« On danse sur un volcan ! »

Un article de notre partenaire Les Energies de la mer.

Francis Vallat, président fondateur du Cluster Maritime Français et du cluster maritime européen, a publié pour le Centre d’études et de stratégies prospectives, puis de manière plus complète dans Ouest France du samedi 2 mai, un point de vue avec pour titre « Partir au combat pour que tout change, car il n’y a pas d’autre choix ».

Pour le site energiesdelamer.eu, il complète ses déclarations, en insistant sur la nécessité d’un changement de paradigme, d’un développement des énergies renouvelables de la mer et de la circulation des idées, enjeux qui militent pour des choix radicaux entre des valeurs ou des cultures souvent très différentes.

Pour Francis Vallat, ancien président de SOS Méditerranée, si les nouvelles intentions provoquées par cette crise sanitaire ne connaissent pas un début de concrétisation, il sera trop tard … « Et le volcan sur lequel nous dansons encore, explosera », conclut-il dans Ouest France.

Ces choix feront de nous ce que nous en aurons fait, assène-t-il en rappelant que « la crise du coronavirus passée, les vertueux «plus jamais ça» ou «il y aura un avant et un après» passent encore à la trappe ; avec retour au «business as usual», comme après la crise financière de 2008.

« Aujourd’hui, je suis convaincu du contraire, tout simplement parce que nous avons sauté dans un inconnu, qui exigera de nous battre sur tous les fronts à la fois : sanitaire, environnemental, économique, social, sociétal, humanitaire, et… spirituel, éléments devenus indissolublement liés ».

Les énergies renouvelables de la mer

La PPE, telle que publiée doit être appliquée selon les directives d’Elisabeth Borne, et même renforcée. Il a malheureusement fallu cette crise sanitaire majeure, pour que soient sérieusement analysés les nombreux avantages qu’un plan de relance peut apporter, s’il intègre les énergies renouvelables, et l’environnement comme le suggère le « Green Deal » européen et la perspective de nouveaux emplois.

La France sera encore à la traîne en matière d’énergies marines renouvelables si elle n’affiche pas une plus grande ambition dans ce domaine alors qu’en 2011, notre pays était encore parmi les mieux placés.

Il est intéressant de noter qu’en 2019, l’Europe a battu son record de mise en service de fermes éoliennes : plus de 3623 MW ont été inaugurés par le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Danemark et la Belgique. Aujourd’hui, on en est à 22 000 MW installés en mer européenne, 5047 turbines, soit 110 parcs éoliens en mer dans 12 pays.

Alors, avec une volonté certaine, les mondes maritime, naval et énergétique doivent se conjuguer en déployant des énergies renouvelables de la mer, en s’appuyant sur les recherches scientifiques, technologiques et sociétales, comme cela a été dans le cadre de la journée « Doctoriales » Ancre, ainsi qu’avec les nouvelles formations développées à l’ENSM, à l’ENSTA ParisTech ou dans les universités.

Certes, les intérêts de tous doivent être préservés dans les espaces de bien commun, en particulier grâce aux arbitrages, notamment financiers, et des dialogues apaisés qui sont possibles, pour éviter les conflits entre les usagers.

Mais il faut aussi être conscient que nous n’avons plus le choix : on ne peut pas transiger avec l’avenir de la planète qui exige la révolution énergétique « blue – green ».

La circulation des idées et le partage des connaissances : le défi de demain !

Dans le cas d’un constat plus large, la réponse aux déséquilibres créés par une mondialisation non coordonnée, ne peut trouver sa solution dans le recroquevillement.

« Les conflits mondiaux n’avaient pas fait douter de la survie de l’homme lui-même, mais avaient tout de même provoqué des crises de conscience qui ont amené notamment à la création de l’utopique SDN (Société des nations) et plus tard celle, plus constructive de l’ONU (organisations des Nations Unies).

Aujourd’hui, après le traumatisme de cette crise sanitaire qui a exacerbé la perception des désordres de notre planète, on peut espérer, que porté par des peuples qui ne supporteront plus tergiversations et querelles inutiles, un nouvel élan du même type soit donné pour aboutir à un nouvel ordre mondial plus respectueux de l’environnement. Même si les facultés de résiliences dans l’oubli sont une constante de toutes les sociétés.

