Moselle: un projet d’usine de panneaux solaires à 1.500 emplois « suspendu »

L’entreprise norvégienne de fabrication de panneaux solaires Rec Solar a annoncé jeudi suspendre son projet d’implantation d’une usine à Hambach (Moselle), un investissement de 681 millions d’euros devant créer au moins 1.500 emplois.

« Le projet est actuellement suspendu, nous devons rassembler davantage de soutiens et avons besoin de meilleures conditions de marché pour le concrétiser », a déclaré à l’AFP un représentant de Rec Solar.

« Nous recherchons des aides de l’Union européenne et du gouvernement français, des aides financières principalement », a-t-il poursuivi.

« Nous leur avons fait savoir que dans les conditions actuelles, avec l’évolution des prix, la crise énergétique, il est difficile de faire avancer les choses », a-t-il ajouté.

Lors d’une audition le 23 novembre devant la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, avait cité Rec Solar parmi les entreprises « de la filière photovoltaïque » soutenues par le gouvernement mais « qui n’ont malheureusement pas abouti, en raison d’une capacité industrielle ou d’un volume de production insuffisants ».

La communauté d’agglomération Sarreguemines Confluences, où devait s’implanter Rec Solar, « prend acte de cette officialisation de l’abandon de ce projet », a indiqué dans un communiqué son président, Roland Roth.

L’agglomération « n’est cependant pas totalement surprise par cette annonce car depuis le changement d’actionnaire du groupe REC intervenu à l’automne 2021 », lors de son passage dans le giron de l’indien Reliance, « il apparaissait que le dossier (…) ne progressait pas comme cela aurait dû être le cas », a-t-il ajouté.

Le projet avait obtenu le feu vert de la préfecture en décembre 2021, et le permis de construire avait été accordé, selon Les Echos. Il figurait également parmi les 17 lauréats, sélectionnés en juillet, se partageant 1,8 milliard d’euros du « Fonds pour l’innovation » de la Commission européenne.

Dans un premier temps, l’ambition de Rec Solar était de produire 4,5 millions de panneaux par an, puis d’atteindre 9 millions de panneaux annuels en 2025, avec 2.500 salariés.

L’usine devait également se doter d’un centre de recherche et développement, autour d’une technologie de fabrication innovante, l’hétérojonction, développée avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.

Rec Solar, dont le siège est en Norvège, a été racheté en octobre 2021 par le conglomérat indien Reliance pour 771 millions de dollars (environ 666 millions d’euros au moment de la transaction). L’entreprise appartenait jusqu’alors au groupe chinois China National Bluestar.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Si Reliance est dans le coup, l’usine va partir en Inde et puis c’est tout !!!

    Il faudra quand même se poser les Bonnes Questions un jour sur la dépendance à l’importation pour le PV (et aussi d’autres choses certes)… Mais l’énergie garde une capacité de donner de la puissance dans le temps aux états (ou pas !!!)…

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  • Mais non, APO: on fabrique des sacs Vuitton, des cosmétiques, des avions, des camping-cars, des panneaux publicitaires, avec ça, on va être bons pour affronter la crise énergétique à venir…
    Ah bon, il n’y a plus d’électricité, plus de médicaments, plus rien à bouffer ? Ah mince alors…

    Plus sérieusement, le PV + STEP + « davantage d’herbe pour les brebis » devient une part incontournable du mix. Pas pour faire 70% comme le nucléaire, mais ce n’est pas négligeable du tout.
    L’éolien français a surtout diminué la consommation de fossiles chez nos voisins, et a permis de limiter la casse lors de cette période difficile pour le nucléaire, en préservant certaines ressources hydrauliques et de gaz en France et chez nos voisins.

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    • @Marc,

      Pas sur que partout le PV agrovoltaique amène plus d’herbes en volume annuel aux moutons !!! En période sèche peut-être mais la lumière directe est essentielle pour une bonne photosynthèse… (On ne fait pas les « foins » dans les forêts… et en bordure de champs en agroforesterie et suivant l’orientation cela pousse nettement moins vite à certaines saisons mais cela reste vert plus longtemps en période de canicules… Les moutons adorent manger les feuilles d’arbres donc l’arbre peut servir de fourrage (Cf frêne et d’autres dans beaucoup de campagnes françaises depuis des siècles…).

      Si déjà on couvrait les batiments industriels et commerciaux (ainsi qu’une part de leur parking) de France à grande échelle, ce serait bien, de plus les consommations sont juste à coté (pas de réseau juste du controle-commande additionnel sur les tableaux électriques). On devrait exiger des chaines distribution des ratios de couverture de leur parking en PV (en plus cela correspondrait parfois au pic de consommation de ces clients… surtout en été avec tous leurs rayonnages de frigo… )
      Dans le Sud que du PV soit un peu mis dans les prairies, OUI ! Mais combien cela va couter en renforcement de réseau si c’est à grande échelle et pour 15% du temps à peine !? (Il n’y a que peu d’usines à la campagne en général, sauf l’agroalimentaire). Il y aura donc des sites favorables près des lignes existantes mais sinon cela peut encore couter une fortune pour 10% du temps, donc il va falloir y aller avec mesure et de manière judicieuse…
      (Même si cela intéresse des agriculteurs sur des terres pauvres et peu productives car ce sera du revenu pour eux au m2, mais parfois une électricité en système complet encore plus cher à l’échelle nationale à cause du cout des réseaux et aussi du back-up dont personne ne parle…)

