Pétrole: initiative inédite des Etats-Unis et d’autres pays pour faire baisser les cours
Les Etats-Unis et d’autres pays, dans une initiative coordonnée présentée comme inédite par les Américains, vont utiliser leurs réserves stratégiques de pétrole pour tenter de faire baisser les cours de l’or noir, a annoncé mardi la Maison Blanche.
La première puissance économique mondiale va pour sa part mettre sur le marché 50 millions de barils de pétrole, selon un communiqué.
En augmentant l’offre, les Etats-Unis et les autres Etats espèrent faire mécaniquement baisser les cours.
Cette opération se fait en parallèle avec d’autres Etats gros consommateurs d’or noir, en particulier la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud ou encore le Royaume-Uni, selon la Maison Blanche.
Un haut responsable de l’administration américaine a assuré qu’une telle coordination était une première.
La flambée des prix à la pompe aux Etats-Unis, très gros consommateurs d’essence, pose un problème politique majeur au président Joe Biden.
Ses tentatives de faire pression sur les pays producteurs, notamment l’Arabie saoudite, pour qu’ils augmentent leur offre n’ont jusqu’ici pas réussi.
COMMENTAIRES
Dans tous les pays, ce que l’on nomme stock stratégique est destiné à faire face à des difficultés conjoncturelles de courte durée, quelques mois maximum, type conflit armé nous privant d’une origine de ressource, catastrophe naturelle, grève, etc. Si l’on pense que la situation actuelle va perdurer, alors débloquer ce stock n’est pas le bon outil, ça nous prive de cet outil en cas de besoin. On mesure là l’impréparation des politiques à ces questions et au problème de l’énergie en général. Tous les gisements pétroliers classiques déclinent depuis 2008 et les découvertes sont inférieures au déclin. La consommation a pu se maintenir et un peu augmenter jusqu’en 2018 grâce au pétrole de roche mère américain et aux sables bitumineux de l’Alberta Canadien. Ces sources semblaient plafonner à la veille de la pandémie. La seule question pertinente est alors: est-ce que ces deux ressources vont perdurer, se développer ou décliner. Pour le Canada, les gros investissements miniers étant faits, l’exploitation est rentable avec des cours à 40 $ le baril et peut au moins perdurer. C’est une activité excessivement polluante et très décriée mais qui fait l’essentiel du PIB de l’Alberta. Pour le shale oil américain, après de nombreuse faillites, les prix sont redevenus rémunérateurs, le fracking exige des investissements permanents car les forages s’épuisent en 3 ans, mais à 60$ ça commence à être rentable. La question est de savoir si la ressource plafonne ou si elle peut encore progresser. Inutile de spéculer sur les ressources du grand nord polaire en Russie, ce n’est pas pour le court terme. Inutile de spéculer sur une baisse de la demande pour raison écologique, le découplage du PIB et de la consommation de pétrole n’a pas encore commencé, le pétrole assure 100% des transports mondiaux. Moins de pétrole c’est de la récession, que l’on pourrait appeler décroissance si elle était choisie!Il aurait été sage de s’y préparer parce qu’un pétrole plus cher c’est aussi de la décroissance car on peut s’en payer moins! A court terme il n’y a qu’une solution, transporter moins, parce que ce n’est pas l’an prochain que les navires vont marcher à l’hydrogène ou à l’ammoniac, encore moins à la voile. Transporter moins c’est de la récession en attendant qu’on relocalise des activités. La prochaine crise n’est peut-être pas un virus mais le pétrole! Tout ce que racontent les économistes n’a vraiment aucun intérêt.