Car, il va falloir aller beaucoup plus fort, plus loin, plus vite…

commentaires

COMMENTAIRES

  • La France fait ce qu’elle peut et avec ses moyens. Mais notre pays affiche, la majorité du temps, un excellent contenu carbone pour son KWh électrique, un des meilleurs du monde. Seuls des pays faiblement peuplés disposant d’énormes ressources hydrauliques font mieux. https://www.electricitymap.org/zone/FR

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  • Oui, il y a un danger, celui de faire n’importe quoi, d’alimenter les investisseurs peu scrupuleux (les tarifs de rachat son garantis et bien supérieurs aux prix du marché), sans oublier le gaz qui vient suppléer aux éoliennes quand il manque de vent… Illusoire ? Il suffit de regarder le commentaire de Cochelin.
    L’excès de CO2 nous menace, commençons par réduire ses émissions : charbon, pétrole, gaz… et ne pas oublier le bois !
    Maintenant, si vous croyez qu’en se battant contre le nucléaire, un Dieu vert viendra nous remercier, alors croisez fort les doigts, mais à mon avis, c’est sans espoir.
    P.-S. Dernière mauvaise nouvelle, les éoliennes ont des performances qui se dégradent rapidement : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0960148113005727?via%3Dihub

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  • Si ces énergies marines en elles-mêmes peuvent être qualifiées de « blue-green », peut-on considérer les technologies permettant de les transformer en électricité pour le réseau plus écologiques (rapportés au MWh produit) que le nucléaire ou l’hydraulique ou l’éolien.? Nous avons ici un point de vue partisan, non objectif.

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  • Bonjour,
    Vous devriez faire attention à faire preuve d’un peu plus de rigueur quand vous donnez des chiffres. De quelle unité parlez vous quand vous dites des MGW ?
    Je pense que vous vouliez dire MW mais cela n’a rien à voir… Ca rend malheureusement la discussion moins compréhensible.

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  • Il y aurait pourtant une solution simple: laisser faire le marché de l’électricité, c’est à dire payer ce produit cher quand il est peu offert et très demandé et peu cher (voire avec un prix négatif) quand il est beaucoup proposé et peu demandé.
    Ceci inciterait chacun des acteurs à développer une filière pilotable pouvant être:
    – hydroélectrique: quand il y a peu de demande, on arrête les turbines et le stock d’eau augmente.
    – pompage/turbinage: quand il y a trop d’électricité, on remonte de l’eau, quand il en manque, on la turbine.
    – éolien ou photovoltaïque avec en plus des STEP ou des batteries ou des électrolyseurs et des réservoirs d’hydrogène.
    – biomasse: on brûle du bois, on le stocke ou on le laisse pousser.
    – thermique à partir de biométhane (stockable).
    Ceci aurait le mérite de faire émerger les filières vraiment rentables en lieu et place de moyen de seule production sans rapport avec la demande.
    Mais arrêtons de subventionner les productions ne correspondant pas à une demande, qui déséquilibre le réseau, génère des revenus indus et augmentent les émissions de CO2 car devant être pilotées ou remplacées par du pilotable d’autres fournisseurs faisant augmenter les coûts de ceux-ci en diminuant leur taux de charge alors qu’ils sont de plus en plus indispensables.

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  • Encore une incompétente à un poste de responsabilité, apparemment! Comme si les éoliennes marines ou terrestre pouvaient être une solution à l’énergie. Malheureusement non, voila 20 ans que cela a commencé pour un résultat de quelques pourcent mondial qui ont inconvénient de perturber la mer et les marins qui en vivent! Mais évidement cela rapporte gros, alors tout est minoré et phagocyté par les producteurs. Toujours à avancé des chiffres mirobolants d’installation, alors que ce qui est produit est minable au vu des ressources utilisé pour transformer le vent en électricité, et que derrière chaque Mw éolien se construit un Mw de gaz ç 400g par kwh produit, on marche sur la tête! Mais pas longtemps vu que cet équilibre sera rompu très prochainement par le réchauffement climatique et la crise pétrolière qui semble se dessiner§

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