2017.

Cette performance a été rendue possible grâce à la croissance du parc renouvelable français, dont la puissance a augmenté de 462 MW au premier trimestre. Selon les auteurs du panorama, les raccordements éoliens et solaires représentent la quasi-totalité de la puissance nouvellement raccordée. Fin mars 2017, le parc renouvelable français affichait une puissance totale de 46.392 MW (soit 90% de l’objectif de 2018 fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie).

Des puissances en progression constante

Le parc éolien est celui qui connait la plus forte progression au cours du premier trimestre 2017 : avec le raccordement de 380 MW supplémentaires, il atteint aujourd’hui 12.141 MW. Soit une hausse de 1.677 MW (16%) en un an. « Avec une production de 20 TWh, en baisse de 14% par rapport à l’année précédente, l’énergie éolienne couvre 4,1% de la consommation électrique française. Le parc atteint 81% de l’objectif fixé à la filière par la PPE à l’horizon 2018« , précise le SER.

L’énergie solaire affiche une piètre performance : avec seulement 81 MW raccordés entre janvier et mars 2017, le parc photovoltaïque atteint une puissance cumulée totale de 6.853 MW. Le bilan est cependant plus positif en termes de production : comptabilisant 8,8 TWh d’électricité, la production est en augmentation de 12% par rapport aux 12 mois précédents (couvrant 1,8% de la consommation française).

La progression de la filière bois énergie marque également le pas : en trois mois, elle ne progresse que de 4 MW (totalisant ainsi 1.922 MW de puissance). Sur les 12 derniers mois, la filière bioénergie électrique progresse donc de 11% avec 193 MW raccordés. Sur cette même période, la production s’élève à 6,6 TWh d’électricité verte, soit une progression de 6,1% par rapport à l’année précédente. Les bioénergies couvrent désormais 1,4% de la consommation électrique française.

Enfin, avec ses 25.475 MW de puissance, le parc hydraulique français reste stable. Sa production est élevée à 14,8 TWh soit 18% de moins qu’au même trimestre de 2016. « Ce niveau de production, même s’il est très supérieur à celui du trimestre précédent (+39%), il traduit une conjoncture hydrique défavorable en ce début d’année. L’hydroélectricité couvre 10,3% de l’électricité consommée au premier trimestre, et 11,6% sur les douze derniers mois ».

11,5 millions d’euros mobilisés grâce au financement participatif

La croissance des énergies renouvelables n’est pas seulement une conséquence de l’engagement des électriciens et de la volonté politique du gouvernement : les citoyens ont également leur part de responsabilité. Selon le baromètre du crowdfunding des énergies renouvelables, les Français ont en effet contribué à hauteur de 11,5 millions d’euros à la croissance des énergies propres en 2016 dans l’Hexagone.

Créé par GreenUnivers, avec le soutien de l’association Financement Participatif France, ce baromètre publié au début du mois de mai permet de constater que le financement participatif des projets renouvelables gagne du terrain. Les 13 plateformes de financement participatif recensées par GreenUnivers ont notamment permis de financer 66 projets d’énergies renouvelables (dont 62 implantés en France).

« Le financement participatif des projets d’énergies renouvelables peut intervenir sous forme de dette (prêt, obligation, minibon) mais aussi en prise de participation au capital et en dons. Pour l’instant la déclinaison entre crowdlending (prêt) et crowdequity (capital) n’est pas vraiment opérante, puisqu’en 2016, GreenUnivers n’a recensé que des opérations sous forme de dette », expliquent les auteurs du panorama.

Selon les chiffres avancés par le baromètre, plus de 53% des projets soumis à la participation citoyenne sont des projets solaires, alors que 40% sont des projets éoliens. Il apparait en revanche que les projets photovoltaïques ne représentent que 37% des sommes collectées. Un chiffre qui monte à 50% pour l’éolien. Les auteurs du baromètre indiquent que les montants moyens collectés oscillent entre 200 et 350 000 euros.

À l’heure où le mode de financement de la transition énergétique pose des questions aux États, le financement participatif apparait comme une opportunité capable de mobiliser l’épargne privée, qui s’inscrit en complément des deniers publics. L’enjeu a d’ailleurs été perçu par les pouvoirs publics qui ont facilité la création des plateformes de financement participatif dès 2014. Mieux, les derniers appels à projets solaires et éoliens récompensent d’une prime les porteurs de projet qui font appel au crowdfunding.

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COMMENTAIRES

  • Le mix énergétique est une solution qui va prendre de plus en plus d’importance avec la transition en cours. Des efforts sont encore à fournir pour que les différentes énergies renouvelables s’imposent davantage auprès de tous les acteurs (collectivités, professionnels, particuliers).

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