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  • APO: cette année, dans le Sud, dans la plupart des endroits, il n’y avait quasiment plus d’herbe pendant l’été.
    Les bêtes mangeaient déjà le foin prévu pour l’hiver…
    Et ce foin, il faut le faire: ce sont des machines coûteuses, du temps de travail, de l’énergie…
    Avec l’agrivoltaïsme, certes, il y aura moins d’herbe en dehors de l’été, mais cela évite de taper trop dans les réserves… en été. Par ailleurs, il y aura davantage d’herbe en hiver dans la prairies non couvertes par le PV et la neige est devenue rare dans la plupart des endroits.
    Les forêts sont un autre écosystème que les prairies.

    Ce n’est pas parce que le fc du solaire est de 15% qu’il produit 15% du temps.
    Dans le Sud, on doit être plutôt dans les 17% de fc. Sachant que cela est relatif à du Wc, il faut x1,5 pour avoir la puissance délivrée par rapport à la puissance maximale. On est donc aux alentours de 26% dans le Sud.
    Mais on n’est pas à 100% de la puissance maximale pendant un temps et à 0% pendant une autre partie du temps en dehors de la nuit, donc cela s’étale davantage que cela. Il peut y avoir, de plus, un certain foisonnement car la couverture nuageuses n’est pas partout la même en permanence et il y a presque une heure de foisonnement entre l’extrême Est et l’extrême Ouest de la France.
    En réalité, le soleil est au-dessus de l’horizon 50% du temps à l’échelle de l’année et à des puissances variables permettant même de passer parfois des écrêtements.

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    • @Marc,

      Pour dimensionner le réseau de distribution et maintenant de « collecte », on se base sur les crêtes de consommation et de production et les conditions à ces moments-là (un pic de consommation hivernal est modéré sur les câbles par le froid, l’effet Joule est dissipé facilement…). Comment faire pour de moyens à gros parcs PV, au fond de la « pampa » française, par temps chaud et avec peu de vent, l’effet Joule sera hyper dimensionnant sur les cables en place et/ou à mettre en place !? (Je pointe juste une des limites du modèle…).

      Pour la pousse de l’herbe, à mi-ombre, cela pousse mais il ne faut pas attendre des miracles et des productions incroyables non plus… L’eau et le soleil sont les contraintes pour l’herbe… (Cet été bien des prairies ont jauni en Bretagne, à des niveaux jamais vus par endroit et on a eu quelques beaux incendies (!), faute de pluie, et même à la mi-ombre l’herbe tirait la gueule en bien des places …). Dans le Sud que je connais un petit peu et autant que je me souvienne de souvenirs d’enfance dans le Cantal (à la campagne) les foins étaient faits en Juillet et cela ne repoussait guère très fort derrière, la grande « pousse » étant en Mai et Juin (avec parfois des recoupes en septembre lors des étés humides, mais phénomène assez rare…).
      En maraichage (avec irrigation), par contre cela est très intéressant car cela évitera de l’évaporation de l’eau et aidera certains type de légumes en tant de canicules… Dans ce domaine la symbiose me parait évidente, sachant que si le maraichage est fait non loin des villages et des villes, il y aura des lignes électriques conséquentes à proximité et pas de soucis réels de réseaux…

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    • @Marc,

      Même en bretagne, la majorité des agriculteurs mettent leurs bestiaux en stabulation la plus grande partie de l’hiver.
      Des sols humides et piétinés par des vaches et des moutons sont excessivement compactés et deviennent beaucoup moins productifs…
      Pour info, un compacteur de Travaux Publics a l’appellation « compacteur pieds de mouton » et est très efficace… https://www.machineryzone.fr/occasion/compacteur-pieds-de-mouton/1/3049/caterpillar.html
      Les moutons ne sont pas si indolore pour la qualité des sols (en Islande ce fut un désastre d’après certains biologistes dans de larges parties du pays…) et peuvent parfois créer des compactages de surface importants qui peuvent conduire à des phénomènes divers dont de l’érosion massive par la suite…

      Répondre
  • En forêt, les tapis de feuilles bloquent totalement la lumière, d’où un écosystème différent par rapport aux prairies.
    Les PV ne bloquent pas totalement la lumière: ils bloquent la lumière directe une partie du temps, mais pas la lumière indirecte.

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    • @Marc,

      L’INRA Montpellier est entrain de(re)développer des itinéraires techniques de Fourrages à base d’arbres – https://www.inrae.fr/actualites/arbres-pieds-nourrir-vaches , cela marche aussi avec les moutons au Maroc notamment.
      Du PV dans certaines prairies, Oui, mais attention au cout réseau… (même si c’est pour faire « plaisir » à des paysans peu fortunés et avec de piètres revenus malgré des charges de travail hors norme… Il faudra de la mesure !)

      Par contre, je l’avais déjà mentionné du PV pour faire des pares-feux dans certaines forêts françaises cela va devenir d’utilité publique… Au moins, les installations PV pourrait avoir une réelle 2ème utilité, même si c’est un peu plus cher à installer…

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