La minière Rio Tinto construira la plus grande centrale solaire du Nord canadien
Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a annoncé jeudi entamer prochainement la construction de la plus grande centrale solaire du Nord canadien sur le site de sa mine de diamant Diavik, deux semaines après avoir revu à la baisse ses objectifs climatiques pour 2025.
La centrale lui permettra de produire le quart de l’énergie nécessaire au fonctionnement de cette mine jusqu’à sa fermeture en 2029.
Rio Tinto prévoit d’installer sur le site de Diavik, à 300 kilomètres au nord-est de Yellowknife près du cercle arctique, 6.600 panneaux solaires pour générer environ 4.200 mégawattheures d’électricité par année.
En opération depuis 2003, la durée de vie de cette mine tire à sa fin avec un arrêt de la production commerciale de diamants prévu en 2026, avant une fermeture complète en 2029.
Les panneaux solaires bi-faciaux permettront de produire de l’électricité à partir des rayons du soleil mais aussi à partir de la lumière reflétée sur la neige, qui recouvre la mine la majeure partie de l’année.
« Cet important projet renforce notre engagement à réduire notre empreinte carbone », a souligné jeudi Angela Bigg, présidente et directrice des opérations de la mine Diavik, dans un communiqué.
Fin juillet, Rio Tinto estimait qu’il était peu probable qu’elle atteigne ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre d’ici 2025 en raison de la « croissance sous-jacente des émissions » dans certaines parties de son activité.
Jeudi, la compagnie a indiqué « faire progresser les initiatives de décarbonation dans l’ensemble de ses opérations mondiales » en vue d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Cet objectif ne tient toutefois pas compte des émissions indirectes (dites de « scope » 3), bien supérieures à celles des opérations de l’entreprise (dites de « scope » 1 et 2).
Il s’agit des émissions provenant de tiers qui brûlent le charbon des mines ou utilisent le minerai de fer pour fabriquer de l’acier par exemple.
Les travaux de construction de la centrale dans le Nord canadien débuteront dans les semaines à venir et devraient être terminés au début de l’année prochaine.
COMMENTAIRES
Voilà un excellent rappel pour ceux qui croient que le ppv ne fonctionne qu’au basses latitude.
En effet, les ppv n’ont besoin que de lumière, pas de chaleur. La recette du succès c’est un ciel dégagé et de rien d’autre de conditionné par la météorologie.
L’ennui, Serge, c’est que « le ciel n’est pas toujours dégagé, y compris au Canada !… Tandis qu’une centrale nucléaire fonctionne aussi bien quand le ciel est couvert… et même la nuit, ce qui semble moins évident pour les centrales solaires… (sauf erreur !), qui ont BESOIN de la « suppléance » des centrales pilotables (comme le sont les centrales nucléaires !…) pour assurer la continuité du service…
C’est vrai qu’aux pôles (nord ET sud) la journée dure 6 mois, de façon « complémentaire » !… D’où l’idée d’installer, sur la glace des deux pôles, d’immenses parcs PV, interconnectés pour « assurer » la continuité du service !…
Je fais « cadeau » de cette idée géniale à notre génie de l’énergie, pour suite à donner…
On n’est plus à un « délire » près !…
La mine dispose déjà d’éoliennes qui réduisent de façon importante la consommation de fuel pour les diesels. Ces éoliennes peuvent fonctionner par moins 40 °C.
Situé à 64°30′ de latitude nord, bien au-delà du 45e parallèle, cette centrale solaire vient réduire encore le recours aux moteurs diesel.
Réduire aussi les coûts d’exploitation car, en dehors du coût du carburant lui-même, le coût de transport jusqu’à cette région n’est pas négligeable.
C’est le même problème que pour les îles perdues au milieu des océans.
En Australie aussi et au Chili, régions plus favorables, la nouvelle réalité économique est de construire des centrales solaires, avec batteries de stockage, pour alimenter les mines et limiter l’usage du pétrole.