Nord Stream 2: Merkel salue une « avancée », mais des « différences » demeurent

La chancelière Angela Merkel a qualifié jeudi de « bonne avancée » l’accord conclu mercredi entre les Etats-Unis et l’Allemagne sur le futur gazoduc Nord Stream 2, même si des « différences » demeurent à propos de ce projet controversé.

« C’est une bonne avancée, qui a exigé une volonté de compromis de la part des deux parties », a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse à Berlin.

La chancelière a toutefois précisé que l’accord « ne résout pas toutes les différences » sur le pipeline qui relie la Russie et l’Allemagne, en contournant l’Ukraine.

« Il s’agit d’une tentative entre le gouvernement américain et nous de fixer certaines conditions », a-t-elle résumé.

« Nous avons besoin de ce projet en Allemagne », a insisté la chancelière, qui doit quitter le pouvoir à l’issue des législatives du 26 septembre.

Berlin et Washington ont annoncé mercredi la conclusion d’un accord pour clore leur dispute sur ce projet, qui les opposait depuis plusieurs années.

Les Etats-Unis déplorent que Nord Stream passe par la mer Baltique, mais pas par l’Ukraine, menaçant de priver ce pays d’une partie des revenus perçus sur le transit, mais aussi d’un moyen de pression sur Moscou.

Berlin et Washington se sont donc engagés, dans une déclaration commune, à prendre des sanctions contre la Russie, si Moscou utilise ce projet pour « commettre des actes agressifs à l’égard de l’Ukraine ».

La chancelière a fait référence aux assurances de la partie russe selon lesquelles elle « n’a pas l’intention d’utiliser l’énergie comme une arme ».

La Russie « doit être ici prise au mot », a-t-elle souligné.

Et si cette promesse n’était pas tenue, « nous ne serions pas complètement sans défense », a assuré Mme Merkel alors que les opposants au projet jugent trop vague la menace de sanctions.

L’accord a ainsi été accueilli avec colère par Kiev, qui a jugé qu’il créait « de nouvelles menaces » pour le pays.

Angela Merkel a une nouvelle fois défendu la nécessité de dialoguer avec Moscou.

« Je pense que nous devrions toujours avoir intérêt à rester en dialogue avec la Russie », a-t-elle affirmé.

« Nous avons bien sûr des opinions très différentes » mais elle juge important de « néanmoins rester toujours en contact et essayer de trouver des solutions ».

L’Ukraine craint, à terme, de perdre les revenus qu’elle tire du transit du gaz russe et d’être plus vulnérable vis-à-vis de Moscou.

Berlin a promis de créer un « fonds vert » pour « soutenir la transition énergétique de l’Ukraine », que l’Allemagne devrait initialement abonder à hauteur de 150 millions d’euros.

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